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e 104 à Paris en 2008: Un projet de transversalité artistique et sociale ?

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par Elsa Gobert
Université Paris III - Master 1 2007
  

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c : institution = modelage ?

Nous entrons avec le phénomène qui a poussé l'art à s'éloigner de l'institution dans un processus inverse de celui qui existait jusqu'au début du 20ème siècle.

Dans la démocratie athénienne, le « théâtre s'est trouvé naturellement intégré à l'organisation de la vie sociale »81(*). Tous les citoyens étaient donc obligés de se rendre au théâtre, dans un acte de société et les acteurs étaient entièrement tributaires de la démocratie ; la question de la création, du lieu ne se posait pas. La représentation avait toujours lieu au même endroit, au même moment lors des Dionysies et des Lénéennes. À la Renaissance, en France, le théâtre n'est plus un fait politique mais un divertissement culturel, cependant, quand le pouvoir royal donne de l'argent à une troupe par un principe de mécénat, ce geste était synonyme de survie pour la troupe. Elle était mieux vue du public de manière générale.

Maintenant c'est le contraire. Si les artistes se battent tout de même pour avoir des subventions du ministère de la culture ou des différentes DRAC (direction régionale des affaires cultuelles), le rêve absolu de toute compagnie est de garder son indépendance pour ne pas être redevable d'une obligation de production.

« De violent et désobéissant, l'artiste devient doux et serviable »82(*)

La dramaturgie programmée au 104 est peut-être trop propre, trop bien fabriquée, trop proche de l'institution. Alors que l'art, pour s'épanouir, a besoin de désordre et de négation. Mettre en ordre les conditions de l'ouverture, n'est-ce pas, à terme, fixer des contraintes fortes ? Frédéric Hocquard dans le bimensuel Mouvement83(*) nous dit que «  l'art de la friche ne relève pas de la contingence, ni du situationnel, ni du marginal. Il répond à une nécessité : la puissance de la négativité, qui a fait que l'art n'a jamais manqué de changer et d'innover ». Ce nouveau mode artistique d'une transversalité comme règle, ne risque-t-il pas alors, perdant son autonomie critique, de constituer un nouveau modèle, au risque de figer l'art ?

* 81 ABIRACHED, Robert. Le Théâtre et le Prince : L'embellie 1981-1992, vol.1. Paris : Actes sud, 2005. 230 p. p 52.

* 82 ARDENNE, Paul. op. cit. p. 203

* 83 HOCQUARD, Frédéric In : ADOLPHE Jean-Marc (avec la collaboration de Maïté Rivière). Que mille lieu s'établissent. Mouvement, l'interdisciplinaire des arts vivants, janvier-mars 2008, n°46, p.56

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