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Les anthroponymes et toponymes Gisir: proposition d'un modèle de dictionnaire

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par Paul Edwin Malekou
Université Omar BONGO -  Maîtrise 2006
  

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0.5.1. Aspects économiques

10 Cette synthèse a été réalisée sur la base de Economie et société au Gabon (Meteghe N'Nah, 1980).

L'agriculture est l'une des principales activités des populations Bisir. Pratiquée presque durant toute l'année, elle comporte trois phases qui sont exécutées suivant une division technique et sociale bien établie. Il y avait d'abord les grands travaux qui sont exécutés pendant la grande saison sèche11. Ils débutent vers le mois de mai par le choix et la délimitation des aires de cultures. À cet effet, les forêts sont classées en trois catégories, à savoir: la forêt primaire \u-3984ÉàÉÑÉÉâD»ou \u-4018ɾÉ×ÉåÉÉÞÉÔÉ°»(au sous bois clairsemé et aux

grands arbres très durs); la forêt secondaire \u-3996ÉÔD»» (touffue et difficilement pénétrable);

\u-3975ÉéDÉ·D

et les anciennes plantations en jachères \u-3998ÉÒÉå»ÉÖÉåÉÉÞÉÔÉ°» (riches en espèces végétales

piquantes appelées \u-3989ÉÛÉÕ»»É¾É×DÉäÉãD. Après le choix de la délimitation des aires de culture

viennent successivement le débroussaillage à la machette, l'abattage à la hache, le brûlage des espèces déboisées et le partage des superficies à cultiver entre les différentes cultivatrices, lorsqu'il y en a plusieurs. Différentes cultures sont plantées. Le manioc, la banane, le tarot, et les ignames sont les principales cultures. A ces cultures, il convient également d'ajouter le maïs, la canne à sucre, les ananas, le piment et une grande variété de légumes. Si les rendements sont généralement bons la première année, l'année suivante, on est obligé d'aller mettre en valeur une autre partie de la forêt car épuisé, le sol de l'ancienne plantation ne produit plus rien ou presque.

La chasse et la pêche se pratiquent le plus souvent en groupe et les méthodes utilisées sont très variées. La chasse est une activité masculine, tandis que la pêche est une attribution féminine. Autrefois, les fusils étaient très rares, on chassait soit à l'arc avec des flèches et des sagaies empoisonnées au \u-3987ÉÉå»ÉÞÉÑ»'aide de

\u-4025É·É°. On chassait aussi à l

meutes de chiens auxquels on attachait des grelots \u-3986ÉÞÉÔD

\u-4038ÉÉÒÉå»en fer ou taillés dans du bois ou alors avec des filets tissés à l'aide de fibres végétales. On utilisait aussi des fosses pour le gros gibier \u-3996ÉÔÉå»ÉÒD»

\u-4038ÉÉÜÉ°ou pièges creusés ou tendus, suivant les cas, sur les sentiers fréquentés par le gibier. Quant à la pêche, les femmes utilisent divers instruments, à savoir : les nasses \u-3987ÉD»»»Å» (dans lesquels elles mettaient des

\u-4038ÉÉäÉãD, les \u-3986ÉÞÉÔDÉ·D; les \u-3987ÉDÉ·ÉÉɾÉ×É°

11 Pendant la petite saison sèche (mi-décembre à mi-février), on débroussaille d'autres plantations, mais ces derniers sont de dimensions plus réduites et exige par conséquent moins d'efforts.

appâts avant de les enfouir sous des roseaux pour prendre des anguilles, des silures, des lottes ou des carpes). Un autre usage était fait de ces nasses par les hommes qui les incorporaient à des petits barrages construits aux embouchures de petites rivières au moment de la montée ou de la descente des eaux \u-3996ÉÔÉéÉåÉɲɰ»

. Les Bisir appellent ces ouvrages sur le lit des rivières \u-3987ÉD»»

\u-4025É·ÉåÉɾÉ×D. Dans ces ouvrages, on utilisait de préférence, les «\u-3987ÉD»Å

\u-4025É·ÉÉɾÉ×É°».

Une partie des produits de l'agriculture, de la chasse et de la pêche était consommée immédiatement tandis que l'autre était gardée comme provisions à l'abri sur des fumoirs \u-3998ÉÒD»» placés au dessus des foyers dans les cuisines. Une infime partie

\u-3980ÉäÉÑÉÜÉ°

seulement de ces produits étaient commercialisées et alimentait les échanges à

l'intérieure des différentes communautés ou entre elles. A côté de la pêche, la chasse et l'agriculture, on note également une activité artisanale jadis florissante mais dont on a aujourd'hui que quelques vestiges. Les Gisir étaient réputés pour la fabrication de tissus en raphia. Le métier à tisser, qu'on suspendait entre deux arbres ou sur la façade d'une maison, était selon DU CHAILLU, d'une élaboration assez complexe. La matière première de cette « industrie textile » était évidemment le raphia avec lequel on faisait des fils que l'on utilisait pour tisser les étoffes et pour coudre les vêtements. Les fils étant assez courts, les pièces d'étoffes ne mesuraient jamais plus de trois pieds de long sur deux de large. Pour nettoyer la toile à sa sortie du métier, on l'enduisait de terre glaise et on la trempait dans de l'eau courante. Un jour après, elle était retirée de l'eau et pour la teindre en noir, on la faisait bouillir dans une grande marmite avec les fruits, l'écorce et les feuilles d'un arbre appelé \u-3987ÉÉå»ÉÒÉå»ÉÉÞÉêD»ÉÞD»Énchez les Bisir. Pour lui donner des couleurs, on la frottait à nouveau avec de la terre glaise et on la retrempait dans de l'eau courante avant de la sécher12.Ce produit était destiné soit pour un usage personnel ou pour la commercialisation.

12 Cf. Paul du Chaillu : Voyages et aventures dans l'Afrique Équatoriale, p466.

0.5.2. Aspects politiques

Chez les Bisir, les chefs de clans (\u-3989ÉÛÉÑ»'autorité des chefs

\u-4038ÉÉÞD) étaient placés sous l

territoriaux (\u-3987ÉÉÑ»ÉÉäÉ°) qui régnaient sur chacun des quatre groupes de clans se partageant

le territoire occupé par cette ethnie. Les noms des trois des chefs de terre qui régnaient sur le pays des Bisir vers le milieu du 18ème siècle sont connus (cf. Meteghe N'Nah, 1980 :page19). Il s'agit de Mayoulou, Dyaou et Mulenda. Mayoulou était le chef des Bisir jusqu'à la frontière avec les Punu ; Dyaou, lui était le chef des Bisir bi Kamba entre la rivière Doubigui et Fougamou, sur la rive gauche du fleuve Ngounié. Enfin, Mulenda commandait aux Bisir bi Ngosi dans le Haut-Doubigui et le Rembo-Nkomi. Le quatrième groupe était celui des Bisir bi musoong13 (bìsír\u-4032É°» bì \u-3987ÉÉå»ÉãÉÉɾÉ×É°), sur la rive

droite de la Ngounié, essentiellement entre la Luga et la Waka. Les Bisir bi musoonga cohabitent harmonieusement avec les populations Eviya.

Le chef de clan ou le chef de terre était l'autorité suprême dans les limites du domaine de son clan ou groupe de clans suivant le cas. Il était assisté, dans l'exercice de ses fonctions, par le conseil des Anciens et des notables du clan parmi lesquels on retrouvait les (\u-3989ÉÛÉÑ»

\u-3980ÉäÉãD) en temps que chefs de lignages. En principe, les chefs de clan ou

chefs de terre étaient tout à fait indépendant les uns vis-à-vis des autres, mais il faut noter que, pour le règlement des affaires importantes concernant tout l'ethnie ou branche de l'ethnie, des assises solennelles auxquelles tous les chefs de clan ainsi que tous les chefs de villages se tenaient chaque année en un lieu précis.

0.5.3. Les croyances religieuses et les pratiques cultuelles

0.5.3.1. Les croyances religieuses

Comme c'est le cas dans bon nombre de sociétés africaines et d'ailleurs, la société gisir est animiste et possède un ensemble de rites. L'animiste est une croyance qui attribue

13 mús\u-4017É\u-3970Éî\u-4038Éɾg\u-4032É°»signifie « allée ». Les Bisir bi musoonga qui appartiennent au groupe des Bisir bi kaamba ont reçu ce nom parce qu'ils sont allés s'établir le long du fleuve Ngounié.

une âme aux animaux, aux phénomènes et aux objets naturels. Elle privilégie le culte des ancêtres. Toutefois, elle croit en l'existence d'un Dieu qui serait à l'origine du monde (\u-3986ÉÞÉéÉÑ»'univers et

\u-4038ÉÉÉÒD). Il existerait un lien étroit entre lui et tous les êtres de ld'où la croyance aux ancêtres.

0.5.3.2. Les pratiques cultuelles

Le rite est l'ensemble des pratiques en usage dans une société donnée fixant le déroulement d'un cérémonial quelconque. Selon Gilles Ferreol (1991, tel que cité par Mavoungou, 1998:13), les rites sont définis comme: « un ensemble de comportements codifiés et coercitifs » imposés par le groupe social. Parmi les rites, nous pouvons citer principalement le \u-3986ÉÞÉéÉuÉÉÉÒÉ°» et le \u-3987ÉÉå»É·ÉåÉÜÉ°» chez les femmes et le mwîrì chez les hommes. Nous tenons toutefois à signaler qu'il existe plusieurs autres rites initiatiques comme le \u-3987ÉÉ°»»»»» réservé

\u-3998ÉÒÉÑÉÉÞÉêD, \u-3998ÉÒDÉÜÉÉÉÉÒÉå», \u-3987ÉÉÒÉåÉÉÉÒÉ°, réservés aux femmes et le \u-3998ÉÒÉçDÉäDaux hommes à l'origine. Aujourd'hui, il y a des hommes qui s'initient aux rites des femmes, de même que les femmes s'initient aux rites aux rites des hommes. Dans le cas du Bwiti Missoko, les femmes sont dites \u-3975ÉéÉ»

\u-4038ÉÉÉÒÉå» (amazones).

0.6. Aux origines du peuple Gisir

0.6.1. Généralités

La Gabon compte actuellement une cinquantaine d'ethnies, de culture bantoue pour la plupart et n'ayant atteint leurs emplacements actuels qu'à la suite de migrations plus ou moins récentes. Le sud-ouest du Gabon est peuplé de populations ayant des affinités linguistiques. Ils s'agit principalement des Bisir, parents des Sangu, qui ont longtemps vécu avec les Myèné entre le confluant Ogooué-Ngounié, et les Vungu originaires du Loango avec les Varama, qui se sont d'abord établis sur les bords de la Ngounié puis, avec l'arrivée des Punu, se sont retirés vers l'ouest14. La question des origines gisir nous 14 In Ratanga-Atoz (1999), Les peuples du Gabon occidental, p 145.

a amené à distinguer les origines mythiques et les origines historiques de ce peuple.

0.6.2. Les données mythiques

Nos différentes sources orales sont unanimes sur un fait, à savoir que les Bisir descendraient d'un couple des génies humanisés. D'où l'expression idiomatique : « Gisir-gi-Nyangui ne Musangu-me-Nyangui bane be Nyangui ne Megwangu », ce qui veut dire que les Bisir et les Masangu sont descendants de Nyangui et de Magwangu. Ceux-ci seraient descendus du ciel sur un fil d'araignée dans les environs du lac Lombié. Nyangui fut capturé alors que le couple céleste était surpris en train de voler des citrouilles dans une plantation. La même origine mythique est également évoquée dans l'expression suivante : « Gisir-gi- Nyangui ne Megwangu, pembi ne ngoule, mebura ne melèle, mifunu ne mivagu » signifie que les Bisir et les Masangu sont descendants de Nyangui (la mère) et de Magwangu (le père), grâce à l'emploi du kaolin et de la décoction de la poudre rouge de padouk, sont une ethnies très prolifiques qui aspirent au bonheur.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein