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Vérification empirique de la loi d'Okun: cas de la RD Congo entre 1960 et 2000

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par André MAKUTUBU BALIBWANABO
UEA Bukavu -  Licence en sciences economiques et gestion 2006
  

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II.MOLEDES THEORIQUES ET METHODES ECONOMETRIQUES

A. Produit potentiel et loi d'Okun

Produit potentiel

Le produit potentiel est le niveau de production qu'une économie peut fournir sous condition d'emploi total (avec un niveau de chômage faible, dit naturel et sans tension inflationniste). Le produit potentiel s'insère donc dans un contexte d'équilibre stable de l'économie dans son ensemble, dite condition de « steady state » ou « état stationnaire » (Ghislaine, et al, 2005).

A partir de ce concept, nous pouvons faire appel au concept de l'écart de production.

Par définition, l'écart de production est la différence entre la production effective et le niveau de production potentielle (Ghislaine et al, 2005).

L'analyse de l'écart de production peut donc être considérée comme le point de départ de l'étude de l'analyse conjoncturelle basée sur le cycle de croissance.

La littérature économique distingue généralement deux conceptions de la production potentielle (Lamine, 2005). La première approche qui relève d'une conception néoclassique soutient que la production potentielle est tirée par les chocs exogènes de productivité, qui affectent l'offre globale et déterminent, à la fois, le sentier de croissance de long terme et les fluctuations à court terme de l'output. Dès lors, les fluctuations du cycle des affaires ne sont pas causées par l'insuffisance ou l'excès de demande globale, mais sont provoquées par le comportement d'investissement d'agents économiques rationnels qui réagissent à ces chocs de productivité.

La seconde approche, qui s'inscrit dans la tradition keynésienne, considère que le cycle des affaires résulte principalement des mouvements de la demande globale, en relation avec un niveau d'offre globale dont l'évolution est relativement lente. Durant les phases de récession, il existe des facteurs de production qui ne sont pas pleinement utilisés du fait de l'insuffisance de la demande effective ; en particulier, le taux de chômage se situe au dessus de son niveau d'équilibre, ce qui exerce une pression à la baisse sur les prix. Dans ce cadre, l'évaluation de la production potentielle s'avère nécessaire pour mettre en place une politique (aussi bien monétaire que fiscale) de gestion de la demande.

L'interprétation des mêmes concepts dans un contexte purement monétariste est radicalement différente. Dans la théorie monétariste et la nouvelle macroéconomie classique, l'économie est supposée être en permanence dans une position d'équilibre stable (« steady state ») et donc dans laquelle la production effective coïncide toujours avec la production potentielle. Seulement des chocs peuvent faire éloigner l'économie de sa position d'équilibre. Des chocs à caractère permanent déterminent la position des «steady state » tandis que des chocs transitoires déterminent des fluctuations conjoncturelles.

Le produit potentiel est couramment assimilé à la composante permanente de l'économie qui n'est typiquement pas stationnaire. L'écart de production quant à lui est assimilé à la composante transitoire de l'économie, typiquement stationnaire mais pas nécessairement périodique. La composante transitoire peut être divisée en une composante cyclique et une composante irrégulière (Ghislaine, et al, 2005).

Ghislaine, et al. (2005) distinguent deux types de techniques d'analyse des fluctuations économiques : la déviation par rapport à la tendance, c'est - à - dire l'interprétation des changements sur la production et le « gap closing » qui nous permet d'analyser les phénomènes cycliques. Dans ce sens, si on se réfère à une approche de moyen terme, le produit potentiel est assimilé à la tendance et l'écart de production à la déviation par rapport à la tendance. Alternativement, si on se base sur le court terme, l'évolution de l'écart de production correspond aux fluctuations économiques principalement expliquées par la composante cyclique de l'économie.

D'un point de vue cyclique, l'analyse de l'écart de production permet d'identifier les phases du cycle conjoncturel (accélération, décélération). Du point de vue de la tendance, l'écart de production identifie les déviations de la tendance et le lien entre le produit potentiel, et l'écart de production nous permet de détecter les points de recouvrement ou récession.

Dans le cas de nos analyses, pour déterminer le produit potentiel, nous avons tenu compte des conditions et réalités de l'économie congolaise où l'inflation bat son plein et dans laquelle on fonctionne en dessous de ses capacités de production. Nous avons aussi tenu compte de l`ouverture de la RDC à d'autres économies du monde à travers ses termes d'échanges, voici l'équation à laquelle nous allons utiliser tout au long de nos analyses pour déterminer le produit potentiel :

Log(Y/L) = a+b*Infl +c*TE+d*RInfl +u (9) où

Y : produit intérieur brut réel ou production en valeur réelle ;

L : population totale par année ;

Infl : le taux d'inflation ;

TE : termes d'échanges ;

Rinfl : ratio du taux d'inflation ;

u : terme d'erreurs ;

a, b, c, et d sont toutes des constantes ;

Log : le logarithme naturel.

Dans ces analyses, c'est l'optique production qui nous intéresse de plus parmi les optiques déterminantes du produit intérieur brut (soit optique production, optique revenu et optique dépense).

Notre étude a retenu une variable dépendante (LogY/L) et trois variables indépendantes (Infl, RInfl et TE). Notre fonction est construite de la manière suivante :

Log(Y/L)= F(Infl, RInfl, TE)

(+) (-) (+)

Où :

Log : logarithme naturel ;

Y/L : Produit intérieur brut réel par habitant ;

Infl. : taux d'inflation ;

RInfl. : ratio d'inflation au produit intérieur brut réel ;

TE : terme d'échanges total

Le signe (+) ou (-) sous chaque variable explicative indique a priori l'impact attendu de la variable considérée sur le produit intérieur brut réel estimé.

Loi d'Okun

La loi d'Okun relie la production et chômage (Mankiw, 2003). Pour Samuelson et Nordhaus (2000), elle fournit le lien, de toute première importance entre le marché des produits et le marché de travail. Elle décrit la liaison entre les mouvements de court terme du PIB réel et les variations du chômage.

La « loi d'Okun » est la relation empirique entre les écarts de croissance de la production autour de sa tendance et les variations du chômage. Cette loi montre comment le taux de chômage observé varie autour du taux de chômage d'équilibre (Pour Okun, 1970).

L'article qui définit les fondements du concept de production potentielle fut publié par Okun en 1962. Okun propose une relation linéaire simple entre l'écart du taux de chômage à son niveau naturel et l'écart de la production par rapport à son niveau potentiel. Il existe donc une corrélation négative entre les changements du taux de chômage et les changements de croissance de la production. La relation entre le taux de chômage et écart de production est plus précisément considérée par Okun comme relatant les déviations de la production à son niveau potentiel et du taux de chômage à son niveau naturel (Destais et al, 2005).

La considération mathématique de la loi d'Okun est la relation linéaire simple entre l'écart du taux de chômage à son niveau naturel et l'écart de la production par rapport à son niveau potentiel définit par Okun est donnée par la fonction suivante :

(Yp-Y)/Yp = c (U-Un) (1) avec

Yp : production potentielle ;

Y : produit intérieur brut réel ;

Un : taux de chômage naturel ;

U : taux de chômage ;

c : facteur de taux de chômage qui se change en production ou coefficient de sacrifice de taux

de chômage en production

Dans ses analyses de 1965, aux Etats-Unis, Okun trouve la valeur de c égale 2 ou 3. Dans la loi d'Okun, Yp et Un doivent être estimés. En d'autres termes, la relation (1) peut s'écrire comme suit :

VarY/Y = k - cVarU (2) où

Y et c sont définis précédemment ;

VarY : variation de PIB réel ;

VarU : variation de taux de chômage

k  : la variation de production potentielle autour de son produit potentiel moyen sur

production potentielle moyenne multipliée par 100.

L'équation (2) est la variation en pourcentage du PIB réel. Il nous est important de démontrer la provenance de l'équation (2), de l'équation (1) :

(Yp-Y)/Yp = c (U-Un) = 1- Y/Yp

en multipliant les deux membres de cette équation par -1, nous obtenons l'équation suivante :

Y/Yp-1 = c (Un-U) (3)

en calculant la différentielle de l'équation (3), nous avons l'équation suivante :

Var(Y/Yp) = (Y+VarY)/ (Yp+VarYp)-Y/Yp = c (VarUn-VarU) (4) en cherchant le dénominateur commun du premier membre de l'équation (4), nous obtenons :

(YpVarY-YVarYp)/ Yp (Yp+VarYp) = c (VarUn-VarU) (5)

multiplions le premier membre de l'équation (5) par (Yp+VarYp)/ Y, pour trouver approximativement l'équation (1), nous aurons :

(YpVarY-YVarYp)/ YpY = VarY/Y-VarYp/Yp = c (VarUn-VarU)

de cette équation nous déduisons l'équation suivante :

VarY/Y = VarYp/Yp+cVarUn-cVarU (6) en posant k = VarYp/Yp+cVarUn,

l'équation (6) peut s'écrire comme suit :

VarY/Y= k - cVarU (7)

L'équation (7) nous montre que lorsque le taux de chômage diminue d'un point de pourcentage, la variation de produit intérieur brut réel en pourcentage varie positivement d'un certain pourcentage. Cette fonction est celle qui fait l'objet de la présente étude, communément appelée « loi d'Okun ».

Pour étudier cette relation, qui doit normalement être négative, entre le PIB réel autour de sa tendance et celle du taux de chômage autour de son taux naturel, nous avons fixé un principe. Ce dernier est que, par hypothèse, nous allons considérer que la variation du taux de chômage est la seule variable qui influence la variation du produit intérieur brut réel autour de sa tendance et que les autres variables indépendantes sont isolées.

Alors la variable dépendante est la variation du produit intérieur brut réel autour de sa tendance en pourcentage notée (Y-Yp)/Yp et la variable indépendante, la variation du taux de chômage autour de son taux naturel notée (U-Un).

Cette fonction se présente de la façon ci-après :

(Y-Yp)/Yp= F(U-Un) (Mankiw, 2003)

(-)

Où (Y-Yp)/Yp : variation du produit intérieur brut réel autour de son produit potentiel en

Pourcentage ;

(U-Un)  : variation de taux de chômage autour de son taux naturel.

Le signe (-) présente en dessous de la variable explicative indique a priori l'impact attendu de la variable considérée sur la variable expliquée estimée.

B. Méthodes économétriques

Test de stationnarité (Unit root test)

Une variable est dite stationnaire si les données observées pour cette dernière suivent un même ordre ou degré de probabilité, tandis qu'une variable est dite non stationnaire si elle ne suit pas le même ordre de probabilité.

Tableau n°1 : Test de stationnarité

Variables

Stat. ADF

CV (5%)

Avec tendance

Avec constante

Conclusion

Log(Y/L)

-2.99

-1.95

NON

NON

I (0)

INFL

-4.09

-3.20

OUI

OUI

I (0)

RINFL

-4.13

-3.52

OUI

OUI

I (0)

TE

-2.19

-3.52

NON

NON

NS

D (Log(Y/L))

-2.12

-1.94

NON

NON

I (1)

D (INFL)

-8.24

-3.53

OUI

OUI

I (1)

D (RINFL)

-8.22

-3.53

OUI

OUI

I (1)

D (TE)

-5.75

-3.53

OUI

OUI

I (1)

Source : confectionné sur base de logiciel Eviews 3.1

NS : non stationnaire

I (0) : stationnaire en niveau

I (1) : stationnaire en différence première

La combinaison de ces séries est stationnaire en niveau « I (0) », à l'exception de la série « terme d'échanges total » qui est non stationnaire en niveau « NS ». Mais toutes les autres variables sont stationnaires en différence première « I (1) », ce qui laisse supposer une relation de co-intégration. Cette caractéristique essentielle nous donne la possibilité d'analyser la dynamique de long terme du produit intérieur brut réel par tête avec des modèles faisant appel aux tests de co-intégration des variables.

Tableau n° 2: Test de stationnarité de DF

variables

stat ADF

valeur critique 5%

Avec trend

avec constante

conclusion

 

- 1,79

- 3,52

Non

Non

NS

(U - Un)

-3,29

- 2,93

Non

Oui

l(0)

D

- 7,35

-3,52

Oui

Oui

l(1)

D(U- Un)

-6,09

-3,53

Oui

Oui

l(1)

Sources : calculs effectués sur les données à partir de logiciel Eviews 3.1

De ce tableau ressort d'une manière simple et claire que la variable endogène est non stationnaire à niveau tandis que la variable exogène (U- Un) est stationnaire à niveau. Au seuil de 5% toutes les variables (endogène et exogène) sont toutes stationnaires ou différence première, ce qui nous pousse à croire qu'il y a présence d'une relation de co - intégration dans notre modèle.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo