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Analyse de le Rentabilité Financière des Unités de Transformation de Maïs/Sorgho Installées dans l'Arrondissement de Mirbalais

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par Elie Mélech Désir
Université d'Etat d'Haïti (UEH) - Ingénieur-Agronome 2009
  

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1.1.- PROBLÉMATIQUE

Haïti est le pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental et son agriculture reflète cette pauvreté. Les infrastructures de base dans le milieu rural sont rares ou quasi inexistantes, ce qui tend à renforcer l'exclusion de ces habitants. Ces derniers ont comme activité principale le travail de la terre, l'agriculture. Ce secteur représente la base de l'évolution socio-économique des zones rurales. En effet, les paysans misent sur les récoltes pour subvenir aux besoins primaires de leur famille ainsi qu'à d'autres services vitaux: soins de santé, éducation des enfants, etc.

Présentement, considérant les profonds changements qui se manifestent au niveau de l'environnement, les nouvelles conjonctures de la réalité de la vie paysanne, l'activité agricole n'est plus en mesure de subvenir aux besoins des familles, surtout que cette activité périclite en raison de graves contraintes d'ordre environnemental et financier.

L'arrondissement de Mirebalais n'échappe pas aux conditions décrites plus haut. En effet, le maïs et le sorgho sont deux cultures majeures de la zone. Depuis des temps, les paysans ont eu recours à des méthodes traditionnelles pour transformer les produits récoltés à des fins de consommation. Des moulins à bras ou des pilons taillés dans des troncs d'arbres sont utilisés à cet effet. Ainsi, des unités de transformation traditionnelles ont vu le jour. Dans le but d'améliorer le service de transformation, plusieurs personnalités ont installé des moulins à moteur dans la zone, d'où la naissance des entreprises privées de transformation de maïs et sorgho. Mais c'était insuffisant, car elles se trouvaient souvent trop loin des zones de production. Les paysans sont obligés de marcher plusieurs kilomètres pour avoir accès aux services de transformation de leurs grains. Pendant les périodes de pluies, il devient presque impossible d'effectuer ces activités vu l'état des routes. De plus, on constate la disparition de certaines unités due au manque d'entretien et aux difficultés de se procurer des pièces de rechange. Quoique d'autres se soient établies dans la zone, ceux qui fonctionnent font face à de sérieuses difficultés de fonctionnement.

Afin de remédier à cette carence, beaucoup d'organisations communautaires de base (OCB) ont fait des demandes auprès du Projet National de Développement Communautaire Participatif (PRODEP), lequel projet qu'on a implanté dans la zone en juillet 2005, pour l'installation d'unités de transformation. Le but principal du PRODEP est de soutenir et d'aider à l'acquisition de matériel de transformation, à l'amélioration des infrastructures économiques et sociales ainsi qu'à l'amélioration de la gouvernance et du capital social des communautés (Banque Mondiale, 2006). Donc, il doit permettre aux collectivités et aux communautés d'intervenir dans la gestion des projets. Il s'agit d'autonomiser les groupes communautaires en leur permettant de contrôler les décisions et les ressources qui touchent leur vie.

Mais les sous-projets financés par le PRODEP sont de moins d'un an soit de 3 à 6 mois. Ces cycles s'avèrent trop courts pour permettre le renforcement des capacités des communautés prévu par les projets « Community Driven Development », CDD (Développement Conduit par les Communautés) de la Banque Mondiale (Banque Mondiale, 2006). Le renforcement des capacités est un processus qui prend du temps alors que ces interventions n'ont pas été conçues pour fournir un soutien sur le long terme. Les approches CDD de la Banque ont souffert d'un manque de continuité dans la pratique et d'un manque de maintien concernant les services après la réalisation des projets.

Considérant que le principal facteur pris en compte lors de l'installation de ces moulins est de diminuer la distance parcourue par les paysans pour avoir accès au service de transformation1(*), aucune étude de base n'a été vraiment réalisée sur la quantité de matières premières disponibles dans une zone donnée destinant à desservir les unités de transformation. Ceci revient à dire qu'une estimation du niveau de production de céréales d'une zone donnée n'a pas à priori été faite. Comment donc déterminer l'adéquation entre volume de production et dimensions des unités de transformation ? De plus, plusieurs projets de développement (tel : le PRODEP et le PICV II) financent aussi des sous-projets d'irrigation de telle sorte que plusieurs petits périmètres irrigués voient le jour au niveau de certaines communes  et que d'autres sont actuellement en construction. Ceci en principe devrait avoir un effet considérable surtout pour les agriculteurs producteurs de sorgho car les terres emblavées en sorgho pendant la saison pluvieuse ne seront pas encore prêtes en fin d'année pour les cultures maraîchères.

Beaucoup sont ceux qui se questionnent sur la viabilité des unités de transformations gérées par les communautés et sur leurs capacités à contribuer au développement des zones où elles sont installées. Ce questionnement nous amène alors à profiler l'intérêt pour la problématique de notre travail. Il incombe dès lors à essayer de répondre à ces questions : Les unités de transformation sont-elles rentables financièrement? Existe-t-il de différence de rentabilité entre les unités privées et celles gérées collectivement ? Cette étude permettra de répondre tentativement à ces questions tout en mettant à la disposition de tous les intervenants dans la zone une série de données fiables.

* 1 Sous-projet de construction d'un centre de transformation de grains à Dufailly. PRODEP/CECI

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille