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Etat des lieux de la microfinance et du système bancaire camerounais

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par Olive Berenice Ngafi Djomo
Faculté universitaires catholiques de Mons (belgique) - Master en sciences de gestion option (finance) 2006
  

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CHAPITRE II PAYSAGE ACTUEL DU SECTEUR BANCAIRE CAMEROUNAIS

Nous montrerons l'état actuel du secteur et le rôle des banques dans le financement de l'économie. Ensuite, nous présenterons les principales banques, nous exposerons les problèmes des banques et nous proposerons quelques solutions.

2.1 EVOLUTION DU SECTEUR

Après les premières restructurations, le paysage bancaire s'est un peu modifié. Des banques ont été mises en liquidation et de nouveaux établissements ont été créés.

Actuellement, le paysage bancaire Camerounais compte 10 banques commerciales en activité. Il s'agit de :

Afriland first Bank autrefois connu sous la dénomination de CCEI (caisse d'épargne et d'investissement), Amity Bank,  Bicec (Banque internationale du Cameroun pour l'épargne et le crédit, CBC (Commercial Bank of Cameroon), Crédit lyonnais Cameroun, Ecobank, SGBC (Société générale de banques au Cameroun), Union Bank of Cameroon (UBC).

Les banques et les établissements publics à caractère bancaire (Caisse d'Epargne Postale, Société Nationale d'Investissement, etc.) sont représentés au sein de l'Association professionnelle des établissements de crédit au Cameroun (Apeccam).

Selon l'enquête Economia sur le classement 200213(*) des 200 premières banques africaines, le Cameroun apparaît comme un des poids lourds. Sur les 25 premières banques, 6 étaient des banques camerounaises.

2.2 SITUATION DES BANQUES

D'après un rapport de la BEAC portant sur la situation des banques camerounaises au 31 mars 200514(*). Nous constatons que les crédits bruts à la clientèle atteignent 1393 milliards de FCFA, ils sont en hausse de 5,7% par rapport à 2004. Les dépôts collectés sont en hausse de 2,1% par rapport à l'année dernière. Cependant, les banques commerciales camerounaises sont en situation de surliquidités. Une situation qui risque à terme de nuire non seulement au secteur bancaire mais aussi à l'économie en général.

D'après certains experts15(*), cette surliquidité s'explique d'abord par l'accroissement des recettes d'exportations et une décélération du rythme d'octroi des crédits. En plus de cette raison, dans le paysage bancaire camerounais, il n'existe pas de banques d'investissements mais seulement des banques commerciales qui prêtent à des taux élevés et a des conditions rigoureuses. Cette situation pousse les clients, notamment les petits épargnants et les promoteurs de petites et moyennes entreprises (PME) à se détourner des banques et à solliciter d'autres moyens de financement.

Par ailleurs, en dehors de deux banques à capitaux privés camerounais, les banques commerciales qui contrôlent 70% du marché local sont des succursales de multinationales étrangères. Ces succursales sont obligées d'appliquer les recommandations des maisons mères mais aussi celles de la COBAC.

Selon Robert Wanda16(*), la surliquidité des banques au Cameroun s'explique par 4 principaux facteurs à savoir : l'importance du risque crédit, la tarification élevé des prestations bancaires, le caractère disciplinaire de la réglementation, et l'absence du recours à l'arbitrage comme mode de résolution de conflits entre les banques et leurs débiteurs.

Brève illustration de l'analyse de Robert Wanda17(*)

Dans un cahier de recherche, Robert Wanda a réalisé une étude statistique à l'aide du panel des 10 banques camerounaises pour expliquer les déterminants de la surliquidité bancaire au Cameroun.

Les hypothèses du modèle

Hypothèse 1 : Plus les créances compromises d'une banque sont élevées, plus cette banque est surliquide.

Hypothèse 2 : Plus les services offerts par une banque aux grandes entreprises sont chers, plus cette banque est surliquide.

Hypothèse3 : Plus une banque recourt à l'arbitrage pour régler ses litiges commerciaux, moins elle est surliquide.

Hypothèse 4 : L'institution de la COBAC incite la surliquidité des banques au Cameroun.

La période de l'étude

Elle concerne les exercices 2002, 2003, 2004, 2005 à cause de la difficulté d'obtenir des données individuelles quantitatives sur une longue période.

Les variables de l'étude

Il existe une variable endogène ou variable de surliquidité et 6 variables exogènes ou variables susceptibles d'expliquer le phénomène de surliquidité.

La variable endogène, C'est un ratio qui mesure la surliquidité de chaque banque. Son expression est : Y = Dépôts / crédits nets des provisions. Il indique le solde des opérations avec la clientèle.

Les dépôts sont constitués des dépôts à vue (DAV) ou à court terme et des dépôts à terme (DAT) ou à moyen et long terme.

Une banque est en état de surliquidité si Y > 1, c'est-à-dire s'il existe un excédent de couverture des crédits non provisionnés par les dépôts courts et longs. Cette variable est observée sur les 4 années de l'étude et les données quantitatives ayant servi à sa mesure sont issues de la BEAC.

Les variables exogènes, sont au nombre de 6 dont 4(X3, X4, X5, et X6) sont issues des données secondaires et 2(X1 et X2) sont appréhendées à partir d'une enquête par questionnaire menée auprès des 10 banques.

X1 : Estime la proportion des différends résolus par voie d'arbitrage.

X2 : Appréhende l'influence de la surveillance de la COBAC sur les banques

X3 : Mesure le risque de crédit (créances compromises, douteuses et impayées/ total des crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle du risque de crédit.

X4 : apprécie la volatilité des ressources bancaires (DAV/total dépôts). la hausse traduit la forte fragilité des ressources pour les crédits à long terme.

X5 : Apprécie la tarification des services offerts aux grandes entreprises

X6 : Mesure la structure des crédits octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette variable est mesurée par le rapport : crédits à CT/ total crédits

Les variables X1, X2, X5, dépendent de 2 modalités (1 et 0). Celle à valeur égale à 1 est introduite dans le modèle et celle à valeur égale à 0 est exclue du modèle car elle est considérée comme modalité de référence.

Tableau des modalités des variables

variables

1

0

X1

appliqué

non appliqué

X2

incitative

non incitative

X 5

oui

non

Les variables Y, X3, X4 et X6 sont introduites comme telles dans le modèle

Le modèle de l'étude

Le nombre d'observation est le produit de la taille de la population et du nombre d'années d'étude (soit 10x 4 =40 observations). Robert Wanda a considéré que la surliquidité bancaire peut s'expliquer à priori par des comportements permanents et propres à chaque banque ou comportements atemporels (On parle d'effets fixes qui traduisent l'hétérogénéité des banques) et par des comportements liés au temps ou temporels c'est-à-dire variables en fonction des dates d'observation. Les données ont donc été organisées selon deux dimensions d'indexation. Les données individuelles par i et les données temporelles par i,t.

Le modèle d'analyse s'écrit : Yi,t = constante + £Zi +ßXit + uit  où i = 1, 2..., 10 ; t = 1, 2, 3, 4 (2002, 2003, 2004 et 2005) et uit représente une mesure de l'incertitude dans l'estimation des coefficients(£,ß).

Résultats obtenus

Yit = 0,3729455 - 0,4691891X11i + 0,5834147X21i + 2,182875 X3it + 0,4920778 X51i + uit avec i =1,...,10 et t =1 à 4

Le modèle étant à constante commune ou unique, il n'y a donc pas d'effet individuel propre à chaque banque. Ce qui traduit une certaine homogénéité du comportement des différentes banques face au phénomène de surliquidité.

La variable endogène Y est expliquée de manière significative par les variables, X1, X2, X3 et X5. Ces variables expliquent à 70,85% la variabilité de la surliquidité bancaire.

Le coefficient de X3( 2,182875), est le plus élevé. Le signe positif de ce coefficient signifie que le risque de crédit et la surliquidité évoluent dans le même sens, autrement dit, une augmentation de ce risque entraîne une hausse de la surliquidité.

La variable X2 explique la surliquidité avec une marge d'erreur de 0,2%. Son coefficient positif de 0,5834147 montre que l'intervention de la COBAC favorise la surliquidité bancaire.

La variable X5 est le troisième facteur explicatif de la surliquidité avec un coefficient de 0,4920778. Le signe positif de ce coefficient signifie que l'excès de tarification augmente la surliquidité.

Le signe négatif du coefficient de X1 (-0,4691891) montre que l'absence de recours à l'arbitrage est un facteur qui incite les banques à ne pas octroyer des crédits et à devenir davantage liquides.

Au regard de ces résultats, nous constatons que toutes les 4 hypothèses émises sont vérifiées.

Les résultats obtenus à travers l'étude, ont permis de montrer que la surliquidité des banques au Cameroun est le reflet d'un contexte risqué où l'asymétrie d'information obscurcit la relation banque-emprunteur de nature à limiter au mieux les crédits.

Nous avons présenté la situation actuelle des banques camerounaises. Dans la suite, nous montrerons le fonctionnement des banques camerounaises.

* 13 Investir en zone Franc, le secteur bancaire (Cameroun), (page consultée le 11/10/2006), http:// www.izf.net/IZF/EE/pro/cameroun/5020_bank.asp

* 14 Voir annexe I : Situation des banques en 2005.

* 15 CHENDJOU L. (2003),  Des banques pleines d'argent, (page consulté le 16/10/2006), http://www.wagne.net/messager/messager/2003/07/1531/finance.htm

* 16 Rober Wanda, docteur en gestion, chargée de cours à l'université de Yaoundé II(Cameroun)

* 17 Wanda R. (2007), Risque comportements bancaires et déterminants de la surliquidité, cahier de recherche du CRECCI, IAE Université Montesquieu, Bordeaux IV

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci