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Analyse critique de la régulation de la liquidité bancaire par une banque centrale communautaire et sa contribution au processus d'intégration régionale: Le cas de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC)

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par Nina Madeleine Welakwe
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Economie de Gestion 2006
  

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B- Les dysfonctionnements du Niveau 2 du Marché Monétaire (le compartiment des interventions de la BEAC)

Le marché monétaire de la BEAC fonctionne principalement selon la procédure des appels d'offres positifs (refinancement) et négatifs (placement des banques) basé sur l'adjudication « à la française ». C'est par ce double mécanisme, la BEAC régule le niveau de la liquidité bancaire. Cette action de la BEAC est significativement perceptible au Tchad où le système bancaire est, comme on l'a vu « en banque » « en banque ». Toutefois, l'application simultanée de ce double mécanisme restreint l'efficacité du marché monétaire.

1) Le paradoxe crée par le lancement simultané des deux types d'appels d'offres

Le fonctionnement général d'un marché monétaire voudrait que la banque centrale intervienne en dernier ressort pour financer ou absorber le solde débiteur ou excédentaire des demandes et des offres de liquidités exprimées sur le marché. Or, la BEAC lance hebdomadairement et simultanément les appels d'offres positifs et les appels d'offres négatifs. Elle intervient donc au cours de la même semaine pour injecter et pour retirer la liquidité. C'est une situation qui est paradoxale.

Cependant, ce double emploi peut être imputé en partie à la crise de confiance qui règne entre les banques de la sous-région qui préfèrent avoir la BEAC pour partenaire, et parfois à plus grand frais, que l'une d'entre elles.

2) Les insuffisances de la reprise de liquidités suivant le mécanisme d'adjudication à la française

Le système d'adjudication « à la française » ne reflète pas bien le jeu des forces du marché et comporte deux insuffisances : la première tient au fait que le système français ne traduit que de façon imparfaite le fonctionnement du marché. On n'a pas pu nous expliquer sur quelle logique repose, par exemple, la ponction de liquidité ! Aller au fond du raisonnement et dire pourquoi c'est problématique Son montant est fixé unilatéralement par l'autorité compétente. La seconde inefficacité est relative au taux d'intérêt et sera analysée par la suite.

3) La présence du guichet B

Le marché monétaire, par définition, est le marché de capitaux à court terme. Or, à travers son guichet B, la BEAC finance les investissements productifs et joue le rôle d'une banque de développement, ce qui n'entre pas dans le cadre de ses attributions.

A ce sujet, les autorités monétaires opposent la nécessité de soutenir les investissements productifs et fixent comme préalable à la suppression de ce guichet, la mise en place des structures appropriées de financement des investissements. L'existence de ce guichet peut être dès lors vu comme adaptation de la politique monétaire de la BEAC aux réalités de sa Zone d'émission. Mais, l'existence de ce guichet n'en demeure pas moins problématique surtout que certains aménagements permettraient de pallier aux difficultés que le guichet B ambitionne de résoudre.

En effet, le marché interbancaire de la zone d'émission BEAC reste marqué par le cloisonnement des opérations par Etat. Toutefois, ce cloisonnement peut être attribué au manque de confiance entre les établissements de crédit participants, au nombre limité des intervenants, à l'insuffisance des supports utilisés et à la surliquidité actuelle qui réduit les besoins des participants au marché interbancaire.

Au cours du mois de janvier 2006, les banques tchadiennes se sont refinancées pour une moyenne hebdomadaire 14 360 millions de FCFA au TIAO (5,50%). Or, durant la même période, les banques gabonaises plaçaient hebdomadairement une moyenne de 6 37531(*) millions de FCA au TISP (1,60%) ! De même, au Cameroun, pendant le mois février 2006, une banque a soumissionné chaque semaine aux appels d'offres positifs pour une moyenne de 232 millions de FCFA au TIAO (5,50) tandis qu'au cours des mêmes semaines, d'autres banques camerounaises soumissionnaient aux appels d'offres négatifs pour une moyenne mensuelle de 19 000 et n'arrivaient à placer que 4 000 millions de FCFA au TISP (1,60) !

Si le marché interbancaire fonctionnait à sa pleine capacité, les banques prêteuses ci-dessus auraient pu placer plus d'argent et à un taux plus intéressant compris entre 1,60 et 5,50 %. De même, les emprunteuses auraient pu négocier un taux d'intérêt compris entre 5,50 et 1,60. Déterminer la marge gagnée en terme de point

Ces exemples ne sont pas des cas isolés et caractérisent les transactions qui ont lieu sur le marché monétaire. Les participants au marché monétaire évoquent l'absence d'informations sur la situation individuelle des établissements de crédit comme étant le principal obstacle au développement des prêts interbancaires.

* 31 L'offre proposée par les banques gabonaises était en fait de 57 625 millions de FCFA.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon