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La Représentation de la ville de Paris dans le roman négro-africain

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par Aubin KUIETCHE FONKOU
Université Paris 13 - Master 1 (ex-maà®trise) 2005
  

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CONCLUSION

Notre travail aura consisté à montrer l'image de Paris à l'époque coloniale décrite par des romanciers d`Afrique noire francophone. Nous l'avons fait, en prenant comme axe de travail, les aventures parisiennes des personnages de Mirages de Paris, Chemins d'Europe, Un nègre à Paris, et Kocoumbo, l'étudiant noir. Nous avons montré par exemple que ces personnages avaient un « vécu » de Paris bien avant de l'avoir vu ; parce qu'ils l'avaient rêvée, et que dans leurs rêves, l'ayant vue belle et paradisiaque, ils se l'étaient appropriés. Nous avons également évoqué les raisons de ces rêves et les sens qu'ils pouvaient avoir ; à ce niveau, nous avons expliqué qu'une des raisons de ces rêves tenait au fait que ces personnages, possédant en partie une culture française et, connaissant Paris à travers l'école coloniale, les livres lus et par le contact avec le colon présent dans leur ville, ils avaient pensé qu'il était indispensable de transformer leur rêve en réalité. Concrètement, d'aller voir Paris à laquelle ils ont rêvé.

Dans la deuxième partie de notre travail, nous avons ressorti, à travers certains exemples textuels, les grandes articulations du séjour parisien de ces personnages, à présent en face de l'objet de leur rêve. Ici, nous avons parlé de l'admiration qu'ils ont éprouvé pour le Paris physique, notamment des éléments comme le métro, les palais et aussi de certains monuments que l'Arc de triomphe ou la Tour Eiffel, conformes à la réalité des cartes qu'ils avaient découvertes auparavant sur ces éléments. Toujours dans cette partie, nous avons montré aussi que certains protagonistes des romans de notre corpus, vouaient aussi une admiration pour le citoyen de Paris, duquel ils donnaient des caractéristiques comme s'ils se livraient à son portrait. Cela nous est apparu comme, d'une part, une ethnologie à rebours, et, d'autre part, comme la mise en scène de leur altérité en face d'un autre, le parisien, avec qui il pensait partager la même culture et les mêmes valeurs.

La dernière partie de notre travail nous a conduit à nous pencher sur les significations que Paris pouvait avoir pour ces personnages et partant, sur leurs auteurs et sur tous les jeunes africains francophones de cette époque-là. Nous avons démontré que si, Paris représentait un rêve de Paradis, à son contact, ce paradis se transformait en enfer ; et que les protagonistes partis pour y vivre avaient échoué dans leur mission d'acquisition de connaissance et d'appropriation de Paris, et, comme issue de sortie à la suite de leur échec, se s'étaient réfugiés dans un retour sans gloire au pays, quand ils ne se suicidaient pas tout simplement.

Mais la question de fond de notre travail était de savoir si, à la lumière de ces ouvrages auxquels nous avons fait référence, il y avait un regard spécifique de la littérature africaine sur la ville de Paris. De manière globale, il nous est apparu que ces romans véhiculaient bien évidemment une vision particulière sur Paris ; car, même si les textes semblent différer par leur année de production, leur structure interne et quelques autres éléments comme la « stature » et l'itinéraire de leur héros, il semble au moins évident que, tous ont voulu montrer un aspect précis et important des rapports que la métropole française entretenait avec ces colonies africaines, avant les indépendances de celles-ci. De ce fait, l'objet de leur regard n'est pas le Paris réel, sinon, par métaphore, le Paris imaginaire, capitale de la colonie. Du coup, plus qu'une entreprise littéraire et culturelle, c`est une à une démarche politique que ces auteurs se sont engagés. Il ne serait donc pas faux de dire, comme Katharina Städtler*, qu'une telle entreprise d'écriture de la part de ces écrivains francophones, visait à « s'insérer dans un projet commun de toutes les périphéries (colonies), à savoir la relativisation, puis la destitution du discours eurocentrique » et la théorie de la grandeur occidentales ambiantes à cette époque-là.

Est-ce qu'on retrouve ce schéma dans la littérature d'une autre aire géographique du continent africain ? Par exemple, la littérature d'Afrique noire anglophone, hispanophone ou lusophone s'inscrivent-elles dans cette logique, lorsqu'elles représentent l'image de Londres, Madrid ou Lisbonne ? Nous analyserons dans notre travail de Mastère 2, le cas spécifique de Londres dans la littérature coloniale d'Afrique noire anglophone.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe