WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude socioéconomique du système de commercialisation des amandes de mangues sauvages (irvingia spp) dans l'arrondissement de Ngoulemakong (Sud cameroun)

( Télécharger le fichier original )
par Grégoire Tsafack Ninglepong
Université de Dschang, Cameroun - Ingénieur agroéconomiste 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1- Généralités

La forêt tropicale de l'Afrique Centrale est la plus large dans le monde après l'Amazonie. Elle couvre une superficie de 280 millions d'hectares (Talbott, 1993; FAO, 1995). Dans cette région, la zone de forêt humide du Cameroun renferme les écosystèmes les plus variés d'Afrique et couvre d'après Ruiz-Perez et al. (1999) une surface de 26 millions d'hectares. Cette forêt fournit entre autres de grandes quantités de Produits Forestiers Non-Ligneux (PFNL) aux populations locales. Longtemps marginalisés au profit du bois d'oeuvre, les PFNL font l'objet d'une attention particulière en raison de leur contribution à la vie de nombreuses populations des pays en voie de développement (Marshall et al., 2003).

De manière générale, la commercialisation des PFNL est largement encouragée comme une approche du développement rural. Des recherches récentes ont indiqué que cette activité a connu peu de succès dans le but de réduire la pauvreté et de fournir des bénéfices à la conservation de la biodiversité (Marshall et al., 2003). L'exploitation et la vente des PFNL concernent beaucoup plus la section pauvre de la communauté. Selon Neumann et Hirsch (2000), ces activités ne fournissent pas des méthodes d'avancement socio-économique. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, en reprenant Zeh Ondo (1998), le développement de l'exploitation commerciale des PFNL est considéré par un certain nombre de chercheurs aussi bien comme moyen pour améliorer les conditions de vie des populations rurales que comme une approche appropriée pour la conservation des forêts.

La contribution des PFNL dans la vie de nombreuses populations des pays en développement est reconnue (Marshall et al., 2003). En effet, ils sont utilisés par les populations comme source d'aliments, de condiments, de remèdes et de matières premières pour plusieurs usages. C'est ainsi que plusieurs études ont été faites sur les PFNL d'intérêt alimentaire et sur leur contribution au développement économique des populations. Parmi ces PFNL, il y a l'Irvingia sur lequel de nombreuses études ont été faites depuis les dernières décennies. Ayuk et al. (1999) ont noté que Irvingia gabonensis est l'une des espèces les plus préférées par les ruraux dans la zone de forêt humide du Cameroun. Des études ont été faites sur la commercialisation de ce produit telles que celles de Ndoye (1995) dans les marchés de la zone forestière humide (ZFH) du Cameroun. De même, Tabuna (2000) a évalué les échanges de ce produit entre l'Afrique subsaharienne et l'Europe. Les amandes de cette espèce figurent de manière prédominante dans les échanges nationaux et internationaux. Si des études relèvent qu'il existe des données empiriques sur le volume des amandes commercialisées à ces niveaux, elles ne fournissent aucune donnée sur le système de commercialisation au niveau des paysans.

Cette étude tire son fondement des activités du projet « Farmer Enterprise Development » (FED), projet conduit par le département de marketing de l'ICRAF station des Tropiques Humides d'Afrique. Les travaux de ce département sont orientés vers le développement des stratégies de domestication et de commercialisation des PFNL appropriées pour les paysans. Ce département s'occupe de la sélection et de l'identification des espèces prioritaires à domestiquer et permet de déterminer si l'un des objectifs de la domestication est atteint. Il peut s'agir de l'objectif de réduction de la pauvreté.

1.2- Problématique 

L'exploitation industrielle de la forêt par des sociétés forestières a été longtemps perçue comme la principale et unique activité génératrice de revenus. A ce titre, le bois d'oeuvre était considéré comme la seule ressource forestière ayant une valeur monétaire. Les PFNL pour la plupart n'étaient exploités par les ménages qu'à des fins de consommation. Mais depuis quelques années, on note une évolution en matière de commerce de ces produits.

Parmi les activités relatives aux PFNL d'importance économique, Lapuyade (2000) relève que la collecte des mangues sauvages est l'activité la plus rentable. Le fruit sucré de I. gabonensis est consommé cru par les populations (Chabot, 1997). Les amandes de Irvingia contribuent significativement à l'alimentation des populations pour la préparation des sauces. Elles remplacent valablement les arachides dans les sauces et jouent de ce fait un rôle majeur dans la sécurité alimentaire. Les amandes d'Irvingia spp jouent également un rôle important dans la création d'emplois et de revenus pour les paysans et les vendeurs. D'après le CIFOR (1996), 140 tonnes d'amandes ont été commercialisées dans la région de forêt humide du Cameroun de Janvier à Juillet 1995. Les marges bénéficiaires des vendeurs sont très importantes dans certains marchés (Ndoye et Ruiz-Perez, 1997).

Malgré l'intensification du commerce national et international des amandes d'Irvingia, le système de commercialisation au niveau local est peu connu. Peu ou presque pas d'informations existent au niveau des paysans qui sont pourtant à la base du circuit de commercialisation. Par ailleurs, Betti et Nzooh (1998) ont noté que les prix sont modiques et fluctuants. Djomo en 2001 dans une étude sur la nécessité d'introduire les produits forestiers non-ligneux (PFNL) dans l'élaboration des normes et méthodes d'inventaires et directives d'aménagement, a noté l'urgence du regroupement des paysans au niveau local pour limiter le bradage de leurs produits aux premiers intermédiaires qui se présentent. Ce manque d'organisation ramène les paysans à la position `'d'accepteurs de prix'' des commerçants nonobstant la position stratégique de zone entre les grands marchés. Il s'agit des marchés nationaux de Yaoundé, Ebolowa et transfrontaliers : Abang Minko entre le Cameroun et le Gabon et Kyé-Ossi entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale.

En ce qui nous concerne et au regard de cette situation de référence de la commercialisation des amandes d'Irvingia spp (et des PFNL en général) dans la zone de forêt humide du Cameroun, il s'agit de trouver des éléments de réponses à un certain nombre de questions à savoir :

- Quels sont les acteurs engagés dans le circuit de commercialisation?

- Quelle est l'offre de la zone pour satisfaire les marchés?

- Quelles sont les difficultés du système de marketing actuel des amandes de mangues sauvages?

- Quelle est la rentabilité de l'activité?

- Quelles sont les stratégies à mettre en oeuvre pour améliorer ou rehausser la situation actuelle en matière d'organisation des paysans, des vendeurs et de stratégies de commercialisation?

Les résultats obtenus contribueront à l`amélioration du système de commercialisation des amandes d'Irvingia spp. Ils pourront servir de modèle pour l'amélioration des systèmes de marketing d'autres PFNL.

1.3- Objectifs de l'étude 

L'objectif principal de cette étude est de décrire et d'évaluer le système de commercialisation des amandes de mangues sauvages en cours à Ngoulemakong afin de déceler les imperfections dans l'organisation de la filière (de la récolte à la consommation) et proposer des éléments de solutions pour une organisation des acteurs engagés.

Spécifiquement, cette étude porte sur la commercialisation des amandes de mangues sauvages dans la zone de Ngoulemakong et environs et vise à :

- Identifier les différents acteurs engagés dans la filière de commercialisation;

- Estimer le volume de production annuelle;

- Identifier les différents marchés de commercialisation et les contraintes du système;

- Evaluer la performance du système de commercialisation de Irvingia spp et sa contribution dans le revenu des paysans ;

- Proposer des modèles d'organisation des paysans et des commerçants ainsi que des stratégies commerciales de vente pour ces derniers.

1.4- Hypothèses de recherche 

Dans cette étude, nous sommes appelés à vérifier les hypothèses suivantes au regard du contexte du problème et des objectifs de l'étude.

- Les paysans ne seraient pas organisés pour faire face aux difficultés rencontrées dans la commercialisation de leurs amandes

- L'information du marché circulerait de manière asymétrique dans le sens où les commerçants semblent plus informés sur le marché que les paysans.

- Les commerçants feraient face à un coût de transport très élevé dans le système de commercialisation en cours.

1.5- Importance de l'étude 

Au niveau théorique, les résultats de cette étude viendront compléter l'état actuel des connaissances sur la commercialisation des produits forestiers non ligneux, particulièrement les mangues sauvages dans la zone de forêt humide du Sud- Cameroun.

Au niveau pratique, cette étude sera importante à plusieurs niveaux aux différents intervenants dans ce domaine.

- Pour les paysans

L'étude clarifiera la situation en cours de la commercialisation des amandes de mangues sauvages. Elle présentera des propositions d'organisation et des stratégies commerciales qui permettront à ces derniers de tirer un revenu considérable de l'activité.

- Pour les commerçants

L'étude fera un état de lieu des différents circuits de commercialisation, les périodes d'abondance ainsi que les potentiels marchés de vente.

- Pour l'ICRAF et autres instituts et centres de recherche

Cette étude fera un état des lieux de la commercialisation des amandes de mangues sauvages en cours dans la zone de Ngoulemakong. Les résultats permettront à l'ICRAF de conduire les activités du projet FED dans la zone et à terme de développer un manuel de domestication et de vulgarisation des arbres fruitiers locaux incluant les techniques de commercialisation.

L'étude aidera ces organismes dans leurs missions de développement dans l'orientation ou la redéfinition de leurs stratégies et interventions sur l'organisation des acteurs du système de commercialisation et sur le renforcement des capacités des ruraux.

- Pour les décideurs

L'étude sera une aide à la décision pour des stratégies visant à développer les activités de collecte et de vente des PFNL et dans l'orientation des stratégies de réduction de la pauvreté en milieu rural.

1.6- Organisation de l'étude

Ce mémoire comporte cinq chapitres. Le premier chapitre présente le contexte, la problématique, les objectifs, les hypothèses et l'importance de l'étude. Le deuxième chapitre fournit le cadre théorique sur lequel repose l'étude et une revue de la littérature sur ce qui a déjà été fait sur les principaux concepts de l'étude. Le troisième chapitre montre le cadre de l'étude et la méthodologie utilisée. Le quatrième chapitre présente les résultats. Enfin, le cinquième chapitre expose la conclusion et les propositions d'amélioration du circuit de commercialisation en place.

CHAPITRE II 

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard