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Dynamique de l'occupation sol dans des niayes de la région de Dakar de 1954 à  2003: exemples de la grande niaye de Pikine et de la niaye de Yembeul

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par Aminata DIOP
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - DEA 2006
  

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TROISIEME PARTIE : LES PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX LIES AUX CHANGEMENTS D'OCCUPATION DU SOL

L'extension des zones d'habitations dans la région de Dakar a influencé négativement le cadre de vie des populations. Il est certes difficile d'analyser tous les problèmes mais certains d'entre eux sont directement et quotidiennement vécus par les populations. Nous analyserons dans cette partie : les problèmes liés aux inondations, à l'assainissement et à la gestion des ordures ménagères ainsi qu'à la santé des populations. Pour ce dernier aspect le cas de Yeumbeul sera uniquement traité du fait de la remise en eau des dépressions depuis 2000.

Chapitre I : LES INONDATIONS DES SITES D'HABITATIONS

Les inondations sont certes observées dans les deux sites mais présentent des caractéristiques différentes. La « recolonisation » des dépressions par l'eau n'aurait pas été un problème en soi si la niaye en question n'avait pas fait auparavant l'objet d'une occupation pas le bâti.

I. LE CAS DE LA GRANDE NIAYE DE PIKINE

La Grande Niaye comprend à ce niveau des sous ensembles : la Grande Niaye de Pikine et la Niaye de Hann Maristes, et le couloir inondable de Dalifort (PASDUNE, 2004).

1. La situation topographique

Dans la Grande Niaye de Pikine, les altitudes varient de 0 à 25 m. La dune qui surplombe dans sa partie Nord et Nord-Est la dépression de  Guenou Mbaw, a une altitude de 16 m, c'est la dune de Tounde Ndargou ; le site de la Patte d'Oie a une altitude de 19 m. Le quartier Khar Yalla qui constitue la limite occidentale de cette niaye, se trouve entre 22 à 25 m d'altitude. Dans la limite méridionale de la Niaye des Maristes, l'altitude est comprise entre 9 et 16 m.

Au coeur de ces dépressions les altitudes varient de 0 à 8 m ; les parties les plus élevées étant des lambeaux de dunes ogoliennes. Les dénivellations sont plus importantes dans la partie septentrionale de la dépression où elles varient de 19 à 25 m. Le centre est occupé par un plan d'eau salé. Cette grande dépression située au coeur de la capitale, était un exutoire d'eaux de ruissellement et d'infiltration. Avec l'évolution actuelle, elle se trouve enserrée dans l'étau que constituent les quartiers des départements de Dakar, Pikine et Guédiawaye.

2. Les inondations dans la Grande Niaye : cas de la cité Belle Vue

La cité Belle Vue se trouve au Nord Est du parc zoologique de Hann, au sud de l'autoroute et du quartier de Grand Yoff. Sa topographie est fortement modifiée par le remblaiement, elle se trouve entre 9 et 16 m d'altitude soit à la même altitude que la zone de captage de Grand Yoff mais à une altitude plus élevée que la zone du parc qui est comprise entre 2 et 8 m. C'est une zone de transition entre les dunes qui jouxtent la Niaye des Maristes et la dépression du parc de Hann. La cité Belle Vue est un quartier résidentiel où toutes les habitations ont au minimum deux niveaux. La cité, constituée d'une soixantaine d'habitations, est occupée par des nationaux et des expatriés.

De l'autre côté de l'autoroute, se trouve la zone de captage qui dans tous les plans directeurs de la capitale est considérée comme une zone d'infiltration des eaux pluviales. C'est une zone non aedificandi situé au coeur du département de Dakar. Elle a la vocation naturelle de collecter les eaux pluviales et de recharger la nappe phréatique. Cette vocation conférée d'abord par sa position topographique et de sa situation géographique était très capitale parce qu'empêchant à une bonne partie de Dakar d'être inondée en saison des pluies.

L'inondation de la cité Belle Vue est un fait assez exceptionnel et même accidentel. En effet, la région de Dakar a enregistré des pluies exceptionnelles de 255 mm en deux jours (20-21 août 2005). Ces précipitations se sont déroulées en un moment où la capitale est le réceptacle d'un ensemble de travaux visant d'une part à améliorer la mobilité urbaine et d'autre part la disponibilité en logements. Les constructions produisent un tassement du sol qui entrave l'infiltration des eaux pluviales. Elles sont aussi, quelque fois exécutées dans des zones impropres à l'habitat et dont l'aménagement nécessite des remblaiements. Ces opérations effectués dans la zone de captage, ont obstrué le passage les eaux de pluies et freiné leur infiltration. La concentration en un temps réduit de cette pluviométrie exceptionnelle, a accéléré le ruissellement d'importants flux vers la cité Belle Vue où dans certains points bas l'eau est arrivée à plus d'un mètre du sol (photo 3). La cité se trouve en altitude par rapport au parc de Hann ce qui explique l'écoulement et la stagnation des eaux dans le parc de Hann.

L'analyse de ce qui s'est passé à la cité Belle Vue en 2005, illustre cette pensée de Claval (1986) : « l'articulation spatiale une fois fixée, dans un système juridique de monde plein (limites de la mise de valeur atteinte), il devient difficile de le modifier, car toutes les modifications intervenues sur les limites d'une aire se répercutent sur les parcelles voisines, menace leur équilibre... ». En effet, pendant ces dernières années avec la pression de la demande foncière et la responsabilisation des collectivités locales, il se pose un problème de conflits de compétence qui font que malgré l'opposition affichée de la Direction de l'Urbanisme, des constructions ont été exécutées dans la zone de captage. Ces changements ont rompu un équilibre préservé pendant de longues années. La situation qui en découle reflète d'une part l'existence de relations de dépendance entre les zones contiguës et d'autre part l'impact négatif que peut avoir le manque de coordinations des actions des différents acteurs dans un même écosystème. La fragilité des équilibres nécessite donc une prise en considération dans les études d'impact, des multiples relations qui peuvent exister dans un espace donné et le respect des règles d'aménagement.

Photo 3: Inondation de la cité Belle Vue en août 2005

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand