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Mesure et analyse de la pauvreté non monétaire chez les enfants:le cas du Cameroun

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par Simplice Kitleur LEKEUMO
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur d'Application de la Statistique 2007
  

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1.3 Contexte socioéconomique au Cameroun

La prise de conscience du phénomène de pauvreté au Cameroun n'est pas récente. La mise en place des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) dès la fin des années 1980 s'est accompagnée des mesures visant à assainir les finances publiques, à savoir : la libéralisation des marchés, la réduction du train de vie de l'État, qui ont eu comme corollaire : les licenciements, la baisse des salaires, pour nous en tenir qu'à ces cas.

Les conséquences de cette politique d'austérité budgétaire ne se sont pas faites attendre. En effet, s'en est suivie une baisse drastique du pouvoir d'achat des populations qui éprouvent désormais d'énormes difficultés aussi bien pour se nourrir et se soigner que pour payer l'écolage des enfants et régler leurs factures d'eau et d'électricité pour ceux qui en ont accès.

En réaction à cette situation, on observe une extension du secteur informel devenant ainsi de loin le secteur qui fournit le plus d'emplois - 90,4 % des actifs occupés - malheureusement précaires (INS, 2005). Les effets observés après la libéralisation du secteur productif et la réduction de l'intervention de l'État tendent à faire penser que les Programmes d'Ajustement Structurel ont contribué à la paupérisation de la population et à l'accentuation des inégalités entre les différentes classes sociales, corroborant ainsi les dires de Dani Rodrik5(*) (2000) pour qui, la pauvreté et les inégalités sont naturellement associées aux imperfections des marchés et à leurs lacunes.

1.3.1 Contexte économique

Pendant la période 1960 - 1985, le Cameroun se porte bien sur le plan économique. Le PIB par habitant passe de 160 $ EU en 1960 à 980 $ EU en 1986 (Gauthier B., 1996). Le Cameroun tire la quasi-totalité de ses ressources financières des exportations. Après la période 1965 - 1977 au cours de laquelle le taux de croissance du PIB reste positif et atteint un niveau moyen de 4 % annuel, l'âge d'or intervient au courant de la période 1977 - 1981 avec la découverte et l'exploitation des gisements pétroliers. Le taux de croissance à cette période se situe à un niveau moyen de 13 %. Pour la période 1982 - 1985, le taux de croissance économique, bien qu'étant dans une tendance baissière, se situe à un niveau soutenu de 8 %.

Dès 1986, la chute du cours du Dollar sur le marché international combinée à la baisse des cours des matières premières provoqua la détérioration des termes de l'échange de l'ordre de 50 %, entraînant le pays dans une forte récession avec une chute vertigineuse de la croissance dont le niveau moyen pour la période 1987 - 1994 plongea jusqu'à -5 % (Gauthier B., 1996). Cette crise s'est traduite notamment par l'effondrement des revenus des ménages et la détérioration des conditions de vie et d'habitat des populations. Grâce aux différentes réformes économiques et financières engagées par l'État et aux énormes sacrifices consentis par les populations, l'économie camerounaise a retrouvé depuis 1994 le chemin de la croissance. La dévaluation du FCFA de 50 % intervenue en janvier 1994 a contribué à cette reprise. Depuis 1994, le taux de croissance a plafonné à 5,3 % au cours de l'année 2000/2001 à la faveur des retombées de la construction de l'oléoduc tchado-camerounais. Cette croissance reste extrêmement modeste et inférieure à la croissance moyenne des pays en développement qui se situait au-delà de 6 % en 2006.

Comme la plupart des pays d'Afrique au Sud du Sahara, l'économie camerounaise près de cinquante ans après les indépendances est restée une économie de rente (Hugon P., 2002). La principale source de richesse résulte de la vente du cacao, du café, du coton, du bois, des mimerais et du pétrole. Cinq produits à savoir : le pétrole, le café, le cacao, le bois et le coton représentent plus de 70 % de la valeur des exportations. Cette situation traduit le trop peu degré de diversification des exportations exposant ainsi le pays aux multiples conséquences dues aux très fortes fluctuations des cours des matières premières sur le marché international.

Le tableau 1 figure les principaux indicateurs clés de l'économie camerounaise de 1999 à 2006.

Tableau 1 : Indicateurs clés de l'économie camerounaise

 

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

PIB à prix courant (milliards de FCFA)

6171

6612

7061

7583

7917

8378

8757

9400

PIB à prix constant de 2000

6327

6612

6911

7188

7483

7747

7965

8304,5

PIB réel Croissance annuelle (en%)

4.3

4.5

4,5

4

4,1

3,5

2,8

4,3

taux de croissance du PIB/tête

1,5

1,7

1,7

1,2

1,3

0,7

0

1,5

Taux de croissance de la consommation par tête

1,2

1,9

0,2

1,7

4,2

-0,6

-3,4

-2,7

Les composantes de la demande

(En pourcentage du PIB)

Consommation

80.8

79.7

81

81

82,2

80,6

79

75,7

Privée

71.3

70.2

70,7

70,8

72,2

70,4

68,2

65

Publique

9.5

9.5

10,2

10,2

10

10,2

10,8

10,8

Source : MINFI/DAE

* 5 Dani Rodrik est professeur d'économie à l'université de Harvard. En 2000, il est interviewé par la revue trimestrielle Finance et Développement du FMI en page 8.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus