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Concentration du marché de l'audit des sociétés tunisiennes faisant appel public à l'épargne

( Télécharger le fichier original )
par Akram Daoud et Aymen Hachicha
Institut des Hautes Etudes Commerciales de Sfax - Maitrise en théories et techniques comptables 2008
  

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CHAPITRE 2 ~

ÉTUDE EMPIRIQUE

SUR LE MARCHÉ

DE L'AUDIT EN

TUNISIE

L'objectif de l'étude est d'analyser la concentration du marché de l'audit en Tunisie avant et après la loi relative au renforcement de la sécurité financière. Nous proposons de tester l'hypothèse que la concentration du marché de l'audit tunisien est plus faible après l'entrée en vigueur de la LSF. L'étude est établie sur la base des rapports annuels publiés par les sociétés tunisiennes faisant appel public à l'épargne au titre des exercices 2004, 2005 et 2006.

La première section de ce chapitre est consacrée à la présentation des aspects méthodologiques. Dans la deuxième section, nous présentons notre échantillon et les observations empiriques.

Section 1 : Les aspects méthodologiques

La majorité des études portant sur la concentration du marché de l'audit propose une analyse globale. Ces recherches permettent d'apprécier les incitations et contraintes économiques au niveau de la production de ce service. Piot (2006) et Beattie (2008) abordent également la concentration de manière segmentée, au niveau du secteur d'activité des sociétés auditées.

Trois mesures de concentration du marché ont été appliquées précédemment dans les études sur le marché de l'audit. Les deux mesures employées couramment sont le ratio de concentration (CR) et Indice de Hirschman-Herfindahl (HI). La troisième mesure, le coefficient de Gini, est utilisée dans plusieurs études économiques relatives à l'inégalité des richesses. Cette mesure est relativement neuve pour les études portant sur le marché de l'audit. Elle a été employée par Quick et Wolz (1999) dans leur recherche sur le marché de l'audit allemand et récemment par l'étude de Beattie et al. (2008) portant sur le marché de l'audit britannique.

Le calcul des indicateurs de concentration nécessite la détermination préalable des parts de marché de chaque auditeur.

Paragraphe 1 : La mesure des parts de marché (PDM)

Les travaux antérieurs sur la concentration calculent les PDM selon deux approches : (1) le nombre de clients détenus, (2) les honoraires d'audit ou, à défaut, la taille des clients audités.

La première approche, bien que simple d'utilisation, s'avère particulièrement non efficace sur le plan économique car elle ne prend pas en considération des différences de taille entre les sociétés auditées.

La seconde approche permet de mieux refléter le poids économique de chaque acteur dans le marché ou segment de marché examiné. Les études empiriques antérieures privilégient cette approche, car elle est plus significative du point de vue économique.

Puisque l'information relative aux honoraires facturés n'est pas publiée, nous utilisons dans notre étude la taille du client. Étant donné que les honoraires d'audit et la taille de la société auditée sont parfaitement corrélés, plusieurs travaux antérieurs, comme ceux de Moizer et Turley (1987), Minyard et Tabor (1991) et Piot (2006), retiennent la racine carrée de cette taille. En outre, les honoraires d'audit en Tunisie sont fonction du produit brut, total bilan et nombre d'employés. Ces mesures reflètent la taille de l'entreprise.

Ainsi, nous suivons cette approche en définissant la taille par le total de l'actif, dans la mesure où la démarche d'audit est généralement axée sur la validation des postes du bilan. Pour tenir compte du nombre variable d'auditeurs en fonctions (généralement deux), chaque société auditée est divisée à parts égales en fonction du nombre de mandats qu'elle offre. Par exemple, si deux commissaires sont en fonction, il est supposé que chacun d'eux audite un demi de la société. Mathématiquement, la PDM de l'auditeur j dans le segment s (marché global ou secteur d'activité) se calcule alors comme suit :

Où :

- Xijs est une variable binaire codée 1 si la firme i du segment s est auditée par l'auditeur j,

- Kis désigne le nombre d'auditeurs nommés par la firme i du segment s,

- Ais est égal au total de l'actif de la firme i du segment s.

Paragraphe 2 : Les indicateurs de concentration

Les travaux antérieurs utilisent les mesures de concentration traditionnelles suivantes :

- ratios de concentration CRk (somme des PDM détenues par les k plus grands auditeurs, avec k = 4, 6 et 8) ; et

- indices de Herfindahl de même ordre.

Selon Thavalapan et al. (2002), ces indicateurs présentent l'avantage d'intégrer la dispersion des parts de marché entre les principaux acteurs considérés, et donnent donc une représentation économique plus juste de l'équilibre du marché ou segment de marché étudié. L'indice de Herfindahl fournit une image économique du secteur plus minutieuse que celle avancée par les ratios traditionnels (Moizer et Turley, 1989 et Pong, 1999).

Formellement, et en utilisant les notations précédentes, le ratio de concentration d'ordre k (CRk) du segment de marché s (marché global, secteur d'activité) est défini comme suit :

Stigler (1968)22 définit l'indice de Herfindhal ainsi que ses déterminants. Il le présente comme «...la somme des parts de marché, élevées au carré, de chacun des cabinets d'audit en question». Il ajoute que «...pour un marché composé de (n) cabinets d'audit, l'indice de Herfindahl est compris entre 1/n si les parts de marché sont équitablement réparties entre les acteurs et 1 si le marché est détenu par un seul acteur...».

L'indice de Herfindhal a été initialement appliqué par Eihenseher et Danos (1981). Des recherches postérieures ont repris cette mesure. Nous pouvons citer : Moizer et Turley (1987) ; Wootton et al. (1994) ; Pong, (1999) ; Choi et Zéghal (1999) ; Wolk et al. (2001) et McMeeking et al. (2005).

L'indice de Herfindhal mesure les parts de marché détenues par un cabinet d'audit. Généralement, elle est égale à la somme du chiffre d'affaires au carré de l'entreprise auditée (i) divisée par la somme au carré des chiffres d'affaires des entreprises auditées. D'autres chercheurs utilisent les honoraires d'audit payés par les entreprises auditées (Minyard et Tabor, 1981) ou le nombre des entreprises auditées (Moizer et Turley, 1987).

Dans une étude portant sur le marché de l'audit français, Piot (2006) calcule l'indice de Herfindahl par la racine carrée du total actif normée par le nombre d'auditeurs nommés par une entreprise. L'indice de Herfindahl d'ordre k (Hk) du segment de marché s (marché global, secteur d'activité) est calculé comme suit :

22 Cité dans Wolk et al. (2001, p.160).

Dans notre étude empirique, nous utilisons la part de marché pondérée et le ratio de concentration.

Section 2 : Présentation de l'échantillon et des résultats

Le marché d'audit examiné dans la présente étude concerne les auditeurs de toutes les entreprises tunisiennes faisant appel public à l'épargne (APE) pour la période 2004 à 2006 : Période marquant l'apparition de la loi relative au renforcement de la sécurité financière instaurant l'obligation de designer un Co- commissaire aux comptes pour les sociétés sous certaines conditions et la rotation des commissaires aux comptes.

Paragraphe 1 : Présentation de l'échantillon

Nous avons réalisé une étude auprès d'un échantillon assez large des sociétés tunisiennes faisant appel public à l'épargne pour les années 2004, 2005 et 2006.

Toutes les informations sur les entreprises (secteur d'activité, total bilan), leurs auditeurs ont été extraites à partir des sites officielles du Conseil du Marché Financier (CMF) et de la Bourse de Valeurs Mobilières de Tunisie (BVMT).

La définition des sociétés et des organismes faisant appel public à l'épargne est donnée par l'article 162 du code des sociétés commerciales : « Sont réputées sociétés faisant public à l'épargne celles qui émettent ou cèdent des valeurs mobilières en appelant le public à l'épargne ».

Aux termes de l'article 1er de la loi n° 94-117 du 14 novembre 1994 portant réorganisation du marché financier : « Sont réputées sociétés ou organismes faisant appel public à l'épargne :

1) Les sociétés qui sont déclarées comme telles par leurs statuts ;

2) Les sociétés dont les titres sont admis à la cote de la bourse ;

3) Les banques et les sociétés d'assurance quelque soit le nombre de leurs actionnaires ;

4) Les sociétés dont le nombre d'actionnaires est égal ou supérieur à cent ;

5) Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières ;

6) Les sociétés et les organismes autres que les organismes de placement collectif en valeurs mobilières qui, pour le placement de leurs titres, recourent soit à des intermédiaires, soit à des procédés de publicité quelconques, soit au démarchage ».

Pour identifier les sociétés et les organismes faisant appel public à l'épargne, nous avons utilisé la liste divulguée par le CMF au 13 mai 2008. Notre échantillon ne contient pas la totalité des entreprises figurant sur cette liste. Il est composé de 94 sociétés en 2004, 118 sociétés en 2005 et 129 sociétés en 2006 (Tableau 2.1).

Tableau 2.1 : Répartition des entreprises de l'échantillon par secteur

 

EXERCICE

SECTEUR
ACTIVITE

2004

2005

2006

 

Nbre

%

Nbre

%

Nbre

%

FINANCIER

39

41,49%

52

44,07%

69

53,49%

COMMERCIAL

6

6,3 8%

8

6,78%

8

6,20%

ASSURANCE

11

11,70%

12

10,17%

11

8,53%

INDUSTRIEL

22

23,40%

25

21,19%

24

18,60%

LEASING

5

5,32%

6

5,08%

8

6,20%

AUTRES
SECTEURS

11

11,70%

15

12,71%

9

6,98%

Total des
observations

94

100%

118

100%

129

100%

Les sociétés sont réparties sur plusieurs secteurs tels que présentés dans le tableau 2.1. Le secteur financier englobe la majorité des sociétés observées (plus que la moitié de l'échantillon en 2006). Il comporte les banques, SICAV, SICAR, SICAF et les FCP. « AUTRES SECTEURS » représente à la fois le secteur immobilier, tourisme et loisir, et télécommunication.

La variation du nombre des entreprises pour chaque secteur est due à la fois à l'admission des nouvelles sociétés comme des sociétés faisant APE, une ou plusieurs sociétés ne remplissent pas les critères des sociétés faisant APE, à l'absence de l'information sur le site officielle du CMF ou de la BVMT ou à l'omission de notre part.

Le tableau 2.2 montre la fluctuation des observations effectuées sur l'échantillon. Par rapport aux sociétés figurant dans la base de données du CMF, nous avons 12 observations manquantes en 2004, 1 en 2005 et 16 en 2006.

Tableau 2.2 : Etat des observations collectées

ANNEE

TAILLE DE
L'ECHANTILLON

Nbre de Sté
qui joint la
liste

OBSERVATIONS
COLLECTEES

OBSERVATIONS
MANQUANTES

2004

 
 

94

12

2005

106

13

118

1

2006

119

25

128

16

Le tableau 2.3 fournit une description de la taille de l'échantillon basée sur le total de l'actif. Nous constatons la dominance du secteur financier. Ce secteur englobe à la fois les entreprises de très grandes tailles (à l'environ de 4707 Millions de Dinars) et des petites firmes (122 Mille de Dinars). A l'exception du secteur « financier » et « autres secteurs », la dispersion de l'échantillon est presque égale et ce malgré l'importance de la différence entre les deux extrémités (MAX et MIN du total de bilan) des tailles du total de bilan des sociétés appartenant au même secteur.

Nous remarquons également, contrairement aux autres secteurs, la diminution de la moyenne et la médiane du secteur financier et leasing.

Tableau 2.3 : Statistiques descriptives de l'actif total

SECT

ANNEE

TOTAL ACTIF

MOYENNE

MEDIANE

MAX

MIN

FIN.

2004

25 950 870 157,500

665 406 927,115

66 150 519,000

4 287 610 000,000

1 051 865,040

2005

30 045 774 858,754

577 803 362,668

72 350 756,500

4 399 155 000,000

461 721,000

2006

33 721 965 586,373

495 911 258,623

29 430 064,000

4 706 982 000,000

121 941,641

COM.

2004

214 731 383,070

35 788 563,845

33 054 138,123

78 581 674,774

5 122 210,578

2005

283 603 030,850

35 450 378,856

28 835 902,578

80 379 994,766

4 946 323,909

2006

298 844 087,784

37 355 510,973

30 334 187,630

93 149 020,000

4 681 626,667

ASSUR.

2004

1 501 267 525,907

136 478 865,992

134 169 361,826

383 427 893,741

4 335 582,313

2005

1 703 406 072,800

141 950 506,067

139 428 689,681

416 572 786,667

4 124 822,709

2006

1 641 103 754,748

149 191 250,432

145 269 615,000

441 138 465,455

4 632 366,250

INDUS.

2004

1 141 161 581,394

51 870 980,972

39 729 166,000

197 808 343,159

411 442,000

2005

1 257 314 720,540

50 292 588,822

41 280 820,000

208 227 636,062

310 645,000

2006

1 295 703 601,905

53 987 650,079

44 109 074,648

215 259 791,649

4 521 805,119

LEAS.

2004

679 221 897,000

135 844 379,400

155 232 596,000

242 380 400,000

43 856 265,000

2005

827 805 690,000

137 967 615,000

140 841 446,000

261 441 866,000

49 258 318,000

2006

939 711 199,000

117 463 899,875

82 902 356,000

270 156 183,000

50 587 039,000

A.SECT

2004

1 435 211 365,639

130 473 760,513

25 895 265,000

1 187 274 000,000

3 195 019,000

2005

1 544 186 023,671

102 945 734,911

22 622 930,000

1 172 569 000,000

2 933 332,000

2006

1 531 540 675,137

170 171 186,126

37 924 119,000

1 247 059 000,000

18 454 731,000

TOTAL

106 013 423 212,072

311 804 185,918

47 489 985,000

4 706 982 000,000

121 941,641

Paragraphe 2 : Résultats de l'étude

La présentation de nos résultats est divisée en trois parties :

· description de la structure du marché ;

· mesure des parts de marché ; et

· analyse des ratios de concentration du marché.

1. Description de la structure du marché :

L'article 13 Ter du code des sociétés commerciales exige la désignation de deux commissaires aux comptes ou plus inscrits au tableau de l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie pour les sociétés suivantes :

· les établissements de crédit faisant appel public à l'épargne et les sociétés d'assurance multi-branches ;

· les sociétés tenues d'établir des états financiers consolidés conformément à la législation en vigueur si le total de leur bilan au titre des comptes consolidés dépasse un montant fixé par décret (100 millions de dinars) ;

· les sociétés dont le total des engagements auprès des établissements de crédit et de l'encours de leurs émissions obligataires dépasse un montant fixé par décret (25 millions de dinars).

Le tableau 2.4 suivant démontre que 27.34 % des sociétés en 2006 ont désigné deux commissaires aux comptes en application de la LSF et sauf 5.93 % en 2005.

Tableau 2.4 : Répartition des entreprises de l'échantillon par nombre de

commissaire aux comptes

ANNEE

CAC

%

COCAC

%

TOTAL

2004

91

96,81%

3

3,19%

94

2005

111

94,07%

7

5,93%

118

2006

93

72,66%

35

27,34%

128

 

Dans le tableau 2.5, nous présentons la répartition de l'échantillon par nature d'auditeur (BIG/NON BIG). Nous constatons que les cabinets BIG assurent l'audit légal de environ 30% des entreprises de l'échantillon.

Tableau 2.5 : Répartition des entreprises de l'échantillon par nature d'auditeur (BIG/NONBIG)

ANNEE

CAC

COCAC

TOTAL

%
BIG

 

NBIG

2 BIG

2 NBIG

BIG-
NBIG

 

29

62

 

2

1

94

3 1,91%

2005

31

80

 

4

3

118

28,81%

2006

19

74

4

13

18

128

32,03%

 

L'article 13 bis du code des sociétés commerciales prévoit que : « le commissaire aux comptes est désigné pour une période de trois années renouvelables. Toutefois, le nombre du mandats successifs, compte tenu du renouvellement, ne peut excéder pour les sociétés commerciales soumises à l'obligation de désigner un commissaire aux comptes inscrit au tableau de l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie, trois mandats lorsque le commissaire aux comptes est une personne physique et cinq mandats si le commissaire aux comptes revêt la forme d'une société d'expertise comptable comportant au moins trois experts comptables inscrits au tableau de l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie, et ce, à condition de changer le professionnel qui engage sa responsabilité personnelle sur le contenu du rapport de contrôle des comptes et de changer l'équipe intervenant dans l'opération de contrôle une fois, au moins, après trois mandats ».

La rotation imposée par cet article est applicable lors des renouvellements des mandats à partir du 1er janvier 2009.

Nous avons examiné si les sociétés tunisiennes procèdent au changement de leur auditeur tout en prenant en considération que le mandat du commissaire aux comptes est de trois ans. Nous enregistrons 3 changements en 2005 et 5 changements en 2006. Les changements concernent essentiellement les banques qui sont régies par une réglementation spécifique. Les autres modifications intéressent

la nomination du deuxième commissaire aux comptes conformément à l'article 13 Ter du code des sociétés commerciales.

2. Mesure des parts de marché :

Le tableau 2.6 présente les PDM pondérées par secteurs d'activité, et globalement, pour chacun des réseaux d'audit considérés en 2004 (panel A), en 2005 (panel B) et en 2006 (panel C).

En 2004, le cabinet international KPMG occupe le premier rang et Ernst and Young le deuxième d'après la PDM pondérée. En outre, ces deux cabinets occupent le premier rang en nombre de mandats suivis du cabinet FINOR, Ils interviennent dans tous les secteurs de l'échantillon.

L'analyse des parts de marché par secteur démontre qu'il n'existe pas un seul leadership. En effet, les premiers rangs, en terme de PDM pondérée sont occupés pour le secteur d'assurance et commercial par KPMG, le secteur industriel par PWC, le secteur de leasing par Ernst and Young, le secteur financier GAC et les autres secteurs par BDO. Nous remarquons que mêmes des cabinets non BIG occupent le premier rang.

En 2005, KPMG cède le premier rang en terme de part de marché pondérée et non pondérée à Ernst and Young. La troisième place est occupée en terme de parts de marché par GAC.

Les parts de marché sectoriels restent partagés entre plusieurs cabinets. En effet, GAC, Ernst and Young, SOGER, KRESTON INTERNATIONAL dominent le secteur financier, Leasing, assurance et industriel respectivement. KPMG continue à s'imposer dans le secteur commercial. Les leaderships des autres secteurs sont KPMG et PWC.

En 2006, Ernst and Young continue à occuper la première place mais il n'est Leadership que dans le secteur industriel avec KRESTON INTERNATIONAL. KPMG s'impose dans le secteur commercial et des assurances. FINOR et PWC occupent le premier rang dans le secteur du Leasing et autres secteurs respectivement.

Nous pouvons conclure que les sociétés faisant appel public à l'épargne ont une tendance de choisir comme commissaire aux comptes des cabinets internationaux parmi les BIG ou des non BIG.

Les résultats démontrent que tous les auditeurs des entreprises faisant appel public à l'épargne font partie de la région de Tunis à l'exception de deux auditeurs appartenant à la région de Sfax.

Cette attitude est à l'origine, à notre avis, de l'orientation vers une technicité supérieure, un service d'audit performant soit pour la raison que certaines sociétés faisant APE appartiennent à des réseaux internationaux (par exemple les banques) et elles ont une obligation d'avoir des états financiers certifiés par des cabinets internationaux.

Le législateur tunisien intervient pour réduire cette concentration, à travers la loi n°2005-96 du 18 octobre 2005, relative au renforcement de la sécurité des relations financières, en instaurant la notion de co-commissariat aux comptes. Il en résulte, par l'observation du tableau 2.6, que les parts de marché des leaders (BIG et non BIG) baissent, En effet, les parts de marché pondérées du Leadership sont 14,83 ; 12,95 et 10,72 en 2004, 2005 et 2006 respectivement.

De l'autre coté, nous remarquons à la fois que l'apparition de nouveaux cabinets nationaux qui commencent à accaparer une partie des parts de marchés dans différents secteurs et l'augmentation de la part de marché pour d'autres cabinets. Le tableau 2.5 précédent confirme ces résultats : le co-commissariat composé d'un BIG et non BIG ou de deux non BIG domine celle de deux BIG.

3. Analyse des ratios de concentration du marché

Le Tableau 2.7 présente les ratios de concentration d'ordre quatre, six, huit et pour l'ensemble des firmes d'audit considérées.

De première lecture, la concentration globale décroît entre 2004 et 2006 pour tous les niveaux de mesure. Ce résultat traduit l'effet du double commissariat instauré en 2005. Le ratio de concentration d'ordre quatre (CR4) permet de caractériser le marché au regard des structures présentées en Figure 1.5. Il apparaît

que dans les années 2004, 2005 et 2006, le marché de l'audit est qualifié comme un oligopole ouvert (CR4 juste au-dessus du seuil de 0,40).

L'examen des différents niveaux de calcul des ratios de concentration souligne une certaine gradualité dans la diminution de celle-ci. Plus particulièrement, le niveau de concentration baisse de manière convexe, autrement dit à un rythme croissant, en fonction de l'ordre auquel il est mesuré.

Tableau 2.7, Ratios de concentration sur le marché tunisien de l'audit : 2004-
2005-2006

 

CR4

CR6

CR8

 

2004

2005

2006

2004

2005

2006

2004

200

2006

 
 
 
 
 
 
 
 

5

 

Financier

59,5

55,2

51,5

80,6

71,1

64,1

90,4

82,8

71,5

 

9

9

1

3

7

9

 

6

7

Leasing

1001

89,6

40,8

***

1002

56,5

***

***

70,3

 
 

8

6

 
 

9

 
 

2

Assurance

53,9

55,0

56,1

74,0

73,1

68,8

90,8

84,9

79,5

 

1

7

1

6

6

 
 

5

2

Commercial

92,5

72,5

69,4

1003

94,9

90,1

***

1004

1005

 

2

5

 
 
 

1

 
 
 

Industriel

38,2

31,3

30,9

52,9

44,7

44,7

63,6

56,8

54,8

 

7

7

9

8

8

4

5

5

2

A. Secteur

75,9

61,1

68,3

87,8

72,7

82,5

95,3

81,9

94,7

 

7

9

6

8

7

4

5

6

7

Concentratio

49,2

44,0

41,8

65,1

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parts de marchés pondérées par la racine carrée du total de l'actif des sociétés

auditées. Il est tenu compte du commissariat conjoint sous l'hypothèse d'équi-

répartition de la mission entre les co-commissaires aux comptes.

1 Sauf 3 commissaires aux comptes intervient dans ce secteur.

2 Sauf 5 commissaires aux comptes intervient dans ce secteur.

3 Sauf 5 commissaires aux comptes intervient dans ce secteur.

4 Sauf 7 commissaires aux comptes intervient dans ce secteur.

5 Sauf 7 commissaires aux comptes intervient dans ce secteur.

 

Au-delà de l'observation globale du marché, le Tableau 2.7 met également en évidence des situations intersectorielles particulièrement irrégulières. Le CR4, par

exemple, s'inscrit dans un intervalle [0,3 8-1] en 2004, lequel réduit à [0,31-0,69] en 2006.

La concentration globale semble avoir des répercussions sectorielles fortes dans la mesure où nous assistons à un changement au niveau de la structure de marché :

· le secteur de leasing passe de la structure d'un marché non concurrentiel dominé par une seule firme détenant plus que 40 % des parts de marché à une structure proche de marché concurrentiel soit de type oligopole restreint. Seulement, 3 auditeurs interviennent dans le secteur « leasing » en 2004, En 2006, CR8 est égal à 70,32 %.

· le secteur commercial et les « autres secteurs » sont caractérisés par une structure non concurrentielle sous la forme d'oligopole restreint (quatre firmes détiennent plus de 60% de PDM). Le secteur « commercial » reste toujours « fermé » même si on augmente l'ordre de ratio, En effet, en 2006 il plafonne à 100 % avec seulement sept acteurs.

· Le secteur industriel est caractérisé par une concurrence pure (aucune firme n'a une influence de marché).

· Les secteurs financiers et assurance ont une structure de concurrence monopolistique : plusieurs firmes, chacune ayant une légère influence sur le marché.

Malgré la chute enregistrée au niveau du ratio de concentration dans ses différents niveaux, les « Autres secteurs » n'obéissent pas à cette allure et voire leur ratio de concentration augmente de nouveaux en 2006. Ce résultat peut être expliqué par l'hétérogénéité des entreprises en termes de total de l'actif (par exemple, TUNISAIR a un total d'actif très élevé par rapport aux autres entreprises).

Dans le marché de l'audit, nous ne pouvons pas nier l'effet des regroupements et les fusions entre les cabinets et surtout les BIG 4. En Tunisie, ces derniers disposent de parts de marché importantes sur tous les secteurs. Le tableau 2.8

démontrent qu'ils dominent environ le tiers du marché de l'audit des entreprises faisant appel public à l'épargne.

Tableau 2.8 : Ratios de concentration des BIG 4 sur le marché tunisien de

l'audit : 2004-2005-2006

 

CR BIG

2004

2005

2006

Financier

37,11

34, 34

31,15

Leasing

64,6

70,58

22,43

Assurance

35,75

33,24

30,60

Commercial

47,65

36,00

36,18

Industriel

24,17

15,76

18,67

A. Secteur

32,74

34,47

30,67

Concentration globale

36,68

33,67

29,27

Ratios de concentration (CR) des cabinets BIG 4 (EY : Ernst and Young ;

KPMG : Klynveld Peat Marvick Goerdeler ; DTT : Deloitte Touche Tohmatsu ; PWC : PriceWaterhouse Coopers).

Tous les ratios sont calculés à partir de parts de marchés pondérées par la racine carrée du total de l'actif des sociétés auditées, Il est tenu compte du commissariat conjoint sous l'hypothèse d'équi-répartition de la mission entre les co-commissaires aux comptes.

En 2005 et 2006, les BIG 4 possèdent des parts de marché leaders mais elles sont plus faibles qu'en 2004. Ce résultat montre que le co-audit a des effets très importants sur la structure du marché. Il a pu affaiblir la concentration et rivaliser la compétitivité entre les acteurs. Nous remarquons que PWC et DELOITTE ne possèdent pas des parts de marché importants. Ce résultat peut être expliqué par le fait que ces cabinets ont un portefeuille composé essentiellement de services à l'export et de missions spéciales (audit informatique par exemple).

En outre, le Co-commissariat a pour objectif de renforcer l'indépendance des auditeurs, améliorer la qualité des travaux d'audit en assurant une compétence technique plus large et la possibilité d'émettre des opinions différentes. Par exemple, en 2006, nous constatons que les deux auditeurs de l'UIB ont émis deux opinions différentes l'une avec réserve et l'autre refus de certification.

En conclusion, nous pouvons confirmer notre hypothèse. En effet, les nouvelles dispositions de la LSF permettent de diminuer la concentration du marché

de l'audit tunisien et offrir aux cabinets nationaux des opportunités pour concurrencer les cabinets internationaux. Mais, la période d'étude ne peut pas mettre en valeur toutes les conséquences de la loi relative au renforcement de la sécurité financière car l'obligation de rotation des auditeurs n'est pas encore entrée en application effective. En effet, le législateur tunisien a reconnu l'importance de la rotation des commissaires aux comptes à travers les dispositions de l'article 13 bis de la loi 2005-96 sus-indiquée. Toutefois, nous ne pouvons pas remarquer les résultats de cette disposition sur la structure de marché car la date d'effet est à partir du premier janvier 2009. Par conséquent, la rotation pourrait, dans certains cas, ne survenir qu'à partir de 2011.

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