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La mutation du droit du mariage dans la vallée du fleuve Matitanana: du droit coutumier au droit d'inspiration musulmane

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par Francis Zafindrandremitambahoaka MARSON
Université de Perpignan - Diplome d'étude approfondie 2003
  

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§2 : LES EFFETS DU MARIAGE SUR LA FEMME

A) DEVOIR DE COHABITATION ET DE FIDELITE

1. Devoir de cohabitation

TATAHAFA disait que « le mari peut contraindre sa femme à une existence nomade, qu'elle le suive là où il veut aller et ses droits sont illimités (...) » 160. En plus, nous avons vu l'institution du « mialo ». La femme mariée est obligée d'habiter chez son mari.

Le devoir de cohabitation s'accompagne du devoir de fidélité.

2. Devoir de fidélité

MESSELIERE rapporte que « Les chefs, peut-être parce que nombre d'entre eux sont descendants d'aventuriers arabes, seraient plus jaloux que leur sujets, d'après GRANDIDIER, et longtemps (...) chez les Antoimorona (Anteony, Arakara, Antetsimato) (...) les femmes étaient recluses et surveillées (...) » 161

Ce qui fait que la femme infidèle était, d'après SHAW, tuée. En effet, SHAW a étudié les moeurs Antaimorona . Il rapporte avoir vu, entre 1887 et 1889, deux suicides de femmes adultères prises en flagrant délit et même avoir assisté au sagayage d'une femme coupable à Tongainony .162

Mais des sanctions plus légères ont été appliquées quelquefois. La femme adultère était chassée non seulement de chez elle, mais aussi du village et du clan, par son mari et par le fokon'olona (ou communauté villageoise) , « et sa remplaçante est introduite, s'il y a lieu, chez celui qui sera son époux, avec les voeux de ses parents », et des considérations de ce genre :

160 TATAHAFA, Les coutumes juridiques Antemorona, ,1961, p.5

161 MESSELIERE, Du mariage en droit malgache, p. 212

162 Note de MESSELIERE, op. cit., p.213

« vous avez agi envers notre fille ainsi que vous le deviez, mais en voici une autre qui prendra sa place et , nous l'espérons, se comportera mieux »163

Il existe aussi d'autres sanctions résultant de l'adultère de la femme comme le rapporte SHAW : « Jadis, était usitée, chez les Antaimorona, à titre d'ordalie, la traversée à la nage de la rivière infestée de caïmans après serment de fidélité ».164

Nous remarquons que le droit du mariage Antemoro est très rigoureux en matière de fidélité de la femme ; Pour le mari, l'infidélité de sa compagne constitue un motif principal de divorce.

L'épouse a aussi une autre obligation envers son mari.

B) L'OBLIGATION D'EGARDS PARTICULIERS POUR LE MARI

JULIEN a remarqué que chez les Tatsimo dont fait partie les Antemoro, la femme se doit d'avoir des égards particuliers pour son mari.

L'époux, objet de manquement à ce sujet est dit « haizimbady », expression qui équivaut à : « surpassé, éclipsé par sa femme ».

Le Tatsimo qui estime que sa femme ne l'honore pas suffisamment expose ses griefs aux hommes du clan qui s'érigent en tribunal et disent à l'épouse négligente : « Ton conjoint nous expose que tu ne l'entoures pas d'égards auxquels tu as droit Tu négliges `loharavina' et `tribonika' ; n'oublies pas que ce sont là pour toi des devoirs auxquels tu ne peux te soustraire ».

Le mari offensé peut ne point se contenter de cette réprimande et imposer le « tsitonga » à sa femme. On entraîne alors celle-ci près de la

163 MESSELIERE, Du mariage en droit malgache, p. 213

164 SHAW, The arab element in the South East of Madagascar, in Antananarivo annal, 1894, p.206

rivière la plus proche, et chaque homme verse sur le dos de la femme le contenu d'un gros bambou servant de seau, soit sept à huit litres d'eau.

La femme doit, après cette humiliation, prononcer la prière : « Grâce, ô pères vénérés, je ne recommencerai plus », sinon elle est répudiée.165

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus