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Les facteurs explicatifs de l'attachement à  la marque : le cas des consommateurs de boissons gazeuses en Tunisie

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par Anonyme
Faculté des sicences de gestion de Jendouba - Maitrise marketing 2009
  

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SECTION II : LES DIFFERENTS TYPES DE RELATION EXISTANT ENTRE LA

MARQUE ET LE CONSOMMATEUR

Les variables centrales de la relation marque-consommateur identifiées dans le cadre de cette recherche sont aux nombre de 7, nous les avons regroupés comme suit :

-Six variables attitudinales : l'attachement ; la confiance ; l'identification ; l'engagement ; l'attitude ; la satisfaction

- Une variable comportementale: la fidélité.

I) les variables attitudinales

I-1) La confiance en la marque

La confiance dans le partenaire de l'échange, entreprise, prestataire ou marque, est depuis les travaux de Morgan et Hunt (1994) largement reconnue comme une variable centrale du marketing de la relation. Cette confiance en l'autre (trust) est essentiellement de type cognitif à la différence de la confiance/confidence (sentiment de confiance en soi) et de la confiance/reliance (s'en remettre à) dont les contenus sont respectivement affectif et conatif (Guibert, 1999 ; Moorman et al. 1992).

Les principales définitions de la confiance intègrent cette dimension cognitive. Elle est :

- « la croyance d'une partie que ses besoins seront satisfaits dans le futur par les actions entreprises par l'autre partie » (Anderson et Weitz, 1989).

- « la croyance qu'a une entreprise qu'une autre société remplira des actions qui aboutiront à des résultats positifs pour elle » (Anderson et Narius, 1990).

- « une croyance, un sentiment ou une attente vis-à-vis du partenaire de l'échange qui résulte de son expertise, de sa fiabilité et de son intentionnalité » (Ganesan, 1994).

- « le résultat d'un processus calculateur basé sur la capacité d'un objet ou d'une partie à remplir ses obligations de manière constante » (Doney et Cannon, 1997).

Cette confiance en l'autre se compose traditionnellement de trois dimensions (Gurviez et Korchia, 2002) :

- la compétence ou l'expertise, - l'honnêteté,

- la bienveillance.

La confiance se situe en amont de la chaîne relationnelle. Elle précède l'engagement dans le modèle de Morgan et Hunt (1994) selon un enchaînement qui a fait l'objet de plusieurs confirmations empiriques (Hennig-Thureau et Klee, 1997 ; Garbino et Johnson, 1999 ; Frisou, 2000 ; Wong et Sohal, 2002 ; Bansal et al. 2004). De part sa composition cognitive, basée sur un processus spéculatif, elle détermine essentiellement une relation de type calculé par lequel l'individu évalue les gains et les pertes associés à cette relation et son intérêt à s'y maintenir.

Le consommateur maintient les liens qui l'unissent à la marque parce qu'il pense que celle-ci possède les aptitudes techniques nécessaires (compétence), va réellement les mettre en oeuvre (honnêteté) et fera tout son possible pour régler d'éventuels problèmes (bienveillance).

I-2) L'engagement envers la marque

Notre conceptualisation de l'engagement s'inscrit résolument dans l'approche attitudinale qui considère l'engagement comme un état psychologique qui lie l'individu par opposition à l'approche comportementale pour qui l'engagement est assimilable à une persistance (persistence) du comportement (Becker, 1960 ; Crié et Ladwein, 1998 ; Oliver, 1999 ; Frisou, 2000).

Depuis une vingtaine d'années et en particulier les travaux de Meyer et Allen (1987, 1990), un consensus semble se faire quant à la nature tridimensionnelle de l'engagement attitudinal. Trois

composantes apparaissent : affective, de continuité et normative. Elles procèdent respectivement d'un processus d'intériorisation, de soumission (compliance) et d'identification (O'Reilly et Chatman, 1986) et affectent le comportement de rétention (salariés, clients, adhérents,...) selon trois voies différentes, le désir pour la première, le besoin pour la seconde et le devoir (ought to do) pour la troisième. Nous nous limiterons aux deux premiers types d'engagement puisque peu de recherches ont été effectuées sur la composante normative de l'engagement du point de vue marque et que cette dimension de l'engagement est toutefois difficile à identifier et à mesurer particulièrement lorsqu'il concerne des relations non formalisées de type purement mercantile (commerciale). De ce fait il est souvent ignoré dans les recherches sur le consommateur (Moulins et Roux, 2008)

I- 2-1) L'engagement affectif

L'engagement affectif fait référence aux liens émotionnels qui lient le personnel à son entreprise, le militant à son parti ou le consommateur à sa marque ou à son enseigne. Il exerce généralement l'influence la plus déterminante sur le comportement de l'individu définissant par là une forte loyauté à l'entreprise ou une forte fidélité à la marque ou à l'enseigne. De nombreux travaux montrent la solidité de cette fidélité basée sur une véritable adhésion à la marque ou à l'entreprise (Bansal et al. 2004, Garbino et Johnson, 1999, Fullerton, 2003). Il s'agit donc d'une expression de la vraie fidélité du consommateur incluant les dimensions attitudinale et comportementale. Le consommateur s'efforce donc de faire partager ses convictions à son entourage par un prosélytisme actif (Fullerton, 2005) qui se manifeste à la fois quantitativement, par une forte activité de bouche-à-oreille, et qualitativement, par un contenu très favorable à la marque (Harrison-Walker, 2001). L'engagement affectif est trop souvent confondu avec l'attachement à la marque, qui est son antécédent, et parfois même avec l'implication spécifique (Mowday et al., 1979) qui fait pourtant référence à une situation d'achat, non à une entreprise ou une marque, et généralement précède l'engagement (Beatty et al. 1988 ; Coulter et al., 2003).

I- 2-2) L'engagement calculé

L'engagement de continuité (continuance commitment) traduit la persistance d'une ligne de conduite essentiellement basée sur les coûts et les risques liés à un changement ou à l'absence d'opportunités satisfaisantes. Becker parlait déjà à ce propos « d'engagement par défaut ».

L'intérêt ou le profit immédiat est le moteur principal de cet engagement dont le ressort apparaît ainsi plus transactionnel que relationnel. Si le terme d'engagement de continuité peut s'imposer dans les rapports avec un employeur ou un prestataire de service, le terme d'engagement calculé (ou instrumental) semble plus approprié pour les relations aux marques. Nous retiendrons de ce fait ce dernier terme.

I-3) L'identification à la marque

L'identification à la marque peut être envisagée comme une proximité psychologique forte du consommateur et de la marque. Il en résulte des attitudes fiables envers la marque, une forte loyauté à la marque et donc un intérêt indéniable pour les managers (Gummesson, 2002).

L'identification du consommateur à la marque peut alors être considérée comme un avantage concurrentiel inimitable. Elle forme un lien impliquant directement la personne (Escalas et Bettman, 2003). Cette relation à la marque est plus stable que la connaissance de la marque fluctuant au gré des nouvelles associations. L'identification à la marque est mesurée suivant le degré d'intégration par le consommateur des attributs et valeurs de la marque dans son concept de soi (Aron, et al. 1992 ; Aron et alii, 1991 ; Escalas et Bettman, 2000).

L'identification est ainsi à distinguer de la congruence marque-concept de soi (Sirgy, 1982), parce que plus engageant. La qualité de cette relation, selon Fournier (1998), est déterminée tant par le consommateur lui-même que par les actions de la marque. La communication fait partie de celles-ci.

La relation à la marque est supposée être associée à la satisfaction des parties. Le concept de l'identification décrit une relation essentiellement cognitive du consommateur à la marque (Salerno, 2002). Cependant il n'est pas uniquement centré sur la seule relation cognitive qu'entretient le consommateur avec la marque. Il a également une dimension sociale qui est, selon Tajfel (1972), un concept cognitif et affectif. La dimension cognitive correspond à la perception d'appartenir à un groupe et d'en partager les attributs. La dimension affective est liée à la fierté d'appartenir au groupe et de s'en sentir reconnu. L'identification sociale identifie deux types de groupes d'individus. Les premiers, les groupes officiels, ceux définis et ciblés par la marque (Crawford, 1985, Grier et Brumbaugh, 1999). Ils ne correspondent pas forcément aux

groupes de clientèles mais des recouvrements sont possibles. Les seconds sont les groupes construits ou de clientèles, dans lesquels les consommateurs classent les autres personnes et eux-mêmes (Turner, 1984). L'identification du consommateur d'une marque aux groupes définis par lui-même, plus ou moins précisément, se fait par auto-catégorisation.

La relation du consommateur avec la marque peut ainsi être analysée à partir du modèle des relations sociales. Ce dernier suppose que, dans une relation, les partenaires sont évalués sur la base des normes établies par le groupe. Appliqué à la relation marque-consommateur, cela suppose que l'achat d'une marque peut refléter les relations sociales de l'acheteur et donc que les marques à acheter peuvent être déterminées par les normes sociales (Aggarwal, 2004).

L'intérêt du processus d'identification pour le consommateur est d'ailleurs qu'il lui permet de bâtir son identité, de la renforcer et de la communiquer au travers des produits qu'il consomme (Huffman, Ratneshwar, & Mick, 2000 ; Escalas, 2004). Cette assertion, valable pour les produits, s'étend aux marques consommées (Escalas et Bettman, 2003 ; Fournier, 1998).

I-4) L'attachement émotionnel à la marque

Selon l'approche interpersonnelle, l'attachement procure un sentiment de sécurité (Main, 1999). L'attachement, dans son acception marketing, est une prédisposition affective à long terme du consommateur envers la marque (Mc Queen et al. 1993 ; Feldwick, 1996 ; Heilbrunn, 1996 ; Lacoeuilhe, 1997). Elle se présente sous la forme d'un concept bidimensionnel, temporel et identitaire (Belaïd et Lacoeuilhe, 2005). La dimension temporelle de la marque tient au fait que celle-ci peut symboliser une connexion avec des événements récents ou anciens de la vie du consommateur. Dans ce cas, elle agit comme une mémoire de l'individu (Divard et Robert-Demontrond, 1997), lui rappelant des événements de sa vie.

L'attachement est une variable qui révèle une relation affective avec la marque. Ce concept est « indépendant d'un contexte d'achat particulier et dépasse la valeur instrumentale ou fonctionnelle de la marque » (Belaïd et Lacoeuilhe, 2005). La dimension identitaire de l'attachement trouve, elle, son origine dans la dimension symbolique des objets. Les produits auxquels les consommateurs peuvent s'attacher doivent être porteurs d'émotions (Park et Srinivasan, 1994). L'attachement est induit par la possession

d'objets mais également par le couple individu-marque. Chaque individu a une personnalité et un style de vie qui lui sont propres. Il en est de même pour les marques. Un individu s'attache à une marque à la condition que celle-ci dégage des valeurs culturelles et personnelles identiques aux siennes ou répondant à ses aspirations (Richins et Dawson, 1992). L'attachement exprime une relation de proximité psychologique avec la marque (Lacoeuilhe, 1999). Autrement dit, pour qu'il y ait attachement, il faut qu'il y ait congruence entre le concept de soi du consommateur et la personnalité de la marque (Onkvisit et Shaw, 1987). Cette congruence ne peut être comprise sans référence aux événements passés vécus par la personne (Divard et Robert-Demontrond, 1997 ; Lacoeuilhe, 2000).

Heilbrunn (1996) s'est intéressé au processus psychologique de cette relation de proximité entre le consommateur et la marque. Selon lui l'attachement serait « le lien émotionnel et affectif tissé par un consommateur à l'égard d'une marque donnée » (Heilbrunn, 2001). Il définit deux types d'attachement, l'attachement fonctionnel et l'attachement existentiel. Seul le denier serait l'expression de liens émotionnels et affectifs tissés au cours du temps. Lacoeuilhe (2000) parle d'une proximité psychologique entre le consommateur et la marque, il définit l'attachement comme « une variable psychologique qui traduit une relation affective durable et inaltérable (la séparation est douloureuse) envers la marque et qui exprime une relation de proximité psychologique avec celle-ci ». Cristau (2003) quant à elle, définit l'attachement à la marque en intégrant en plus les notions d'amitié et de dépendance : «une relation psychologique, émotionnelle, forte et durable à une marque qui résulte d'une concomitance de sentiments d'amitié et de dépendance vis-à-vis de la marque. Les liens entre l'attachement et l'attitude semblent assez forts. L'attitude est un concept composé, selon les définitions, de dimensions cognitives et affectives. Elle est proche de l'attachement mais différente quant à la force de la relation que le consommateur entretient avec la marque (Richins, 1994). De ce fait, l'attitude du consommateur peut être favorable envers de nombreux objets ou produits alors que ce dernier ne s'attache qu'à un petit nombre d'entre eux. Pour Thomson, McInnis et Park (2005), en effet, un consommateur peut avoir une attitude positive envers un objet sans jamais l'avoir rencontré. L'attachement, lui, se construit dans la durée. Il est fondé sur une relation forte entre l'objet et la personne attachée (Baldwin, Keelan, Fehr, Enns et Koh-Rangarajoo, 1996), même s'il peut évoluer selon les périodes de la vie du consommateur (Michel, 2004). L'attitude vis-à-vis de la marque est donc une relation moins engageante que l'attachement. Enfin, l'attachement à la marque est un concept d'essence affective et cette dimension de l'attitude est la dimension évaluative des croyances du consommateur vis-à-vis de la marque

I-5) La satisfaction vis-à-vis de la marque

La satisfaction du consommateur a longtemps été définie comme le fruit d'une expérience spécifique d'achat et de consommation à travers laquelle le consommateur évalue la performance d'un produit ou d'un service.

Cependant, la satisfaction repose sur des expériences dont la complexité et la fréquence peuvent fortement varier. Dans une théorie de la relation à la marque, la satisfaction du consommateur prend un caractère cumulé. Elle se forme au cours d'expériences d'achat, de consommation et de possession de la marque diverses et variées. Elle ne résulte pas, comme il est généralement postulé, d'un simple processus de consommation ponctuelle et spécifique d'un produit ou d'un service. Elle est fondée bien souvent sur des informations multiples parfois contradictoires portant sur des produits et des services qui sont eux- mêmes divers et variés (Audrain-Pontevia, 2003). Avec le développement d'une approche relationnelle, la recherche sur la satisfaction connaît ainsi un véritable renouveau. Depuis peu, l'idée d'une satisfaction cumulée trouve un écho en marketing (Anderson et al, 1994 ; Bitner et Hubbert, 1994). Johnson, Anderson et Fornell (1995) définissent la satisfaction comme « un construit abstrait et cumulatif qui décrit l'expérience totale de consommation d'un produit ou d'un service ». La diversité et la fréquence des expériences vécues par l'individu doivent désormais être intégrées (Fornell et Johnson, 1993). Selon Oliver (1997), la satisfaction met en oeuvre un processus « d'intégration » des épisodes d'achat et de consommation au sein de la mémoire du consommateur (épisodes discrets, fréquents ou continus, expériences simples ou complexes), elle résulte d'un processus identique quelle que soit la perspective temporelle adoptée et quelle que soit la nature de l'expérience. Un individu émotionnel lement attaché à une marque est généralement satisfait par elle. Cette satisfaction peut fournir une première base à cet attachement émotionnel. Cependant, attachement et satisfaction ne sont pas synonymes. Si deux consommateurs sont aussi satisfaits l'un que l'autre par la performance d'une marque, leurs liens respectifs envers cette marque peuvent être totalement différents. La satisfaction n'entraîne pas des comportements comme le maintien de la proximité ou l'angoisse de la séparation. De plus, si la satisfaction peut apparaître immédiatement après la consommation, l'attachement émotionnel se développe dans le temps, suite à de nombreuses interactions. Pour finir, la satisfaction est un jugement évaluatif, et donc différent du construit de l'attachement, chargé émotionnellement (cf. Mano et Oliver, 1993)

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault