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Les entraves au développement du commerce entre les Etats membres de la CEDEAO

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par Abdoul Aziz SANA
Ecole Nationale des régies financières - Administrateur des services financiers 2008
  

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B- les caractères des industries des pays de la CEDEAO

Ce qui a été évoqué ci-dessous colle à la réalité des Etats membres de la CEDEAO qui
appartiennent tous au groupe des pays en voie de développement. Au sortir des indépendances
formelles des années 1960, les Etats de l'Afrique de l'Ouest sous domination française ou

Anglaise ont développé une politique industrielle d'import substitution qui consiste à remplacer un certain nombre de produits préalablement importés de la métropole notamment, par des productions locales identiques. On assiste alors à une prolifération d'industries dans les différents Etats de la Communauté. Cette conception du développement ne pouvait s'appuyer sur des potentialités propres aux Etats, mais se traduisait par un recours à des ressources extérieures pour propulser le développement. Ainsi ces Etats ont eu recours au marché financier international pour financer les importations des biens d'équipements indispensables à la politique d'industrialisation par l'import substitution. Ceci a accru considérablement la dette extérieure de ces pays.

Ces Etats ont également pris un certain nombre de mesures économiques pour inciter les multinationales occidentales à investir massivement dans leur pays. Le principal outil de cette politique est le Code des investissements. Le Code des investissements est un ensemble de dispositions élaborées par les pouvoirs exécutifs ou législatifs pour régir tout ou une partie des activités économiques financées par le capital privé national ou étranger. Dans la mesure où les Codes des investissements sont des actes unilatéraux, ils apparaissent comme l'expression de la souveraineté, du libre choix d'une politique économique.

Tous les Codes d'investissements sont des instruments d'incitation et d'encouragement grâce aux avantages qu'ils octroient. Le choix consiste toujours à faciliter l'activité économique du capital international. Ils se traduisent donc, le plus souvent, par des politiques économiques qui vont dans le même sens. S'il y a choix, pourquoi donc les pays en voie de développement choisissent-ils toujours des politiques semblables ?

Le recours aux Codes des investissements a pour but d'attirer les investissements des entreprises étrangères dont on suppose ainsi, que les apports en capitaux, en équipements et en connaissances scientifiques et techniques sont de nature à pallier les insuffisances et les retraits locaux dans ces domaines. Une telle politique suppose donc que les entreprises étrangères peuvent avoir parmi leurs objectifs, le développement des pays sous développés.

Ainsi, les Etats de la CEDEAO ont pris les mesures suivantes :

y' les mesures de productions tarifaires ou parfois de contingentement ou d'interdiction pure et simple des importations ;

y' l'octroi de crédits à des taux préférentiels par les banques et les organismes locaux de financement ;

y' l'exoration totale de l'impôt sur les sociétés durant une période d'autant plus longue pour que l'unité de production s'implante dans un secteur jugé prioritaire.

Les firmes multinationales, étrangères, ont profité de ces mesures pour mettre au point une stratégie commerciale par une autre voie que cette traditionnelle des exportations. Ainsi dans chaque pays de la CEDEAO, les mêmes firmes multinationales vont installer une unité de production identique, avec pour seule différence la dénomination. Pour illustrer cette situation, on peut citer en exemple :

y' dans le secteur textile, Agathe Villot, la compagnie française pour le développement des textiles (CFDT), le groupe Boussac Saint frères ont implanté la Sofitex (Burkina) la Nitex (Niger), Itema (Mali), Icadi (Cote d'Ivoire) ;

y' dans la téléphonie cellulaire mobile, on a Moove Togo, Moove Cote d'I voire, Moove

Nigeria, Moove Ghana qui appartiennent à la compagnie internationale Moove .

Ces entreprises sont généralement de petite ou moyenne dimension, compte tenu de l'importance du marché national. Il en résulte qu'en plus des caractéristiques liées à l'extraversion des économies des pays sous développés, les économies des Etats de la CEDEAO sont caractérisées par une industrialisation tournée vers la production des biens de consommation destinés à la satisfaction des besoins solvables des consommateurs urbains.

Une industrialisation basée sur des structures extraverties et une politique d'import substitution, loin de conquérir l'indépendance économique, secrète de nouvelles formes de dépendance sur le plan financier, technologique et commercial. Dans ces conditions, comment les échanges commerciaux intracommunautaires peuvent-ils connaître un développement conduisant à une amélioration du niveau de vie des populations ? L'existence de Codes des investissements trop favorables aux investissements étrangers (rapatriement des capitaux notamment ) ne peut que retarder la prise en mains par les Etats de leur destinée économique, seule condition sine qua non pouvant permettre la mise en oeuvre au niveau régional d'une politique active de coopération économique. Ne faudrait-il pas harmoniser les Codes des investissements ?

Une harmonisation des Codes actuels des investissements contribuerait à creuser d'avantages
le déséquilibre industriel dans la région. Ce Code devenant à peu près les mêmes dans la
région, le capital financier international ne s'implantera que là où il pourra bénéficier d'une

infrastructure lui permettant d'amortir ses charges et accroître rapidement ses profits. Or le déséquilibre actuel entre les Etats de la CEDEAO est déjà fort important ; 85 % des industries sont reparties entre le Nigeria, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Sénégal et les autres 15% aux autres pays membres. Cette situation est le résultat des politiques coloniales et « néo coloniale » qui ont fait certains des pourvoyeurs de main d'oeuvre et quelques matières premières et surtout des consommateurs des produits importés d'Europe ou des produits manufacturés en provenance des pays côtiers ( ayant un littoral).

La structure des économies des Etats de la Communauté telle que nous venons de décrire ne peut favoriser le développement du commerce entre les Etats membres. D'autres obstacles structurels existent, mais en fait elles ne sont que la conséquence des caractéristiques des économies dominées et dépendantes dont nous venons de parler.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams