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Les entraves au développement du commerce entre les Etats membres de la CEDEAO

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par Abdoul Aziz SANA
Ecole Nationale des régies financières - Administrateur des services financiers 2008
  

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C- La nature des produits agricoles

1- Des produits nouveaux à la consommation

Dans les Etats membres de la CEDEAO, il n'existe pratiquement que des industries légères, de transformation, produisant des biens de consommation courante. Dès lors, on court le risque d'une stagnation des échanges, une politique communautaire de production dans l'optique de l'industrialisation faisant défaut.

Au delà de cet aspect, il y a un autre problème ayant trait à la nature même des produits. Nous prenons deux exemples : le poisson et le vinaigre. Pour les populations non côtières, l'introduction du poisson dans leur cuisine bouleverse leurs habitudes alimentaires. De plus, un investissement important est nécessaire pour créer une chaîne de froid en vue de conserver ce produit, cela alourdit le prix de revient de la marchandise sur le marché des pays sans littoral. Dès lors, le poisson est réservé aux couches sociales plus ou moins élevées. Ces dernières représentent une infime partie de la population, le marché est donc réduit. A la longue, le prix de revient baissera lorsque les investissements auront été amortis et le marché pourra s'agrandir.

Le vinaigre entre uniquement dans les préparations culinaires de type occidental. La cuisine traditionnelle africaine ignore ce produit. Ici de même, il sera réservé aux citadins, encore faudra-t-il préciser que seuls consommeront, les individus ayant des habitudes culinaires occidentales et dont le revenu est au moins moyen. La même conclusion que dans le premier cas s'impose. Pour accroître les échanges de ces produits, il faudra prendre en considération le problème publicitaire. La publicité a pour effet de créer des besoins, d'inciter les populations à consommer les produits.

2- Les caractéristiques de l'offre

La saisonnalité détermine l'intensité des flux.

En effet, d'une part, les flux de produit ne peuvent pas se raisonner uniquement en fonction des caractéristiques de prix. La disponibilité saisonnière des produits justifie un tarissement ou au contraire une offre excédante. Ainsi, les produits agricoles ne se trouvent en compétition d'un pays à l'autre que pendant une période réduite alors que pendant d'autres, seul un pays peut approvisionner le marché. Cela se traduit immédiatement dans une forte rigidité des flux d'importations par rapport au prix.

D'autre part, les commerçants ne raisonnent pas toujours leurs transactions une par une, mais tendent à globaliser leur stratégie. Ils peuvent ainsi être amenés à réaliser une vente à perte dans la mesure où elle permet d'assurer un bénéfice important sur une autre. Ce cas de compensation est très fréquent en Afrique de l'Ouest en raison de l'absence de crédit ou de marché de fret. Il est connu par exemple que les exportateurs Nigériens de riz ou d'oignons, produits sur lesquels ils réalisent des compensations avec les produits dont ils ne choisissent toujours pas ni la nature, ni la qualité comme les engrais de manière à couvrir les frais de transport pour leurs camions lors du trajet retour. Ces stratégies de compensation ou de troc permettent aussi de pallier l'absence de crédit, de convertibilité de monnaie de façon formelle ou le risque de change.

3- Les caractéristiques de la demande

La demande pour certains produits alimentaires est rigide. En période de pénurie, on peut donc avoir des augmentations d'importations sans que cela soit justifié par le prix ou toute

modification des coûts de transaction. Ainsi, souvent la mesure des flux ne peut être mise en relation avec l'évolution des conditions d'accès (prix et taxe) des produits.

La différence de qualité détermine des comportements d'achat dont les prix rendent difficilement compte. On pourra ainsi avoir des productions dont la minoration de prix pour une qualité jugée inférieure ne suffit pas à doper la demande. Ce qui complique l'analyse et la différenciation sociale et géographique de la demande : au Niger par exemple, le riz importé est plus apprécié des couches urbaines. La brisure pourtant plus chère, n'est guerre demandée. A l'inverse, au Sénégal, la brisure fait partie des habitudes et ses importations surpassent celles des autres types de riz entier. Des normes harmonisées de qualité doivent voir le jour au sein de la Communauté pour résoudre cette question.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand