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Les entraves au développement du commerce entre les Etats membres de la CEDEAO

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par Abdoul Aziz SANA
Ecole Nationale des régies financières - Administrateur des services financiers 2008
  

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CONCLUSION

Au terme de l'analyse quelques peu succincte des mécanismes prévus par le Traité Révisé de la CEDEAO, ainsi que de l'identification des principaux obstacles au développement des échanges commerciaux, nous terminons cette étude par une appréciation globale de l'action de la CEDEAO en matière d'organisation des échanges commerciaux, en nous interrogeant sur la nécessité de cette Communauté économique.

De la nécessité d'un regroupement sous-régional : la balkanisation de l'Afrique de l'Ouest selon la logique « du diviser pour mieux régner» a eu pour conséquence l'émergence de petits Etats qui ne survivaient que grâce à la tutelle de la puissance coloniale.

Depuis les indépendances des années 1950 et 1960, la présence coloniale est moins visible et les Etats se retrouvent abandonnés à eux mêmes, avec des structures économiques entièrement organisées pour la satisfaction des besoins des anciennes métropoles. Dans un tel contexte, l'autarcie ne pouvait être la solution au problème d'une économie nationale dans les pays de la région. C'était également l'époque où les idées fédéralistes étaient en vogue, mais les puissances occidentales ne pouvaient tolérer l'existence « des Etats-Unis d'Afrique » dont la puissance en tout cas en potentialité économique, ruinerait leurs intérêts. Il fallait donc susciter de petits regroupements sous régionaux faciles à contrôler. L'intérêt de tel regroupement pour les Etats eux mêmes est évident : la complémentarité traditionnelle des économies de la forêt et de celle de la savane, la nécessité de pouvoir continuer à écouler les productions déjà existantes, les facilités dans l'exploitation des sols et des sous sols ... Un ensemble de facteurs qui font que ces pays sont condamnés à organiser ensemble leur développement économique. C'est ainsi que dès l'aube des indépendances est née l'UDEAO (1959) qui a failli en voulant instaurer l'union douanière totale immédiatement ; cette faillite a conduit à la naissance de la CEDEAO qui a adopté une voie plus souple vers l'intégration des économies des pays membres.

Le nombre des organismes communautaires dans la région est important ; ceci témoigne de la conscience que seuls des groupements sous-régionaux, régionaux, africain peuvent contribuer à propulser le développement économique des biens d'Etats et conférer un dynamisme nouveau aux économies des pays déjà un peu plus avancés. Si le regroupement apparaît donc comme nécessaire, il ne doit avoir pour mission que de favoriser le développement harmonisé et équilibré des activités économiques des Etats membres en vue de parvenir à l'objectif ultime de l'amélioration du niveau de vie des populations. C'est l'objectif que s'est fixé le

Traité Révisé de la CEDEAO en son article 2. Si le regroupement est indispensable, les grands principes ne suffisent pas à le rendre efficace. Au niveau de ce Traité Révisé, la volonté pour sortir les Etats membres du sous-développement en accélérant leur industrialisation est vivante.

Les obstacles que nous venons d'étudier, bien que nombreux, ne doivent pas amoindrir cette ambition. L'espoir d'un véritable marché commun est possible à condition que l'on continue à jouer le jeu de la solidarité, de la complémentarité avec tout ce que cela implique comme sacrifice d'intérêt nationaux et de violence des habitudes administratives ou de consommation.

Bien que les mesures prévues n'ont pas produit tous les effets escomptés, non seulement la part des produits agréés à la TPC ne représentent qu'une infine partie des échanges de produits industriels, mais aussi ces mesures n'ont pas encore renverser les tendances traditionnelles du Commerce International des Etats membres ; la plus grande partie du commerce se fait toujours avec les pays du reste du monde.

Ce sont surtout les pays côtiers les plus développés (Nigeria, Côte d'Ivoire, Ghana, Sénégal) qui ont un tissu industriel relativement solide leur permettant d'exporter, qui vendent surtout au reste de la Communauté. Ce commerce entre les Etats de la CEDEAO n'est pas nouveau et résulte de la politique du colonisateur qui a transformé l'économie des pays de l'intérieur en marché pour les produits en provenance de la métropole ou manufacturés émanant des industries naissantes des pays côtiers. Mais est-ce dire que la CEDEAO n'a fait que maintenir, aménager ou aggraver une situation de déséquilibre déjà existante ?

Si l'on devait s'en tenir qu'au seul niveau des échanges commerciaux, on serait tenté de répondre par l'affirmative. Mais la CEDEAO n'est pas que cela. Elle entreprend des actions de développement agricole, pastoral, industriel... dans les Etats les plus défavorisés. Il faudrait apprécier la portée de ces actions afin d'avoir une vue plus globale sur les bilans de 30 années de pratique communautaire par les 15 Etats membres.

En somme, nous notons à juste titre que l'esprit communautaire de la CEDEAO est une voie
de salut pour le bien-être de ses ressortissants. C'est l'action de tous les ressortissants de la
CEDEAO qui pourraient bâtir une Communauté pleine de succès, de triomphe. Il faut faire

en sorte que chacun d'entre ses ressortissants, soit digne de l'Afrique. La Communauté dispose d'immenses potentialités, mais l'ignorance de cette force la rend faible et carrent. L'économie des pays africains a été organisée par les occidentaux contre eux même. C'est dans ce sens que Thomas Sankara, président du Burkina Faso (1983-1987) lors de son discours à la conférence des Nations Unies de 1984 disait « osez inventer l'avenir »19 et donc l'on ne doit pas avoir l'esprit d'une conservation des acquis mais celui d'un dynamique de progrès . C'est avec un lourd sacrifice de réduction des intérêts personnels à chaque Etat au profit de la Communauté que la CEDEAO aboutira aux objectifs qu'elle s'est fixée.

19 Discours de Thomas Sankara au 39ème sommet de l'ONU le 4 octobre 1984 : Voir archives ONU 1984 ou Libérateur N°41 du 05 au 20 octobre 2007

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand