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Les clés de l'offensive politico-diplomatique du Japon en direction de l'Afrique et du Cameroun depuis 1991

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par Serge Christian ALIMA ZOA
Université Yaoundé II - DEA 2008
  

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SECTION III : LES FRUITS JUTEUX DE L'AIDE JAPONAISE AU DEVELOPPEMENT

En 1960, lorsque Tokyo et Yaoundé ont établi des relations diplomatiques, les deux capitales ont principalement centré leur coopération dans les domaines économique et surtout social. Grand pourvoyeur de l'aide au développement en Afrique dans le cadre de la TICAD, le Japon dans son assistance au Cameroun, s'est particulièrement investi dans les secteurs sensibles. C'est le cas de l'éducation où la construction des écoles primaires japonaises est devenue le fleuron de la coopération nippo camerounaise (A). C'est aussi le cas de la santé, l'agriculture, la pêche, la culture, la communication et le développement des infrastructures rurales qui constituent en termes de réalisations, des terrains privilégiés de la mise en oeuvre de l'aide japonaise au Cameroun (B).

A- La construction des écoles comme fleuron de la coopération nippo camerounaise 

Nous pouvons à cet effet observer qu'il y a d'une part les ouvrages relevant des échanges de notes (1) et ceux qui ne le sont pas (2).

1- les ouvrages relevant des échanges de notes61(*)

La qualité des ressources humaines est la base du développement de toute nation. Le Japon est tout particulièrement attaché à ce principe qui est l'un des facteurs de sa réussite économique car il y a plus de 200 ans, avant l'ouverture de l'archipel au monde extérieur, son taux de scolarisation était déjà plus élevé que celui des pays européens les plus avancées. « Cette situation a permis aux Japonais, le moment venu, de mettre à profit leur ouverture sur le monde extérieur et de surmonter les situations de crises qu'a connu le pays, notamment après la Deuxième Guerre Mondiale » (Ambassade du Japon au Cameroun, 2000 : 3). A l'occasion de la 9ème Assemblée Générale de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) en avril 1996, l'Empire du Soleil-Levant s'est engagé à contribuer à l'objectif fixé par la communauté internationale d'offrir d'ici 2015, l'éducation primaire à tous les enfants africains. Cet engagement s'est traduit sous forme d'aide financière non remboursable et de coopération technique, pour un montant de 60 milliards de FCFA. L'attachement de Tokyo à l'éducation a par ailleurs, été mis en relief lors du sommet du Millénaire de l'ONU en l'an 2000 où ont été adoptés les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Lors des différentes TICAD, le Japon a réaffirmé son engagement à l'encadrement des ressources humaines, renforçant ainsi les actions entreprises dans ce cadre, dont le Cameroun bénéficie à travers le projet non remboursable de constructions d'écoles primaires. Il y aura ainsi plusieurs échanges de notes entre les deux pays.

Les sites de projet de constructions d' « écoles primaires japonaises » ont été choisis dans des zones urbaines populeuses où existaient des écoles vétustes et de faible capacité. Le projet se propose de remplacer ces dernières par des structures modernes et fonctionnelles. Il est ainsi à noter depuis 1997 qu'il y a eu trois projets scindés chacun en trois phases.

Tableau XIV : Projets des écoles primaires japonaises au Cameroun

Projet

Date de signature de l'échange de notes

Budget (FCFA)

Réalisation

1er

Phase 1

Août 1997

6,4 milliards

Construction de 9 écoles et la construction partielle de 5 écoles à Douala

Phase 2

Octobre 1998

6,8 milliards

6 écoles et la finition de 5 écoles à Douala et la construction de 2 écoles et la construction partielles de 3 écoles à Yaoundé

Phase 3

Août 1999

5,8 milliards

Construction de 6 écoles et la finition de 3 écoles à Yaoundé

2ème

Phase 1

Août 2001

5,65 milliards

10 écoles et 144 salles de classe dans le centre

Phase 2

Juin 2002

5,7 milliards

3 écoles et 56 salles de classe dans le centre ; 6 écoles et 74 salles de classe dans le Sud

Phase 3

Juin 2003

8 milliards

12 écoles et 163 salles de classe à l'Ouest

3ème

Phase 1

Août 2004

4 milliards

8 écoles et 125 salles de classes dans le Centre ; 5 écoles et 43 salles de classes dans le Sud

Phase 2

Juin 2005

8,8 milliards

10 écoles et 171 salles de classes dans le Sud-Ouest ; 2 écoles et 16 salles de classe dans le centre

Phase 3

Juin 2006

4,5 milliards

7 écoles et 75 salles de classe dans l'extrême Nord, 4 écoles et 42 salles de classe dans le Nord.

Source : Le Communal N° 10/ novembre/ décembre 2006 P.27

Le Japon a eu à débourser « près de 46 milliards de FCFA pour la construction et l'équipement de 96 écoles et 1235 salles de classe au Cameroun couvrant les provinces du centre, littoral, Ouest, Sud, Sud-Ouest, Nord et extrême Nord » (Cameroon Tribune n° 8614/4813, 21 juin 2006). Pour la première phase du premier projet, il s'est agi des écoles publiques de Bepanda, de la Cité berge, de Bonadiwoto, de Nkolbong, de Logbessou, de Nylon, de l'aéroport, de Massoumbou, des écoles publiques bilingues de Ndobo, Bonabéri et Bonamoussadi, des Government Elementary and Primary School (GEPS) de Bépanda et du camp Bertoud. La troisième phase du troisième projet se focalise sur les écoles primaires de Garoua au Nord et de Maroua dans l'Extrême-Nord ; deux provinces qui jusque-là n'avaient pas bénéficié de ces infrastructures scolaires. En parcourant le tableau XIV, nous nous apercevons que les provinces du Centre et du Littoral sont les plus pourvues alors que celles de l'Adamaoua, de l'Est et du Nord-Ouest attendent encore d'être servies. Comment expliquer cette disparité ? La réponse officielle n'a pas varié d'un iota. Il est question de privilégier les zones urbaines populeuses.

Le don d'écoles primaires est un cadre de transfert technologique et de création d'emplois. Le partenaire japonais en charge des travaux de construction travaillant en étroite collaboration avec des entreprises camerounaises, aussi bien pour les travaux de construction et d'assainissement, que pour le mobilier des salles de classes et bureaux (Ambassade du Japon au Cameroun, 2000 : 5).

Photo 5 : un fleuron de la coopération nippo camerounaise : l'école primaire de Ngoa-ekelle à Yaoundé

Source : 2002-2007 le Gouvernement en action. P.57.

Comment les Camerounais perçoivent-ils la construction des écoles primaires par les Japonais ? Au terme d'un sondage62(*) qu'il a réalisé dans les villes de Yaoundé et de Bafoussam, Kouakam Mbenjo (2005 : 85) constate que les personnes enquêtées ont déjà toutes entendu parler du Japon (100%). Il ressort également de cette étude que les sondés ne sont pas indifférents à la construction des écoles par les Japonais au Cameroun (97.10%). Cette action a même influencé positivement leur opinion sur l'Empire du Soleil-Levant (47%). Les personnes enquêtées sont convaincues que les Nippons veulent aider le Cameroun (83.05%) et considèrent le Japon comme un pays ami (60.33%). L'incidence de ces écoles sur les performances scolaires n'a pas encore été scientifiquement évaluée. Mais il est déjà plausible de noter que cette démarche nippone soit de nature à bâtir une image flatteuse de ce pays auprès des milliers d'écoliers camerounais. Nombreux, les ouvrages japonais en matière de construction et d'équipements éducatifs se sont étendus au-delà de ceux relevant des échanges de notes.

2- Les autres ouvrages de constructions et d'équipements

Le Japon a également entrepris la réfection et l'équipement du Centre d'Education et de Réhabilitation des Sourds et Malentendants (CERSOM) de Bafoussam. D'un montant de plus de 24 millions F CFA, ce projet a permis l'extension du centre par la construction de 4 salles de classe et le renforcement du matériel pédagogique. On note aussi l'équipement de l'école primaire Azire dans la province du Nord-Ouest pour un montant de 19 millions de F CFA. Créée en 1949, cette école devenue vétuste a bénéficié de la construction de quatre salles de classe supplémentaires, des toilettes et une bibliothèque moderne.

Le 13 mars 1999, le projet d'extension du « groupe scolaire les hirondelles » de Garoua dans la province du Nord a été approuvé pour un montant de 20 millions FCFA. Le don japonais a doté cette école primaire et maternelle née en 1990 de 3 salles de classe supplémentaires. Il en est de même de l'école primaire de Wouro Sangue dans l'Adamaoua, qui pour un montant de près de 4 millions de FCFA a vu sa structure s'étendre par l'acquisition d'une autre salle de classe. A Mora dans l'Extrême Nord, il a été plutôt question de rénovation du centre d'éducation bilingue moderne crée en 1996. Ce centre a été agrandi par la construction de 6 salles de classe supplémentaires pour un montant de plus de 27 millions de FCFA.

Le collège Joseph Stinzi d'Obala a été le théâtre le 9 novembre 2006, de la manifestation des excellents liens de coopération entre le Cameroun et le Japon. Les élèves vont désormais étudier dans cinq nouvelles salles de classe construites par le Japon. Valeur du don : 45 millions de F CFA. « Le coup de pouce des amis japonais a été salué dans l'enceinte du collège par la communauté éducative » (Cameroon Tribune n° 8716/4915, 10 novembre 2006). Dans d'autres localités, ce sont plutôt des centres de formation professionnelle qui ont été construits et/ou équipés. L'un des exemples est le centre de formation professionnelle rapide des secrétaires et couturières. Ce centre crée en 1996 et spécialisé dans l'éducation extrascolaire a pour mission de juguler le chômage des jeunes filles mères en détresse et des femmes désoeuvrées. « Il a bénéficié en 1999 d'un don du Japon d'un montant total de plus de 15 millions de F CFA pour son équipement en machines à écrire électriques, ordinateurs et imprimantes, machines à coudre » (Kouakam Mbenjo, 2005 : 55).

En fin de compte, la construction des écoles primaires ouvre le champ des besoins humains basiques qui se présente comme un terrain privilégié de la mise en oeuvre de l'aide nippone au cameroun.

B- Le champ des besoins humains basiques : un terrain privilégié de la mise en oeuvre de l'aide nippone au Cameroun

Les besoins humains basiques se déclinent aussi bien sur le plan de la santé et de l'hydraulique rurale (1) que sur le plan de l'agriculture, la pêche et la communication (2).

1- Santé et hydraulique rurale : des domaines suivis

« Dans les PED, 2.1 millions d'enfants décèdent chaque année de maladies évitables par la vaccination » (Ambassade du Japon au Cameroun, 2000 : 8). C'est pour remédier à ce fléau que le gouvernement nippon, en collaboration avec l'UNICEF, a élaboré un programme de coopération destiné à appuyer les pays dans la définition et la mise en oeuvre des Programmes Elargis de Vaccination (PEV). La tuberculose, la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la poliomyélite sur lesquels les PED mettent l'accent, en suivant les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L'appui du Japon à hauteur de 250 millions de FCFA par an et par PED consiste pendant cinq ans en la mise à disposition des vaccins ; l'achat de seringues et autres petits matériels pour la vaccination ; la mise a disposition des véhicules 4 x 4 et la fourniture d'équipements pour la chaîne du froid. Dans le cadre de la lutte contre le sida, l'Empire du Soleil-Levant accorde des dons au gouvernement camerounais ; pour la fabrication et la distribution de matériel éducatif (affiches, autocollants dépliants) et fabrication d'emballages de préservatif. A la fin de l'année 2004, l'enquête démographique et de santé évaluait à 5.5 % au lieu de 12%, le taux de séroprévalence au Vih/Sida dans la population sexuellement active (15-49 ans). Mais il ne faut pas s'y tromper, pour Fred Eboko (2006 : 104), les indicateurs de santé qui avaient progressé depuis l'indépendance et surtout depuis le boom pétrolier, ont connu un net fléchissement dès le début des années 1990. Cette décennie a vu tous les indicateurs de santé de base du Cameroun se dégrader, de l'espérance de vie à la naissance aux taux de mortalité infantile et maternelle. La détérioration de l'encadrement sanitaire, liée à la crise du système de santé durant la période de récession du pays, est une des causes de cette situation, due aussi aux effets sociaux négatifs des PAS. Remplacer et ajouter des équipements nécessaires aux traitements et aux diagnostics internes, répondre aux urgences obstétriques, quelques uns des maîtres mots de cette autre phase de la coopération nippo camerounaise dans le domaine sanitaire.

Qu'a concrètement fait l'Empire du Soleil - Levant ? En 1992, il a accordé 1 milliard 98 millions de F CFA pour équiper les hôpitaux centraux de Yaoundé et de Douala (fourniture de gastroscopes, bronchoscopes, échocardiographies, unités dentaires, appareils de radiographie dentaire, tables d'opération gynécologique, bistouris électriques, chariots d'urgence). Toutes les dix provinces du Cameroun ont reçu au moins une fois un don du Japon constitué pour l'essentiel d'équipements sanitaires et/ou de la construction des centres de santé associé à la formation des personnels sanitaires. On peut citer entre autres comme probatio - probatissima, l'hôpital Mary Health of Africa à Fontem, pour 23 970 700 F CFA, le centre de santé de Djinang pour 26 580 000 F CFA, les services d'urgences de la croix rouge camerounaise pour 21 000 000 F CFA ou encore le centre de santé développé de Nkoabang pour 19 900 000 F CFA.

Dans cette lutte pour assurer le devenir de l'homme, l'Empire du Soleil-Levant a aussi grimpé sur la dunette pour résoudre les problèmes liés à l'accès des couches sociales à l'eau potable. Entre 1996 et 1998, le Japon a accordé un financement de 6 milliards et un million de F CFA pour l'adduction d'eau en milieu rural dans les provinces du centre (Awae, Ngomedzap), du littoral (Dibombari), de l'Ouest (Bandjoun, Tonga). Le 20 juin 2006, le gouvernement nippon a déboursé 2.5 milliards de FCFA dans le projet d'hydraulique rurale. Le projet est censé réduire les risques de contamination des maladies infectieuses liées à la qualité de l'eau dans les zones rurales et alléger les travaux domestiques aux femmes et aux enfants. « Au cours de cette phase, 100 forages seront construits au total dont 55 dans le centre, 38 dans le littoral, 7 dans l'Adamaoua, plus de 46 000 personnes disposeront d'eau potable » (Cameroon Tribune n°8614/4813, 21 Juin 2006). La quatrième phase a été officiellement lancée le 10 août 2007 dernier. Elle renforce l'appui en matière d'hydraulique rurale. Le gouvernement japonais a une fois de plus accordé un don au Cameroun s'élevant à 1.8 milliard de FCFA pour 85 forages disséminés dans les provinces de l'Adamaoua et du Sud. A coté de l'hydraulique rurale, les domaines de l'agriculture, la pêche et la communication ne sont pas en reste.

2- Agriculture, pêche et communication : des domaines soutenus

Entre 1980 et 1992, le Japon a financé dans le domaine de l'agriculture 4 milliards de FCFA pour l'acquisition par les agriculteurs de toutes les dix provinces, des pesticides, des pompes à moteur à eau, des motoculteurs. Et pour 4 milliards de F CFA, des magasins de stockage de vivres frais ont été construits à Edéa, Foumbot et Ngaoundéré en 1991. En ce qui concerne la pêche, l'Empire du Soleil-Levant a souvent financé l'acquisition de matériel. 2000 pêcheurs camerounais dont 300 au lac Maga, 500 au lac Tchad, 600 au lac Lagdo, 400 au lac Mbakaou et 200 au lac Bamendjin ont reçu des équipements évalués à 2 milliards de F CFA en 198563(*). Le geste le plus significatif des Nippons dans ce secteur est incontestablement le centre de pêche artisanale de Kribi, inauguré le 15 mars 2006 et qui a coûté pas moins de 2 milliards de F CFA. « Nous avons toujours pensé que le potentiel halieutique du Cameroun était peu exploité, et qu'il était alors souhaitable que cette richesse contribue au bien être de la population », a déclaré celui qui était ambassadeur du Japon au Cameroun, Masaki Kuneida (Cameroon Tribune n° 8567/4766, 29 mars 2006). Véritable joyau architectural, le centre de pêche de Kribi est composé de cinq bâtiments principaux où on retrouve entre autres, des bureaux administratifs, une salle de réunion, 24 restaurants, un passage, un dépôt de caisses à poisson froid, une salle de fabrique de glace et une terrasse.

L'aide japonaise au Cameroun s'est intéressée à la communication. Un don de 4.8 milliards de F CFA a été accordé entre 1992 et 1994 pour améliorer la qualité du réseau de stations radio FM dans six provinces à savoir : Douala (Littoral), Bertoua (Est), Bafoussam (Ouest), Bamenda (Nord-Ouest), Garoua (Nord), Buea (Sud-Ouest). En août 2007, un autre investissement nippon à hauteur de 3.6 milliards de FCFA a été consenti pour remettre à niveau les équipements des stations FM de Yaounde, Ngaoundéré et Maroua ainsi que des installations de la CRTV à Ebolowa (Cameroon Tribune n°8911/ 5110, 13 août 2007). Lorsqu'on ajoute les dons pour petits projets locaux, qui consistent à fournir un moyen flexible et rapide pour financer les petits projets de développement orientés vers la population de base, il s'avère effectivement que le champ social est un terrain privilégié de la mise en oeuvre de l'aide japonaise au Cameroun.

Au terme de ce chapitre, il est à souligner que les relations nippo camerounaises sont anciennes et antérieures à la Seconde Guerre Mondiale. Bien que les liens diplomatiques entre les deux Etats aient été établis dès 1960, ils ont beaucoup plus revêtu un caractère symbolique que pratique. C'est en 1991 avec l'ouverture de l'ambassade de l'Empire du Soleil-Levant à Yaoundé que ces relations sont devenues progressivement « replètes » (Ambassade du Japon au Cameroun, 2000 : 2). Cela s'est traduit par des soutiens mutuels au sein des institutions internationales, car « ce sont les intérêts et la grandeur du Cameroun qui comptent » (Kamto, 1985 :15), et par les nombreux échanges de visites des Hommes d'Etat. On peut dans cette mouvance parler d'une « idylle naissante », entrevoir in nuce à la lumière des différentes déclarations sur le Cameroun des personnalités japonaises reprises par les médias, que le sport en général et singulièrement le football, voire la musique, sont des vecteurs64(*) de la diplomatie. Ce réchauffement politico-diplomatique conforte non seulement le développement des échanges socioculturels mais aussi, la consistance des relations commerciales entre les deux pays. Le champ social apparaît à cet effet comme le terrain privilégié de la mise en oeuvre de cette volonté nippone, à travers les réalisations et autres projets de développement « clé en main » appréciés par les Camerounais pour leur impact sur leur vie quotidienne. Il importe à présent de s'intéresser aux enjeux mêmes de l'offensive nippone en direction de l'Afrique.

* 61 La note étant le document officiel où le gouvernement nippon « définit la matière du don, les domaines dans lesquels ce don sera utilisé et la façon dont le Japon l'exécutera en effectuant des versements en yens à un compte ouvert au nom du gouvernement dans une banque intermédiaire agrée et désignée par le gouvernement du Japon et l'autorité désignée pour couvrir les obligations assurées » (Koumealo, 2001 : 13).

* 62 L'enquête a mobilisé 250 questionnaires répartis à Yaoundé (150) et à Bafoussam (100). 242 ont finalement été exploités. Plus de 93% des sondés sont des parents d'élèves dont 61.98% vivent en couple avec une dénomination du sexe mâle à 62.80%. Un fort accent aurait été mis sur les personnes âgées au-delà de 25 ans.

* 63 Cf. « Etat des relations Cameroun/Japon » de la direction des affaires d'Asie, du Pacifique et de l'OCI du MINREX.

* 64 La photo 3 du document où le Premier ministre nippon offre au Président camerounais un fanion aux couleurs de l'équipe nationale de football du Cameroun l'illustre pertinemment.

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