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Les clés de l'offensive politico-diplomatique du Japon en direction de l'Afrique et du Cameroun depuis 1991

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par Serge Christian ALIMA ZOA
Université Yaoundé II - DEA 2008
  

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B - Les données thématiques de l'action internationale nippone : des paramètres d'un champ diplomatique

La politique étrangère du Japon, comme celle de tous les pays se traduit par l'emploi des thèmes clés qui reviennent dans la majorité des déclarations officielles ou autres documents de base. Ces thèmes expriment les préoccupations et problèmes majeurs (Petit et Jami, 2005 ; Colards, 1999). Certains acquièrent avec le temps un caractère plutôt rhétorique, d'autres sont l'expression, des orientations de base, d'objectifs permanents ou encore traduisent des visées conjoncturelles ou relèvent de la tactique diplomatique. Toujours est-il que toute politique étrangère s'inspire de tous ces éléments que Pascal Dejoli Mbogning (1999 : 36) appelle « le référentiel ». En ce qui concerne l'Empire du Soleil-Levant, la paix et la prospérité sont des slogans employés pour encourager le libre échange (1) et la solidarité internationale (2).

1- La rhétorique de la paix et de la prospérité comme support du libre échange

Cinq ans après la défaite, la Guerre de Corée ouvre au Japon la voie vers ce que Marlis Steinert (1987 : 13) observe comme « une nouvelle ascension dans l'arène internationale ». Dans le climat de la Guerre Froide, les Etats-Unis d'Amérique ont besoin de renfort et signent rapidement un traité de paix à San Francisco en 1951 avec les ex-ennemis. L'Empire du Soleil-Levant pour accroître son influence diplomatique, entre dans des organisations internationales comme le FMI, la Banque Mondiale, le GATT, l'ONU, l'OCDE entre autres (Newman, 2000). La plupart de ses thèmes diplomatiques sont traités dans les « Diplomatic Blue Book » aussi appelés « White Papers ». De la sorte, il y a la publication du Gaimusho qui a résumé la politique étrangère des années 1960. Sont évoqués les concepts de base : la liberté, la sécurité et la prospérité. Le désir de fonder la sécurité du pays, son existence sur la justice et la volonté de paix, avait été exprimé d'une part dans le préambule de la constitution japonaise, renforcé d'autre part dans l'article 9 ; « le leitmotiv de sa politique de défense » (Reischauer, 2001). Quel serait l'instrument japonais pour rendre une telle paix possible ?

Il semblerait que ce soit sa « diplomatie luttant pour la paix » déployée à l'ONU, comprenant thématiquement entre autres le règlement pacifique des conflits, le désarmement, l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire et le dialogue Nord-Sud. A côté du thème fondamental de la paix, c'est celui séculaire de la prospérité qui est mis en évidence. La « diplomatie de la prospérité » consiste en l'expansion du commerce par l'abaissement des tarifs, la libéralisation des importations, la coopération financière pour le développement scientifique. C'est une diplomatie en faveur du libre échange et de la coopération internationale (Steinert, 1987 : 64) basée sur la maintenance de liens très étroits avec les Etats-Unis d'Amérique et ceci dans tous les domaines. Bien qu'il ait atteint une certaine situation de self-reliance, le Japon doit promouvoir une entente avec l'ensemble des nations et multiplier des échanges culturels. La « diplomatie multilatérale » est apparue pour la première fois dans le livre diplomatique de l'année 1974. Elle est la conséquence de ce que les observateurs économiques ont appelé les « Nixon shokku » et de la crise du pétrole. Cette « diplomatie multilatérale » est marquée par les visites du Premier ministre à l'étranger ainsi qu'une présence continue dans les différents continents. Aussi,  dans le cadre de l'ONU, elle mise sur la coopération dans les grandes enceintes internationales comme le FMI, le GATT ou l'OCDE.

2- La rhétorique de la paix et de la prospérité comme support de la solidarité internationale

Le gouvernement nippon s'emploie en se donnant officiellement l'ambition d'une politique globale et popularisant l'idée d'une nécessaire « internationalisation » (Kokusaika) à obtenir de l'étranger un jugement plus favorable, tout en portant à un degré supérieur l'expression économique (Van Wolferen, 1997 : 449 ; Vie, 1995 : 245). Depuis «la dégénérescence » des régimes communistes et la fin de l'affrontement politico symbolique qu'il signifiait, on a pu parler de l'accroissement de l'indépendance des Etats, de l'émergence d'un monde unipolaire, de l'avènement d'un monde « post international ». Face à ces modifications externes considérables, le Japon est forcé de s'interroger une fois encore sur les buts et moyens de sa politique étrangère et son rôle dans la communauté internationale.

En Afrique du Sud le 9 janvier 2001 par exemple, le Premier ministre Yoshiro Mori s'est prononcé pour une diplomatie nippone au XXIème siècle en faveur de la paix, introduisant à la même occasion pour la première fois, le concept de « sécurité humaine ». Dans ce sens, a-t-il souligné, le succès ou l'échec de la coopération avec l'Afrique pour y assurer cette « sécurité humaine », constitue un test important pour le fondement même de la diplomatie japonaise. Lors de son discours de politique générale le 26 septembre 2006 à la Diète, le Premier ministre Shinzo Abe a encore abondé sur « les ritournelles »  traditionnelles de la diplomatie nippone. Son gouvernement, a-t-il martelé, sur le plan des affaires étrangères et de la sécurité aura, pour but « de démontrer encore plus clairement l'alliance entre le Japon et les Etats-Unis d'Amérique, au service de l'Asie et du reste du monde, et de contribuer activement à une solidarité internationale ». Dans son intervention17(*) durant le colloque de l'Institut Japonais des Etudes Internationales, le 30 novembre 2006 à l'hôtel Okura, M. Taro Aso alors chef de la diplomatie japonaise, a parlé de « diplomatie vertueuse » et de l' « arc de la liberté et de la prospérité » indiquant à l'occasion que ces deux expressions constituent le nouvel axe de la politique extérieure nippone. « Le rôle de la diplomatie est aussi, poursuit-il, de donner aux citoyens une certaine fierté réaliste, décente et paisible. En ma qualité de ministre des affaires étrangères, je cherche à mener une diplomatie qui suscite le dynamisme et donne confiance aux Japonais ».

Nous nous apercevons grosso modo que toute politique est inspirée d'un référentiel. Ce dernier n'est qu'un « ensemble de normes prescriptives qui donne un sens à un programme politique en définissant des critères de choix et des modes de désignation des objectifs » (Müller cité par Mbogning, 1999 : 37).Il est dès lors utile d'apprécier l'état d'activité de la politique étrangère de Tokyo.

* 17 Voir <www.mofa.go.jp/announce/fm/aso/speech0611.html>

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