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Le risque de crédit: évaluation à partir des engagements des banques auprés des grands groupes tunisiens

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par Ilhem Zorgui
Faculté des sciences juridiques,économiques et gestion de Jendouba - Mastère banque finance 2006
  

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    REPUBLIQUE TUNISIENNE

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

    UNIVERSITE DE JENDOUBA

    FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES, ECONOMIQUES ET DE GESTION DE JENDOUBA

    Mémoire pour l'obtention du diplôme de Mastère Banque Finance

    Le Risque de crédit : évaluation à partir des engagements des banques auprès des grands groupes tunisiens

    Elaboré par : Encadré par :

    Mlle Ilhem Zorgui Mr Abdessattar Ati

    Année universitaire 2005 - 2006

    Dédicace

    Je dédie ce travail :

    A mon père Abdelkarim

    Qui m'a donné toute l'aide et l'encouragement.

    A ma mère Zina

    Qui n'a pas cessé de m'entourer de son affection et de son Amour tout au long de mes études.

    A mes frères et soeur, Ramzi, Sidki et Imen ; c'est à eux que j'exprime mon profond respect et remerciement pour tout le soutien qu'ils n'ont cessé de m'apporter.

    A ma tante Riahi Mounira pour sa présence remarquable tout au long de l'élaboration de ce travail.

    A toute ma famille ainsi que toutes mes amies en particulier Karima et Noura.

    Ilhem.

    Remerciement

    Je tiens à exprimer mes gratitudes et mes remerciements les plus sincères à mon encadreur de recherche Mr Abdessattar Ati pour ses précieuses directives, ses judicieux conseils et ses critiques constructives qu'il n'a cessé de me prodiguer le long de ce travail.

    Mes plus vifs remerciements s'adressent aussi aux membres du Jury qui ont eu la gentillesse et l'amabilité de bien vouloir accepter d'évaluer ce travail.

    A tous ceux qui m'ont aidée, de prés ou de loin, à l'élaboration de ce travail.

    Sommaire

    Introduction générale : 4

    CHAPITRE I : LE RISQUE BANCAIRE 8

    Section I : L'activité bancaire entre instabilité et risques. 8

    Section II : Risque bancaire et évolution réglementaire. 16

    CHAPITRE II : L'ÉVALUATION DU RISQUE DE CRÉDIT 32

    Section I : Le risque de crédit : une multiplicité d'approche 32

    Section II : Les modèles d'évaluation du risque de crédit : 45

    CHAPITRE III : LE SYSTÈME BANCAIRE TUNISIEN FACE AU RISQUE DE CRÉDIT 61

    Section I : Le système bancaire tunisien : fragilité et stabilité 62

    Section II : Evaluation de risque de défaut 80

    Conclusion générale : 95

    Bibliographie 98

    Annexes 103

    Table des matières 107

    Introduction générale :

    La mondialisation et ses divers corollaires véhiculent une pluralité de nouvelles contraintes aux systèmes bancaire et financier. De la déréglementation et de l'accentuation de la concurrence, surgissent les prémisses de l'essoufflement du modèle actuel, et s'imposent la nécessité de repenser les perspectives de ces systèmes en termes de nouveaux référents de capacités et aptitudes à subsister dans cette dynamique de transition vers une économie plus libéralisée.

    Les récentes crises bancaires et financières ont ébranlé les vertus de la libéralisation et du développement financier et appelé à une déréglementation prudentielle. La surfinanciarisation a amplifié l'instabilité potentielle et a présagé d'une volatilité accrue des grandeurs économiques. L'intensification de la concurrence et la généralisation de la compétitivité financière ont conduit les établissements de crédit à observer une conduite imprudente en s'exposant davantage aux risques, mettant ainsi en péril leur pérennité.

    Un tel comportement fut à l'origine de la prolifération des crises bancaires et a interpellé les principales sphères de décision, ces dernières se sont ainsi employées à repenser leurs stratégies. Dans les pays en développement, le crédit bancaire constitue la principale modalité de financement. Ce statut recommande un traitement particulier à cette activité d'intermédiation, en imposant la résolution d'un dilemme complexe. Il est en effet, question d'une nécessaire optimisation de l'activité bancaire ; les établissements de crédit se doivent dans cette perspective de maximiser leur rentabilité sous contrainte de minimisation des risques encourus.

    Dans ces économies, la marge d'intermédiation s'érige en composante fondamentale de cette rentabilité, et le crédit constitue l'essentiel des produits et services offerts par la banque. Dans ces conditions, les recherches portant sur les déterminants de la stabilité du système bancaire, se ramènent en dernière analyse à optimiser l'octroi des crédits. Or de tels crédits sont fondamentalement consentis aux grandes entreprises et groupes, les petites et moyennes entreprises se trouvent relativement exclus de cette activité, de par diverses considérations.

    La stabilité du système bancaire demeure, dans cette optique conditionnée, voire déterminée par les performances et par l'aptitude de ces groupes à honorer leurs engagements auprès des leurs principaux bailleurs de fonds, les banques. Les risques de crédit découlent, par voie de conséquence du comportement et des résultats de ces entreprises. Les éventualités de défaut de remboursement de ces groupes, s'érigent donc en éléments explicatifs de l'évaluation de ces risques, ce qui conduit à identifier les probabilités de défaillance des tels groupes.

    La gestion de risque et parant l'appréciation de la firme bancaire dépendent des performances et estimations que l'on se fait des firmes impliquées dans l'essentiel de l'engagement bancaire. La gestion des risques est devenue incontestablement l'un des domaines les plus important pour toute institution financière, afin de maintenir la confiance et d'en assurer la pérennité de cette dernière. C'est dans cette perspective de recherche d'évaluation et de gestion des risques de crédits et ses effets sur la stabilité du secteur bancaire, que s'inscrit ce travail.

    Les premières dispositions réglementaires concernant l'activité de gestion de risque bancaire, ont été émises par le comité de Bâle qui a fixé dès 1988 le cadre réglementaire de l'activité de l'ensemble des banques des pays signataires1(*). Ce comité répond à une logique d'adéquation des capitaux propres des banques aux risques encourus ; ces fonds doivent être suffisants pour couvrir les pertes que les banques sont susceptibles d'enregistrer. Ainsi les établissements de crédit cherchent-ils à mettre en place des outils efficaces quant à la mesure de risque et qui permettant de déterminer le capital économique nécessaire pour leur activité.

    La distribution des crédits est toutefois, génératrice d'une multitude de risques déterminés soit, par la qualité de l'emprunteur, soit, par la vicissitude des marchés monétaires et financiers des banques suite aux fluctuations des taux d'intérêts. Ce qui rend le risque de crédit, défini comme étant le risque de pertes consécutives au défaut d'un emprunteur sur un engagement de remboursement de dettes qu'il a contracté2(*), le risque majeur encouru par un établissement bancaire. L'évaluation et la couverture de ce risque se sont articulées dans les travaux et études ayant traité du même sujet, sur un effort analytique soutenu ainsi que sur un recours intensif à l'outil mathématique et économétrique, pour la formalisation et la quantification des problèmes posés.

    La tendance actuelle est à l'élaboration des méthodes équivalentes pour le traitement du risque de contrepartie, de l'examine de la littérature afférente à cette question, il ressort quatre approches fondamentales, l'approche structurelle, l'approche économétrique, l'optique par les spreads ou par intensité et enfin l'approche actuarielle. Cette dernière repose sur les notations d'agences de rating, telle que Moody's, Standards et Poor's.

    Dans ce travail, les limites relatives des trois premières nous ont recommandé de privilégier l'approche actuarielle, cette démarche constitue d'ailleurs la première référence en matière d'évaluation et d'appréciation des risques des crédits. Elle fut introduite pour la première fois en 1994 par JP Morgan dans un célèbre document technique intitulé CreditMetrics.

    Le cadre analytique est empirique propre à cette fin est constitué d'une pluralité de modèles conçus afin d'appréhender le risque du crédit et de définir le comportement optimal d'une banque face à un tel risque. Les modèles, les plus usités à cette fin d'évaluation sont les modèles, CreditMetrics, CreditPortfolioView, KMV et le modèle CreditRisk+. .

    Les banques tunisiennes, de par le mouvement de libéralisation financière, se doivent d'observer un comportement similaire, en matière d'appréciation et de gestion des risques de défaut de paiement. Cette nouvelle contrainte renvoie à une refonte des politiques d'octroi des crédits et à une reconsidération des relations avec les groupes, car le risque de crédit, dont la provenance majeure est les grandes firmes, continue d'occuper une position axiologique dans les préoccupations de la banque. Il convient alors pour ces banques d'évaluer cette catégorie de risques afin d'optimiser l'activité d'intermédiation, tout s'astreignant aux nouvelles normes de prudence.

    L'ensemble de ces considérations s'est voulu le cadre d'investigation de cette recherche. L'objectif assigné ici est d'envisager une démarche évaluative de la fragilité bancaire à partir des engagements des banques commerciales auprès des principaux groupes tunisiens. Il s'agit d'apprécier, à travers le recours aux modèles économétriques supra-avancés, les capacités palliatives des banques tunisiennes des risques de défaut d'un ou de plusieurs groupes de la place.

    Une telle entreprise nous a amené à opter pour un plan trisequentiel. Le premier chapitre s'attachera à identifier les déterminants de l'instabilité des systèmes bancaire et financier et leurs effets sur les risques systémiques et de contagion. Le second chapitre, quant à lui, se livrera la présentation des différents types d'approches et des principaux modèles d'évaluation du risque de crédit.

    A la lumière de ces développements théoriques, une investigation empirique sera envisagée dans le chapitre trois. Il sera question de confronter les enseignements majeurs des deux premiers chapitres, à l'épreuve des banques tunisiennes pour apprécier le degré de leur fragilité.

    CHAPITRE I : LE RISQUE BANCAIRE

    Introduction :

    Ces dernières années ont étaient marquées par des bouleversements et des changements, qui menacent le bien être du système bancaire et financier dans des différents pays du mondes. En effet divers vagues des faillites et des crises bancaires et financiers, qui déstabilisent l'activité bancaire en multipliant le volume des risques supportés par cette dernière qui représente la principale cause de sa défaillance. Ainsi du point de vue de l'importance des établissements bancaires dans le tissu économique comme le principale moyen de financement d'investissement, tout problème bancaire ou financier freine l'économie dans son ensemble.

    Du faite une vue d'ensemble sur l'évolution de l'activité bancaire ainsi que les principaux déterminants qui expliquent l'instabilité vécu dans la plupart des pays de monde et la monté des risques, c'est ce qu'ont va l'étudier dans la première section, ensuite et dans la deuxième section, on va présenter les typologies des risques ainsi que l'apport du nouvelle cadre règlementaire proposé par la comité du Bâle.

    Section I : L'activité bancaire entre instabilité et risques :

    Depuis 1970 le système bancaire et financier n'a pas cessé d'évoluer et de subir divers chocs que ce soit micro ou macroéconomique et même avant, ce système était en générale instable, il était aggravé par le lancement de la libéralisation financière qui malgré ses apports bénéfiques en matière de restructuration et de reformes bancaires et financières, n'a pas duré longtemps pour qu'elle puisse être un sujet de critique qui fait apparaître ses faiblesses.

    Ce phénomène de libéralisation financière, déjà cité, à partir des années quatre-vingt, a dépassé les frontières des pays développés pour devenir un phénomène international touchant tout les pays même ceux envoi de développement. Il a pris trois formes principales, l'une se manifeste par la libéralisation du marché de change ce qui signifie que la valeur du monnaie n'est pas soumise au contrôle de l'Etat, l'autre a pris la forme d'une libre circulation des capitaux et la dernière se résume par le phénomène de 3D (déréglementation, décloisonnement et désintermédiation), dont le but que les activités bancaires de chaque nation deviennent plus étroites à l'économie mondiale. Donc la libéralisation financière dans sa triple dimension a joué un rôle important dans l'amélioration de la croissance économique, elle vise le passage d'une économie réglementée et contrôlée à une autre plus libéralisée.

    Malgré son bon trajet, plusieurs études se sont réunis afin de présenter les mal faits de la libéralisation financière, d'après Aglitta.M, cette dernière constitue l'une des facteurs qui fragilisent le système bancaire, elle crée un bouleversement des structures qui ont étaient auparavant contrôlées par les autorités publiques dans des nombreux pays. D'une manière générale la libéralisation a augmenté l'exposition des économies émergentes aux perturbations externes (crises, faillites) et a rendu vulnérable l'économie national, ce qui faisant des banques locales « le maillon faible »3(*).

    Alors que les études menées par Motti et Plihon (2001)4(*), identifient qu'il existe une relation de causalité entre la libéralisation financière et le déclenchement des crises, ce qui signifie que la monté de l'instabilité est liée à la politique de mise en place de la libéralisation financière.

    De même A. Demirgùc-Kunt et E. Detragiache (1998) ont mis en place une étude sur 53 pays pour la période 1980-95 qui prouve que les crises bancaires se sont produit dans un environnement libéralisé, du fait que ce dernier à des coûts en terme de fragilité financière accrue, particulièrement dans les pays en voie de développement.5(*) Mais ce qui est évidant que cette instabilité n'est pas liée uniquement à la libéralisation du fait qu'il y à d'autre facteurs qui l'expliquent.

    I- Les déterminants de l'instabilité bancaire :

    I-1- L'environnement macroéconomique :

    L'instabilité bancaire, peut être identifiée par l'existence des facteurs macro-économiques qui ont souvent joué un rôle non négligeable dans le déclenchement des crises bancaires et financières particulièrement dans les pays émergents tel que les fluctuations des taux d'intérêt, la volatilité des flux de capitaux étrangers, le régime du taux de changes et la volatilité domestique des taux de croissances et d'inflations.

    Du fait les fluctuations que subissent les taux d'intérêts internationaux, ont un impact sur les flux des capitaux vers les pays émergents, ainsi que la capacité d'emprunter en devises étrangers et ses conséquences, ce facteur là a joué un rôle primordial dans l'évolution de volume des crédits dans certains pays Asiatiques aux années 90 c'est ce qu'on appelle problème d'endettement. De même les banques empruntent à court terme et prêtent à plus et long terme, ce qui signifie qu'elles sont sensibles aux variations des taux, en plus en ce qui concerne les collectes de dépôts qui peuvent vulnérabiliser le système bancaire en cas du retrait massif de la part des déposants qui résulte de ce qu'on appelle la perte de confiance sur le marché.

    Ainsi, parmi les intervenants touchant l'instabilité bancaire suite à la volatilité de l'environnement macroéconomique, on peut citer le taux de croissance et d'inflation qui et suite à une considérable fluctuation pouvant influencer sur l'activité bancaire. Prenant l'exemple de l'Argentine qui a vécu le déclenchement de crise en 1990, dans un environnement marqué par une croissance favorable et une évolution du concurrence bancaire, ce qui a donné lieu à la naissance « des bulles spéculatives » qui prennent la forme de retrait des dépôts de la part des épargnants, d'où la création automatique de la faillite bancaire.

    Au Japon, Finlande et Norvège, l'application d'une politique des taux très libérés permettant de développer des bulles financières ainsi que le déclenchement des crises. De plus les régimes de taux de change fixe ont fragilisé le système bancaire aux chocs externes, ce dernier conduit à un déficit de la balance de paiement, à un déclin de l'offre de monnaie et à des taux d'intérêts domestiques plus élevés.

    D'une manière générale l'activité bancaire est considérée comme sensible aux conditions macro-économiques qui sont souvent liées au retournement de la conjoncture, turbulences et chocs financières tel que les faillites bancaires.

    I-2- L'environnement institutionnel, réglementaire et légal :

    La faiblesse de l'environnement institutionnel et réglementaire rend le système bancaire sensible au déclenchement de la crise, cela se réalise dans les pays où les règles d'application des lois sont faibles, la bureaucratie inefficace et les mécanismes d'application des contrats sont peu performants.

    L'inefficacité du cadre institutionnel peut toucher la solidité bancaire et surtout s'il y a un manque de transparence dans les informations disponibles sur la situation réelle des institutions en difficultés, ceci peut préparer au monté de l'instabilité puisque la qualité et la fiabilité des documents publiés sont essentielles afin de différencier les bonnes banques de celles mauvaises , ainsi que leurs clients pour pouvoir faire face au mauvais crédits et mettre en place les provisions nécessaires pour couvrir les engagements.

    Plusieurs études ont montré l'impact de cette environnement institutionnel sur l'amplification et la durée de la crise Asiatique (1997) tel que les études mené par Hussain et Wihlborg6(*).

    Le système bancaire, et avant les reformes mise en place par la libéralisation, était fragile et refermé, c'est-à-dire qu'il était développé dans un régime très réglementé. D'où, il souffre de la non adaptabilité à ces nouveautés qui sont dus à une très mauvaise qualité des actifs des portefeuilles bancaires ainsi que des créances irrécouvrables qui représentent une part non négligeable de ces actifs cela signifie que les banques ont trouvé une difficulté à mettre en place les précautions nécessaires pour s'adapté à un environnement libéralisé.

    Ainsi les crises des années 90 apparus dans les marchés émergents ont révélé les lacunes dans la régulation prudentielle, ce qui signifie que la réglementation reste insuffisante et si elle existe elle soufre du non respect de ces règles. Ces insuffisances dans les systèmes réglementaires et les mécanismes institutionnels se sont souvent combinés à certaines déficiences dans les procédures de contrôle et de supervision, sont tous réunis pour la création de l'instabilité financière ainsi que la naissance des crises.

    En ce qui concerne le cadre légal il était incomplet, du fait que les textes juridiques et comptables n'ont pas était toujours en cohérence avec les besoins des banques et des superviseurs ainsi que son adaptabilité avec un système financier libéralisé. Ainsi en absence de contrôle sur une base consolidée, les banques peuvent facilement transférer leurs problèmes à l'étranger ou à d'autres établissements locals. De ce fait les autorités prudentielles ne disposent pas des moyens adéquats en matière de surveillance, ainsi que l'application de la réglementation, surtout pour le système bancaire des pays émergents qui souffrent d'une fragilité qui est liée essentiellement à une insuffisance de supervision.

    D'après Godlewiski. C. J7(*) certaines études montrent que l'efficacité juridique constitue un déterminant crucial des taux d'intérêts bancaires. Ainsi l'amélioration de l'environnement juridique est un élément critique pour la diminution du coût de l'intermédiation financière.

    I-3- L'intervention des autorités gouvernementales :

    Dans certains pays émergents, le fonctionnement de leurs systèmes bancaires était intimement lié à la politique et au comportement du gouvernement, cette intervention de la part des autorités publiques prend diverses formes telles que la participation de l'Etat dans le capital ainsi que l'intervention dans la décision d'octroi de crédit. De ce fait, il y a une influence majeure gouvernementale sur le comportement décisionnel des banques peut conduire à des situations médiocres touchant la solidité et la profitabilité des établissements de crédits.

    Les banques publiques, comme leur raison d'être, facilitent l'accès aux crédits pour des secteurs particuliers de l'économie, qui ont les plus soumis à ce genre d'intervention de la part des autorités. Ce qui est évident que l'octroi du crédit à des secteurs moins rentables peut transformer les financements bancaires à des subventions gouvernementales, et minimiser la solvabilité de l'établissement prêteur.

    Certaines crises bancaires ont étaient marquées par une forte proportion de prêts improductifs dans le total de prêts bancaires, or ses créances douteuses sont surtout concentrées dans le secteur public, à titre d'exemple en Argentine et à la fin de 1994 les créances douteuses représentent 10% du total des prêts dans le secteur bancaire privé et 1/3 dans le secteur public. L'influence gouvernemental peut toucher aussi le secteur bancaire privé, qui se trouve obliger parfois à prêter à certains emprunteurs de mauvaise qualité ou s'engage dans des activités économiques non performantes.

    Tout ces facteurs, institutionnels, réglementaires, légaux, gouvernementaux et macro économiques ont un impact sur la défaillance des banques dans les pays émergents, du fait que la qualité de ces facteurs peut favoriser l'excès du risque bancaire.

    II-La montée des risques 

    Dans cet environnement instable marqué par diverses crises et faillites suite aux chocs macroéconomiques, il existe d'autres chocs qui sont plus graves, hors de contrôle et qui peuvent toucher le système bancaire dans son ensemble, c'est la montée des risques désignée sous les noms, risque systémique et le risque de contagion.

    II-1- Le risque systémique :

    Le risque systémique correspond à un événement soudain, et généralement inattendu qui empêche l'acheminement efficace des flux des capitaux et le déroulement de l'activité bancaire. D'après la banque des règlements internationaux, un choc systémique est à l'origine des pertes économiques importantes ou d'une perte de confiance, ce qui suscite des inquiétudes sur la situation d'une partie importante du système financier suffisamment sérieuses pour avoir des effets négatifs sur l'économie réelle.

    En effet la publication des mauvaises nouvelles sur la situation de certaines institutions financières, qui peuvent aller jusqu'à l'annonce de sa faillite, conduit à des réactions en chaîne. L'effet de l'information et son traitement à un impact très important sur les autres institutions qui sont en relation directe ou indirecte avec celles risquées, tel que le secteur financier où les banques jouent le rôle de l'intermédiaire par la collecte des dépôts et l'octroi des crédits.

    Les crises des années 90 sont consécutives à des défaillances privées et à des baisses de confiance des investisseurs, qui déstabilisent les économies nationales, à titre d'exemple les crises financières au Etats-Unis ont commencé par la détérioration du bilan des banques, une hausse du taux d'intérêt, une chute importante du marché boursier et un accroissement de l'incertitude qui découle de la faillite d'un établissement financier occupant une place importante. Donc le risque systémique croit avec la taille de la banque qui subie la faillite, cela pourrait amener les autorités à sauver à tout prix une grande banque afin d'assurer la stabilité du système c'est la notion « too big to fail ». La transmission du risque systémique et son danger dépendre donc de la taille de l'institution en faillite et de son importance sur le marché financier, de même pour l'absorption des pertes engendrées par ces risques qui dépendent du capital de la banque réservé pour ce genre de situation.

    Ainsi la panique bancaire est considérée comme l'une des principaux manifestations du risque systémique du fait qu'un premier établissement fait faillite les clients des autres banques ont souvent tendance à retirer leurs dépôts ce qui provoque une ruée sur les banques , d'ailleurs le retrait massif des dépôts par les déposants peut conduire d'autre établissements bancaires à la faillite d'où l'effet de boule de neige qui peut menacer le bien être du système bancaire local et même internationale. Cette menace est due à l'interrelation des institutions financières entre eux et avec les autres secteurs, même avec d'autres pays suite à la libéralisation, l'ouverture commerciale, l'investissement étranger ainsi que l'endettement envers l'extérieurs d'où le risque qui commence en événement, se traduit rapidement à un choc, vite partagé dans l'économie pour devenir en fin une crise si on ne trouve pas le mécanisme adéquat pour l'absorber.

    II-2- Le risque de contagion :

    La contagion se définie comme la probabilité de déclenchement de crise dans un pays, suite à un événement similaire dans un autre pays. En outre la transmission des chocs externes vers les pays émergents s'accompagne d'une amplification des perturbations, d'où un changement mineur dans les pays industriels peut influencer les autres pays du monde, du fait que les flux des capitaux vers les pays émergents sont sensibles aux fluctuations des taux d'intérêts pratiqués sur les marchés financiers internationaux, ce mécanisme joue un rôle important dans le déclanchement des crises par contagiosité.

    En ce qui concerne le déséquilibre macroéconomique cumulé en Mexique entre 1994-1995 ainsi que l'ancrage du taux de change sur le dollar, a un processus de contagion très important en Amérique Latine (pression sur les changes) et particulièrement en Argentine (inquiétude sur le système bancaire), de même pour la situation déstabilisante vécue en Asie (tension aux Japon 1997)8(*).

    En effet, si la transmission des crises s'opère par contagion alors l'ouverture financière peut être considérée par les pays contaminés comme un facteur prépondérant d'exposition au risque des chocs externes, elle conduit l'ensemble de l'économie nationale et même internationale à des situations instables.

    Ce qui est évidant c'est que dans la plupart des pays la raison principale de contagion, se résume dans la mode de financement des investissements qui se base sur l'endettement privé à court terme puisque les régimes de change fixe ont constitué une incitation pour les agents privés à s'endetter en devises sans prendre en considération le risque de change. Ainsi l'évolution d'une dette extérieure à court terme constitue un déterminant crucial dans la fragilisation des systèmes bancaires.

    Section II : Risque bancaire et évolution réglementaire.

    La réglementation bancaire dite « prudentielle » à pour objectif majeur d'assurer la sécurité et la stabilité du système bancaire par l'adoption de certaines normes prudentielles qui s'appliquent aux établissements bancaires.

    Mais ce qui est évidant que ces réglementations prudentielles ont vue le jour suite aux perturbations dans le paysage financier et bancaire (crise et faillite) afin de faire face au monté de risque, la protection des déposants, la sécurité du système de paiement ainsi que la prévention du risque systémique. Alors les instances réglementaires à l'échelle internationale, dans ce monde globalisé et instable cherchent à mettre en place certaines règles de sécurité « loi bancaire » pour limité l'évolution massive des risques et réguler les conditions de la concurrence entre les banques.

    I- Le risque bancaire :

    I-1- Typologies du risque bancaire :

    Les établissements financiers, et bancaires en particulier, dans cette situation actuelle marquée par divers bouleversements, sont soumis aux différentes catégories des risques.

    Ø Le risque de crédit :

    Appelé aussi risque de contrepartie ou risque de défaut, c'est le principal risque qui menace le bien être des établissements de crédit, d'où il désigne le risque de défaut des clients ainsi que la dégradation de la situation financière d'un emprunteur face à ces obligations. D'après Godlewiski C. J.9(*) « le risque de crédit peut être défini comme une non performance de la contrepartie engendrant une perte probable au niveau de la banque » De plus ce risque dépend de la probabilité de défaillance de contrepartie que ce soit un pays, un particulier, une entreprise ou un établissement de crédit avec laquelle la banque est engagée.

    Ø Le risque de solvabilité :

    Désigne l'insuffisance des fonds propres afin d'absorber les pertes éventuelles par la banque, en effet, ce risque ne découle pas uniquement d'un manque de fonds propres mais aussi des divers risques encourus par la banque tel que, le risque de crédit, du marché, du taux et de change. L'exposition des banques à ce type de risque peut mettre en danger son activité, d'où l'objectif recherché par les institutions financières c'est d'essayer d'ajuster les fonds propres aux risques afin de faire face à ce genre de risque d'insolvabilité.

    Ø Le risque de liquidité :

    Ce type de risque désigne l'insuffisance de liquidité bancaire pour faire face à ces besoins inattendus. En effet, ce risque peut conduire à la faillite de la banque suite à un mouvement de panique des déposants, qui peuvent demander leurs dépôts au même temps. Le recoure aux retraits massifs des fonds par les épargnants, ainsi que leurs inquiétudes sur la solvabilité de l'établissement bancaire, peut aggraver la situation de cette dernière et entraîne ce qu'on appelle « une crise de liquidité brutale »10(*).

    Ø Le risque de taux d'intérêt :

    C'est un risque qui concerne essentiellement les opérations de crédits ainsi que celle du marché, ce type de risque concerne tout les catégories d'intervenants que ce soit financier ou autre, tant qu'ils sont préteurs ou emprunteurs sur le marché. Selon Joël Bessis, ce risque est identifié par le fait de voir les résultats affectés défavorablement, par les mouvements des taux d'intérêt. En outre, une banque supporte un risque de hausse des taux si elle prête à un taux fixe et se refinance au taux variable et vise versa pour le cas de baisse des taux. De même toute évolution inattendue du taux d'intérêt peut influencer négativement sur l'activité bancaire, en affectant la crédibilité de la banque et provoquant des retraits des dépôts de la part des clients.

    Ø Le risque du marché :

    Il correspond à la baisse de la valeur du portefeuille d'actifs (obligation, action, ...) détenu par la banque à la suite d'une évolution défavorable de la valeur des cours sur le marché, en d'autre terme ce risque provient de l'incertitude de gains résultant de changement dans les condition du marché. Ce type de risque découle principalement de l'instabilité des paramètres du marché (taux d'intérêt, indices boursiers et taux de change), d'où l'effet des marchés volatils, de la libéralisation, et des nouvelles technologies sont accompagnés par un accroissement remarquable de risque de marché.

    Ø Le risque de change :

    Ce type de risque trouve sa naissance dans les établissements financiers, à partir des opérations de prêts et d'emprunts à plus d'un an, en monnaie étrangère. En d'autre terme la banque supporte cette catégorie de risque lorsqu'elle se trouve face à une évolution défavorable du taux de change. En outre, il est aussi remarquable qu'il existe une interaction entre le risque du taux et celui de change.

    Ø Le risque opérationnel :

    Le nouvel accord de Bâle (développé dans la section II) défini les risques opérationnels « comme le risque de perte provenant de processus internes inadéquats ou défaillants, de personnes et système, ou d'événements externes ». D'une manière générale c'est le risque qui résulte d'un événement externe qui perturbe la réalisation des objectifs de l'établissement (catastrophes naturelles, incendies, changements de loi ou de réglementation) ou erreur humaine (fraude, erreur), ainsi que au dysfonctionnement de système d'information.

    Ø Le risque pays :

    D'après Mikdashi Z. (1998)11(*) « le risque pays, s'applique aux différente formes d'endettement qu'il s'agissent de créances non négociables (bancaires ou non bancaires), ou de titres de portefeuille d'investissement ou de négoce et provient de l'incapacité ou de refus d'un pays à fournir des devises nécessaires pour satisfaire les engagements financiers de l'Etat ou des agents économiques privés opérant dans ce pays ».

    Ce risque constitue un autre aspect du risque bancaire, il est appelé aussi le risque souverain puisqu'il se manifeste suite au non remboursement de la créance étrangère, qui est due à la condition économique, politique, sociales et financière de pays débiteur. Il trouve son origine dans deux principaux phénomènes, une incapacité de paiement et le refus de remboursement des dettes, qui sont liées aux opérations internationales. On d'autre terme ce risque représente tout les éléments d'incertitudes qui se matérialisent par une volatilité spécifique de l'investissement international par apport à un investissement domestique.

    I-2- La concurrence bancaire et risque de crédit :

    Le premier type de risque est traditionnel, c'est le risque de crédits, ce risque se manifeste dans la défaillance de la contrepartie et peut provoquer des crises financières dues à un surendettement. Du fait l'excès de risque peut être considéré comme le résultat d'une décision de crédit qui peut engendrer un risque de défaut de l'établissement financier qui est supérieur au niveau acceptable désigné par les partenaires de la banque.

    En effet le risque de crédit a été le principal risque pris en compte par la réglementation prudentielle, puisqu'il aggrave la situation de la banque et le conduit à l'instabilité ainsi que l'illiquidité, ce genre de risque peut être généré par la concurrence. De ce fait, la suppression de l'encadrement de crédit, le décloisonnement financier ainsi que la libre circulation des capitaux, ont fais perdre au banque sa position monopolistique d'où il y a recoure au finance du marché (finance direct).

    Du fait un besoin de financement de la part des clients sera réglé sur le marché direct, ce qui représente un déclin dans la fonction traditionnelle des banques. En d'autre terme une concurrence intense peut entraîner à la fois une baisse de la rentabilité des opérations traditionnelles (effet prix) et le recoure d'un nombre important des clients vers le marché financier, ces doubles effets ont poussé les banques à supporter un niveau de risque élevé. Un environnement très concurrentiel, on particulier sur le marché de crédit, peut incité les banques à accepter des mauvais risques qui ne correspondent pas à la politique de crédit de l'établissement.

    D'après les études menées par Diesch M. (2005)12(*), il existe deux grandes raisons de douter du caractère souhaitable de la concurrence (trop forte) dans l'industrie bancaire. D'une part une forte concurrence, en affectant les marges bancaires, peut détériorer l'instabilité et accroître le risque systémique, d'autre part, une genèse de l'application de certaines techniques bancaires notamment en matière de gestion du risque et une entrave du processus de répartition des revenus et des pertes qui conduisent à une allocation efficiente du capital dans l'économie. En effet il existe des modèles qui s'intéressent à cette relation entre l'excès du risque et le niveau de concurrence, d'où Hellmann et al. (2000) mettent en évidence la possibilité d'un comportement de risque excessif sur un marché fortement concurrentiel.

    En outre la banque occupe la position pivot entre l'emprunteur et le prêteur, cette position pousse l'établissement de crédit à concurrencer à la fois sur le marché de dépôt et celui du prêts, cette double concurrence réduit la marge bancaire et le rend plus exposer au risque.

    I-3- L'asymétrie d'information :

    L'octroi du crédit ainsi que l'information sont considérés comme les deux inputs fondamentaux de l'activité bancaire, en matière d'intermédiation financière. Du fait que chaque problème lié au crédit (évaluation de risque de défaut) découle essentiellement de l'asymétrie informationnelle, qui existe entre prêteurs et emprunteurs qui engendre des conséquences néfastes, et qui se traduit par un rationnement de crédit ou du taux d'intérêt très élevé .

    En effet, accorder un crédit est une décision qui est à la fois irréversible et risquée puisque la qualité et la profitabilité de l'investissement sont liées à un futur incertain, ainsi que à la situation actuelle. D'où l'asymétrie d'information sur le comportement de l'emprunteur est particulièrement préjudiciable au moment de l'octroi de crédit, puisqu'elle réduit la capacité du prêteur à distinguer les bons clients de ceux mauvais, donc les banques, et pour garder leurs stabilités, sont appelées à collecter et exploiter efficacement les informations disponibles afin d'évaluer correctement leur risque crédit.

    Divers auteurs ont montré que cette asymétrie d'information est à la source du phénomène de sélection adverse et de l'aléa moral.

    Ø La sélection adverse :

    D'après les études de G. Akerlof (1970) qui est presque le premier à mis en évidence ce phénomène de sélection adverse (information cachée), suite à son célèbre exemple du marché des voitures d'occasion, selon laquelle l'incertitude sur la vraie qualité de produit crée la possibilité de fraudes, en d'autre terme c'est l'incapacité à obtenir une information correcte et exacte sur les caractéristiques des biens.

    En ce qui concerne le secteur bancaire, l'anti selection ou la selection adverse apparaît lorsque certaines informations pertinentes sur la situation de l'emprunteur ne sont pas connues ou publiées aux prêteurs, ce type d'asymétrie d'information conduit à une allocation inefficace du crédit et notamment à un phénomène de rationnement de crédit (J. Striglitz A. Weiss (1981))13(*). Ce dernier trouve sa naissance en cas de manque de transparence afin de différencier les projets d'emprunts.

    En effet, en appliquant des taux d'intérêts élevés, la banque se trouve face à des demandeurs de crédit de mauvaise qualité, ce qui pénalise les individus dont les projets sont moins risqués. D'après Stiglitz et Weiss un taux d'intérêt élevé peut pousser les établissements de crédit à entreprendre les projets dont la probabilité de succès est faible du fait cet effet d'évolution du taux peut inciter les emprunteurs les moins risqués de quitter le marché de crédit, alors qu'un taux inférieur les attirera. Ce type d'information (ex-ante) est au centre de genèse de risque découlant de l'octroi de crédit.

    Ø L'aléa moral :

    Appelé aussi le risque de moralité (asymétrie ex-post) il est identifié par l'incomplétude de l'information qui provient du comportement non observable susceptible d'être entrepris suite à la signature du contrat.

    A la suite de l'octroi de crédit, le préteur se trouve dans un cadre d'insuffisance d'information à propos des actions prises par l'emprunteur et surtout la situation exacte du projet, en effet l'établissement de crédit est appelé à contrôler l'activité de l'investisseur pour vérifier qu'il ne cherche pas à dissimuler les rendements réels découlant de son projet d'investissement, pour ne pas avoir rembourser sa dette qui peut se manifester par la probabilité de défaut et un surcroît de risque crédit.

    En d'autre terme les problèmes liés à l'aléa moral apparaissent lorsqu'un individu, une entreprise, ou un particulier entreprend une action inefficace ou reçoit une information impertinente, par ce que est simplement son intérêt individuel se trouve incompatible avec celui du collectifs, d'où un comportement de surendettement de la part des emprunteurs peut être considéré comme un choit favorable en matière de solvabilité de l'entreprise mais au détriment des prêteurs qui peut créer un excè de risque crédit en cas de non remboursement.

    D'après H. E. Leland et D. H. Pyle (1977), l'intermédiation financière reste insuffisante pour qu'elle puisse résoudre le problème d'aléa moral et de sélection adverse, puisque le savoir bancaire reste d'une part incomplet, tant que le rendement du projet d'investissement est lié à l'évolution de l'environnement, et d'autre part asymétrique dans le sens où l'information est inégale entre prêteur et emprunteur. D'où, cette distribution informationnelle inéquitable entre l'établissement et les demandeurs de crédit encourage le recourt au financement direct en générant des coûts de transactions.

    En présence de ces deux type d'information (ex-ante, et ex-post) la banque se trouve incapable d'offrir des contrats pertinents qui répondent au même temps aux exigences de prêteur ainsi que la sienne, en effet la collecte d'information sur l'emprunteur est très coûteuse ce qui peut engendrer un excès de risque crédit.

    II- L'évolution de la réglementation bancaire :

    La naissance du comité de Bâle en 1974 était comme l'une des réactions le plus importantes dans cette période à partir du lancement des documents qu'elle propose en matière de réglementation prudentielle.

    Ce comité mis en place par les gouverneurs des banques centrales du G1014(*) sa principale réussite était par la construction et l'adoption d'un ratio international de solvabilité (ratio Cooke), son évolution était pour mieux prendre en compte les mutations de la finance mondiale marquées par les reformes (Bâle II) dans laquelle l'approche qualitative vient compléter celle quantitative.

    II-1- L'accord du Bâle I

    Les accords de Bâle ont pour objectif de recommander aux banques, de structurer leur bilan d'une certaine façon que le ratio qui doit être respecté appelé le Ratio Cooke.

    L'accord de Bâle sur les fonds propres de 1988, est considéré comme un résultat de la montée des risques bancaires ainsi que de la dégradation des fonds propres, dans les grandes banques internationales. Elle encadre le risque de crédit par le respect d'un ratio unique et simple appelé le « ratio Cooke ». Ce ratio a pour objectif principal l'amélioration de la solidité du système bancaire à l'échelle national et international, ainsi que de réduire les inégalités concurrentielles entre les banques.

    Le principe de ce ratio, c'est le rapport entre les fonds propres (composé du capital et réserve) et les éléments complémentaires, tel que les provisions , les titres subordonnés et les engagements hors bilan pondérés aux risques, du fait qu'il ne dépasse pas le 8%.

    Echelle de pondérations prévues par le comité de Bâle :

    Pondérations

    Contreparties

    0%

    Actifs sans risque (liquidité, créances vis-à-vis des Etats et des banques centrales de l'OCDE).

    OCDE : Organisation pour la coopération et le développement économique

    20%

    Créances sur des banques et collectivités locales de l'OCDE, créance sur les banques dont le siège social est situé dans un pays de l'OCDE.

    50%

    Engagements garantie par des hypothèques ou un crédit bail mobilier.

    100%

    Toute les autres éléments d'actifs, dont les crédits à la clientèle (entreprises et particulier), la dette des PVD et des pays hors OCDE.

    Source : Joël Bessis (1995) «gestion des risques et gestion Actif-Passif des banques » Edition DALLOZ.

    Afin de s'adapter aux innovations financières et faire face au apparition des nouveaux risque qui n'étaient pas prises en considération par la première configuration puisque ce ratio couvrait uniquement le risque de crédit, des nouveaux travaux ont été entrepris en 1996 pour la prise en compte du risque de marché (risque de change, risque de taux).

    Malgré les apports bénéfiques de ce comité dés son commencement en 1988 a était un sujet de critique à cause de certaines limites. Si ce ratio a permit de définir un minimum réglementaire commun des fonds propres en adoptant un système simplifier d'évaluation du risque, il n'est pas évidant qu'il présente certaines faiblesses.

    On ce qui concerne les pondérations forfaitaires uniquement basés sur une logique institutionnelle, ne prennent pas en considération les probabilités de défaut qui peuvent être élevé se qui signifie que la pondération des risques s'effectue selon la nature juridique de l'emprunteur et non pas au risque réel supporté par la banque, du fait que toute les entreprises sont considérées comme ayant le même risque de crédit. De plus ce ratio ne prend pas en considération les autres catégories des risques (sauf risque de marché) qui peuvent influencer négativement sur l'activité bancaire, puisqu'ils sont considérés comme les principaux facteurs des crises récentes dans les pays émergents.

    La simplicité de l'application de ce ratio a eu pour conséquence une appréciation erronée des risques, un écart entre le capital réglementaire et le capital économique (capital calculer par les banques pour mesurer les risques réels) ainsi que sa non adaptabilité aux nouveaux instruments financiers tel que la titrisation. Compte tenu de l'impact du ratio Cooke sur le processus de décision interne des banques, une sérieuse correction apparaissait nécessaire.

    II-2- Le nouvel accord du Bâle :

    Actuellement, l'accord de Bâle est encours d'évolution et de renégociation, d'où pour combler les lacunes ainsi que les différentes critiques subies par la Bâle I, le ratio Cooke devrait laisser la place en 2004 au nouveau ratio appeler « Mac Donough » qui ne change pas l'esprit de l'accord initial mais l'enrichit, et repose sur une exigence du type :

    Ratio MacDonough

    Ni la définition des fonds propres et des fonds propres complémentaires, ni la limite des 8% ne changent. Seul le dénominateur varie car il faudra prendre en compte trois types de risques : le risque de crédit et le risque de marché, ainsi que le risque opérationnel. Le nouveau projet de l'accord est conçu pour permettre de sortir de schéma « un ratio unique pour tous et tous les engagements »15(*)

    Cette réglementation prudentielle imposera aux banques de couvrir leurs risques de crédit et de marché, mais également leur risque opérationnel .En termes quantitatifs c'est la couverture du risque de crédit qui revêtira la plus grande importance. L'objectif essentiel de lancement de cet accord c'est de contenu à promouvoir la sécurité et la solidité du système financier, assurer des meilleurs condition de concurrence (au niveau international), développer une approche que tienne compte de niveau réel de risque, propre a chaque institution financière, et surtout créer une méthode plus sophistiquée pour le traitement des risques, ainsi que rendre les fonds propres plus sensibles aux risques.

    Tous ces objectifs déjà cité pour assuré la stabilité financière des établissements, ne sauraient pas donc réaliser, uniquement à travers les exigences minimales on fonds propres, d'où il y aura une prise en compte des trois piliers de reformes mise en place par cette comité tel que, l'exigence minimale en fonds propre, (pilier1), la surveillance prudentiel (pilier 2) et finalement un processus d'examen individuel par le contrôleur et discipline de marché (pilier3).

    II-3- Les trois piliers de la reforme :

    Ø Exigences minimales en fonds propres :

    Cette premier reforme vise à corréler la charge des fonds propre avec le risque de crédit des actifs  et de mettre en place d'autre exigences concernant les risques qui n'ont pas étaient prise en compte, tel que le risque opérationnel nouvellement entrepris, en ce qui concerne le risque de crédit, il a était étudié selon deux approches, l'une quantifiée de méthode standard et l'autre fondée sur la notation interne des banques. L'objectif de ces nouvelles approches est d'affiner les éléments de calcul et de pondération en fonction de risque.

    - L'approche standard :

    Qui consiste à classer les emprunteurs en tenant compte de leur type, ainsi que de leur probabilité de défaut en recourant aux agences de notation externe. En adoptant cette approche il y aura un passage d'une méthode quantitative à une autre à la fois quantitative et qualitative. Donc une nouvelle matrice de pondération a été élaborés, elle se fonde non seulement sur le critère institutionnel mais également sur la probabilité de défaut apprécier par les agences spécialisées (agences de rating externe).

    -L'approche de notation interne :

    Vise à calculer les fonds propres selon une méthode qui prend en considération les notes de crédits internes donnés par la banque. La méthode de notation interne retenu par la banque devra lui permettre de mesurer ces risques (risque de crédit, risque du marché) et de définir sa propre provision, en d'autre terme la banque est appelée à estimer par ses propres moyens, et leurs informations internes, la charge en capital c'est-à-dire le montant de fond propre nécessaire pour couvrir le risque de crédit.

    Ø La surveillance prudentielle :

    L'objectif principal de la surveillance prudentielle est de s'assurer que les banques évaluent d'une manière efficace l'adéquation de leurs fonds propres au regard de leur profil de risque du fait que la réalisation de l'objectif visé par les instances de réglementation nécessite la mise en place d'un niveau de contrôle interne lié au engagement de chaque banque, des procédures et de certaines méthodes en ce qui concerne l'affectation en matière de fond propre, pour évaluer les risques de crédit. De plus il était remarquable que cet Bâle II, défini les prérogatives du comité, en matière de contrôle en ce qui concerne la possibilité d'intervention sur les exigences et les processus de gestion de risque afin de garantir le respect des normes.

    En d'autre terme, un processus rigoureux de surveillance doit être mis en oeuvre comprenant notamment :

    ú La surveillance par le conseil d'administration et la direction générale, de fait que celle-ci a la responsabilité de déterminer les objectifs et les limites de la banque par rapport aux risques. Il doit s'assurer que la direction met en place un système de mesures permettant d'évaluer les différents risques.

    ú L'évaluation complète des risques, d'où les divers types de risques auxquels la banque est exposée ,doivent être pris en compte dans le processus d'évaluation des fonds propres nécessaires.

    ú Le suivie et le reporting, a cet égard les banques doivent mettre en place un système adéquats pour suivre et rendre compte de l'exposition aux risques et de la façon dont une modification du profil de risque de la banque affecte les besoins en fonds propres.

    ú La surveillance par le contrôle interne, puisque le dispositif de contrôle interne d'une banque reste un élément essentiel dans le processus d'évaluation des fonds propres .La banque doit examiner périodiquement son processus de gestion des risques pour garantir son intégrité, son exactitude et son caractère raisonnable.

    Ø La discipline du marché :

    Appelé aussi exigences en matière d'information publiée, ce pilier vise à rendre l'information bancaire que ce soit quantitative ou qualitative sur la nature de leurs risques, transparente ainsi les exigences de communication financière qui sont basés sur la structure du capital, les politiques et les méthodes de mesurer les divers type de risques.

    D'après les documents publiés par la comité du Bâle (document soumis à consultation) janvier 2001 « les banques doivent mettre en place une politique de communication adoptée à leur conseil d'administration de plus les banques sont appelées à réfléchir à la qualité de transparence et de fréquence de leur communication ».

    Les investisseurs et les acteurs de marché ont toujours besoin d'une information comparable, fiable et pertinente afin d'évaluer les banques en se basant sur des critères d'importance de leur activité et de la couverture de leurs risques par des fonds propres.

    Il s'agit également pour les banques de publier des informations générales sur la méthodologie et les données utilisées dans le modèle interne de risque de crédit :

    ú Notification d'acceptation de l'approche fondée sur la notation interne par les autorités de contrôle.

    ú Pour chaque portefeuille, préciser si une estimation propre ou un vecteur réglementaire pour les probabilités de défaut (et les expositions en cas de défaillance) est utilisé.

    ú Pour chaque portefeuille, les méthodes utilisées pour l'estimation et la validation des probabilités de défaut.

    ú Les informations nécessaires pour l'évaluation du modèle , l'usage fait en interne par la banque des estimations outre les besoins en fonds propres fixés par l'approche de notation interne, la responsabilité et l'indépendance du processus de notation .

    ú Les rapports entre les notations internes et externes.

    ú Le processus de gestion et de reconnaissance des techniques de réduction du risque de crédit.

    Conclusion :

    L'environnement macroéconomique défavorable, la non adaptabilité des banques à la libéralisation financière, ainsi que le non respect du cadre réglementaire et légal, sont au centre de multiplication de nombre des crises déclenché dans divers pays du monde.

    En effet les établissements de crédit, et dans ce contexte national et même international instable, se trouvent face à divers types de risques qui menacent leurs performance et les fragilises, mais le risque de crédit reste toujours au coeur de la défaillance bancaire à cause de la montée de la concurrence, et le déséquilibre informationnelle entre prêteur et emprunteur.

    Dans cet égard le nouveau cadre réglementaire présenté par le comité du Bâle représente l'une des principaux travaux pour faire face au risque bancaire et limite son évolution, en proposant des différentes méthodes de mesurer les risques et surtout le risque crédit. Donc une évaluation de risque de contrepartie (crédit) devient nécessaire pour mieux maîtriser les probabilités de défaut que doivent supporter les établissements de crédit.

    CHAPITRE II : L'ÉVALUATION DU RISQUE DE CRÉDIT

    Introduction :

    L'octroi du crédit par une institution financière est toujours une opération risquée car l'événement de non remboursement des dettes de la part d'un emprunteur défaillant devenu réalité et fait fréquent induit des effets pervers sur la situation financière de l'établissement de crédit.

    De ce fait, un programme de maîtrise et de gestion du risque de crédit devient une nécessitée et un objectif recherché par les banques pour remédier à telle défaillance. Cette entreprise exige au préalable, si ne qua non une bonne identification du risque et l'élaboration d'un système viable de son suivie et de sa mesure.

    La plupart des modèles a été ainsi conçue par des spécialistes d'horizon divers, à savoir les statisticiens et les superviseurs afin d'évaluer le risque lié au crédit. Ces modèles se sont assignés comme fiable et primordiale pour mesurer le risque de défaut d'une manière plus sophistiqué et quantifiable.

    C'est dans ces conditions, le risque de contrepartie s'est ainsi exigé une principale préoccupation des banques, sa gestion ne s'est toutefois pas opérée sous les mêmes angles et s'est appuyée sur une multitude d'approches privilégiant notamment la modélisation.

    L'étude de l'évaluation du risque de crédit objet de ce chapitre se fera ainsi en deux temps, on présentera au départ les divers types d'approches ensuite on avancera les principales modèles d'évaluation du concept.

    Section I : Le risque de crédit : une multiplicité d'approche

    Le risque de crédit ainsi que son rôle important, mettant en danger l'activité des établissements financiers, sont au coeur des innovations et de développement des divers modèles afin de mieux maîtriser et gérer ce risque de défaut d'une manière plus efficace.

    En effet cette nécessité de mesurer le risque de crédit, mise en place et impulsée par les marchés financiers et les autorités de supervision tel que les travaux proposés par la Bâle II, a fortement stimulé la modélisation de ce risque, en transformant la conception qualitative et subjective de défaut, en une évaluation quantitative et probabiliste de ce risque.

    Dans ce cadre plusieurs méthodes sont destinées à mesurer le risque de contrepartie , à côté de celle statistique appelée aussi l'approche quantitative , on peut trouver l'approche structurelle présentée par le modèle de Merton , l'approche actuarielle connu sous le nom de rating, l'approche macroéconomique et d'autre par le spread .

    Tout ces approches là, avec une diversité au niveau de démarche théorique, ainsi que leur mise en oeuvre, sont caractérisées par différents types de modèle qui ont pour objectif unique la maîtrise du risque de crédit. En effet la modélisation de risque de défaut est considérée comme une innovation en matière de gestion de risque, d'où malgré les avantages découlant de ses approches , il y a une complexité et des limites qui restent toujours présentes.

    I - Le risque de crédit :

    I-1- Identification :

    Le risque de crédit ce défini traditionnellement comme le risque de pertes consécutives au défaut d'un emprunteur sur un engagement de remboursement du dette (obligations, prêts bancaires, créances commerciales, ...) qu'il à contracté.

    Ce type de risque est sans doute le plus important de tout les risques auxquels sont exposées les institutions financières, dans la mesure où il met le plus en cause la survie de l'organisation, il résulte à la fois des facteurs liés à la santé de l'économie (récession/expansion) et des facteurs spécifiques aux emprunteurs.

    En outre ce genre de risque lié au crédit, peut être décomposé en trois compartiments :

    Ø Le risque de défaut, de défaillance, ou de contrepartie qui correspond à tout manquement ou tout retard sur le versement du principale de la dette contractée, selon l'agence de notation Moody's.

    Ø Le risque de dégradation de la qualité du crédit qui correspond au risque que la qualité de crédit perçue de l'emprunteur se détériore, cette dégradation se traduit par une hausse de la prime du risque (crédit spread) liée à l'emprunteur qui se définie comme l'écart entre le rendement exigé d'un emprunteur risqué sur le marché et le taux sans risque (rendement des titres de la dette souveraine). En effet, le risque de dégradation et de défaut ,sont corrélés dans la mesure où la détérioration de la qualité peut être poursuivie d'une défaillance.

    Ø L'incertitude liée au taux de recouvrement qu'il est possible d'obtenir après survenance de défaut (à la suite de procédures judiciaires).

    Le risque de crédit pose des problèmes délicats de mesures du fait que les pertes possibles sur une contrepartie dépendent non seulement des engagements mais aussi de la probabilité de défaut des contreparties, qui n'est pas facilement mesurables.

    I-2- La gestion du risque de crédit :

    La gestion et le contrôle des risques, conduit à améliorer la solidité financière des établissements de crédit, c'est une fonction de pilotage indispensable, son objectif est d'optimiser les risques et les performances ainsi que d'assurer son financement.

    En effet la gestion du risque de crédit, à pour objectif de mesurer et de contrôler le risque lié au contrepartie afin de :

    Ø Assurer la pérennité de l'établissement en évaluant le risque.

    Ø Facilité la prise de décision pour les opérations nouvelles par la connaissance des risques, et surtout permettre de les facturer aux clients.

    Cette fonction de maîtrise de risque s'effectue « à priori » au moment de prendre des décisions d'engagement et « à posteriori » une fois les décisions prises pour suivre les engagements et estimer les risques sur les portefeuilles d'actifs.

    La mesure du risque de crédit est l'une des priorités stratégiques de la banque, du fait qu'il existe plusieurs méthodes quantitatives considérées comme des techniques traditionnelles de mesure de risque.

    A titre d'exemple le scoring , qui est parmi les plus vieux modèles de décision en matière de crédit d'après Mester 199715(*) « le crédit scoring est une méthode statistique afin de prédire la probabilité qu'un demandeur de prêt ou un debiteur existant fasse défaut »

    Cette technique « scoring » à vue le jour suite aux travaux pionniers de Beaver(1966) et d'Altman (1968), d'où le premier utilise une méthode de classification dichotomique et observe la capacité de méthode de classification dichotomique et la capacité de six ratios à classer correctement les entreprises , il s'agis d'un modèle d'analyse discriminante, alors qu'Altman (1968) , a mis au point la première fonction score , à partir de l'utilisation d'une analyse discriminante multi variée , connu sous le nom ; la fonction Z.

    La construction de cette fonction nécessite, dans un premier temps, d'identifier dans un èchontillon deux groupes d'entreprises (entreprises défaillantes, entreprises non défaillantes), ensuite la sélection des ratios les plus représentatifs de la rentabilités, la structure financière et la liquidités, afin de déterminer la fonction discriminante et enfin la validation des résultats trouvés.

    En effet le principe consiste à déterminer empiriquement la combinaison linéaire de ces variables qui permettent de distinguer les entreprises qui ont fait faillite de celle saine.

    Cette combinaison linéaire se présente par la fonction suivante :

    Zn =

    Z : score représentatif du risque de faillite

    Xi : facteur quantitatif

    Wi : poids respectifs de chaque secteur

    En outre le crédit scoring est une méthode qui est destinée à détecter préventivement les difficultés des entreprises en se basant sur des données historiques, afin de déterminer une fonction Z ou score utilisé comme indicateur de difficulté des défaillances des entreprises.

    Dans le cadre de la réglementation bancaire actuelle , les modèles de prévision des faillites des entreprises , d'une manière quantitative tel que la fonction score , perdent leur intérêt du fait que cette technique est utilisé dans des cas particuliers ,par des professionnels et des petites entreprises.

    A cet égard le crédit scoring est considéré comme un outil d'aide à la décision et de délégation mais ne doit pas prendre la décision, de plus la non prise en compte de l'aspect qualitatifs (utilisé uniquement des variables quantitatives). Encore, l'utilisation d'un score peut être considéré comme dangereux, à cause de sa non adaptabilité à certains secteurs d'activités, en d'autre terme les fonctions discriminantes sont différentes d'un secteur à un autre.

    D'un autre côté la fonction score nécessite des actions d'actualisation ainsi que la création et l'entretien d'un score par une banque sont coûteux et nécessitent des bases de données de crédits de taille élevée, que les petites banques ne peuvent pas les atteindrent facilement. Ce qui entraîne l'évolution et l'apparition des nouvelles techniques, tel que la titrisation, et les produits dérivés de crédits, afin de se protéger contre le risque de crédit.

    I-3-Le capital économique et le value at risk (VAR) :

    Le capital économique, c'est le montant du capital que la banque décide d'allouer afin d'absorber ses pertes, il permet de faire face aux potentiels défauts de crédits d'un portefeuille résultant d'aléas non anticipables, ainsi que de se protéger contre des pertes potentiels mesurées d'une façon subjective du fait que ce capital est considéré comme une mesure de risque qui permet de faire face au perte inattendue dans une institution financière , d'où il agit comme un tampon pour ce type de perte.

    Ainsi, le terme capital économique se réfère au montant des fonds propres qu'une banque alloue à une opération ou à un portefeuille ,de telle sorte qu'en cas des pertes, la probabilité que ces dernières restent inférieurs aux fonds propres, soit compatible avec les objectifs de notation de la banque .Cette notion est utiliser par les banques lors de l'allocations du capital aux différentes activités et dans la prise en compte du couple rendement /risque , du fait que les fonds propres réglementaires et le capital économique ne peuvent être totalement alignés.

    La mesure du capital économique trouve un obstacle dans l'évaluation du montant des pertes, ainsi et pour déterminer cette évaluation on peut procéder de la même façon que pour les risques du marché, en divisant les pertes en deux catégories, la moyenne des pertes et la volatilité de ces pertes autour de la moyenne. En d'autre terme en peut commencer par la construction de la distribution des portefeuilles de crédit, cette dernière prend une forme particulière et différente de la loi normale, qui est la même pour le risque du marché.

    En effet, si la banque cherche à couvrir les pertes attendues c'est au capital économique le rôle d'absorber les pertes supplémentaires appelées aussi « pertes inattendues » celles ci sont déterminées par la différence entre la value at risk et les pertes attendues. Ainsi pour mesurer ces pertes, plusieurs recherches sont mis en place, en transposant du risque de marché au risque de crédit, tel que la notion value at risk(VAR) qui permet de synthétiser en une valeur de risque de pertes qu'encours une institution financière du fait de son exposition au risque de crédit.

    Perte prévue

    Niveau de confiance

    (p. ex. 99,9%)

    Montant des pertes

    Perte imprévue

    Volatilité

    Pertes prévues et imprévues, fonds propre économiques

    Distribution de fréquence du montant des pertes

    Source : crédit suisse.

    II - Les divers types d'approches :

    Il existe quatre théories du défaut, qui permettent de conditionner les modèles internes, d'ou on trouve l'approche par les actifs ou structurelle initiée par Merton (1974), l'approche économétrique appelée aussi macroéconomique, l'approche actuarielle et celle par le spread.

    Pour les deux premières approches déjà citées, celles créent une relation de causalité théorique entre l'événement de crédit et les facteurs de risque, en effet l'évolution de ces derniers va influencer le niveau de la probabilité de défaut, ainsi que la théorie des options relie la probabilité de défaut à l'évolution de la valeur des actifs d'une firme.

    Alors que pour l'approche économétrique où le défaut est lié à l'effet du cycle, ce sont les variables macroéconomiques ainsi que leur volatilité qui expliquent le défaut. En ce qui concerne l'utilisation des matrices de ratings qu'on l'appelle approche actuarielle, elle procure des probabilités moyennes de défaut historique, en ce qui concerne l'approche par le spread, le modélisateur déduit la probabilité de défaut des données obligataires.

    II-1-L'approche structurelle : modèle de la firme

    L'approche structurelle du risque de crédit à vue le jour suite au travaux de Merton(1974), qui sont fondés sur la théorie d'évaluation des options développés par Black&Scholes(1973).

    D'après Elizalde. A (2005)16(*), le modèle de Merton (1974) était le premier modèle moderne de défaut ainsi que le premier modèle structurel, du fait qu'il relie directement le risque de crédit à la structure financière de la firme, d'où qu'une possibilité de faire défaut se manifeste lorsque le prix des actifs se trouve au dessous d'un certain seuil, qui est situé à proximité inférieurs de la valeur des dettes. A titre d'exemple, une entreprise ayant une structure du capital, composée de capitaux propre (actions) et d'une unique dette sous la forme d'une obligation à zéro coupon du nominal M, et échéance T, en se qui concerne le défaut, il ne survient qu'en cas de non remboursement du nominal de la dette à l'échéance.

    Ce type d'approche est développé aussi par divers travaux autres que celle de Merton (1974) en essayant de présenter le défaut comme un processus endogène directement lié à la structure du capital d'une firme, en d'autre terme le profil de gains des actionnaires et des créanciers, est comparable à celui des options.

    On outre, les models structurels saisissent le risque de crédit comme la probabilité d'insolvabilité, en d'autre terme le risque que la valeur des actifs d'un débiteur ne couvre plus le montant de ses dettes, de même cette approche conduit théoriquement à une évaluation de la dette risqué et des produits dérivés de crédit qui correspond à la valeur des actifs de l'entreprises.

    Cette approche qui trouve son application dans les modèles bancaires d'analyse de portefeuille de crédit, son avantage majeur est d'articuler le risque de crédit et la performance de la firme, permettant une évaluation intégrée et cohérente des divers titres émis par l'entreprise qu'ils s'agissent des actions ou d'obligations convertibles, ou encore des dettes risquées. Ainsi les modèles structurels sont considérés comme une approche systématisée qui remplacerait une démarche traditionnelle d'évaluation au cas par cas du risque crédit de chaque firme à partir de l'évolution de son comportement.

    Pour les limites qui découlent de ces modèles de la firme sont d'ordre conceptuel et pratique, du fait qu'il est difficile à mettre en place la procédure d'évaluation de la structure complexe des priorités de remboursement, en fonction de la séniorité de toutes les dettes du passif et du hors bilan. De plus ils trouvent généralement des difficultés à rendre compte d'une manière convenable de la structure des spreads de crédit observée, et de leurs sensibilités à certaines variables (taux d'intérêts), d'où ils ne prennent pas en compte de la non convergence vers zéro des spreads de crédit pendant une échéance courte même pour les entreprises moins endettés.

    II-2-L'approche macroéconomique :

    Ce type d'approche d'ordre macroéconomique considère le défaut comme une fonction de la position d'un secteur dans le cycle économique. En d'autre terme cette approche consiste à évaluer la manière dont les différents scénarios macroéconomiques peuvent affecter le risque d'un portefeuille, d'où celui-ci est considéré comme une agrégation « bottom-up » du risque propre à chaque entreprise, et d'autre de type « top-down » qui évalue des déterminants communs et applicables à différentes catégories des débiteurs.

    A ce stade, l'approche macroéconomique a pour objectif majeur de transformer les matrices inconditionnelles de transition à un autre conditionnelles à la position de l'économie dans l'ensemble du cycle, d'où en période de chute d'activité les probabilité de défaut augmentent et la situation des emprunteurs s'aggrave, alors que dans la période de maturité on se trouve dans une situation inverse.

    Ainsi une nécessité d'un modèle multifactoriel afin de simuler les probabilités de distribution de défaut et de migration pour les débiteurs dans différentes industries pour chaque pays, ces probabilités sont déterminées d'une manière conditionnelle en fonction des facteurs macroéconomique, comme le taux de croissance, le taux de chômage, le taux de change, les taux d'intérêts,...

    La probabilité de défaut est présentée comme suit :

    P,t j = F(Yj,t ; Vj,t)

    Où : Pj,t : la probabilité conditionnelle d'un débiteur classé dans le segment j (pays, industries, catégorie de rating) au temps t.

    Yj,t : indice macroéconomique spécifique au segment j (pays, industries, catégorie de rating) construit sur la base d'un modèle multifactoriel de la forme suivante :

    Yj,t = G(Xi,t ; Vj,t) et Vj,t ~ N(0,j)

    Où Xi,t=(X1,t ; X2,t ; .......Xn,t)

    Les différentes variables macroéconomiques, dont dépend le segment j sont en période t, et Vj,t considérées comme un terme d'erreur qui suit une démarche aléatoire et représente les divers chocs et innovations , indépendamment des Xi,t.

    Ce modèle se partage en deux compartiments, les variables macroéconomiques qui caractérisent le cycle, et les innovations (systémiques et spécifiques aux secteurs), qui créent l'incertitude sur la distribution des pertes dans les simulations de Monte Carlo.

    En ce qui concerne les corrélations de défaut entre divers segments de risque, elles ne sont pas modélisées, car elles sont déterminées d'une manière implicite à travers la réactivité de chacune d'elles ,et à travers des variables communes ce qui est contradictoire avec les deux autres approches.

    En effet le modèle met en évidence les effets de diversification et les facteurs systémiques non diversifiables, d'où plus le portefeuille sera diversifié moins les chocs non systématiques seront importants. Ainsi son avantage se manifeste dans l'utilisation des sources d'information plus diverses par apport à celles utilisées par les autres modèles, mais l'existence d'une certaine relation de causalité dans le passé, qui est utilisé comme un outil statistique de régression peut ne pas être vérifiée dans le futur, puisque une information sur les taux de défaut par pays ou par industrie est relativement rare,de plus il peut être considéré comme délicat la réalisation de certaine estimations en se basant sur des variables macroéconomiques sélectionnées arbitrairement.

    II-3-L'approche actuarielle :

    Une nouvelle approche s'est développée grâce au recours aux « rating » appelée aussi notation de crédit, c'est l'approche actuarielle qui est similaire à celle de management du risque de marché où aucune hypothèse n'est faite sur la cause des mouvements de prix de marché, d'où le risque de défaut n'est pas nécessairement relié à la structure capitalistique de l'emprunteur ni à la situation économique du secteur auquel il appartient.

    En effet les ratings ne mesurent pas directement des probabilités de défaut, mais ils se constituent comme une base pour les estimer, du faite que les agences de notation attribuent des notes concernant des échantillons d'entreprises suffisamment large dont l'objectif recherché, et que ces données historiques de défaut soient significatifs pour les prendre en considération , en d'autre terme les données statistiques de défaut historique peuvent être utilisées comme l'estimation des probabilités futures de défaut.

    Ce type d'approche actuarielle des événements de crédit par les ratings nécessite de bien définir les caractéristiques de ces derniers sous certains aspects, l'horizon d'estimation, la dépendance par apport aux cycles économiques et l'homogénéité sectorielle. Ainsi, des tables de défaut sont mise en place par les agences de notation, appelées aussi (de mortalités), qui consistent à rassembler les séries historiques ceux de défaut passées comportant des taux de mortalités marginales (pour un horizon d'un an) et ceux cumulés (horizon de plusieurs années) par classe de rating. De plus l'existence d'une matrice de transition qui est considérée comme « la matrice qui définit pour un crédit, une classe de crédit ou encore tout un portefeuille, l'ensemble de migrations c'est-à-dire des probabilités de passer d'une classe de crédit à une autre (y compris la probabilité de faire défaut à partir de chaque classe de crédit)17(*).

    L'approche par les ratings, est en ce qui concerne sa méthodologie est utilisée d'une manière fréquente dans la filière crédit des banques, pour la matrice de transition, qui se base sur des données établies sur une longue période, peut entraîner l'extrait d'une probabilité moyenne et très approximatifs, en d'autre terme il y a une supposition que ces probabilités de transition sont les même au cours du temps et elles sont indépendantes des événements passés, alors que la situation financière d'un emprunteur se trouve conditionnée par sa situation au cours des périodes présidentes. D'une manière générale ce matrice se trouve stable dans l'espace, puisqu'il décrit le risque d'une façon identique quels que soient le secteur et la localisation géographique, de plus toutes les entreprises de même rating ont la même probabilité de défaut quelque soit leurs taux de recouvrement.

    II-4-L'approche par les spreads :

    La naissance de ce type d'approche est pour résoudre les difficultés des modèles de Merton, ainsi que pour tarifier les produits dérivés de crédit, son rôle majeur est de partager le taux d'intérêt nécessaire pour le financement d'une contrepartie entre le taux sans risque et une prime de risque appelée « spread », ce dernier incorpore diverse informations sur la qualité de l'emprunteur, ainsi que la liquidité de la transaction sous jacente ou plus générale du marché.

    Du faite qu'une autre méthode se manifeste par le lancement d'une nouvelle approche qui consiste à calculer la probabilité de défaut et les extraire directement des spreads , d'où ce type d'approche est fondée sur un processus exogène qui caractérise la probabilité de défaut.

    Duffie et Lando(1999), qui mettent en évidence que la sous évaluation des modèles structurels ne prennent pas en compte la manque d'information sur les investisseurs , d'où les données comptables publiées restent toujours insuffisantes et incomplètes , alors que dans les modèles sous forme réduite , le temps de défaut est défini d'une manière exogène et donne plus d'importance au processus stochastique basé sur des informations de marché au lieu d'information comptable.

    Alors en ce qui concerne l'hypothèse d'absence d'opportunité d'arbitrage est centrale, ce qui implique que l'espérance du rendement des actifs est égale au taux sans risque, en faite on peut déduire des taux , à la période t la probabilité de défaut appelée aussi risque neutre en supposant un taux de perte en cas de défaut noté L, ce qui implique :

    Avec :  taux sans risque

     :le spread , qui permet de mesurer la perte anticipée

    Section II : Les modèles d'évaluation du risque de crédit :

    La mesure du risque de crédit est devenue aujourd'hui l'une des priorités des institutions financières, puisque ce risque de défaut est considéré comme une notion plus complexe qui recouvre des réalités différentes, selon le contexte dans lequel il est évoqué et selon le caractère négociable des engagements considérés.

    A cet égard plusieurs méthodes, ou modèles sont mis en place afin d'évaluer le risque lié au contrepartie d'une manière plus représentative, du fait que plusieurs recherches théoriques ainsi que des testes empiriques sont au centre de développements des modèles pour évaluation exacte de risque, parmis les modèles les plus connus on peut trouver, le crédit Metrics™, les modèle KMV, le credit portfolioview, le credit risk+,...

    I- Diversités des modèles d'évaluation :

    I-1- Le Credit Metrics™ :

    « Le credit Metrics ™, est considéré comme le premier modèle de portefeuille destinée à évaluer le risque de crédit »18(*) , il à été mis en place par J. P. Morgan (1997), qui le considère comme un modèle de référence pour les années avenir .

    Ce modèle permet une première appréciation individualisée des grands risques d'un portefeuille de crédit, du fait que les variations liées à la qualité du dossier de crédit ne sont pas déterminées uniquement par des événements liés au défaut de l'entreprise comme le retard des paiements, la faillite, les difficultés financières, mais également aux fluctuations (appréciation ou détérioration) de la cote du crédit de la firme.

    Ainsi cette méthode estime la value at risk de crédit sur la base d'une modélisation du risque de spread associée au rating des actifs d'un portefeuille du fait qu'il part des notion liées au marché (rating), ou des données statistiques tel que celles publiées par les agences de notation (matrice de transition, taux de défaillance), c'est la méthode la plus opérationnelle.

    En d'autre terme ce modèle est considéré comme l'une des représentation de la valeur des actifs qui part de nouveau des travaux de Merton (1974) ,et porte sur le rapport entre les capitaux permanents d'une compagnie et le risque d'insolvabilité.19(*)

    Le credit Metrics™ comporte essentiellement trois composantes qui se présentent comme suit :

    Ø Une méthodologie conduisant à la détermination d'un value at risk (VAR) du portefeuille de crédit d'une institution financière ou d'une entreprise qui est fondée sur l'étude des probabilités de transaction entre les classes de notations et les corrélations entre ces probabilités.

    Ø La collecte des données financières historiques.

    Ø Une application informatique (credit Manager) qui permet de mettre en oeuvre la methodologie « credir Metrics™ ».

    Le modèle déjà cité ce procède de la manière suivante :

    Dans un premier temps, il permet d'évaluer l'exposition de l'institution financière à chaque risque de crédit individuel qui existe dans le portefeuille, par la suite il modélise le comportement spécifique à chacun de ces actifs ainsi que les risques de corrélation, d'où sur un horizon donné (un an par exemple) ce crédit Métrics crée des distributions d'événements de crédit , estimés à son tour en fonction statistiques historiques , du fait que ces événements de crédit sont correspondants aux migrations des emprunteurs entre les classes de notation , puisque ce modèle construit une matrice de transition de rating (y compris le défaut) , à un an pour les divers catégories des actifs composant le portefeuille étudié.

    Il calcule ensuite des différentes variations de la valeur de marché du portefeuille en fonction de chaque distribution d'événement , du fait que cet analyse là s'enrichie par les fluctuations de la valeur potentielle due aux évolutions des marges de crédit et à la volatilité des taux de recouvrement au situation de défaut, de plus le credit Metrics™ agrège ces distributions qui existent entre les crédits , en essayant d'obtenir une autre distribution de perte potentielle pour le portefeuille global d'actifs.

    D'après Gupton(1997)20(*), le credit Metrics™ comporte certaines bénéfices qui consistent à :

    Ø Quantifier le risque de crédit agrégé, d'autre terme les pertes potentielles dues aux événements de crédit.

    Ø Identifier les sources de risque et donc mesurer le risque spécifique à chaque situation de crédit.

    Ø Calculer le risque supplémentaire apporté par une position au portefeuille total.

    Ø Identifier le risque maximal acceptable, en d'autre terme mettre en place des limites de risque.

    Ø Détermine le montant du capital économique que l'institution financière doit conserver en cas des pertes non anticipées.

    Le concept de ce modèle ce voit pratique et facile à appréhender, alors que la méthode utilisée celle de (Monte Carlo) est considérée comme consommatrice du temps de calcul.

    A coté de ces avantages plusieurs critiques de la méthode credit Metrics™ proviennent de l'utilisation des matrices de transition qui génèrent les probabilités de migration de chaque catégorie de titre de crédit , puisque les statistiques des agences de notation, afin de déduire les matrices de transition , ont souvent du retard sur l'évolution des spreads et rien ne prouve que les corrélations et les taux de migrations utilisés par ce modèle se produisent à l'identique au cours des prochaines années.

    I-2- Le modèle KMV :

    Un nouveau modèle est conçu afin de mesurer la fréquence de défaut espérer (expected default frequency ou EDF), la compagnie KMV offre une méthode spécialisée' credit montor' qui identifie de façon périodique les probabilités de défaut, ensuite comme méthode de gestion de risque du crédit d'un portefeuille, KMV offre le portfolio Manager™ qui serve à déterminer les caractéristiques de risque et de rendement des portefeuilles de titre à revenue fixe.

    Ces modèles de type KMV, se basent sur des valeurs du marché et non pas des valeurs comptables, elles se procèdent ainsi d'une modélisation prospective de la valeur de la firme, alors que les autres méthodes se contentent d'établir des corrélations statistiques entre les différentes variables, et qui peuvent ne pas persister dans le futur.

    Ainsi ces méthodes sont basées sur le modèle de Merton (1974), d'où d'une part ils relient la valeur de marché des capitaux propres de la société à celle de ses actionnaires, de l'autre part ils comparent cette dernière à la valeur de ses passifs. En effet la modélisation stochastique de la probabilité de défaut, c'est développée dans les années 90 par l'agence KMV, qui s'appuis sur des fondements théoriques reconnus, celles proposées par Merton «  l'analyse de défaut de la firme », selon ce modèle les actions d'une société endettée sont considérées comme des options d'achats (call) avec un niveau d'exercice égale à la valeur faciale de la dette.

    De ce fait le KMV utilise le modèle d'évaluation d'option afin d'arriver à des valeurs du marché individuelles des actifs pour chaque emprunteur , les relations entre ces valeurs sont ensuite reparties selon des facteurs spécifiques et communs , ces facteurs de relation représentent la base du modèle de KMV.

    En d'autre terme la modélisation stochastique de la probabilité de défaut développée dans les années 90 par l'agence KMV, en se basant sur le modèle de Black&Sholes afin de déterminer la valeur de l'option, montre qu'à tout instant 't' la différence entre la valeur du marché notée Va, et le montant de la dette à rembourser noté , qui représente la distance par rapport au défaut (DD) est s'exprime comme suit :

    Une fois (DD) obtenue, elle va être comparée par KMV avec d'autres entreprises ayant une DD égale et dont on connaît le taux de défaut historique afin d'obtenir PD (ou expected default frequencier pour KMV).

    Un obstacle pratique dans l'utilisation de ces modèles se manifeste par la complexité de la structure du capital d'une société, puisqu'elle comprend plusieurs types de dette à échéance différente.

    I-3- Credit portfolioview :

    C'est un modèle multifactoriel, qui est utilisé pour simuler la distribution conditionnelle commune de défaut et des probabilités de migration des différentes groupes, il est aussi considérés comme le modèle de mesure de risque de défaut développé par Wilson (1987-1997) et proposé par McKinsey (1998)21(*).

    D'où il propose une méthodologie afin de lier les facteurs macroéconomiques (taux de chômage, taux de croissance, PNB, ..) au probabilité de défaut et de migration, à condition que les données soient disponibles, cette méthodologie peut être appliquer dans chaque pays et aux différents secteurs.

    Ce type de modèle était considéré aussi comme un modèle marked-to market qui se caractérise par la recherche à mettre en évidence la conditionnalité de la distribution de défaut obtenu à des facteurs macroéconomiques externes.

    L'établissement de ce modèle commence au départ par l'attribution d'une note à chaque type d'exposition dans le portefeuille. Par la suite, la sélection des divers variables macroéconomiques qui représentent le risque systémique de chaque secteurs et pays, d'après McKinsey22(*) ce risque systémique non diversifiable par élimination des concentrations sectorielles, peut être étudié avec profit , du fait que le poids relatif des principaux facteurs macroéconomiques communs apparaît très variable d'un pays à l'autre , de plus peu de variables sont identifiées afin d'expliquer les fluctuations des taux de défaut pour chaque secteur.

    L'indice macroéconomique, qui désigne l'état de l'économie dans chaque pays est déterminé par le modèle à facteurs multiples suivant noté

    =

    est un indice de valeur dans la période t pour la catégorie d'industrie ou de pays.

    , coefficients à estimer pour chaque catégorie d'industrie, pays...

    Qui sont en période t, et désigne la valeur des variables macroéconomique pour j (secteur ou pays)

    Terme d'erreur

    Où le suit une distribution normale

    Ainsi pour le secteur j, chaque variable, suit un processus AR autre régression :

    X : suit une distribution normale

     : Coefficient à estimer

     : Terme d'erreur

    Ces simulations seront automatiquement transmises à une probabilité de défaut noté, PDj,t où j désigne soit le pays ou l'industrie à un temps t qui se présente comme suit :

    Cette équation qui est marquée par une transformation de logit s'assure que la probabilité prend une valeur entre 0 et 1.

    Ce modèle permet d'évaluer le risque de portefeuille comme le crédit Metrics, mais en ce bénéficiant de la dépendance des événements de défaut et la situation de l'économie, ainsi il peut être mis en place pour toute sorte d'exposition, puisque les variables macroéconomiques sont considérées comme les principaux facteurs qui influencent la solvabilité de contrepartie.

    Mais ce modèle se trouve inapplicable en pratique puisqu'il y a une dépendance des événements de défaut avec des facteurs macroéconomiques, du fait que certaines études indiquent que l'indépendance qui existe entre la situation de l'économie et celle de défaut , reste insuffisante pour présenter la qualité des contreparties.

    D'une manière générale, le crédit portfolioview est en raison de sa complexité par rapport aux autres types de modèles, afin de moduler les taux de défaut d'un secteur spécifique, il se trouve besoin d'un nombre illimité des données historiques.

    II- Les méthodes choisi pour évaluer le risque de crédit :

    II-1- Le modèle CreditRisk+ :

    Appelé aussi le modèle actuariel du risque, cré par le crédit suisse First Boston (1997), ce modèle a était développé par les produits financiers de crédit suisse, il se diffère du crédit Metrics de J. P. Morgan, puisqu'il utilise une approche actuarielle pour présenter dans les termes de probabilité les pertes des crédits de portefeuille, résultés des défauts de crédit23(*) .

    Le creditrisk+ consiste en une approche moderne de problème de mesure et de gestion du risque de crédit, il permet un meilleure compréhension du risque liée au portefeuille d'actifs, en mesurant les pertes liés au crédit celles espérés et non espérés, ainsi que la détermination du niveau de capital requis afin de supporter le risque de contrepartie, et en essayant d'identifier les actifs qui contribuent le plus au risque du portefeuille.

    En d'autre terme, il est considérés comme le modèle du taux de défaut en ce basant sur les techniques utilisées dans l'industrie de l'assurance, du fait que chaque emprunteur possède une probabilité de défaut qui varie dans le temps à cause des facteurs macroéconomiques.

    D'après le crédit suisse First Boston (1997)24(*), le modèle creditrisk+ est un modèle statistique de risque de défaut lié au crédit, il considère les taux lié au défaut comme des variables aléatoires continues et incorpore la volatilité des défauts afin de faire face à l'incertitude lié a ce dernier.

    Par rapport aux autres types de modèles, le creditrisk+ permet de déterminer la distribution des expositions de crédit entre les différentes secteurs, il est plutôt considéré comme le modèle le plus représentatif de risque crédit d'un portefeuille, ainsi la probabilité de défaut peut être estimée à partir des données historiques, ou auprès des institutions statistiques.

    - Présentation :

    Le creditrisk+ se base sur des modèles statistiques, du fait que deux événements qui peuvent exister simultanément pour chaque contrepartie, l'une se présente par défaut avec une probabilité PA, l'autre de non défaut avec une probabilité (1-PA) .

    En effet pour un portefeuille de N engagements, le nombre de défaut sur une période donnée suit une loi de poisson.

    PA : La probabilité de défaut pour un débiteur A.

    Ainsi la fonction génératrice de la variable aléatoire désignant le nombre de défaut est donnée par :

    (1)

    Pour chaque contrepartie A, (défaut ou non défaut) on a la relation suivante :

    Z (2)

    On déduit de l'hypothèse d'indépendance que :

    (3)

    Ou encore :

    = (4)

    En suppose ainsi que les probabilités individuelles du défaut soient faibles, leur pouvoirs peuvent être ignorer et faire ainsi l'approximation suivante :

    (5)

    Un développement de l'équation (5) nous donne :

    (6)

    est considéré comme l'espérance du nombre de défauts (7)

    est transformé en :

    (8)

    Est par conséquent la loi du nombre de défaut est une loi de poisson de paramètre

    (9)

    -Les avantages et les limites du modèle :

    Le CreditRisk+, présente l'avantage de devenir relativement facile à exécuter, ainsi les formes des expressions fermées sont dérivées de la probabilité de défaut de crédit, qui font de ce modèle plus au moins attractive, en plus la contribution marginale du risque par obligation doit être facilement compter .Ce modèle est basé uniquement sur les défauts et il nécessite moins d'entrés dans les estimations. En outre c'est une méthode de calcul de type analytique et rapide, du fait que pour chaque instrument seul les probabilités de défaut sont prises en compte.

    Pour les limites, ils sont les même concernant la méthodologie des crédits Metrics et KMV, qui assument la non prise en compte du risque de marché, le CreditRisk+ ignore la migration de risque, d'où l'exposition de chaque obligation est fixée, et ne dépend pas des changements éventuelles dans la qualités des crédits, de même pour la variabilité des taux d'intérêt futurs. En d'autre terme les taux de défaut , qui sont basés sur des données historiques restent constantes et négligent les changements que peuvent subir les facteurs liés au marché de crédit,à titre d'exemple les évolutions et les perturbations économiques(récession/dépression).

    D'une manière générale ce modèle est caractérisé par la complexité des modélisations et la difficulté à évaluer l'impact des approximations mathématiques, qui rendent délicat l'utilisation du modèle, opacité du calcul, faible capacité à expliquer les résultats.

    II-2- L'approche de déviation standard :

    Pour le risque de crédit, et en cas de défaut les pertes sont calculées en fonction des expositions des contreparties ainsi que leurs probabilité de défaut et leur taux de couverture.

    Cette méthodologie qui est fondée sur le couple moyenne/variance afin de décomposer la distribution des pertes liés au portefeuille de crédit, connue sous le nom, l'approche des pertes inattendues .Ainsi l'estimation des pertes attendues (EL) et celles inattendues(UL) du portefeuille devient nécessaire.

    -Les pertes attendues (EL)

    Appeler aussi pertes moyennes, qui peuvent également être vues comme le niveau ex ante de provisionnement moyen correspondant au portefeuille de la banque, ainsi dans le cadre du risque de crédit ces pertes attendues (expected loss), correspondent au produit de l'exposition de la probabilité et du taux de défaut.

    Supposant qu'un portefeuille, de N expositions, désigne la probabilité de défaut d'une contrepartie ayant une exposition notée, et comme le taux de couverture au moment de défaut ( ).

    Les pertes (L) sont exprimées par la fonction suivante, d'une variable binaire  :

    Alors (1)

    Dans ce cadre les pertes attendues (EL) sont exprimées comme suit :

    (2)

    Les pertes inattendues (UL) :

    L'unexpected loss (UL) est destiné à capter le risque non anticipé de perte, il correspond à l'écart type de la perte .Pour la modélisation du risque de crédit, les pertes inattendues sont considérées comme l'estimateur de base du niveau de perte probable mais non prévisible.

    La déviation standard de la distribution des pertes mentionne ce type des pertes par la volatilité des pertes (VL), ainsi et suite à la détermination de probabilité de défaut on s'intéresse seulement aux événements de défaut.

    Au départ on commence par la supposition de probabilité de défaut, pour chaque exposition notée, par la suite on note comme la volatilité des pertes pour chaque exposition , le défaut est présenté par l'expression suivante :

    (3)

    Supposant que la corrélation entre les événements de défaut des expositions individuelles est nulle, la volatilité des pertes devient :

    (4)

    (5)

    Si le nombre des expositions notées k, est fixe, alors (compris entre 0 et 1) plus la concentration du portefeuille est grande, plus ce rapport sera proche de l'unité, ainsi ce rapport peut être considéré comme le degré de concentration ou de diversification du portefeuille qu'on note (CF)

    (6)

    Supposons maintenant, pour le sous portefeuille noté k, que les événements de défaut entre les expositions ayant la même notation mais différentes expositions sont corrélés.

    Soit  : la corrélation entre les événements de défaut des expositions i et j d'où

    (7)

    (8)

    =

    =

    = (9)

    On désigne par le facteur de concentration étendu.

    Ainsi les coefficients de concentration (CF) et (ExCF) ne peuvent pas être traiter séparément, en effet plus le portefeuille est diversifier plus (CF) est proche de zéro, mais si au même moment la corrélation entre les événements de défaut est égale à l'unité alors ExCF égalisera toujours l'unité, d'où pour un portefeuille ordinaire où la corrélation n'est pas nulle, il est nécessaire d'évaluer le degré de concentration ou de diversification du portefeuille en utilisant ExCF.

    La corrélation entre les événements de défaut :

    Pour un nombre important d'expositions, il est difficile de déterminer le coefficient de corrélation. Ce coefficient est supposé donné par

    (10)

    § Cas de portefeuille homogène

    A ce contexte, on suppose que l'homogénéité du portefeuille composé de n expositions égales. L'équation (10) devient :

    (11)

    A partir de cette équation, on peut déduire que la concentration est une fonction croissante de la corrélation et décroissante du nombre des expositions, ainsi si n=1 dans ce cas le portefeuille est détenu par une seule contrepartie , de plus le coefficient ExCF sera aussi égal à l'unité.

    Avec une forte corrélation et un nombre important d'expositions ( et n assez grand) ExCF tend vers 1.En d'autre terme plus la corrélation entre les événements de défaut est élevée moins l'effet de diversification mesuré par ExCF sera prévalant.

    § Cas de portefeuille hétérogène :

    Dans le cas d'un portefeuille hétérogène on utilise le coefficient (CF) afin d'exprimer la concentration lorsque les corrélations qui existent entre les expositions ne sont pas prisent en compte, ainsi ExCF ce présente comme suit :

    (12)

    Ce coefficient nécessite deux paramètre, à savoir (CF) et de, ainsi dans le cas d'un portefeuille hétérogène, la valeur de ExCF sera comprise entre et 1, alors que le CF entre et 1.

    Conclusion :

    La multiplicités des modèles, celles d'ordre structurelles, actuarielles, macroéconomiques et par les spreads, sont toutes mis en place et développées afin d'évaluer le risque lié au crédit, en estimant les pertes qui découlent d'un comportement de défaut d'une ou de plusieurs contreparties, avec la prise en compte et la modélisation de la probabilité de défaut qui représente l'une des composante fondamentale du risque de crédit. Ainsi les institutions financières, et pour faire face à ce type de risque, se trouvent obliger d'investir et de mettre en place le modèle le plus représentatif et le mieux mesurable de ce risque de défaut.

    A cet égard l'approche actuarielle, qui se base sur le rating est considérée comme l'unique méthode la plus pratique , et le meilleur , applicable pour le cas tunisien , puisque les autres modèles sont basés sur la position de l'emprunteur dans le cycle économique , ce genre d'information concernant les entreprises tunisiennes se voit difficile et même impossible de les avoirs , de ce fait pour évaluer le risque du crédit, dans le contexte des institutions financière tunisien on a choisi le CreditRisk+ pour déterminer la probabilité de défaut, ainsi que les divers types de pertes (attendues et non attendues) en appliquant l'approche de déviation standard.

    CHAPITRE III : LE SYSTÈME BANCAIRE TUNISIEN FACE AU RISQUE DE CRÉDIT

    Introduction :

    La Tunisie, comme la majorité des pays en développement, se trouve depuis environ quinze années engagée dans une dynamique transition vers une économie plus ouverte suite au processus de libéralisation financière. L'instabilité bancaire internationale qu'ont connue certains pays appelle le système bancaire tunisien à garder sa solidité ainsi que la prudence face à l'importation de certains chocs externes qui peuvent le mettre en danger.

    Le système bancaire, joue un rôle crucial dans le domaine de paiement ainsi que celui de la collecte des disponibilités et de l'épargne en vue de les affecter aux crédits et investissement, ce qui explique l'exposition des banques aux divers risques qui les rendent fragiles, mais le risque de crédits reste toujours parmi les risques les plus graves, et surtout face au volume de l'endettement envers les grands groupes tunisiens. Ces derniers sont classés parmi les clients, qui sont lourdement endettés, tous refus de remboursement par ces clients, met le système bancaire national dans une situation délicate. De ce fait, une évaluation de ce type de risque liée à la contrepartie est devenue nécessaire, en utilisant des nouvelles techniques pour déterminer la probabilité de défaut lié aux grands groupes ainsi que les pertes attendues et celle inattendues.

    Pour ce faire, on a consacré la première section, à tracer les grandes lignes du plan d'ajustement structurel, et la restructuration du système bancaire tunisien, ainsi que la présentation des signes de la stabilité sur le plan réglementaire et macroéconomique, avec une vue d'ensemble sur la situation de nos banques. La deuxième section, elle présente une évaluation du risque de crédit en appliquant le modèle CreditRisk+, pour déterminer les probabilité de défaut ainsi que les divers pertes liées à l'activité bancaire celles attendues et inattendues.

    Section I : Le système bancaire tunisien : Fragilité et risque

    Le système bancaire et financier tunisien a connu divers changements que se soit sur le plan structurel ou conjoncturel, depuis 1987, à partir de la mise en place d'un plan d'ajustement structurel qui vise le passage d'une économie basée sur le financement bancaire au financement de marché financier, ainsi l'amélioration et la modernisation de l'activité bancaire afin d'avoir un système performant et compétitif.

    A ce stade, et dans cet environnement internationale instable marqué par les crises, le système bancaire tunisien et suite au processus de libéralisation financière, peut être victime de ces chocs externes, et le rend fragile, se qui nous pousse de vérifier la stabilité de notre environnement macroéconomique où les banques se trouvent implanter, ainsi que le programme de restructuration bancaire que connu notre système, ainsi que la nécessité d'évaluation de la fragilité bancaire.

    I- Restructuration et stabilité bancaire :

    I-1-Les réformes financières et nouveau cadre réglementaire :

    Le paysage bancaire mondial a connu une évolution accrue, ainsi la restructuration du système bancaire tunisien est devenue une nécessité dans cette mouvance mondiale. De ce fait cette mutation engendrée par des causes liées à l'échelle internationale et d'autre liée à l'économie tunisien doit être mise en place par le système bancaire tunisien.

    Depuis 1987, le système bancaire national a vécu la naissance d'un ensemble de reforme qui est à l'origine de l'amélioration, la consolidation ainsi que la modernisation de l'activité bancaire. Ces reformes financières se résument comme suit :

    · La libéralisation du taux d'intérêt débiteur et créditeur (1996).

    · Le levé de l'encadrement de crédit : les autorités monétaires ont procédé à un abandon progressif du contrôle de crédit, marqué par l'élimination de l'autorisation préalable et l'accord de refinancement qui ont été abolis en 1988.

    · Les nouvelles modalités de financement du déficit budgétaire, ce type de reforme à pris deux grandes lignes : la suppression progressive des emprunts nationaux et des bons d'équipement, et l'intégration des nouveaux instruments à des prix de marché (les bons de trésors).

    · L'ouverture du marché monétaire : depuis 1989 la banque centrale de Tunisie (BCT) a encouragé les banques à se refinancer sur le marché monétaire, en éliminant d'une manière progressive les privilèges de réescomptes accordés à certains types de crédits octroyés au activité prioritaires. En 1996 l'abondon de réescompte qui est considéré comme une technique de refinancement et les échanges de liquidités entre banques se réalisent en totalité sur le marché monétaire.

    La libéralisation de l'activité bancaire en Tunisie s'est justifiée par la mise en place d'un ensemble des règles prudentielles qui doivent prévaloir en matière de division et de couverture de risques et opérer une classification des créances par ordre croissant de degré d'insolvabilité.

    Les règles prudentielles introduites par la circulaire 91-24 du 17/12/91 comporte principalement 5 parties :

    Ø La division et la couverture des risques :

    Ratio des bénéficiaires les plus engagés : le montant total des risques encourus sur les bénéficiaires dont les risques sont supérieurs ou égaux à 5% des fonds propres nets, ne doit pas dépasser dix fois ces fonds propres nets.

    Ratio du risque plafond : les risques encourus sur un même bénéficiaires ne doivent pas excéder 40% des fonds propres nets de la banque, sont considérés comme « même bénéficiaire » les emprunteurs affiliés à un même groupe interconnectés entre eux soit par une gestion commune, une interdépendance commerciale ou financière directe ou par un pouvoir de contrôle.

    Ratio de solvabilité : les fonds propres nets de chaque banques doivent représenter en permanence au moins 5% du total de son actif du bilan ou hors bilan, pondéré en fonction des risques encourus.

    Ø Suivi des engagements et classification des actifs :

    Chaque banque doit exiger pour le suivi de ses concours financiers aux entreprises ayant auprès d'elles des risques dépassant 10% de ses fonds propres nets, un rapport d'audit externe.

    Ainsi les banques sont appelées à la classification de l'actif détenu quelle qu'en soit la forme (bilan ou hors bilan) de même elles doivent faire la distinction entre deux catégories d'actifs, celle classée et l'autre courante.

    L'actifs courants : Ce sont les actifs dont le recouvrement inégal parait assuré.

    L'actifs classés : Il représente les actifs dont le niveau de risque d'insolvabilité, d'immobilisation de conjoncture, etc, sont variés.

    Ces actifs sont divisés en quatre classes :

    Classe 1 : c'est un actif détenu sur les entreprises dont le secteur est en difficulté et le retard de paiement ou actif en suspens nécessite un suivi particulier.

    Classe 2 : détenus sur les entreprises connaissant des difficultés pouvant mettre en cause leur viabilité et nécessitant la mise en oeuvre de redressement, les actifs incertains sont ceux dont la réalisation ou le recouvrement intégral dans les délais est incertain.

    Classe 3 : ce sont des actifs préoccupants, dont la réalisation ou le recouvrement est menacé et qui sont détenus sur des entreprises dont la situation suggère un degré de perte éventuelle appelant une action vigoureuse de la part de la banque pour les limiter au minimum.

    Classe 4 : actifs compromis, représente les créances pour les quelles les retards de paiements des intérêts ou du principal sont supérieurs à 360 jours.

    Ø La constitution des provisions :

    Les banques sont appelées à constituer des provisions au moins égales à 20% pour les actifs de classe 2, d'autre de 50% pour les actifs de classe 3, et 100% pour les actifs de classe4.

    Ces provisions doivent être affectés spécifiquement à tout actif classé égale ou supérieur à 50 milles dinars ou à 5% des fonds propres nets.

    I-2-l'assainissement du système bancaire :

    En 1999, une accélération de la reforme du secteur bancaire, qui était entamée au début des années 90, est mis en place. La phase d'assainissement bancaire a été renforcée par certaines mesures de la loi de finance 1999, ainsi que l'effort pris par les banques en matière de capitalisation et de constitution de provisions.

    La loi de finance déjà citée, a prévus plusieurs mesures importantes pour le secteur bancaire, ayant pour objectif l'amélioration de la qualité des actifs des banques, et une nouvelle couverture des créances `accrochées'.

    § Rééchelonnement de créances détenues par les banques sur les entreprises et les établissements publics.

    La loi de finance a prévus que ces créances, détaillées par entreprise et par montant dans la loi, en principal non payé et encours non échu à la date du 31/12/1997 dans la limite de 171 millions de dinars tunisiens, feront l'objet d'un rééchelonnement de remboursement sur 25 ans avec la garantie de l'Etat. En conséquence, les banques supprimeront de leurs comptes les intérêts et agios réservés relatifs à ces créances.

    § Prise en charge de l'Etat de créances détenues par les banques sur les entreprises à participation publiques qui sont en liquidation ou qui seront privatisées.

    La loi de finance prévoit que ces créances (dont la liste est annexée à la loi) dans la limite de 549 millions de dinars tunisiens, feront l'objet d'un rééchelonnement sur 25 ans, sans intérêt. Les banques supprimeront de leurs comptes les intérêts et agios réservés relatifs à ces créances.

    § Abondons de créances sur les entreprises en difficulté :

    La loi de finance prévoit que les créances détenues sur les entreprises en difficulté dans le cadre de l'arrangement amiable ou judiciaire tel que prévu par la loi n°95-34 en date du 17 avril 95, seront intégralement déductibles du bénéfice des banques.

    § Elimination du bilan des créances irrécouvrables et couvertes par les provisions nécessaires :

    Les créances totalement irrécouvrables et couvertes par les provisions nécessaire, ainsi que ces provisions peuvent être éliminés du bilan, moyennant certaines conditions (créances ayant fait l'objet d'un jugement, aucun montant n'a été récupéré depuis 4 ans, la décision de suppression est prise par le conseil d'administration).

    § Déductibilité des provisions :

    Les dotations aux provisions sur créances douteuses et pour dépréciation de titres sont déductibles des bénéfices réalisés à partir du 1 janvier 1998 au 31 décembre 2001, dans la limite de 75% de l'assiette possible (contre 50% auparavant).

    § Création d'un fond de couverture du risque de charge :

    Ce fond a été crée pour couvrir les pertes de change subisses par les banques (et les autres institutions financières) lors de crédits extérieurs. Ce fond est notamment alimenté par une commission sur les crédits, et son fonctionnement est fixé par décret.

    D'autres mesures de restructuration étaient mises en place sous forme de fusion bancaire. Ainsi, une cession de quotité de la participation publique au capital de la banque du sud, réalisée en 1997, une fusion-absorption de la Banque de Développement Economique de Tunisie (BDET), et de la banque nationale de développement touristique (BNDT) par la société tunisienne de banque (STB) en 2000, la liquidation de la banque de coopération de Magreb-Arabe (BCMA) établie en 2001, ainsi la privatisation de l'union internationale de banque (UIB). La fusion de certaines banques va de pair avec l'évolution récente du secteur bancaire à travers le monde et constitue une naissance de la banque de demain caractérisée par l'universalité, ce qui est justifié par la transformation des banques de développements mixtes en banques universelles en 2002.

    I-3-l'environnement macroéconomique :

    Un système bancaire en bonne santé ne peut prospérer que dans une économie vigoureuse ainsi un équilibre monétaire intérieur et extérieur, une politique fiscale saine et une souplesse des marchés, son les conditions préalables au fonctionnement harmonieux de tout les secteurs de l'économie.

    Suite à l'adoption du processus de reforme financier ainsi que le programme de restructuration, la Tunisie se trouve confronter à un processus d'amélioration de ses résultats économiques, puisque l'efficacité ainsi que la solidité du système bancaire dépend de la stabilité de contexte macroéconomique.

    Après une période caractérisée par des taux de croissances élevés de 5.26% en moyenne de (1997 à 2001) ; une combinaison des chocs internes et externes à fait que l'augmentation de PIB, à était faible d'un taux de 1.7% en 2002.

    En 2004, il y a eu l'assistance à une reprise de l'économie qui peut être due à l'exportation ainsi que par l'accroissement de la production agricole, pour réaliser un PIB de 6%.

    Grâce à sa gestion macroéconomique prudente la Tunisie connaît une stabilité des prix assez élevée, avec des taux d'inflation nettement inférieur à 5% depuis 1997, pour atteindre le 3.6% en 2004, puisque l'assouplissement des conditions monétaires et la reprise macroéconomique ont aggravé les tensions sur les prix.

    En se qui concerne la politique budgétaire suivie par les autorités est acceptable, grâce à laquelle le déficit budgétaire en pourcentage du PIB, est passé de 4.2% en 1997, pour devenir 2.3% de PIB en 2004, les principaux indicateurs de la stabilité macroéconomique sont présentés dans le tableau suivant :

    Tableau 1 : Evolution des principaux indicateurs économiques de la Tunisie

     

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    Taux de croissance du PIB (en %)

    5.4

    5.0

    6.2

    4.7

    5.0

    1.7

    5.6

    6

    Taux d'inflation

    3.75

    3.1

    2.7

    2.9

    1.9

    3.1

    3.3

    3.6

    Déficit budgétaire (en % du PIB)

    4.2

    1.3

    3.5

    2.4

    3.5

    1.9

    3.2

    2.3

    Taux de couverture(X/M) en %

    69.91

    68.68

    69.18

    68.19

    69.58

    72.2

    73.7

    75.5

    Déficit du compte courant en % du PIB

    3.1

    3.4

    2.1

    4.2

    4.3

    3.5

    2.9

    2

    Dettes extérieures (%du PIB)

    60.7

    56.8

    59.7

    59.6

    60.2

    61.0

    60.3

    58.5

    Source : calculs statistiques de la BCT et rapports de l'APBT

    Les évolutions récentes semblent indiquer une nouvelle amélioration en 2004, du taux de couverture qui passe de 69.91% en 1997, pour continuer à évoluer afin d'atteindre le 75.5% en 2004, cette croissance est due à une amélioration de exportations.

    En ce qui concerne le déficit courant, il subit une réduction en 2004, avec un taux de 2%, après un taux de 3.1%en 1997 et ce en raison de l'amélioration du solde déficitaire de la balance commerciale, alors que la dette extérieur en pourcentage de PIB, semble être restée stable (60.7% en 1997, 58.5% en 2004).

    Cette stabilité a été basée sur des politiques macroéconomiques appropriées marquées par l'ouverture graduelle de l'économie à travers notamment l'accord d'association avec l'Union Européenne et des politiques sociales cohérentes, sans négliger certaine période de difficulté que connaît l'économie tunisienne, et qui sont liée nécessairement au problème climatique (Sécheresse), ralentissement des exportations (l'Union Européenne comme l'unique partenaire commerciale) et déficit budgétaire.

    II- Les indicateurs de la fragilité bancaire :

    II-1- Présentation de l'échantillon

    Le système bancaire tunisien en fin de 2003, est composé essentiellement de quatorze banques de dépôts, cinq banques de développements, huit banques offshore et deux banques d'affaire. A ce stade les banques de dépôts se trouvent implanter dans tout le territoire tunisien, avec un nombre de 738 agences en 1993 à 896 agences en 2004, ce qui justifie la position dominante de ce type de banques dans le système, que se soit en matière de collecte de dépôts ou bien en matière de crédit.

    Ce qui explique le choit de banques de dépôts comme un échantillon de notre étude :

    ü La banque nationale agricole (BNA)

    ü La société tunisienne des banques (STB)

    ü L'union internationale des banques (UIB)

    ü La banque international arabe de Tunisie (BIAT)

    ü La banque d'habitat (BH)

    ü La banque de sud (BS)

    ü L'arabe tunisen banque (ATB)

    ü L'amen banque (AB)

    ü L'union bancaire pour le commerce et l'industrie (UBCI)

    ü La banque de Tunisie (BT)

    II-2-Concentration et concurrence bancaire :

    Suite au phénomène de décloisonnement bancaire, la frontière qui sépare le domaine d'activité des établissements de crédits tel que celui des assurances ainsi que du marché financier, devient de plus en plus floue. En d'autre terme, il y a une élimination des barrière qui distinguent certaines banques des autres.

    L'étude de la concentration peut nous informe sur la situation des banques face à la concurrence, d'où plusieurs indices sont utilisés afin d'appréhender le degré de concurrence tel que l'indice de la part de marché, l'indice de concentration Herfindhal-Hirschman (IHH) et l'indice de concentration (IT), qui sont considérés comme les principaux indicateurs qui sont les plus utilisés.

    L'indice de concentration Herfindhal-Hirschman (IHH, sous le nom de deux économistes américains qui l'ont conçu), est désigné par la somme des carrés de la part de chaque établissement de crédit dans un marché particulier, cet indice peut s'écrire comme suit :

    , où c'est la part du marché de la banque de rang i.

    Afin de mesurer le degré de la concurrence entre les banques de notre échantillon (banques de dépôts), on va utilisé l'indice IHH, déjà cité, son évolution est présenter comme suit :

    Tableau 2 : Indice de concentration Hirshman-Hirfindhal (IHH)

     

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    IHH=

    0.138

    0.136

    0.133

    0.129

    0.120

    0.120

    0.113

    0.120

    0.120

    0.120

    0.118

    0.118

    IHH=

    0.117

    0.121

    0.119

    0.117

    0.115

    0.115

    0.112

    0.112

    0.113

    0.114

    0.114

    0.115

    Source : calculs effectués à partir des rapports de l'APBT.

    Il est remarquable qu'au début des années 90, les banques de dépôts soufrent d'un rythme de concurrence faible avec une concentration élevée. Ainsi en 1993, l'indice de concentration est de 0.138 pour le marché d'actifs et de 0.117 pour le marché de dépôts, il commence à baisser suite à l'ouverture des frontières national devant l'implantation des banques étrangères ainsi que le recoure au marché financier comme un créateur du moyens de financement direct, pour devenir de 0.118 pour le cas du marché de dépôts et de 0.115 pour celui d'actifs en 2004. La tendance à la baisse de cet indice, implique l'amélioration de la concurrence au sein du système bancaire, avec un niveau de concentration faible.

    Les banques de dépôt ont enregistré, un glissement vers la concurrence avec l'existence des quelques opérations de concentrations.

    II-3-Rentabilité et risques :

    Ø La rentabilité bancaire :

    L'aspect fondamental de la solidité d'un établissement de crédit est sa capacité à produire des bénéfices. En effet la première ligne de défense d'une banque contre les pertes est sa capacité de gain.25(*)

    Ainsi un système bancaire sain est basé sur des banques profitables et adéquatement capitalisées, de ce fait l'indicateur de rentabilité bancaire révèle la position compétitive d'une banque dans le marché bancaire et la qualité de gestion, ainsi qu'un indicateur de stabilité constitue un facteur qui contribue à la maintenance de la confiance des déposants, d'où un niveau de rentabilité élevé permettrait à la banque de développer son capital et améliora sa viabilité économique.

    Ainsi il existe plusieurs façons à fin d'apprécier la rentabilité bancaire, d'où parmi les ratios les plus connus on peut citer :

    Le coefficient de rentabilité ou « return on equity » appelé encore la rentabilité financière (ROE), qui désigne le rapport bénéfices /fonds propres, ce ratio permet de mesurer la capacité bénéficiaire d'une banque ainsi que la rentabilité des capitaux investis par les actionnaires puisqu il met en évidence la profitabilité de leur investissement. Ce ratio pour les banques de dépôts n'a pas cessé d'évoluer avec un rythme croissant pendant la période (1993- 2001), (voir figure 1), d'où il passe de 11.07% en 1993 pour atteindre le 13.68% en 2001, mais cette croissance du taux (ROE) ne peut être due uniquement à une rentabilité satisfaisante ainsi qu'un niveau de bénéfices élevés, mais plutôt à une insuffisance des fonds propres qui peut aggraver la situation des banques des dépôts.

    Dès le 2002, ce ratio a connu une baisse remarquable tout au long de la période (2002- 2004) qui baisse de 8.25% pour devenir plus de 6% en 2004, ce qui peut être du à une évolution des risques encours des banques à une rythme plus rapide que celui des fonds propre net.

    Le coefficient de rendement ou « return on assets » appelé encore le (ROA), c'est le rapport bénéfices/actifs, c'est un étalon fondamentale de la profitabilité d'une banque, qui permet d'évaluer par référence aux périodes antérieures ou par référence aux concurrents, la capacité de l'administration d'un établissement de crédit à bien gérer les ressources et sa disposition, il mesure ainsi la rentabilité globale. Ainsi on se propose d'étudier l'évolution de la rentabilité bancaire en se basant sur le ROA, ce ratio est plus représentatif du rendement global d'un établissement tout en intégrant les risques. Ce qui est remarquable que ce ratio à connu une tendance à la hausse pour la période (1993-2000) d'où il passe de 0.64% en 1993, à 1.26%en 2000, ce qui indique que la qualité d'actifs du secteur bancaire tunisien s'est améliorée dans cette période, à partir de 2002, ce ratio commence à décroître, il passe de 0.77% en 2002, à 0.609% en 2004(voir figure 2).

    de ROA (en %)

    Cette chute de la rentabilité revient à un recul au niveau des bénéfices pour cette période qui sont dus à leur tour à l'augmentation de poids de provisions et donc à un niveau de risque élevé, sans oublier qu'un niveau de bénéfice acceptable ne signifie pas nécessairement qu'une banque soit saine.

    De même l'année 2002, à été marquer par un taux de croissance de 1.7% (section1, I-3) qui est le plus faible taux enregistrer depuis ces années, avec la défaillance de paiement des groupes les plus engagés auprès de ce système.

    Tableau 3 : Moyennes de ROA et de ROE (en %) par banque

     

    BNA

    STB

    BIAT

    UIB

    BH

    BS

    BT

    UBCI

    AB

    ATB

    ROA

    0.86

    0.73

    0.61

    0.71

    0.88

    0.83

    1.36

    1.52

    0.9

    1.09

    ROE

    7.17

    9.13

    13

    5.52

    11.8

    8.8

    15.2

    15.8

    11.8

    13.73

    Source : calculs effectués à partir des rapports de l'APBT.

    En terme de ROA, l'UBCI et BT représentent les meilleurs actifs en terme de qualité, de plus ils gardent la meilleur position pour le ROE, qui présente respectivement 15.8% et 15.2% sur 12 ans, alors que la BNA, et l'UIB sont considérés les moins rentables selon le critère de ROA, et ROE.

    Ø Le risque de liquidité :

    Les banques sont appelées à rassurer leur clientèle en démontrant leur capacité à répondre à tout moment aux exigences inattendues de ses engagements vis-à-vis des déposants, ainsi les établissements de crédit se trouvent obliger de se prévenir et de faire face au risque d'illiquidité qui peut menacer leur solidité en conservant un montant suffisant d'actif pour puisse répondre à toute demande de liquidité de la part des épargnants.

    A cet égard, le risque de liquidité peut être considéré comme l'un des indicateurs de la fragilité bancaire, puisque toute faiblesse au niveau de liquidité peut aggraver et vulnérabiliser le système bancaire dans son ensemble.

    Ainsi et pour mesurer l'évolution du risque de liquidité, on a fait recourt à deux type de ratios ,le premier est présenté pour le rapport dépôt/total passif, qui indique la part du dépôt dans le total de passif.

    Le second ratio c'est le rapport crédits/dépôt, ce ratio permet de mesurer les crédits consentis par la banque par référence à la principale source de financement de ces crédits autrement dit les dépôts.

    L'application de ces ratios sur notre échantillon (banques de dépôts), pour une période étalant entre (1993-2004), présente les résultats suivants :

    Tableau 4 : Evolution des risques de liquidité (en %)

     

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    RL1=

    Dépôt/total passif

    54.37

    53.93

    52.50

    56.50

    56.05

    58.76

    93.14

    92.56

    91.28

    92.61

    93.62

    94.44

    RL2=

    Crédit/dépôts

    255

    128.2

    133.2

    121.5

    114.2

    114.13

    82.25

    87.03

    87.83

    90.14

    88.63

    86.42

    Source : calculs effectués à partir des rapports de l'APBT.

    En ce qui concerne le premier ratio (RL1), sa tendance est à la hausse pour toute les banques de notre échantillon, d'où il passe de 54.37% en1993 pour atteindre plus de 94% en 2004. Cette évolution est due essentiellement au position de monopole qu'occupe les banques commerciales en matière de collecte de dépôts, de fait que la part des dépôts en total passif est importante suite au recourt des épargnants à ce type de banques, même en présence d'un marché financière, et d'autre établissement financier qui viennent concurrencer le système bancaire.

    Pour le deuxième ratio (RL2), il a connu une tendance à la baisse avec un taux moyen du secteur de 66%, d'où il décroît depuis (1993), 255% pour devenir 86.042% en 2004. Ceci signifie que les banques de dépôts, à partir de 1999, ont connu un contrôle de leur crédits suite à l'évolution de ce ratio entre 1993-1998, qui est dû à un volume de crédit octroyé qui dépasse même le volume de dépôt. Ceci résulte du processus de libéralisation financière que connu notre système bancaire par l'élimination de l'encadrement de crédit ainsi que l'évolution du degré de concurrence entre les établissements de crédits d'où le pic que connu ce ratio en 1993, reste tributaire d'un mouvais contrôle de crédit, et surtout pour certaine banque public comme (BNA) qui se trouve parfois obliger d'octroyer des crédits qui dépassent sa capacité en dépôts.

    D'une manière générale les banques tunisiennes contrôlent adéquatement leur risque de liquidité, comme elles peuvent connaître une situation de rupture de liquidité sans que sa solidité soit mise en cause. Néanmoins, en absence d'actifs facilement mobilisables auprès de la banque centrale ou négociables dans la place financière, cette rupture peut être dommageable à cause :

    ú Des moins values éventuelles lors de liquidation précipitée de certains actifs.

    ú Des sur coûts de refinancement auprès d'autres établissements financiers afin d'obtenir instantanément les ressources dont la banque a besoin.

    De plus les innovations financières de ces dernières années modifient le risque d'illiquidité de la banque :

    ú En l'accroissant avec par exemple, le développement des engagements de crédit.

    ú En le mineront grâce au développement des marchés secondaires des créances négociables, ainsi la titrisation des crédits.

    Ø Le risque d'insolvabilité :

    Le risque d'insolvabilité est celui propre à la banque et concerne la survie de l'entreprise bancaire, il est en générale la conséquence de la manifestation d'un ou plusieurs types des risques et que la banque n'a pu prévenir. L'analyse de ce risque consiste pour l'essentielle à étudier les fonds propres de la banque sur lesquels viennent s'imputer les pertes.

    Ainsi le niveau des fonds propres accumulés par les banques joue un rôle majeur dans l'absorption des pertes éventuelles, et fait face aux divers risques, comme il peut constituer un indicateur sur la capacité des banques à prêter.

    Afin de mesurer le degré de capitalisation des banques de dépôts tunisiennes, en d'autre terme la situation des banques face au risque d'insolvabilité, le ratio le plus connu s'est identifié par le rapport capitaux propre/total actifs, l'évolution de ce ratio se présente comme suit :

    Tableau 5 : Evolution de risque d'insolvabilité (en %)

     

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    RI = Capitaux Propre / Total actif

    5.55

    6.62

    7.83

    8.46

    8.31

    8.51

    10.44

    10.27

    9.92

    10.19

    10

    9.74

    Source : calculs effectués à partir des rapports de l'APBT.

    Ce ratio n'a pas cessé d'évoluer entre 1993-2004, il passe de 5.55% en 1993 à 9.74% en 2004, la croissance contenue de (RI), revient au recours des banques au respect des règles prudentielles ainsi que le recours aux marchés des capitaux afin d'améliorer leur situation financière, d'où un niveau élevé des capitaux propres présente un coussin pour absorber les chocs, et diminuer la probabilité de faire faillite.

    Tableau 6 : Evolution du risque d'insolvabilité par banque (en%)

     

    BNA

    STB

    BIAT

    UIB

    BH

    BS

    BT

    UBCI

    ATB

    AB

    Moyenne (RI)

    1993-2004

    10.09

    7.63

    7.34

    7.05

    6.73

    9.73

    10

    12

    8.79

    9.4

    Source : calculs effectués à partir des rapports de l'APBT.

    D'après ce graphique, on remarque que l'UBCI, BNA, AB et ATB, présentent un niveau de capitalisation élevé par apport au autre banques, ayant respectivement en moyenne 12% ,10.09%, 9.4% et 8.79% comme ratio de capitalisation, alors que le BH, représente le niveau le plus faible de capitaux propre dans l'ensemble du système, qui dépasse le 6% entre 1993-2004.

    Ø Le risque de crédit :

    C'est le risque de ne pas être remboursé à l'échéance du crédit, ainsi la solidité des banques tunisiennes se trouve corréler à la détérioration de la qualité de l'actif, ce qui rend de ce risque la principale cause des faillites bancaires.

    Le secteur bancaire tunisien est considéré comme le principale moteur de l'économie en matière d'octroi de crédit d'où les crédit à l'économie total en 1993 est de 7.514.755 millier TND pour devenir 18.977.049 milliers TND, en 200326(*).

    A cet égard l'octroi des crédits est l'une des fonctions principales des banques, ce qui justifie ce volume élevé des crédits, et qui témoigne l'exposition des banques au risque de défaut. Un ratio représentatif de ce genre de risque qui est le rapport crédit/ total actifs, permet d'étudier la part des crédits dans le total d'actifs.

    Tableau 7 : Evolution du risque de crédit (en %)

     

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    RC=

    Crédit/

    Total actifs

    63.87

    65.85

    66.67

    65.9

    65.69

    65.3

    68.43

    72.04

    72.01

    74.83

    74.5

    73.30

    Source : calculs effectués à partir des rapports de l'APBT.

    Ce ratio, et comme il a était mentionné dans le tableau si dessus, a subie une évolution successive d'une année à l'autre, d'où il passe de 63.87% en 1993 pour devenir plus de 72% en 2000, afin d'atteindre un taux de 73.3% en 2004. Cette évolution est due automatiquement à un niveau de crédits élevé qui dépasse le volume d'actifs, ainsi le total des prêts octroyés par les banques de notre échantillons est très important, puisque et comme on l'a déjà mentionné que la fonction des banques commerciales tourne autour de l'octroi de crédit.

    De plus un non respect des règles de devisions de risque par quelque banques, crée une croissance massive des crédits ainsi que leur concentration sur un nombre limité de contreparties. Une étude de croissance des crédits octroyés par chaque banque par apport au volume d'actifs, pendant 12 ans, se résume dans le tableau suivant :

    Tableau 8 : Variation des crédits et d'actifs par banque (en%)

    Type de banques

    Variation des crédits

    (1993 - 2004)

    Variation d'actifs

    (1993 - 2004)

    la moyenne de RC1

    (1993 - 2004)

    BNA

    +35.79

    +29.04

    75.49

    STB

    +197.39

    +139.92

    59.65

    BIAT

    +187.63

    +136.21

    60.47

    UIB

    +135.110

    +93.32

    67.85

    BH

    +246

    +268.21

    79.58

    BS

    +158.45

    +120.79

    75.70

    BT

    +167.53

    +101.28

    67.33

    UBCI

    +74.76

    +63.76

    73

    AB

    +254.71

    +232.37

    64.24

    ATB

    +214.59

    +128.64

    67.08

    Source : calculs effectués à partir des rapports de l'APBT.

    Le volume de crédit n'a pas cessé d'accroître pour toute les banques, pendant la période (1993-2004), d'où les crédits accordés par UIB, dépassent le 135% qui représente presque le 3/2 de son actifs, de même pour les autre banques qui se trouvent face à une variation de crédit bien remarquable contre celle des actifs, sauf le cas de BH, qui se trouve dans une situation inverse, où l'actifs dépassent légèrement les crédits.

    Pour l'évolution du moyenne de ratio RC, sur 12 ans, est important pour tout le système où il dépasse le 50% avec un taux très élevé pour le BNA, BH, et BS qu'il dépasse le 70%, ainsi que plus de 60% pour le reste des banques sauf la STB, avec un taux plus de 50%.

    L'expansion de volume de crédit, crée non seulement une réduction de liquidité mais aussi une possibilité d'augmentation des créances douteuses. Puisque un volume élevé des prêts rend les banques plus sensible à l'exposition au risque de crédit, qui le rend vulnérable puisque le remboursement de crédit était toujours lié au comportement de l'emprunteur, d'où tout retard de versement des engagements à leur échéances avec un non provisionnement de la part des banques sera soumise à une détérioration de sa rentabilité.

    Section II : Evaluation de risque de défaut 

    Les banques, étant données la nature de leur activités, sont considérées comme les entreprises les plus vulnérables et fragiles, pour deux principales raisons, l'une se manifeste par la sensibilité aux engagements dont la valeur nominale est fixée, avec des créances peu liquides et difficiles à valoriser, l'autre est liée aux opérations interbancaires puisque l'état de chaque banque dépend de l'état des autres. L'appréciation du risque de crédit, inhérent à l'activité d'octroi de prêts bancaires, relève de la responsabilité essentielle du métier du banquier.

    En fait, les crédits peuvent être classés par nature de la clientèle, tel que les crédits accordés aux particuliers caractériser par un montant et un risque relativement faible, d'autre destinées aux entreprises sont aussi plus divers, qui repose à leurs tour sur un montant plus élever et sont assortis d'un risque plus important, ce qui justifie la gravitée des expositions des banques tunisiennes au risque de défaut envers les engagements des grands groupes tunisiens. L'évaluation d'un tel risque devient nécessaire en appliquant le modèle CreditRisk+, comme estimateur de la probabilité de défaut et l'utilisation d'approche de déviation standard afin d'étudier la capacité des banques tunisiennes à absorber ces pertes attendues et celles inattendues.

    I- Le modèle CreditRisk+ :

    I-1-Présentation de l'échantillon :

    Afin d'évaluer le risque de crédit lié au contrepartie, on a choisis un échantillon de 100 groupes d'entreprises tunisiennes évoluant dans des secteurs d'activité divers (tourisme, industrie, textile....). Ces groupes sont considérés comme les plus endettés auprès du système bancaire tunisien, d'où le montant des engagements de chacun de ces groupes auprès des banques pour l'années 2003, dépasse les 20 millions de dinars, en d'autre terme ces engagements varie entre les 20 millions de dinars et plus de 300 millions de dinars.

    A ce stade on peut partager les groupes d'entreprises en se basant sur leurs montants d'engagement :

    Tableau 9 : Répartition des groupes selon leur montant d'engagement

    Intervalles des Engagements

    (en millions de dinars)

    Plus de 300

    [200 ,300]

    [100,200]

    [50,100]

    [20,50]

    Nombre des groupes

    2

    1

    13

    22

    62

    Source : la liste des engagements des grands groupes d'entreprises tunisiennes.

    Le nombre le plus important des groupes se trouvent endetter avec des montants qui varient entre les 20 millions de dinars et les 50 millions de dinars. Face à l'importance du montant de ces engagements les banques se voient sensibles au risque de non remboursement ainsi qu'au défaillance de l'un de ces groupes, tel que le cas de BATAM, avec un montant d'endettement qui dépasse le 107 millions de dinars27(*), ce qui rend nécessaire l'évaluation du risque de défaut lié au groupes et l'étude de la capacité du système bancaire à subsister dans un contexte marqué par l'existence de la possibilité de faire faillite.

    Une répartition du montant des engagements des groupes sur le système bancaire tunisien28(*) est importante, afin de tester la part de ces crédits accordés aux groupes dans le montant de crédit et d'actif total de chaque banque.

    La liste d'engagement contient le montant total de crédit de chaque groupe ainsi que leur engagement auprès de la première et la deuxième banque créancière, face à l'importance du montant restant non repartie29(*) on l'a distribué sur l'ensemble du système en se basant sur leur part de marché.

    Tableau 10 : La part des crédits au groupes dans le crédit et l'actif total.

     

    STB

    UIB

    BNA

    BT

    ATB

    AB

    UBCI

    BIAT

    BS

    BH

    Total du

    système

    Montant du Crédit accordé aux groupes

    (en MD)

    1 170.6

    564.6

    699.5

    516.1

    286.6

    552.4

    260.8

    840.1

    636.2

    443.8

    5 971.2

    Crédit à la clientèle

    (en MD)

    2 998.5

    1 199.6

    2 826.8

    1 169.7

    776.4

    1.558.0

    750.4

    2 024.8

    1 434.2

    2.215.2

    16 954.0

    Actifs total

    (en MD)

    4 005.2

    1 681.6

    3 474.3

    1 556.1

    1 202.3

    1 982.9

    1 029.0

    3 063.0

    1 734.1

    2 862.4

    22 591.5

    Part du crédit aux groupes dans le total

    crédit30(*) (en %)

    39

    38

    24.7

    44.1

    36.9

    35.4

    34.7

    41.4

    44.3

    20

    35.2

    Part du crédit aux groupes dans le total

    actifs31(*) (en %)

    29.2

    33.5

    20.1

    33.1

    23.8

    27.8

    25.3

    27.4

    36.6

    15.5

    26.4

    Source : calculs effectués à partir des données de la liste d'engagement et rapport de l'APBT.

    Il est très bien lisible que le volume de crédit accordé aux groupes d'entreprises est fortement élevé, il dépasse les 5 971 millions de dinars pour l'ensemble du système, d'où la part de ces crédits aux groupes dans le total crédits représente 35.2% et 26.4% de l'actifs total. Une telle situation peut rendre les banques fragiles et sensibles à un comportement de défaut et surtout si elles se trouvent comme dans notre cas engager avec des groupes dont la majorité travaille dans le secteur tourisme qui est considéré comme le secteur le plus risqué.

    Une vue d'ensemble sur la répartition des crédits aux groupes sur les banques de dépôts nous permet de classer la STB comme la banque la plus engagée auprès de ces groupes, suivie par la BIAT avec un montant qui dépasse les 840 millions de dinars.

    En terme relatifs, la part des crédits accordés aux groupes dans le crédits total est important pour la BS et la BT qui sont considérées comme fortement engagées avec des taux respectivement de 44.3% et 44.1%, alors que la BH et la BNA se trouvent dans une situation moyennement bonne par apport aux autres avec une part de crédit dans l'actifs total de 15.5% et 20.1%.

    I-2- Méthodologie :

    Pour évaluer le risque de défaut lié aux groupes, on a choisis le modèle CreditRisk+, du groupe Credit Suisse First Boston, qui procède à une approche actuarielle basée sur la notation32(*). L'objectif essentiel de ce modèle c'est la détermination de la probabilité de défaut en se basant sur l'équation (9) :

     : L'espérance du taux de défaut pour une période du temps données.

     : Le nombre de défaut.

    La probabilité recherchée se base sur l'attribution d'une notation à chaque contrepartie33(*) ainsi que la détermination du taux de défaut qui convient à chaque notation, afin de calculer la moyenne, avec l'estimation du nombre de défaut en se basant sur les types de notation. Sans oublier que ce nombre de défaut à survenir suit une loi de poisson du paramètre.


    · La notation :

    La notation financière ou encore le rating (terme anglais) est une méthode d'analyse permettant d'évaluer le risque de non paiement en temps et en heure de la totalité du principale et des intérêts relatifs à une obligation financière. Elle analyse à la fois la capacité et la volonté de l'emprunteur de remplir ses obligations contractuelles. La notation concerne à la fois des émetteurs (entreprises, établissements de crédit, établissements publics, collectivités locales , compagnies d'assurance et pays), des opérations de titrisation, tous les types de dette financière (certificats de dépôt, billets de trésorerie, etc...) et des prêts bancaires. Les notes peuvent être obtenus par une analyse statistique de données historiques de défaillance ou de défaut par un suivi des différentiels de taux pour les prêts aux entreprises.

    Aux Etats-Unis dans la première moitié du siècle, cette notation financière à connu un développement rapide favorisé par l'importance du marché obligataire américain, alors que pour l'Europe, au cour des dix dernières années, les totalités des émetteurs bancaires et la majorité des émetteurs industriels et commerciaux ont recours à la notation, cet indicateur contribue fortement à la détection du risque de défaut d'un émetteur.

    Standard et Poor's qui comptent parmi les agences de notation les plus renommées, proposent un échelle de rating qui utilise des majuscules, AAA correspondent à la meilleure évaluation et D à la moins bonne. Le travail de ces agences consiste à donner un repère suffisamment stable aux investisseurs pour leur permettre de décider d'acheter ou non un emprunt en évaluant leurs chances d'être remboursés à l'échéance.

    Tableau 11 : Echelle de notation

    Note Standard et Poor's, et autres

    Note Mood's

    Signification

    AAA

    AA+

    AA

    AA-

    Aaa

    Aa1

    Aa2

    Aa3

    Meilleur et haute qualité, très forte capacité à faire face aux obligations

    de paiement et risque faible.

    A+

    A

    A-

    A1

    A2

    A3

    Catégorie supérieure, des obligations de

    qualité moyenne, forte capacité de

    l'emprunteur à faire face à ses obligations.

    BBB+

    BBB

    BBB-

    Baa1

    Baa2

    Baa3

    Qualité moyenne avec une capacité satisfaisante de l'emprunteur à faire face

    à ses obligations.

    BB+

    BB

    BB-

    Ba1

    Ba2

    Ba3

    Capacité incertaine à terme de l'emprunteur à faire face à ses obligations.

    B+

    B

    B-

    B1

    B2

    B3

    Faible capacité de l'emprunteur à faire face à ces obligations.

    CCC+

    CCC

    CCC-

    Caa1

    Caa2

    Caa3

    Qualité médiocre, danger quant aux

    paiement des intérêts et aux

    remboursement du capital.

    CC

    Ca

    Proche de la défaillance.

    C

    D

    C

    -

    Proche du dépôt de bilan, en faillite.

    Source : CreditMetrics, technical document JP Morgan (1997).

    Pour notre échantillon on a fait recours à la répartition des groupes selon leurs secteurs d'activité pour attribuer la notation qui lui convient, en se basant sur l'échelle de notation sectorielle établie par Coface34(*), cette dernière à déterminer la notation à partir de l'étude d'un nombre important d'entreprises appartenant à 151 pays dans le monde afin de préciser comment un secteur d'activité donnée, les perspectives conjoncturelles ainsi que la situation financière des entreprises, influencent négativement sur le comportement de remboursement.


    · La matrice de défaut :

    Cette matrice consiste à donner pour chaque niveau de notation la probabilité de passer dans chacune des autres notes existantes. Les agences de notations publient régulièrement des informations relatives à l'évolution de la notation des émetteurs dans le temps.

    Les tableaux décrivent l'évolution dans le temps de la notation d'un panel d'émetteurs, sont appelés matrices de transition et constituent un outil d'estimation des probabilités conditionnelles de défaut. La matrice annuelle de défaut présente le taux de défaut sur un horizon d'un an, comme l'indique le tableau suivant :

    Tableau 12 : Matrice de taux de défaut par notation

    Notation

    Taux de défaut (en %)

    A

    BBB

    BB

    B

    C

    0.06

    0.18

    1.06

    5.20

    19.79

    Source : CreditMetrics, technical document JP Morgan (1997).

    I-3-Resultats et interprétations :

    Après avoir identifier notre échantillon, les 100 groupes d'entreprises selon leurs secteurs d'activité35(*), pour attribuer la notation qui convient à chaque secteurs, il est possible de distinguer les groupes par notation (A, BBB, BB, B et C) et par banque.

    Tableau 13 : Répartition des groupes selon leur notation

     

    A

    BBB

    BB

    B

    C

    STB

    10

    13

    10

    12

    13

    BNA

    3

    4

    6

    11

    4

    UIB

    2

    4

    7

    5

    2

    BS

    3

    3

    8

    4

    5

    ATB

    3

    5

    2

    6

    2

    BT

    3

    5

    3

    7

    5

    AB

    3

    7

    3

    5

    4

    UBCI

    2

    4

    3

    4

    2

    BH

    2

    2

    2

    2

    2

    BIAT

    8

    15

    7

    10

    3

    Total

    39

    62

    51

    66

    42

    Source : la liste des engagements des groupes et l'enquête auprès de l'UTICA.

    NB : Le nombre total des contreparties dans ce tableau se voie supérieur à 100 parce qu'un même groupes peut être engager auprès de plusieurs banques.

    Si on considère la dernière notation identifiée par C , on peut remarquer que la STB garde toujours la position dominante avec un nombre élevé de contrepartie les plus risqués, d'après l'échelle de notation, c'est la catégorie proche de faillite . La majorité de ces groupes engagés auprès de la STB travaillent dans le secteur tourisme, ce dernier est considéré comme l'un des secteurs qui a subi de plein fouet à partir de 2002, qui est due à une conjoncture internationale très troublée marquée par les crises et les guerres. En 2003 la guerre en Irak a influencé négativement sur le secteur tourisme tunisien avec un recul supplémentaire de 1.4% des nuitées réalisées et de 4.6% des recettes en devises36(*), ce secteur d'activité se trouve dans une situation financière inquiétante, la STB qui est la plus importante banque tunisienne regroupe seule un montant d'engagement auprès de ces groupes qui dépasse les 228 millions de dinars. Pour l'ensemble du système la majorité des groupes est notée B, en d'autre terme les banques se trouvent engager avec des contreparties caractérisées par une faible capacité de paiement d'obligation.

    La détermination de la probabilité de défaut consiste à utiliser les ratings réalisés par les agences de notation et à s'intéresser à la relation entre le niveau de rating et le taux de défaut observé historiquement pour chaque niveau de note. L'estimation du nombre de défaut devient nécessaire puisque ce dernier reste toujours baser sur la prévision et lier à plusieurs indicateurs que se soient macroéconomiques, conjoncturelles ou microéconomiques.

    La notion de probabilité de défaut (expected default frequency) se trouve lier au nombre de réalisation de défaut, ce dernier recouvre à trois approches :

    ð Une approche binaire : défaut/non défaut.

    ð Une approche graduée : la migration par pallier vers le défaut.

    ð Une approche contenue : la migration continue vers le défaut.

    Après avoir identifier les divers types de notation présentées dans le tableau 11, il est remarquable que chaque fois que la notation décroît la qualité ainsi que la situation financière des contreparties notés baissent et deviennent de plus en plus médiocre, donc il y aura automatiquement une évolution de la possibilité de faire défaut.

    En se basant sur la troisième approche, on peut considérer qu'il y aura une migration continue des groupes vers la réalisation de défaut, dans notre échantillon, on a cinq catégories de notations, d'où pour la catégorie notée :

    A : Créances pour lesquelles l'aptitude au paiement en temps et en heure du principal et des intérêts est forte, loin de faire faillite et solvable.

    BBB : Créances pour lesquelles l'aptitude au paiement en temps et en heure du principal et des intérêts est adéquate avec leurs qualités moyennes il y aura une possibilité très faible de faire défaut.

    BB : Créances pour lesquelles il existe une incertitude quant à l'aptitude au paiement en temps et en heure du principal et des intérêts, avec la diminution de la capacité des contreparties à faire face à ces obligations.

    B : Créances pour les quelles il existe une forte incertitude quant à l'aptitude au paiement en temps et en heure du principale et des intérêts.

    C : Créances dont le défaut de paiement est constaté, c'est la catégorie la plus mauvaise, proche de dépôt de bilan, avec l'existence d'une grande possibilité de faire faillite.

    En se basant sur les taux de défaut de chaque notation identifiée dans le tableau 12 ainsi que le nombre des contreparties notés dans le tableau 13, afin de déterminer le paramètre, intégrant le nombre de défaut déjà estimé pour chaque type de notation, pour calculer les probabilités de défaut pour les 100 groupes d'entreprises par la méthode CreditRisk+ par notation, présentée dans le tableau suivant :

    Tableau 14 : Les probabilités de défaut par notation (en%)

    Les notations

    Les probabilités de défaut.

    A

    BBB

    BB

    B

    C

    97.68

    9.98

    8.51

    21.77

    4.88

    Source : calcul de l'auteur.

    Ce qu'on peut remarquer que les contreparties notées B, travaillant dans le secteur textile et confection, ont une probabilité de défaut assez élevée de 21.7%, alors que les groupes travaillant dans le secteur mécanique, papier, construction et grande distribution, ont une probabilité moyenne de faire défaut, sans oublier ceux notés A travaillant dans l'industrie chimique qui se trouve dans une situation bonne avec une probabilité élevée d'avoir zéro défaut.

    II- Les pertes liées au risque de crédit :

    II-1- Méthodologie :

    L'échantillon va être le même, ces les 100 groupes d'entreprises tunisiennes déjà présentés précédemment. En se basant sur les probabilités de défaut , ainsi que le montant des expositions des groupes afin de déterminer les pertes liées au risque de défaut , en appliquant l'approche de déviation standard.

    Les pertes attendues sont déterminées à partir de l'équation suivante37(*) :

    Avec   : La probabilité de défaut de la contrepartie i.

     : Le montant de l'exposition de la contrepartie i.

     : Le taux de recouvrement supposé nul.

    Cette perte attendue (EL) est définie comme le montant exposé au défaut, multiplié par la probabilité de défaut multiplié par le taux de perte en cas de défaut. C'est une perte aléatoire, il convient pour les banques de mesurer les pertes attendues et à partir de ces données, d'appréhender la volatilité, donc la perte inattendue (UL) qui doit être couverte par les fonds propres.

    Dans notre cas, on va commencer par diviser le portefeuille de crédit en sous portefeuille en se basant sur les notations des contreparties, pour chaque banque. Ce qui nous donne un ensemble de cinq sous portefeuilles par banque notée respectivement, A, BBB, BB, B et C.

    Chaque sous-portefeuille est composé de contrepartie notée k, d'où la volatilité sera donnée par l'équation suivante :

    Avec  : La probabilité de défaut de la contrepartie notée k.

     : L'exposition de la contrepartie i notée k.

    II-2- Résultats et interprétations :

    On peut commencer par calculer le rapport qui est considéré comme le degré de concentration ou de diversification du portefeuille.

    Tableau 15 : Indice de concentration (CF)

     

    A

    BBB

    BB

    B

    C

    STB

    0.38

    0.31

    0.42

    0.39

    0.37

    BNA

    0.66

    0.6

    0.62

    0.39

    0.47

    UIB

    0.7

    0.51

    0.45

    0.45

    0.71

    AB

    0.65

    0.43

    0.62

    0.56

    0.51

    BS

    0.61

    0.59

    0.38

    0.56

    0.49

    UBCI

    0.76

    0.57

    0.64

    0.63

    0.81

    ATB

    0.63

    0.48

    0.7

    0.45

    0.7

    BT

    0.76

    0.56

    0.61

    0.42

    0.45

    BH

    0.79

    0.79

    0.74

    0.8

    0.79

    BIAT

    0.19

    0.12

    0.42

    0.15

    0.67

    Source : Calcul de l'auteur.

    Les sous portefeuilles de l'UBCI et de BH sont marqués par un niveau de concentration très élevé. Si on fait recours aux divers types de notation, il est remarquable que les sous portefeuille notés A et B sont à haute niveau de concentration pour la BH, sans oublier la diversification des sous portefeuilles pour la STB. La détermination des pertes attendues et celles inattendues se résume dans le tableau suivant :

    Tableau 16 : Les pertes liées au risque de défaut par banque en millions de dinars.

     

    Pertes attendues

    pertes inattendues

    Pertes total

    provisions

    Capitaux propres

    STB

    214.402

    105.659

    320.061

    18.079

    422.902

    BNA

    108.048

    65.108

    173.156

    24.353

    346.158

    UIB

    121.775

    71.410

    193.186

    10.381

    165.409

    AB

    70.077

    54.690

    124.767

    27.347

    198.569

    BS

    113.412

    69.392

    182.805

    31.167

    152.275

    UBCI

    38.685

    27.628

    66.313

    7.817

    151.278

    ATB

    81.018

    39.601

    120.619

    14.197

    103.962

    BT

    165.993

    73.389

    239.383

    12.307

    267.715

    BH

    64.761

    48.223

    112.985

    27.012

    203.443

    BIAT

    268.556

    55.960

    324.516

    43.463

    244.451

    Source : calculs effectués à partir du montant d'engagement et rapport de l'APBT.

    A Partir de ces résultats on peut étudier la situation des banques de dépôts tunisiennes en se referant aux pertes attendues et celles inattendues, ainsi que la capacité de ces banques à absorber ces pertes en recourant aux provisions et aux fonds propres.

    En ce qui concerne la STB, et la BIAT leurs pertes attendues dépassent les 200 millions de dinars. Ce type des pertes doit faire l'objet des provisions des banques, mais, ce qu'on remarque que le niveau de provisionnement est très faible pour couvrir les pertes considérées comme attendues pour l'ensemble du système.

    Les pertes attendues pour la STB et L'UIB dépassent 11 fois ses provisions, tandis que ces derniers ne recouvrent que le deux cinquième des pertes prévues pour l'AB et la BH, alors que le reste des banques tel que la BNA, UBCI et l'ATB leur niveau de provisionnement se voie insuffisant pour faire face à leurs pertes attendues, celles-ci dépassent 4 fois les provisions pour chacune de ces banques.

    Les banques de dépôts ne respectent plus les normes en matière de provisionnement afin de couvrir leurs pertes considérées comme attendues, ce qui rend leurs situations inquiétantes et surtout avec la présence d'une autre catégorie des pertes du inattendues qui se trouvent avec des montants élevés surtout pour la STB, l'UIB et la BT respectivement de plus de 105 millions de dinars, 71 millions de dinars et 73 millions de dinars.

    Les capitaux propres restent toujours l'unique solution pour les banques à faire face au montant total des pertes, dans notre cas l'UIB, la BS, l'ATB et la BIAT se trouvent tous avec des capitaux propres insuffisants pour absorber leurs pertes total ce qui leurs rendent sensibles au risque de défaut des groupes. La STB et même en présence d'un niveau de capital qui couvre leur perte total reste fragile et sensible au risque et surtout si la part de ces pertes dans leurs capital est de 75%. Pour le reste des banques elles sont les moins exposées au risque de crédit tel que le cas de l'UBCI avec un montant de pertes total de l'ordre de plus de 66 millions de dinars.

    Conclusion :

    Les apports des mutations bancaires en Tunisie, malgré ces modifications profondes en terme de restructuration et réglementation, restent insuffisants et souffrent de la non respect de certaines règles prudentielles, ce qui justifie l'existence des signes de fragilité dans le tissu bancaire en terme de rentabilité, et l'exposition au divers types de risque qui menacent le bien être des établissements de crédits.

    Les banques de dépôts tunisiennes avec un niveau de concurrence très timide, se trouvent plus au moins rentables avec un risque de crédit élevé qui les rend sensibles au défaillance des emprunteurs et surtout si elles se trouvent engagées auprès des grands groupes tunisiens travaillant la majorité dans un secteur très risqué, c'est le secteur tourisme noté d'après l'échelle de notation Moody's, Standard et Poor's « C », qui sont proches de défaillance. En effet la probabilité de faire défaut reste toujours une estimation, qui correspond à chaque rating, et elle est tributaire aux certaines facteurs macroéconomiques (Sectoriels, conjoncturels...), ainsi le niveau de probabilité le plus élevé concerne les groupes travaillant dans le secteur mécanique papier et construction.

    Pour faire face au risque de défaut lié aux groupes d'entreprises, les banques de dépôts doivent recourir au provision afin d'absorber les pertes considérés prévues, mais le problème existant c'est l'insuffisance même du montant des provisions à absorber une telle perte. Pour certaines banques, le montant des pertes totales qui regroupent celles attendues et inattendues, dépasse leurs capitaux propres, ce qui leur rend très exposés au risque de contrepartie.

    Conclusion générale :

    Les transformations macroéconomiques, la dérégulation accélérée, l'accentuation de la concurrence, la déconsidération des cadres réglementaire et légal et l'inadaptabilité des banques aux nouveaux impératifs de la globalisation, définissent les éléments qui tiennent lieu de principes explicatifs de l'instabilité persistante des marchés des capitaux et des systèmes financiers.

    Une telle globalisation et ses corollaires, déréglementation, compétitivité financière et décloisonnement visaient en fait, dans les pays en développement, un rééquilibrage entre les principales composantes de ces systèmes. Ce rééquilibrage se veut une atténuation de l'hégémonie de la banque en tant que bailleur de fonds quasi-unique, il ainsi est recommandé au système bancaire de se repositionner, afin de ne pas perdre en termes de compétitivité financière, tout en continuant d'apporter son concours à l'économie en finançant notamment les entreprises.

    Cette nouvelle contrainte a induit un comportement chargé en risques, les banques, évoluant désormais dans un environnement financier volatil, voire instable, tendent à prendre des risques souvent excessifs. Des refontes introduites de la libéralisation, il a résulté une réhiérarchisation de ces risques, le risque de crédit occupe une place axiologique dans le cadre interprétatif de la défaillance de la banque. D'où la nécessité de repenser les stratégies de gestion des risques de crédit.

    C'est dans ces conditions, qu'une littérature portant sur la question des risques de crédit s'est proliférée. Il s'agit notamment de travaux prédictifs des défaillances de établissements de crédit, souscrivant à des approches appréciatives de tels risques et faisant un usage intensif à l'outil mathématique et probabiliste, ainsi qu'aux divers modèles économétriques afférents à cette problématique.

    En dépit des rapports et études ayant présagé, par référence à certains indicateurs et signes, de sa fragilité et de son instabilité, et en dépit les nombreuses transformations et réformes, le système bancaire tunisien a échappé aux crises et instabilités qu'ont connues d'autres systèmes similaires. Il ne s'agit toutefois là que d'un sursis ou moratoire, car les prémisses de la fragilité sont réelles du fait de l'ampleur du risque crédit qu'encourent les banques tunisiennes.

    Les banques commerciales ont certes, un niveau de rentabilité acceptable, des risques de liquidité, et de solvabilité limités, mais l'exposition au risque de crédit demeure très élevée. Ce dernier risque s'est aggravé par un niveau d'engagement excessif auprès des grands groupes, lequel engagement est à même de transformer tout défaut de remboursement, de la part de ces clients, en situation fragilisant les banques créancières et intensifiant son risque de défaillance.

    Pour étudier l'étendue de tel risque, une pluralité de méthodes a été envisagée. Dans ce travail nous avons privilégié l'approche actuarielle basée sur la notation, à savoir le modèle CreditRisk+. Nous pensons pouvoir ainsi esquisser une estimation des probabilités de défaut liées aux grands groupes tunisiens, de même, il serait possible, à travers l'application de l'approche de déviation standard pour calculer les pertes découlant de ce risque de crédit, d'apprécier sur la capacité des banques à absorber et à faire face à des telles pertes.

    Au terme de nos investigations, il ressort que les banque se sont engagées auprès des groupes notés, dans leur majorité, C, évoluant dans le secteur du tourisme, secteur jugé le plus risqué, où la possibilité de faire défaut peut augmenter fortement.

    Face aux pertes escomptées, les banques disposent d'un niveau de provisionnement insuffisant pour couvrir ces pertes, d'autant que ces dernières constituent un pourcentage considérable des fonds propres. Une telle situation traduit en fait un comportement non astreint aux normes en matière de provisionnement, ce qui rend les banques plus exposées au risque de crédit. Cette situation est d'autant préoccupante que les engagements sont très importants et le montant de chacun d'eux dépasse les 20 millions de dinars, pire encore, certaines banques se trouvent avec un niveau de perte totale qui dépasse leurs capitaux propres. Le système bancaire tunisien est considéré comme fragile, à l'exposition au risque de défaut découlant de ce genre d'engagement auprès des grands groupes.

    Il convient de préciser que notre recherche contient des limites : en terme de nombre et de structure de l'échantillon. Ce dernier est composé de 100 groupes, et n'a pris en considération que les engagements auprès des groupes. Les limites de ce travail sont aussi intrinsèques à une insuffisance de mes acquis, à un manque de maîtrise de l'outil économétrique ainsi qu'à l'indisponibilité des données publiées et le manque de transparence des banques. Tous ces facteurs limitent la portée de nos résultats et appellent à un approfondissement des recherches portant sur le même thème.

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    Ropports et autres :

    Liste des engagements des grands groupes tunisiens.

    Rapport de l'APBT (plusieurs numéros).

    Rapports de la FMI (plusieurs numéros).

    Statistiques financières de la banque centrale de Tunisie.

    Sites Internet :

    www.apbt.org.tn

    www.cofacerating.com

    www.csfb.com/creditrisk : crédit suisse (1997) creditrisk+

    www.defautrisk.com

    Annexes

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Annexe 1

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Dépots

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    BNA

    929322

    973038

    989731

    1130856

    1247016

    1213433

    1740010

    1937417

    2293409

    2178444

    2530676

    2866005

    STB

    1047283

    1189872

    1209819

    1316082

    1569738

    1706108

    1920614

    2200431

    2159787

    2349748

    2315687

    2686177

    BIAT

    808204

    908044

    1011470

    1143914

    1320123

    1402372

    1677743

    1940604

    2275976

    2360569

    2619549

    2789644

    UIB

    448198

    487860

    510473

    613647

    845672

    750507

    1033695

    1159370

    1253558

    1379437

    1304509

    1352631

    BH

    395505

    440354

    505171

    580874

    748332

    834741

    1155596

    1496008

    1883624

    1664543

    1765441

    1893879

    BS

    475327

    550668

    560557

    591364

    627629

    698805

    928073

    1091050

    1272175

    1293388

    1428826

    1621195

    BT

    460295

    482226

    484950

    537746

    654145

    675736

    784300

    916858

    970862

    982472

    1006801

    1035469

    UBCI

    386580

    362350

    362887

    442457

    526618

    591252

    702429

    829142

    777553

    714322

    739684

    805984

    AB

    363200

    432287

    447668

    600785

    793563

    947454

    1220185

    1384208

    1523063

    1532176

    1604064

    1648350

    ATB

    461501

    323103

    377378

    438484

    483189

    522203

    743012

    810472

    858945

    830416

    1026269

    1366650

    total

    5775415

    6149802

    6460104

    7396209

    8816025

    9342611

    11905657

    13765560

    15268952

    15285515

    16341506

    18065984

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Annexe 2

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Crédits

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    BNA

    2274442

    2275422

    2374615

    2093076

    1983424

    2047650

    2091712

    2245413

    2527223

    2577047

    2826835

    3088506

    STB

    1077232

    1191498

    1154614

    1199178

    1278154

    1346143

    1218408

    2532859

    2649527

    2944102

    2998574

    3203612

    BIAT

    741547

    780720

    875234

    958251

    1091616

    1245131

    1296002

    1489501

    1700000

    1961210

    2024876

    2132908

    UIB

    528754

    635617

    678213

    730775

    904316

    928605

    954830

    1078941

    1150789

    1184655

    1199637

    1243158

    BH

    678128

    733349

    878133

    999943

    1182805

    1220208

    1385740

    1684616

    2041900

    2134509

    2215210

    2346622

    BS

    603696

    692807

    663870

    695978

    874704

    913259

    948412

    1099439

    1186986

    1300821

    1434258

    1560262

    BT

    455967

    492807

    583012

    635968

    664478

    690798

    722766

    940545

    1083883

    1173695

    1169736

    1219855

    UBCI

    459101

    455258

    517269

    543915

    638623

    681396

    647524

    828823

    874835

    769971

    750459

    802343

    AB

    429081

    461729

    520790

    625242

    798776

    961443

    1089334

    1266583

    1445737

    1494590

    1558043

    1522035

    ATB

    293923

    341578

    402348

    445855

    439848

    445758

    402978

    497163

    597954

    715702

    776393

    924674

    Total

    7541871

    8060785

    8648098

    8928181

    9856744

    10480391

    10757706

    13663883

    15258834

    16256302

    16954021

    18043975

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Annexe 3

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Actifs

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    BNA

    3042508

    2997535

    3046002

    3181031

    2824358

    3004572

    2625038

    2897107

    3293334

    3255413

    3474340

    3926116

    STB

    1787036

    2109687

    2189639

    2350719

    2744989

    2975668

    2418588

    3817080

    3917981

    4228823

    4005271

    4287610

    BIAT

    1411080

    1467905

    1610387

    1717954

    1947233

    2104389

    1988982

    2281380

    2657302

    2800339

    3063090

    3333126

    UIB

    869786

    978092

    1013374

    1104256

    1380601

    1323059

    1380732

    1540162

    1706308

    1746973

    1681690

    1681486

    BH

    827186

    935260

    1055199

    1175927

    1422691

    1590719

    1744963

    2153504

    2725009

    2684726

    2862403

    3045814

    BS

    884261

    980478

    975945

    987622

    1100731

    1174595

    1175842

    1433387

    1584357

    1648329

    1734145

    1952400

    BT

    800032

    832620

    921873

    984045

    1134971

    1219329

    1069167

    1256447

    1387557

    1518514

    1556163

    1610333

    UBCI

    666618

    636756

    754105

    748394

    902357

    980645

    929387

    1033354

    1092562

    998933

    1029097

    1091684

    AB

    611605

    665812

    754589

    892542

    1118351

    1348542

    1396098

    1585835

    1834830

    1913713

    1982939

    2032787

    ATB

    666251

    579813

    642072

    776283

    796458

    763427

    902862

    968417

    1039657

    1010078

    1202364

    1523368

    Total

    11566363

    12183958

    12963185

    13918773

    15372740

    16484945

    15631659

    18966673

    21238897

    21805841

    22591502

    24484724

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Evolution de la ROA entre 1993 - 2004

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    ROA

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    Total
    Système

    0,0647815

    0,0809417

    0,0924105

    0,1084858

    0,090674

    0,1007361

    0,1166881

    0,12257

    0,1181933

    0,0779426

    0,0745545

    0,0609644

    MOY

    0,0064781

    0,0080942

    0,009241

    0,0108486

    0,0090674

    0,0100736

    0,0116688

    0,012257

    0,0118193

    0,0077943

    0,0074554

    0,0060964

    Taux

    0,6478146

    0,8094172

    0,9241047

    1,0848576

    0,9067401

    1,0073605

    1,1668812

    1,2257004

    1,1819329

    0,7794262

    0,7455449

    0,6096444

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Evolution de la ROE entre 1993 - 2004

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    ROE

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    Total
    Système

    1,1070044

    1,2164693

    1,1433853

    1,2603173

    1,1431823

    1,3635011

    1,3114138

    1,3841861

    1,3689315

    0,8255869

    0,8243398

    0,6756142

    MOY

    0,1107004

    0,1216469

    0,1143385

    0,1260317

    0,1143182

    0,1363501

    0,1311414

    0,1384186

    0,1368931

    0,0825587

    0,082434

    0,0675614

    TAUX

    11,070044

    12,164693

    11,433853

    12,603173

    11,431823

    13,635011

    13,114138

    13,841861

    13,689315

    8,2558694

    8,2433981

    6,7561422

    Annexe 4 : Montant des engagements des grands groupes tunisiens par banque (en MD)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    STB

    BIAT

    BNA

    BT

    BS

    UIB

    AB

    UBCI

    ATB

    BH

    11 838

    101 522

    19 212

    4 155

    12 886

    37 159

    6 984

    6 932

    17 378

    34 118

    9 827

    1 906

    6 384

    83 882

    23 732

    35 326

    20 790

    23 391

    29 684

    10 951

    9 676

    10 641

    33 239

    28 464

    32 185

    20 773

    7 961

    14 013

    9 095

    17 236

    31 629

    6 718

    6 384

    7 411

    23 723

    37 159

    6 166

    5 018

    11 972

    10 303

    14 360

    31 626

    19 212

    21 454

    12 850

    20 277

    26 008

    12 569

    16 122

     

    12 248

    5 044

    2 503

    54 468

    23 882

    27 677

    11 799

    2 836

    15 410

     

    15 861

    13 381

    8 240

    7 281

    15 500

    39 176

    10 005

    11 473

    15 842

     

    1 256

    31 626

    86 978

    20 386

    14 410

    12 451

    6 371

    1 331

    10 016

     

    6 869

    25 168

    14 222

    7 868

    9 616

    14 755

    21 164

    2 836

    16 122

     

    3 242

    13 381

    11 914

    17 742

    11 689

    68 044

    14 875

    16 016

    2 469

     

    32 476

    34 937

    8 836

    25 510

    17 241

    8 805

    62 745

    4 618

    11 244

     

    14 360

    3 226

    9 010

    17 366

    9 478

    15 403

    17 437

    17 146

     
     

    15 861

    5 058

    15 747

    40 802

    23 522

    23 835

    18 859

     
     
     

    34 029

    7 608

    14 222

    31 357

    24 267

    18 982

    10 144

     
     
     

    27 774

    12 331

    2 632

    14 002

    42 845

    12 040

    10 189

     
     
     

    6 869

    19 826

    4 271

    5 767

    6 643

    15 747

    5 070

     
     
     

    13 044

    8 283

    41 088

    21 454

    42 845

     
     
     
     
     

    8 626

    11 425

    30 008

    11 626

    49 978

     
     
     
     
     

    10 479

    16 116

    14 132

    19 093

    27 937

     
     
     
     
     

    28 439

    23 097

    6 396

    16 051

    7 580

     
     
     
     
     

    28 197

    19 825

    8 240

    13 620

    27 859

     
     
     
     
     

    2 566

    10 687

    12 013

     
     
     
     
     
     
     

    10 928

    36 410

    9 010

     
     
     
     
     
     
     

    54 888

    25 168

    6 396

     
     
     
     
     
     
     

    42 245

    16 999

    11 632

     
     
     
     
     
     
     

    41 789

    3 155

    10 760

     
     
     
     
     
     
     

    18 847

    3 578

    13 429

     
     
     
     
     
     
     

    4 451

    14 670

    8 405

     
     
     
     
     
     
     

    8 716

    7 903

     
     
     
     
     
     
     
     

    12 830

    10 929

     
     
     
     
     
     
     
     

    27 953

    8 283

     
     
     
     
     
     
     
     

    16 484

    17 034

     
     
     
     
     
     
     
     

    2 749

    8 096

     
     
     
     
     
     
     
     

    10 194

    16 118

     
     
     
     
     
     
     
     

    40 431

    41 099

     
     
     
     
     
     
     
     

    6 841

    22 767

     
     
     
     
     
     
     
     

    8 969

    6 046

     
     
     
     
     
     
     
     

    8 626

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    20 039

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    63 033

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    3 242

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    23 870

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    14 738

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    21 150

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    38 664

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    13 044

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6 460

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    9 062

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    20 788

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    1 580

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6 112

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6 869

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Table des matières

    Sommaire 3

    Introduction générale : 4

    CHAPITRE I : LE RISQUE BANCAIRE 8

    Introduction : 8

    Section I : L'activité bancaire entre instabilité et risques. 8

    I-Les déterminants de l'instabilité bancaire : 10

    I-1- L'environnement macroéconomique : 10

    I-2- L'environnement institutionnel, réglementaire et légal : 11

    I-3- L'intervention des autorités gouvernementales : 12

    II-La montée des risques 13

    II-1- Le risque systémique : 14

    II-2- Le risque de contagion : 15

    Section II : Le risque bancaire et évolution réglementaire. 16

    I- Le risque bancaire : 16

    I-1- Typologies du risque bancaire : 16

    I-2- La concurrence bancaire et risque de crédit : 19

    I-3- L'asymétrie d'information : 21

    II- L'évolution de la réglementation bancaire : 23

    II-1- L'accord du Bâle I 23

    II-2- Le nouvel accord du Bâle : 25

    II-3- Les trois piliers de la reforme : 27

    Conclusion : 31

    CHAPITRE II : L'ÉVALUATION DU RISQUE DE CRÉDIT 32

    Introduction : 32

    Section I : Modélisation du risque de crédit : une multiplicité d'approche 32

    I-Le risque de crédit : 33

    I-1- Identification : 33

    I-2- La gestion du risque de crédit : 34

    I-3-Le capital économique et le value at risk (VAR) : 37

    II - Les divers types d'approches : 38

    II-1-L'approche structurelle : modèle de la firme 39

    II-2-L'approche macroéconomique : 40

    II-3-L'approche actuarielle : 42

    II-4-L'approche par les spreads : 43

    Section II : Les modèles d'évaluation du risque de crédit : 45

    I- Diversités des modèles d'évaluation : 45

    I-1- Le Credit Metrics™ : 45

    I-2- Le modèle KMV : 48

    I-3- Credit portfolioview : 49

    II- Les méthodes choisi pour évaluer le risque de crédit : 51

    II-1- Le modèle CreditRisk+ : 51

    II-2- L'approche de déviation standard : 55

    Conclusion : 60

    CHAPITRE III : LE SYSTÈME BANCAIRE TUNISIEN FACE AU RISQUE DE CRÉDIT 61

    Introduction : 61

    Section I : Le système bancaire tunisien : Fragilité et risque 62

    I- Restructuration et stabilité bancaire : 62

    I-1-Les réformes financières et nouveau cadre réglementaire : 62

    I-2-l'assainissement du système bancaire : 65

    I-3-l'environnement macroéconomique : 67

    II- Les indicateurs de la fragilité bancaire : 69

    II-1- Présentation de l'échantillon 69

    II-2-Concentration et concurrence bancaire : 69

    II-3-Rentabilité et risques : 71

    Section II : Evaluation de risque de défaut 80

    I- Le modèle CreditRisk+ : 80

    I-1-Présentation de l'échantillon : 80

    I-2- Méthodologie : 83

    I-3-Resultats et interprétations : 86

    II- Les pertes liées au risque de crédit : 90

    II-1- Méthodologie : 90

    II-2- Résultats et interprétations : 91

    Conclusion : 94

    Conclusion générale : 95

    Bibliographie 98

    Annexes 103

    _Toc136785310

    * 1 Basel Committee on Banking Supervision (1988) «International convergence of capital measurement and capital standards «July.

    * 2 Roncalli T. (2004) « la gestion des risques financiers », Economica, Paris.

    * 3 Aglietta M. (1998) « réguler la globalisation financière » Edition la découverte, collection repères, Paris.

    * 4 Miotti L. et Plihon D. (2001) « libéralisation financière, spéculation et crises bancaires »économie international, n°85, première trimestre.

    * 5 Demirgùç-Kunt A. et Detragiache E. (1998) «financial liberalization and financial fragility » the World Bank WP n°1917-Avril.

    * 6 Godlewski C.J.(2004) «le rôle de l'environnement réglementaire , légal et institutionnel dans la défaillance des banques : le cas des pays émergents » banque et marché n° 73.

    * 7 Godlewski C. J. (2004) ; op. cit.

    * 8 Aglietta M. (1998) « réguler la globalisation financière » Edition la découverte, collection repères, Paris.

    * 9Godlewski C.J. (2003) « modélisation de la prévision de la défaillance bancaire une application aux banques des pays émergents » WP 70, LARGE, université Robert schuman.

    * 10 Bessis J. (1995) «gestion des risques et gestion Actif-Passif des banques » Edition DALLOZ. 

    * 11 Mikdashi Z. (1998) «les banques à l'ère de la mondialisation »Economie -Paris  

    * 12 Diesch M. (2005)  «la place de la concurrence dans l'organisation et le fonctionnement du secteur bancaire » droit, économie et justice dans le secteur bancaire-Avril.

    * 13 Basu S. (1992) «Asymetric information, credit rationing and the Stiglitz and Weiss model » review of economic and finance.

    * 14 Aujourd'hui 13 pays :L'Allmagne, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Japon , le Luxembourg, les pays Bas, le Royaume-Uni,la Suède,Espagne et la Suisse.

    * 13 De Servigny A. (2003) « le risque de crédit : nouveau enjeux bancaires »2éme édition, DUNOD -Paris.

    * 15 Altman E..I ,& Anthony S. (1998)»credit risk measurement developments over the last 20 years» journal of banking and finance ,vol 21 -n° 11-12 pp 1721-1742.

    * 16 Elizalde A. (2005) « credit risk models II: structural models » CEMFI and univdrsidad publica de Novarra-november.

    * 17 De servigny A. (2003) « le risque de crédit : nouveau enjeux bancaires » 2 ème édition, DUNOD-Paris.

    * 18 Morgan J.P. (1997) « CreditMetrics » Technical document.

    * 19 Kern M. et Rudolph B.(2001) « Comparative analysis of alternative credit risk models-an application on German Middle Market Loan Portfolios-» CFS Working paper n° 03 , january.

    * 20 Champagne C. (1999)  « Modèle d'évaluation du risque de crédit : credit Metrics™ » Basé sur le document technique de JP.Morgan- école des hautes études commerciales-

    * 21 Crouhy M., Galai D. et Mark R.(2000) « A comparative analysis of current credit risk models » journal of banking and finance n°24-pp 59-117.

    * 22 Wilson T.C.(1998) « portfolio credit risk »FRBNY economic policy review, october.

    * 23 Gaal A. et Plank M. (1998) « credit risk model and credit derivatives »focus on Austia 4.

    * 24 Credit Suisse Financial Products(1997) « creditrisk+, a credit risk management» Framwork 

    * 25 Mikdashi Z. (1998) « les banques à l'ère de la mondialisation » Economie-Paris.

    * 26 Rapport de l'APBT (2003).

    * 27 La liste des engagements des grands groupes tunisiens.

    * 28 On conserve le même échantillon à savoir les dix banques de dépôts listées précédemment dans la section I de ce chapitre.

    * 29 Ce montant est égal à la différence entre l'engagement total du groupes auprès du système et les engagements auprès des deux premières banques créancières.

    * 30 Crédit accordés au groupes/ crédits total.

    * 31 Crédit accordés au groupes/ actifs total.

    * 32 Le modèle bien détailler dans le chapitre II section 2.

    * 33 Dans notre échantillon les contreparties se sont les groupes d'entreprises.

    * 34 Notation sectorielle mises à jour sur le site www.cofacerating.com

    * 35 Enquête faite auprès de l'UTICA (Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat).

    * 36 Rapport de la FMI de 2003.

    * 37 Bien présenter dans le chapitre II section 2.






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote