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Multinationales et Développement local: cas de cablage automobile dans la région de Sousse

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par BEN AICHA Akram & Ayoub Hatem
ISG sousse - Maitrise 0000
  

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PII : Les canaux de diffusion technologique :

L'IDE est un vecteur de transmission internationale de technologie pour les pays en voie de développement, qui sont technologiquement retardés. Cette transmission est véhiculée à travers plusieurs canaux, notamment par le marché du travail et de la formation, la sous-tratence, et le partenariat et les brevets.

1) Le marché du travail et de la formation :

la formation assurée par les firmes multinationales aux compétences locales peut constituer un canal de diffusion de connaissance très efficace dans l'économie d'un pays d'accueil, car en quittant l'entreprise étrangère, ces travailleurs transmettent leur compétence à d'autre unités de production nationale, ce qui contribuerait à l'élargissement de la capacité d'absorption technologique du pays d'accueil.

2) La sous-traitence :

La sous-traitence peut constituer un canal de diffusion technologique dans la mesure où des informations techniques peuvent êtres transférables ou communicables au cours du processus de sous-traitence. Le sous-traitent est ainsi doté d'un nouveau savoir-faire ou d'une aide technique.

3) Le partenariat :

Le partenariat crée un lien de communication et d'échange biculturels . Il assure une fluidité des informations, garantit ainsi un apprentissage collectif qui influence à son tour la vitesse d'assimilation des connaissances transférées.

4) Les brevets :

Le brevet est un facteur de coordination entre les firmes pour la conduite de leur politique de recherche. Il permet la diffusion de la technologie grâce aux mouvements du personnel, aux rencontres professionnelles et aux communications avec les clients ou les fournisseurs.

Cependant, il faut noter que la transmission du progrès technique via l'IDE ne peut s'effectuer que dans la mesure où le pays d'accueil peut disposer des conditions favorables à la mobilisation de ce progrès.ces sont les préalables au transfert technologique.

PIII :Les préalables au transfert technologique :

1) Revue de la littérature :

On peut considérer le transfert technologique un transfert de connaissance qui dépend de l'offre de la technologie par les multinationales et de l'appropriation effective par les firmes locales, ses connaissances s'accumulent sous forme de technologie (selon ROMER 1990) ou sous forme de capital humain (selon LUCAS 1988). Leur niveau est intégré à la main d'oeuvre pour s'associer au concept de progrès technique.

On peut aussi le considérer comme une vente des techniques, du savoir faire, qui aide à la formation de la main d'oeuvre qu'il s'agissait d'une vente au filiale (transfert interne) ou aux entreprises étrangères (transfert externe).

En matière de transfert, une importance caractéristique des firmes multinationales se manifeste par le fait que la majorité d'entre elles peuvent avoir la capacité de fournir la totalité des éléments de technologie qui doivent êtres captés par les espaces récepteurs d'IDE.

Mieux le pays récepteur est doté d'un stock de capital humain et plus la distance technologique par rapport au pays d'origine de la multinationales soit réduite plus le pays d'accueil a de la chance pour bénéficier d'un transfert technologique.

Cela ne se concrétise qu'à la présence d'un avantage technologique c'est-à-dire une base technologique caractérisant le pays d'accueil dans le passé. Et cela ne peut être réalisable qu'avec des investissements destinés à renforcer les capacités des pays d accueil en matière d'apprentissage et l'amélioration des pratiques locales. Cela donne l'importance au rôle des capacités d'apprentissage des receveurs dans le succès du transfert.

Ce dernier est de deux types ; verticale lorsque les procédures de fabrication et les équipements sont importés du pays d'origine. Ou bien horizontale, si les équipements proviennent d'une autre filiale du groupe. L'essentiel de transfert technologique se réalise au sein de la firme multinationale qui développe sa technologie dans le pays d'origine dans le but d'exploiter son avantage à l'étranger par le biais de la délocalisation.

Pour ce fait, les firmes multinationales constituent un espace scientifique, économique et technique intégré dont, la filiale délocalisée faisant partie. Ces firmes ont le choix entre deux types de transfert technologique soit le transfert direct, par création de filiales ou unité de production locale, soit le transfert indirect par la simple exportation de marchandise, cession de licence, ou autre forme d'alliance avec des entreprises locales (joint-venture, piggy back, etc.).

La structure organisationnelle adoptée par les firmes multinationales prédétermine les relations de la filiale et la maison-mère. Cette structure met une limite à l'autonomie de la filiale et par conséquent une bonne circulation interne de la technologie aura lieu.

Le transfert technologique a été analysé par plusieurs économistes.La diffusion technologique selon Mansfield (1961),est insuffisante en tant que cadre de référence à l'analyse de transfert technologique via des IDE .Ce qui emmène cet économiste à laisser entendre une adoption mécanique de la technologie par ses utilisateurs. Selon le modèle de Mansfield ,qui est basé sur le phénomène de contagion épidémique ,il est à noter que l'assimilation des technologies présuppose des préalables (capital humain, formation, apprentissage, rôle des institutions, aptitude technologiques).

S'inspirant de ce modèle, Findlay (1978) remarque que l'adoption d'une technologie est nécessairement tributaire des propres aptitudes des pays receveurs. Ce qui nous emmène à comprendre que le phénomène de contagion épidémique met à l'ombre tout le processus d'apprentissage social qui doit accompagner l'adoption d'une innovation ou d'une technologie .Selon Bellonger (1995), il est à noter qu'il ne suffit pas d'importer une technologie mais, le plus dur, reste à savoir la diffuser entre les déférents organes qui constituent le tissu industriel nationale .L'analyse du transfert technologique par l'IDE n'a d'ailleurs rompu avec la vision mécaniciste du transfert technologique que très tard. Pour ce fait Findlay(1961), a conçu un modèle où il a combiné les hypothèses de retard avec celles de contagion épidémique de Mansfield(1961). Le but étant de rendre endogène le taux de diffusion technologique et de déterminer l'écart technologique d'équilibre entre un pays avancé et un pays retardataire.

Ce modèle reste critiquable sur l'irréalisme de certains de ses hypothèses. Ce qui emmène Wong (1990) à la mise à jour de ce modèle, en supposant que l'IDE est plutôt attiré par un pays où prévaut une forte rentabilité du capital, qui est doté d'une main d'oeuvre qualifié et qui dispose d'un système d'innovation développé et structuré. Il a montré que l'IDE favorise à son tour l'accumulation du capital humain dans le pays d'accueil et fait donc augmenter le taux de croissance économique à long terme.

2) Les systèmes nationaux d'innovation :

Le transfert technologique se compose de deux effets ; effet d'apprentissage et effet d'innovation. D'où, l'intensité du transfert technologique se trouve directement en corrélation avec le dynamisme des systèmes d'innovation propre à chaque récepteur d'IDE. Ce système se caractérise par son ouverture et par des formes de partenariat qui font naitre la dynamique d'apprentissage et de transfert technologique.

La concentration d'IDE à teneur technologique dans les espaces économiques de la triade (État unis, Europe, Japon), où les systèmes d'innovation sont performants impose une mise en évidence du rôle que jouent ces systèmes dans l'attrait des IDE et dans le transfert technologique (Laubier1995).En particulier, il s'agissait d'observer leurs caractéristiques technologiques et organisationnelles qui favorisent le transfert technologique.

L'organisation de transfert technologique dans les pays de la triade s'appuie sur des systèmes d'innovation dans lesquels les entités accomplissent un effort d'apprentissage tacite qu'elles complètent en interagissant entre elles.

Ces systèmes d'innovation sont certes différents dans leur fonctionnement d'un pays ou d'un espace à un autre. Les différences peuvent être expliquées par des raisons socioculturelles et politiques.

D'une part la hiérarchie est plus pressentie dans le système américain (Nelson 1988) et dans une moindre mesure dans le système européen (Bellon et Niosi 1994), alors que les rapports horizontaux confèrent au système japonais une spécificité (Free Man 1988).

D'autre part, les institutions et organismes publics interviennent différemment d'un système à un autre pour garantir l'échange d'informations et de connaissances servant aux projets technologiques.

Au delà de ces différences de forme et du choix stratégique, se dégagent des traits communs aux systèmes d'innovation des pays développés au niveau des rapports de partenariat technologique qui les caractérisent et qui complètent leur effort d'apprentissage individuel :

- les interactions entre entreprises et universités qui se matérialisent par les échanges des informations technologiques entre les laboratoires publics et privés et les unités de R&D des firmes (utilisé par le système américain).

- Les partenariats inter firmes associant des compétences technologiques de part et d'autre et réunissant autour d'intérêts précis, des entités disposant de capacités organisationnelles suffisant développées.

Partant de ces traits communs, à la comparaison des systèmes d'innovation entre pays développés et PVD, on peut remarquer que cette comparaison ne devrait pas bien évidemment se focaliser sur des « évidences » (comme l'intensité de la R&D). D'ailleurs le problème de PED ne réside pas exclusivement dans l'insuffisance de ressources consacrées à la R&D.

Il réside aussi dans le manque d'échange d'information entre les entreprises et les universités et entre les entreprises elles mêmes. Prenons comme modèle de référence des PED le cas des pays de Sud Est de l'Asie, qui offrent un exemple de système d'innovation dont le fonctionnement favorise et stimule le transfert technologique.

En effet, ces pays ont pu développer en un temps record, leurs compétences technologiques après avoir instauré un processus d'apprentissage et de formation continue. Et cela a été fait en concentrant leur effort sur des secteurs d'activité sélectionnés préalablement selon des critères bien étudiés et en encourageant la constitution des groupes industriels puissants capables d'être compétitif sur des marchés mondiaux.

En plus, ces pays ont pu créer des institutions publiques et privées dont l'objectif est d'organiser la diffusion de l'information technologique.

Toutes ces données et ces analyses nous montrent l'importance du rôle joué par les systèmes d'innovation dans le transfert technologique. Cela nous emmène à étudier les fondements des bases de ce système qui est l'effort d'apprentissage.

3) L'apprentissage et le savoir faire :

a) L'apprentissage :

L'investissement dans l'apprentissage technologique et organisationnel a permis aux pays Sud Est Asiatique non seulement de minimiser l'écart technologique qui les sépare des pays de la triade, mais aussi de disposer des aptitudes qui leurs ont permis de transférer la technologie, de la maîtriser et de vendre leur propre innovations par la suite.

Cela nous permet de voir le rôle de l'effort d'apprentissage qui a permis de recréer et de consolider les bases de système d'innovation des pays Asiatiques. L'apprentissage constitue le vecteur clé pour les systèmes d'innovation en général et pour le transfert technologique en particulier.

L'action que doit mener les pays à retard technologique est de développer leurs capacités d'apprentissage non pas uniquement pour le transfert technologique par l'IDE, mais aussi pour susciter l'intérêt des investisseurs étrangers.

Selon Bellon (1997) le développement de capacité d'apprentissage des pays et des firmes doit, d'ores et déjà, être conçu comme un avantage construit pour l'IDE et pour le transfert technologique.

Concernant le développement de capacité d'apprentissage, on peut dire qu'il est long et extrêmement coûteux,

L'investissement en apprentissage induit en fait des coûts spécifiques élevés qui sont engagés très en amont par rapport au retour sur cet investissement..

En se référant aux alliances technologiques Nord Sud, le degré des connaissances nouvellement créé dépend toujours de la capacité d'absorption de partenaire du Sud. Cette capacité d'absorption se compose de deux dimensions : La première renvoie à la capacité d'assimiler les technologies transférées (qualité de l'équipement, normes de plan).

La deuxième correspond à la capacité d'assimiler les compétences managériales organisationnelles (qualification de la main d'oeuvre, la langue, taux d'encadrement)

Cette capacité d'absorption doit générer des connaissances nouvelles. On va prendre un exemple de transfert de compétence techno organisationnelle d'après le graphique suivant :

Grapique3 Transfert de compétences techno- organisationnelle après alliances

source : Les déterminants des alliances industrielles stratégiques Nord-Sud : Quelques enseignements tirées des alliances euro-méditerranéennes

Adel BEN YOUSSE, Anne PLUNKET et Bertrand BELLON,

b) Le savoir faire :

Dans ce passage, on ne peut pas négliger le savoir faire dans les efforts d'apprentissage. En effet, l'effort d'apprentissage nécessite de savoir faire développé ; les pays hôtes doivent disposer d'abord d'un stock minimal de savoir faire donc d'un minimum d'avantage construit qui prend la forme d'aptitude technologique et organisationnel permettant l'assimilation de technologie étrangère.

Le simple échange de connaissance entre les firmes n'est d'ailleurs pas une condition suffisante pour amorcer un processus d'apprentissage dynamique et permettre le transfert de connaissance.

Enfin, avec l'échange devrait se constituer un marché interne où s'échangent les savoirs technologiques « un espace de cohérence » (Favreau 1989). C'est-à-dire un cadre organisationnel dans lequel, sans mise en conformité, les règles et les procédures de travail sont établies, des plans de travail sont mis en communs, et les codifications sont harmonisées.

L'interrogation sur les possibilités de transfert de technologie par l'IDE devient ainsi secondaire car il s'agit, désormais, d'envisager ce transfert par un apprentissage centré sur les intérêts des investisseurs étrangers.

En définitive, les systèmes d'innovation et d'apprentissage en particulier, sont au coeur de tout processus de transfert technologique. Le développement des capacités d'apprentissage des pays à retard technologique devient non seulement un véritable atout pour ces pays, mais aussi un préalable nécessaire à des transferts technologiques via des investissements.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault