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CUIRS ET PEAUX BRUTS DES ANIMAUX DOMESTIQUES » DANS LA VILLE DE NDJAMENA

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par ADOUM MAI MAHAMAT
Ecole des techniques d'Elevage du Tchad - Technicien superieur 2006
  

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Deuxième chapitre : LES BASES TECHNIQUES DES CUIRS ET PEAUX

BRUTS

A. LE CONDITIONNEMENT

On distingue les opérations suivantes énoncées dans l'ordre chronologique :

- abattage ;

- dépouille du cuir ou de la peau, ou l'habillage.

I. l'abattage

Il doit s'effectuer sur une aire propre, cimentée, légèrement en pente. La carcasse doit être soulevée par les pattes de derrière pour assurer un écoulement rapide et complet du sang.

Pour éviter l'apparition des veinules gorgées de sang sur les dépouilles ,les membres antérieurs sont de temps en temps soulevés et rabaissés pour faciliter la saignée.

Lorsque la mise à mort s'effectue selon le rite musulman par sectionnement de la gorge, il faut veiller à ne pas coucher l'animal trop brusquement pour éviter des blessures et de lésions du cuir.

Un puits ou un point d'eau non polluée constitue un élément fondamental pour une bonne préparation des dépouilles.(Source :La collecte et le Conditionnement des Cuirs et Peaux en Régions Tropicales,3e édition 1985)

II. Le dépouillement (ou habillage)

Le dépouillement est l'opération qui consiste à séparer la peau et les muscles auxquels elle adhère. C'est une phase essentielle dont la peau doit sortir intacte, sans crevasse ni éraflure ni trou. . (Source : La collecte et le Conditionnement des Cuirs et Peaux en Régions Tropicales, 3e édition 1985)

2.1 Matériel utilisé

Les couteaux utilisés pour la dépouille sont les mêmes que ceux qui servent pour l'abattage. Ce sont des couteaux pointus, souvent à double tranchant. Ils sont les causes essentielles des dégâts tels que les trous et coutelures, occasionnant une dépréciation des cuirs et peaux.

Les couteaux pointus ou à double tranchant sont à proscrire formellement au profit du couteau à dépouiller.

Schéma filmé du manuel des Agents des Cuirs et Peaux de la zone tropicale

Le couteau à dépouiller présente un tranchant incurvé et convexe. La pointe est arrondie et le dos mousse et concave. L'usage de ce couteau permet de diminuer les coutelures et les trous.

2.2 Technique

Elle s'effectue en deux temps : la parfente et la dépouille proprement dite.

La parfente consiste à pratiquer sur l'animal mort une longue fente qui atteint la chair qui s'étend depuis l'encolure jusqu'à la queue en suivant la ligne médiane ventrale.

Chez le bovin, la dépouille s'effectue en position suspendue (animal accroché par les pattes postérieures) ce qui est plus commode et plus hygiénique du fait du travail loin du sol.

Chez les ovins et caprins, on préfère dépouiller sur un sol cimenté.

La dépouille consiste à détacher la peau des muscles à l'aide d'un couteau.

Elle doit intervenir le plus vite possible après l'abattage. Elle est complétée par deux opérations qui ont pour but d'assurer une meilleure présentation du cuir ou de la peau, d'en faciliter la conservation et, dans une certaine mesure, d'éviter des pertes à l'acheteur : ce sont l'écharnage et le rognage.

L'écharnage consiste à nettoyer la peau après l'avoir étendue sur le sol en enlevant les morceaux de graisse et de chair qui restent adhérents au niveau de l'hypoderme. C'est, une opération très délicate et qui requiert à la fois dextérité et compétence.

Le rognage ou parage consiste à rectifier les contours de la peau en sectionnant les parties suivantes :

- le scrotum, chez le mâle ;

- la peau des mamelles,

- l'extrémité des membres au niveau des jarrets et du genou,

- les bords de la plaie de saignée

- l'ombilic,

- les marges de l'anus et de la vulve éventuellement,

- la queue fendue, débarrassée de ses vertèbres au niveau du tiers supérieur, chez les bovins, du quart supérieur chez les petits ruminants.

Pour terminer ces opérations, la peau sera lavée à grande eau de façon à éliminer le sang, les excréments, l'urine qui pourraient la souiller.

Après un égouttage rapide, elle est prête pour les opérations de conservation, puis de stockage.

III. La conservation des cuirs et peaux bruts

3.1 Principes

La peau doit être lavée, parée, égouttée, quel que soit le procédé utilisé pour la conserver, et ce immédiatement après la dépouille.

Séparée de la carcasse, la peau fraîche reste très sensible à la putréfaction, en climat chaud et humide principalement. Elle se putréfie, et les différents constituants se séparent sous l'effet de fermentations microbiennes. Or pendant des périodes plus ou moins longues, les peaux seront abandonnées sur le sol puis transportées, stockées, triées, classées et livrées à différents intermédiaires avant d'arriver à la tannerie. Pour les manipuler sans dommage, il faut les conserver, ce qui revient à empêcher le développement des parasites des microbes et des moisissures. (Source : La collecte et le Conditionnement des Cuirs et Peaux en Régions Tropicales, 3e édition 1985)

3.2 Le séchage

Il consiste en une déshydratation de l'ordre de 65 à 70% du poids frais obtenu par exposition à l'air. C'est un procédé simple et économique exigeant une certaine précaution. Il faut éviter de procéder avec trop de rapidité, soit en plein soleil soit dans un violent courant d'air. Dans ces conditions, la dessiccation des couches superficielles est rapide alors que les couches internes conservent leur humidité. Il peut donc y avoir à la fois séchage apparent et putréfaction profonde. Il est préférable, dans tous les cas d'agir dans l'ombre, sous abri et à une certaine distance du sol, de façon qu'il y ait circulation de l'air sur les deux faces. (Source : La collecte et le Conditionnement des Cuirs et Peaux en Régions Tropicales, 3e édition 1985)

1. Séchage dans un séchoir

Pour éviter la putréfaction les cuirs et peaux seront obligatoirement mis au séchoir dans deux ou trois heures qui suivent l'abattage.

a)Le séchage des cuirs sur cadres

Il consiste à placer le cuir entièrement déplié à l'intérieur d'un cadre en bois tendu par des ficelles fixées dans des trous appelés ganses. On fixe le cuir selon la ligne de dos, ensuite les membres et les autres régions, en tendant simultanément les deux ficelles opposées.

En brousse, on a recours à des procédés de fortune (piquets, toit de tente,...)

b) Le séchage sur barre

On place le cuir à cheval sur une barre de fer galvanisée assez grosse, côté poil à l'intérieur. Les deux parties ne doivent se toucher ; pour cela, on peut attacher l'un des côtés sur les montants d'une barre voisine. Par ce procédé l'encombrement est réduit de moitié mais le croupon est plié en deux. Ce qui peut conduire à la rupture de fleur si la sèche est trop poussée. A l'inverse, au contact de la barre des phénomènes d'échauffe peuvent se produire. Une bonne surveillance est nécessaire.

c) Le séchage des peaux

Il peut aussi s'effectuer sur cadre (quatre peaux par cadre) suivant la même technique que pour les cuirs mais est rendu plus délicat par suite de la plus grande fragilité des peaux.

Pour ce qui est de séchage des peaux sur barre ,on opère le plus souvent sur fil de fer.La peau est placée à cheval selon la médiane, côté chair à l'intérieur.

d) les séchoirs

Les barres et les cadres peuvent être construits sous un hangar aéré.

Les dimensions du hangar sont faites en fonction de :

- l'abattage journalier maximal ;

- la durée maximale du séchage en raison des pluies.

Il faut prévoir quatre à cinq jours pour les cuirs et deux à trois jours pour les peaux dans les conditions d'hygrométrie maximale

e) Durée de séchage

La durée de séchage est fixée comme suit :

- de novembre à juin } cuirs 48 heures

} peaux 24 heures

- de juillet à octobre } cuirs 72 heures

} peaux 48 heures

Après la sèche la teneur moyenne en eau est de l'ordre 30 à 35% du poids brut, selon la saison et les conditions de stockage. Au dessus de ces pourcentages, il y a réhydratation et risques de putréfaction, d'échauffe et de moisissures.(source : Contribution à l'étude des Cuirs et Peaux au Sénégal,1988)

3.3 Le salage

Le salage consiste à recouvrir la dépouille verte d'une couche de sel qui absorbe son humidité et joue un rôle antiseptique.

En pratique, on empile les peaux à plat, les unes au dessus des autres, le côté chair au dessus, une épaisse couche de sel la séparant de la suivante, et ce, pendant deux semaines.

Le poids du sel doit être d'environ la moitié du poids de la peau, ce taux étant un maximum et l'utilisation usuelle allant de 25 à 50% ,selon l'état de l'humidité initial.

La perte de poids provoquée par la déshydratation est environ 15 à 20% contre 65 à 70% dans la sèche intensive atmosphérique.

Après deux semaines, les peaux sont secouées, égouttées, pliées et stockées en piles.

3.4 Le saumurage

Le saumurage est une variante de salage. Les peaux ne sont plus empilées sur le sol mais dans des cuves après avoir été écharnées. Elles y restent 24 heures dans une solution composée par addition répétée de sel pour maintenir une concentration constante dans une proportion de 25% de sel par rapport au poids initial.

3.5. L'estampillage

Cette opération a pour but de permettre l'identification d'une peau en connaissant son origine et son mode de conditionnement.

L'estampille est appliquée dès la sortie du séchoir, sur le collet de la peau avec un produit qui doit disparaître au tannage. Le plus utilisé est le bleu de méthylène.

L'opération la plus utilisée à N'djaména est l'estampille d'origine.

B. Défauts des cuirs et peaux

Les défauts sont consécutifs, soit à des altérations sur l'animal vivant, soit à un mauvais abattage ou à une dépouille défectueuse, soit à une mauvaise conservation.

1. Défauts acquis du vivant de l'animal

Une peau saine est le gage d'un produit fini de bonne qualité.

Les maladies qui causent le plus de dégâts à la peau sont les gales et la dermatophilose chez les bovins, la démodécie chez les caprins, les mycoses ou teignes pour toutes les espèces.

2. Défauts d'origine traumatique

Ce sont des atteintes soit volontaires,comme les marques de feu,soit accidentelles,comme les coups de cornes, les contusions,les excoriations,les cicatrices d'abcès après piqûres...

3. Défauts acquis lors du conditionnement

Coupure : entaille faite par le couteau de dépouille ;

coutelure : entaille incomplète qui a pour conséquence une diminution de l'épaisseur de la peau, dite baisse ;

échauffe : début de putréfaction causé par un mauvais séchage (sur le sol en particulier), ou mise au séchoir trop tardive. Elle est localisée et se reconnaît :

- à l'odeur ;

- aux poils qui, sur la « plaque d'échauffe »,qui s'arrachent facilement en touffes ;

putréfaction : détérioration généralisée des protéines constituant la peau,en particulier la fleur.

C. Classement des cuirs et peaux 

Le classement est la base de toute opération commerciale et sert, en particulier, à la détermination du prix. Il est effectué selon plusieurs critères : le choix, le poids, la préparation, la race et la provenance.

a) Le choix

C'est la base la plus subjective, la plus controversée du classement. Ce n'est que par une longue pratique qu'on acquiert l'habitude d'opérer la classification en choix.

On distingue en général quatre choix et les rejets.

Ce classement tient compte de la texture de la peau ou du cuir, de sa finesse, des différents défauts que l'on peut y rencontrer ainsi que de leur localisation.

Rejets : peau impropre au tannage, nombreux défauts lésant toute la surface, ou putrefiée.

b) le poids

- poids moyen des cuirs secs :

Le poids moyen des cuirs varie avec le type de bétail et la saison.

- Le poids moyen des peaux sèches

c) le mode de préparation

On distingue différents modes de préparation :

- B.A.V : boucherie arséniqué vert

- B.S.A : boucherie sèche arséniqué

- A.B.A : apprêté brousse arséniqué

- A.B.S : apprêté brousse sec

d) la race

Certaines races sont réputées pour la qualité de leur peau.

D. Critères commerciaux

Sur le plan commercial, la qualité commence du vivant de l'animal et se poursuit tout au long de la chaîne jusqu'au tannage. Le conditionnement, la collecte, le classement en choix et catégories dès l'origine sont des critères décisifs qui font le renom ou la perte des cuirs et peaux d'une région à une autre (source : Mémento de l'Agronome,4e édition).

a) Magasin des cuirs et peaux

Le magasin peut être un hangar à sol cimenté, construit en briques dures autant que possible, il doit être facile à nettoyer,à désinfecter et édifier sur un terrain surélevé et en dehors d'une agglomération. Il doit être parfaitement étanche à l'abri des rongeurs bien ventilé, bien éclairé et accessible aux véhicules. Le hangar doit être composé de :

- d'une salle d'achat menue de bascule généralement sur une aire cimentée ;

- une salle de stock comprenant plusieurs compartiments munis de claies de bois posées sur le sol ;

- une salle de mise en balles munie d'une presse.

b) Emballage des peaux

Les peaux placées dos à dos côté chair en dehors sont ficelées de façon à former de lots de 100 (40 à 90 kg environ), une toile de sac est cousue autour. Il conviendra de ne pas trop serrer, ni trop peu. Les balles peuvent être laissées nues. Les lots seront homogènes et ne comprendront qu'une classe à la convenance du vendeur.

c) Emballage des cuirs

Les cuirs secs sont pliés en deux, côté chair en dehors,les balles non pressées , nues, liées à la corde. Selon les poids, les balles contiennent 10,15 ou 30 cuirs. Il faut retenir que le poids moyen est de 40-50 kg

d) Emballage des balles

Les balles ainsi constituées sont munies d'une estampille souvent rédigée à l'encre grasse et qui a pour but de mettre en évidence son origine et son contenu.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote