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Etude lexico-semantique des noms des journaux au Rwanda

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par Pierre Canisius MUTSINZI
Université Nationale du Rwanda (UNR) - Licence en Langue et Littérature Française, Option Science du Langage 2007
  

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3.2.3. La métaphore

La métaphore est « un procédé qui consiste à donner à un objet un nom qui désigne déjà un autre objet auquel on le compare. » (Baylon et Fabre, 1978 :209). Et, Le Guern (1972 :87) ajoute que « la métaphore consiste à donner à un mot un sens qui ne lui convient qu'en vertu d'une comparaison sous - entendue. »

Dans la dénomination des journaux, les termes métaphoriques sont innombrables et notre intention ne sera que d'en présenter quelques exemples. Les termes Imbôni et Ijîisho ryaa rubaanda sont utilisés métaphoriquement tous les deux en comparaison avec l'oeil, organe de la vue pour dire que le public doit se servir de ces journaux pour découvrir certaines réalités qui leurs sont cachées. Umuravuumba, ordinairement est une plante médicinale très amère, et son utilisation dans notre contexte est très significative vu la situation dans laquelle le journal est créé. Si Umuseemburo est couramment utilisé pour la fermentation de bière, du pain etc., ce n'est pas par hasard que le journaliste choisit le même titre. C'est qu'il a en tête cette comparaison avec un changement positif qu'il doit viser. Bien d'autres métaphores inondent notre corpus, mais nous énumérons simplement en passant : Kibeerinkâ (ce qui est agréable), Le Tribun du peuple (magistrat chargé de défendre la classe populaire ou le bas peuple), Umuvûgizi (porte-parole),... Somme toute, il reste à remarquer que la grande partie des noms des journaux rwandais a un usage métaphorique relatif au contexte dans lequel ils ont été créés, et à l'histoire rwandaise en général. Au total les métaphores dans la dénomination des journaux rwandais occupent 51.2% de tout le corpus c'est-à-dire 121 noms sur 236.

Tableau 6: Synthèse des procédés sémantiques relevés dans ce travail

Procédé

Nombres

%

Métaphore

121

51.2

Synonymie

64

27,11

Polysémie

47

19,9

D'après ce tableau, on note la prédilection de la métaphore parmi d'autres procédés sémantiques dégagés dans la dénomination de journaux rwandais. En principe, la métaphore est une figure de comparaison qui joue un grand rôle dans la rhétorique. Ses effets linguistiques consistent à transférer quelques qualités d'un élément A à un élément B, afin d'attirer l'attention de l'auditoire ou du public.

Il ne serait donc pas étonnant que les Rwandais, dans les contextes variés, recourent à cette figure, surtout dans le domaine de la presse pour attirer à eux le plus possible de clientèle. Ceci montre également que les Rwandais comprennent bien la valeur de la parole et son impact sur la psychologie des gens. Cette concurrence à trouver les meilleurs des noms, touchant davantage les sentiments du public agrandit la fréquence de la métaphore dans la dénomination des journaux rwandais. On souligne par exemple dans le contexte des années 90, où le courant politique était de grande ampleur, les journaux comme : Le Tribun du peuple (comparaison entre le magistrat qui était chargé de défendre les intérêts des plébéiens dans la Rome antique et le journal qui se prête ces qualités et se donne comme mission de plaider pour le peuple rwandais), Ijiîsho ryaa rubaanda : comparativement à l'oeil qui est un organe de la vue et qui doit être vigilant pour guider la personne sur son chemin, ce journal prétend, par son titre, d'être un guide de la population qui était aveuglée par le pouvoir.

Dans un contexte d'après génocide, beaucoup d'autres journaux recourent toujours à cette figure et on enregistre des titres comme Izûuba, Umucyô, Umuseeso, qui s'approprient les qualités du soleil, de l'aube, bref de la lumière en général pour convaincre le public de la fiabilité ou de la qualité de l'information qu'ils fournissent.

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