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Le Hockey sur Glace en France, quelles stratégies pour les clubs et la fédération ?

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par Nils Culoz
Wesford - Licence 2007
  

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Chapitre 2ème.

Les efforts à fournir au niveau des clubs.

Dans le registre de ce que je pourrai préconiser en fonction de ce que j'ai pu constater à travers les années et les quelques voyages que j'ai pu réaliser je me pencherai surtout sur un aspect marketing où le club a toutes les possibilités en main et est libre d'agir comme il le souhaite. Je citerai par la suite quelques points juridiques.

A. L'exemple du club des Brûleurs de loups de Grenoble.

Comme nous l'avons exposé précédemment, les clubs Français n'abordent pas le marketing de la même manière. En effet, dans l'interview de monsieur Aimonetto en annexe 2/ il précise que le club de Chamonix préfère dépenser de l'argent dans un joueur performant qui pourra contribuer à la réussite de l'équipe pour une saison au lieu de dépenser quelques sous dans une personne qui s'occuperai d'aller chercher des partenariats, développer l'image de l'équipe et du club, faire de la publicité et tenir à jour le site Internet.

Cette stratégie est loin d'être propre au club de Chamonix et ce phénomène se retrouve à St Gervais, à Villard de Lans ou à Epinal et Annecy. Beaucoup de dirigeants raisonnent au jour le jour et ne cherchent pas nécessairement à développer sur du long terme et finalement ce genre de fonctionnement fait moins vite développer ce sport dans une zone spécifique alors que d'entretenir l'image fait naître une forme d'appartenance à l'équipe.

Le club de Grenoble à su saisir l'opportunité il y a quelques cinq six ans en développant toute une structure s'occupant de tous les aspects nécessaires au bon fonctionnement du club. J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de rencontrer monsieur Bertuzzi qui est le directeur de la communication des Brûleurs de loups et il avoue ne pas manquer de travail. Il dit qu'ils ont un rôle de « locomotive » du hockey en France et on ne peut pas le nier, le but pour eux n'est pas d'être « tout puissant » dans le milieu du hockey Français mais plus d'inspirer les autres clubs à imiter leur fonctionnement qui s'est avéré très payant puisqu'il s'agit de la patinoire la plus fréquentée de France avec pas moins de 3 500 personnes qui se rendent à chaque match, aujourd'hui on se dit que la patinoire est trop petite et on ne s'attendait pas à un tel succès quand elle fût inaugurée en Avril 2001 pour les championnats du monde de division 1.

Depuis 2000, le club qui a vu la plus forte évolution de la fréquentation de sa patinoire est Grenoble avec une moyenne de fréquentation qui est passée de 1722 personnes par matchs durant la saison 2000-2001 à 3 500 cette saison 2006-2007 puisque la capacité maximale était atteinte. Ceci pose donc un problème au club de Grenoble qui ne s'attendait sûrement pas à un tel succès et se retrouve donc confronté à un manque de capacité d'accueil.

En étudiant un peu l'évolution de la fréquentation lors des matchs des Brûleurs de loups depuis la saison 2000-2001 on voit que les effectifs ont plus que doublés et sur les sept dernières saisons l'augmentation a été en moyenne de deux cent cinquante quatre personnes supplémentaires se rendant à la patinoire pour chaque match par saison.

Comme on peut le voir sur le tableau ci-dessus l'asymptote horizontale représente la limite de capacité de la patinoire, la ligne bleue l'évolution depuis 2000 et la ligne jaune la tendance que devrait suivre la fréquentation. Il faut ajouter que la saison 2000-2001 ne s'est pas jouée à Pôle Sud mais dans l'ancienne patinoire qui avait une capacité limitée et qui était relativement vétuste. Ici on peut donc voir que la limite de fréquentation de la patinoire a été atteinte cette saison puisque la patinoire a été pleine lors de tous les matchs et il fallait réserver sa place bien avant pour ne pas avoir une mauvaise surprise arrivé devant la patinoire les soirs de match.

La ligne jaune permet donc de voir en quelque sorte le manque à gagner théorique, le nombre de places vendues par match s'élève à environ 2 800 places car il faut prendre en compte les quelques 600 supporters qui achètent un abonnement en début de saison ce qui rapporte au club environ 108 000€. Il faut aussi prendre en compte la quelque centaine de personnes installée dans les loges qui sont invitées par le club. En considérant un prix moyen de 8€ la place les recettes générées s'élèvent à 22 000€ sans compter les abonnements.

Donc si on s'en réfère aux statistiques on aurait pu faire entrer 3 579 personnes par match cette saison donc les 79 personnes qui n'ont pu se rendre aux matchs représentent un manque à gagner d'environ 600€ par match lors de la saison régulière soit environ 16 000€ sur la saison régulière. Il faut y ajouter les matchs de « Play off » qui sont les séries qui clôturent la saison où les billets se vendaient plus chers jusqu'à atteindre 30€ pour la finale.

En somme, on ne peut que féliciter le club pour la réussite qu'il connaît mais on peut aussi reprocher à la métro d'avoir sous estimé la capacité de la ville de Grenoble à attirer des gens vers le hockey et donc d'avoir fait de mauvaises prévisions. Pour l'instant il n'est pas d'actualité d'équilibrer l'offre et la demande en augmentant le prix des places ce qui représente la seule variable mais le club cherche d'autres moyens pour satisfaire les « malheureux » comme a pu me dire M Bertuzzi. Il ajoute qu'ils ne veulent pas être mal perçu par le public en augmentant le tarif des places et préfèrent fidéliser le public.

B. Difficultés de renouvellement des effectifs et coût de l'équipement.

Le marketing est primordial pour développer le hockey dans une zone de « chalandise » et différents objectifs peuvent être visés. On peut développer une campagne de publicité pour faire venir des gens aux matchs et on peut mettre en place des programmes pour attirer les plus jeunes en faisant des visites des écoles par exemple.

On sait que des clubs comme Rouen ou Grenoble ont des problèmes de sur fréquentation de l'enceinte sportive et qui au sujet de Grenoble comme me disait Mme Normandon qui est la présidente du hockey mineur ne souhaite pas augmenter le nombre de jeunes pratiquants du fait d'une occupation de la glace trop importante comme il l'est démontré en Annexe 3/. Mis à part ces clubs la plupart ont des difficultés à renouveler les effectifs et parmi ces raisons on peut citer le coût qu'implique une inscription au hockey et le risque généré pour la famille si le sport ne plait pas à l'enfant. Le coût comme il l'est spécifié en Annexe 4/ est relativement important si on considère que très peu de matériel est prêté aux jeunes. Ceci peut être très problématique pour les familles car l'équipement de hockey peut être très coûteux notamment les patins qui atteignent vite 150€, un équipement complet peut atteindre les 500€ auxquels il faut ajouter les quelques 180€ pour la licence on se doute ensuite que les parents refusent d'inscrire leurs enfants et préfèrent les orienter vers le ballon rond.

Pour résoudre ce genre de problème il faudrait développer des partenariats entre les fabricants de matériel de hockey proposant une forme de crédit-bail avec ces entreprises et en répercutant une partie du coût de la location du matériel sur la famille. Ce moyen permettrait aux plus jeunes de s'essayer dans ce sport sans que cela ai une conséquence pécuniaire fâcheuse pour la famille.

Ceci se retrouve en parti, à Grenoble par exemple une partie du matériel de gardien est prêté sans contrepartie financière pour les plus jeunes mais pour les autres joueurs aucun matériel n'est prêté.

A l'heure actuelle le nombre de magasins proposant du matériel de hockey est faible et la plupart du temps il existe une boutique spécialisée dans chaque ville de province. Les grands distributeurs d'articles de sports comme Intersport ou Décathlon ne sont pas actuellement portés vers ce genre de sport car pas assez porteur et la tendance que tentent de suivre ces gros distributeurs est le marché de l'out-door et le développement de l'éco-citoyenneté. En effet, ils ont compris qu'il y avait un gros marché à saisir car les gens sont de plus en plus soucieux de l'environnement et souhaite aussi avoir bonne conscience en s'intéressant de nouveau à la nature. C'est pourquoi aujourd'hui les grands fabricants de matériels de sports se regroupent pour accroître leur porte feuille de marques pour être présent dans les différents univers et les différentes saisons.

Par conséquent, les seuls à proposer du matériels de hockey sont les petites boutiques spécialisées qui se sont élargies sur le roller hockey pour la plupart et elles ne sont pas nombreuses dans les villes de province comme on peut le constater à Grenoble qui est pourtant l'une des villes avec la plus grande culture hockey. Ceci a pour conséquence d'instaurer une situation monopolistique où les boutiques sont libres d'appliquer les prix qu'elles souhaitent. Généralement ces prix sont élevés puisque les 474 pratiquants de Grenoble et les 200 de Villard de Lans ne suffisent pas à faire fonctionner la boutique et pour créer des bénéfices le gérant de boutique est obligé de beaucoup marger. Ce phénomène ne se trouve pas au Canada car des distributeurs importants comme la chaîne « Canadian Tire » peuvent proposer des prix très attractifs car bénéficient d'économies d'échelle du fait de grosses commandes qu'ils font auprès de leurs fournisseurs.

Afin d'attirer des jeunes il faut avoir une politique active de prospection dans les écoles au moment de la rentrée des classes en proposant une visite des joueurs dans les écoles avec par exemple une photo des joueurs et des enfants une séance d'autographes et distribution d'invitations pour le premier match de l'équipe sénior pour permettre aux plus jeunes de découvrir le sport et de faire venir par la même occasion les parents qui paient le tarif normal.. On pourrai aussi imaginer des séances « portes ouvertes » pour les jeunes catégories pour qu'ils montent sur la glace équipés et des tarifs privilégiés pour la première saison avec donc la location du matériel à un prix acceptable. On pourrai imaginer des partenariats avec les écoles pour que les jeunes aillent patiner dans le cadre de l'école et qu'ils soient encadrés par les entraineurs du club afin de procéder à un repérage des plus doués.

C. S'inspirer des autres pays.

Au niveau des matchs sénior, il faut que les clubs prennent conscience que le public recherche au-delà simplement de la beauté du sport un aspect plus spectacle avec des animations autour du match. Il est possible de mettre en place ces dites animations grâce à des partenariats. Durant mon voyage au Canada j'ai beaucoup appris sur la méthode marketing utilisée pour parler des entreprises qui les sponsorisent et pour distraire le public. Même de simples choses peuvent avoir un impact positif sur le mental des spectateurs, je citerai un exemple de ce que j'ai pu voir au Canada, au milieu des tiers de jeu ont lieu des pauses qui permettent aux joueurs de reprendre leur souffle mais on assiste aussi à la distribution de pizzas que le speaker annonce par un message du genre :  « les personnes assises sur les sièges qui vont du numéro 1 à 20 sur le rang A vont recevoir une pizza provenant de la pizzeria... ». Quand on n'est pas habitué ceci est très surprenant car n'existe pas en France. Il y a un intérêt certain pour le club et pour l'entreprise fabricante de pizza car régulièrement durant le match le speaker remercie les partenaires et invite les gens à se rendre chez eux ce qui fait une publicité non négligeable pour l'entreprise. De plus, le soir où j'ai vu cela il y avait 17 000 personnes dans la patinoire et on imagine bien que c'est une chance pour la pizzeria de pouvoir toucher tant de monde au même instant. Pour le club il y a un intérêt aussi car ce genre d'initiative peut aider à faire venir des gens.

Durant les pauses tout est fait pour que le public ne s'ennuie pas c'est pourquoi on peut assister à un match de tout petit ce qui ne manque pas d'intérêt et est assez amusant, on peut voir un ballon dirigeable miniature faire le tour de la patinoire en volant au-dessus du public pour lâcher des enveloppes contenant des chèques cadeau valables à la boutique du club ou encore la présentation d'une voiture faisant un tour sur glace. Je peux citer aussi des lancers de t-shirts grâce à des canons à t-shirts permettant d'entretenir l'ambiance dans la patinoire et aussi des jeunes filles qui sont présentes constamment avec des panneaux pour dire de faire du bruit et pour motiver le public elles offrent des bons pour des boissons gratuites dans le bar de la patinoire. Tout est fait pour que les gens consomment sans pour autant que les gens se sentent agressés.

En somme, différents moyens sont bons pour lier animation et partenariat avec les entreprises. Mais il faut tout de même qu'il y ai une forme de complémentarité entre le sport, l'entreprise et le public. Le club comme l'entreprise doivent en effet faire appel à une segmentation pour être cohérent dans leur offre. Par exemple, une entreprise d'intérimaire ou une agence immobilière pourraient être partenaire sans que cela ne semble choquant. Il faut bien voir que les entreprises ont des politiques spécifiques et des objectifs décidés en matière de conquête de clientèle. Cette stratégie de conquête a nécessairement un impact sur leur politique de sponsorisation qui fait partie de leur budget de communication. On a pu voir des cas où des entreprises ont cessé leur partenariat avec des associations pour s'orienter vers d'autres secteurs dans l'optique de conquérir des parts de marché de ce secteur.

Dans l'idée d'une segmentation du public attiré par le hockey on sait qu'il s'agit d'un public constitué de cadres assez jeunes. M Bertuzzi qui est directeur de la communication des Brûleurs de Loups m'a appris que le public est constitué de 55% de femme et 45% d'homme ce qui peut sembler très surprenant. Donc le public qui intéresse est les jeunes jusqu'à 40 ans. En fonction donc de cette segmentation on va s'intéresser au type d'entreprises qui peuvent être les plus pertinentes pour devenir partenaires.

D. L'aspect publicité pour le club et les partenariats.

Comme on peut le supposer, différents facteurs se rejoignent. Il est difficile de faire de grandes campagnes de publicité sachant qu'il faut respecter le budget nécessaire au bon fonctionnement de l'association. De plus, le nombre de matchs qui ont lieu par saison n'aide pas à développer des partenariats avec des entreprises. Finalement, pour attirer des sponsors on en revient à la première partie où je site un manque de médiatisation et une intensité de championnat trop faible. En effet, cette faiblesse d'intensité n'handicape pas seulement les joueurs qui ont un manque de jeu évident face à leurs homologues étrangers mais aussi les clubs directement finalement. Un nombre de matchs en augmentation auquel il faut associer une homogénéité par le haut du niveau des clubs comme on le connaît actuellement permettrai d'attirer des sponsors.

Aujourd'hui, la sponsorisation des clubs est faible et la plupart du temps les entreprises qui sponsorisent ont des affinités avec des joueurs ou des dirigeants. Les entreprises ne s'attendent pas à un réel retour sur investissement avec l'image véhiculée sur l'enceinte sportive grâce à un logo de l'entreprise et apposé sur le maillot. Il s'agit donc plus de relations amicales qui permettent ces quelques petites sponsorisation. Pourquoi l'intérêt des entreprises n'est-il pas plus important ? Comme je le disais précédemment ceci est dû à un manque de médiatisation et un nombre de matchs insuffisant. Pour attirer des entreprises il faut véhiculer leur image un maximum et dans de larges secteurs si possible afin de conquérir de nouveaux clients. Et les meilleurs moyens d'y accéder sont encore la télévision et les produits dérivés comme les maillots ou les casquettes.

Toute sorte de partenariats peuvent exister et l'intérêt peut être différent, on peut rechercher tout d'abord, à travers ce partenariat un sponsor permettant le financement du club mais aussi un moyen de mettre en place des animations comme j'ai pu le spécifier plus tôt puis une façon d'attirer de nouvelles personnes.

De multiples exemples existent et on pourrai imaginer des partenariats avec toutes sorte d'entreprises tout en restant ciblés sur le public qui nous intéresse. Par exemple, une banque pourrait devenir partenaire en proposant par exemple des prix très attractifs sur les livrets jeunes, les prêts étudiants ou des prêts à la consommation ou immobilier à toute personne détenant un abonnement à la saison pour les matchs de l'équipe. Ou alors pour toutes ouvertures d'un compte chèque ou d'un prêt étudiant on pourrai imaginer des places offertes aux matchs de hockey avec une rencontre avec les joueurs.

Par cela, je veux montrer que de multitudes possibilités existent et les entreprises ne sont pas fermées à ce genre de partenariat du moment que cela correspond à leurs objectifs de conquête.

Donc dans l'optique d'attirer du public et redonner envie aux gens de venir voir du hockey il faut adopter une stratégie dynamique et implicative pour le public. Si je devais organiser une campagne de communication pour un club comme par exemple celui de Chamonix j'essaierai d'organiser une grande soirée de présentation des joueurs avant le commencement du championnat. Ceci pourrait être organisé en partenariat avec la commune car pourrait représenter pour eux une manière d'animer la ville qui il faut le rappeler a une importante culture du hockey et de sports de montagne.

Le championnat commençant vers la mi-Septembre il pourrait être intéressant d'organiser un tel événement vers la fin août alors que les touristes continuent d'être très présents dans la vallée. Donc l'intérêt de ce programme ne s'arrête pas simplement à la population de la ville de Chamonix mais aussi à d'autres personnes venant des quatre coins de France et qui pourraient donc être attirées par ce sport.

Pour rendre cet événement pertinent et mémorable j'organiserai autour de cela un concert et j'imaginerai un écran géant sur lequel serait passées des actions de jeu impressionnantes du joueur cité au même instant avec une présentation de la carrière du joueur. Tout l'événement devra susciter l'intérêt du public, les fasciner et qu'ils aient le sentiment qu'il s'agit d'une organisation sérieuse et non pas d'un regroupement d'amateurs sans stratégie de communication. Ce soir de présentation de l'équipe devra constituer un événement en lui-même pour la ville.

Il y a deux ans Morzine avait organisé à la fin du mois d'août un tournois avec deux grands clubs européens dont un à cette époque là était considéré comme étant le meilleur club d'Europe, l'équipe nationale d'Italie qui se préparait à cette époque là pour le tournoi olympique qui avait lieu à Turin et l'équipe de Morzine qui se préparait donc pour le championnat de France. Ce tournoi avait été bien salué et avait connu un bon succès. On peut ajouter que Morzine poursuit ses efforts en s'inspirant notamment de ses voisins Suisses en proposant dès Septembre de cette année un DVD retraçant l'aventure des Pingouins durant la saison 2006-2007 vu de l'intérieur, ceci suit la stratégie d'implication du public que j'ai abordé plus tôt avec le site Internet de l'équipe de Montréal.

E. Les quatre P :

Comme pour les entreprises les clubs sportifs doivent avoir un « Plan de marchéage » ou « Marketing mix » pour attirer du public. Dans les principes de marketing il faut considérer quatre variables qui permettent d'optimiser la décision d'achat et aussi d'attirer à des événements notamment sportifs. Ce marketing mix est élaboré en fonction des attentes du public ou des consommateurs qui sont segmentés au préalable, c'est-à-dire classés en fonction d'appartenances ethniques, religieuses, géographiques, etc.

Le prix est primordial et catastrophique les conséquences d'un prix trop élevé pourraient être catastrophiques en matière de recettes marchandes et sur l'image du club. Au contraire, un prix trop faible pourrait être synonyme dans l'esprit des consommateurs d'un manque de sérieux et laisser penser que le spectacle ne sera pas au rendez-vous.

On peut estimer que l'élasticité prix d'une place pour un match est assez élevée car une évolution du prix vers la hausse peut réellement influencer la décision d'une personne d'aller au match. Deux situations existent quand l'élasticité prix d'un bien est positive, quand on parle de biens Giffen il s'agit de biens de premières nécessité où quand un bien comme la viande voit son prix augmenter il se voit substitué par un autre bien moins coûteux comme le pain. Une autre situation existe quand on parle de biens de Veblen (provenant d'une théorie de M Thornstein Veblen) qui s'apparentent plus aux biens de luxe mais qui précise que si le prix est trop faible cela démontre un manque de qualité du produit ou de la prestation. Généralement, plus le prix est élevé plus les consommateurs sont intéressés car cela est synonyme de qualité.

Dans notre situation je considère qu'il y a un mixte entre le bien Veblen où un prix trop faible pourrait être mal perçu et un bien Giffen où si le prix est trop élevé alors le public se redirigera vers d'autres distractions moins coûteuses.

Le produit qui correspond dans notre situation à une prestation de service qui n'est pas quantifiable, non stockable et difficile à évaluer comme peut le définir le marketing des services. Pour évaluer l'efficacité de la prestation il faut interroger des personnes et faire des sondages pour pouvoir apprécier les points forts et les points faibles qu'il faut rectifier pour proposer des services de meilleure qualité.

En ce qui concerne la publicité il faut se référer à ce qui a été dit précédemment à savoir notamment impliquer le publique, proposer un spectacle de pré saison en partenariat avec la commune et développer un site Internet performant et novateur avec notamment la diffusion des matchs.

L'un des points non abordé jusqu'ici est le lieu ou « Place » pour respecter le principe des quatre P. En effet, l'environnement dans lequel ont lieu les matchs a une grande importance comme on peut le constater dans le marketing sensoriel. Les sens humains sont analysés et servent d'outils pour influencer l'être humain à se rendre dans un lieu et créer en lui un besoin d'acquérir un produit. Je peux citer comme exemple les boutiques de maroquinerie où des essences de cuire sont diffusées dans le magasin afin d'éveiller l'odorat du consommateur. Je citerai aussi l'exemple de la chaîne « Nature et Découverte » qui a su maîtriser l'éveil des sens en diffusant des essences suivant les saisons devant leurs magasins. Il y a une grande attention à la disposition du magasin aux couleurs, à la température, aux sons. Des fontaines sont disposées et la verdure est omniprésente afin de recréer une impression de nature et développer en chacun une sensation de bien être.

Il est important de prendre en considération le facteur environnement pour les patinoires car le lieu va donc influencer le choix de se rendre ou non à la patinoire. Du fait de mon expérience d'ancien joueur de hockey et du fait que j'ai visité beaucoup de patinoires dans divers pays j'ai constaté que le plaisir de voir un match de hockey est largement influencé par l'atmosphère dégagée par l'enceinte. En Isère, les patinoires de Grenoble et de Villard de Lans permettent d'illustrer parfaitement ce qui a été dit ci-dessus. D'un côté il y a une patinoire froide où l'esthétique n'a vraiment pas été la priorité : béton brut sans peinture et acoustique très mauvaise. Et de l'autre, une patinoire toute récente avec une atmosphère accueillante des couleurs agréables et une acoustique étudiée. Bien entendu il ne s'agit pas pour Villard de Lans de construire une patinoire du niveau de celle de Grenoble mais de faire un effort pour rendre la patinoire agréable. Ne serait-ce qu'en peignant le béton brut qui est très désagréable et en isolant les parois pour que lorsqu'il y a du bruit on n'est pas l'impression d'être dans une grotte ! Des photos des patinoires de Villard de Lans et de Pôle Sud sont visibles dans l'Annexe nommée à juste titre « photos patinoires ».

Evidemment, arriver au stade que connaît Grenoble avec une patinoire toute neuve n'est pas donné à tout le monde mais il est possible d'améliorer le cadre le l'enceinte sportive en proposant par exemple des écrans géants comme on peut le voir sur la photo de l'Annexe « photos patinoires ». Cet écran géant a été offert par la commune de Chamonix pour récompenser l'équipe senior pour son parcours durant cette saison 2006-2007 et pour apporter une valeur ajoutée à la patinoire et à la prestation offerte au public. Aujourd'hui, la patinoire de Chamonix avec celle de Morzine sont les seules capables de proposer des ralentis au public.

Sur le plan purement sportif, on peut dire que les infrastructures de la plupart des patinoires sont insuffisantes pour permettre des conditions optimales d'entraînement. Il faut bien savoir que la patinoire n'est pas la propriété exclusive du club de hockey. Elle est aussi utilisée pour différentes activités comme le patinage de vitesse, le patinage artistique et le curling. Mais cela ne s'arrête pas à ça, en effet, il est très courant qu'il y ai des spectacles plus ou moins en rapport avec la glace. On peut voir de nos jours beaucoup de spectacles sur glace pendant la période hivernale et aussi des concerts. Cela permet d'avoir une maximale de l'enceinte et d'amortir le coût de l'infrastructure.

Cependant cela pose des difficultés et il est difficile pour chaque pratique sportive d'avoir un volume de glace optimal pour pouvoir rivaliser à un niveau international. Je citerai comme exemple les patineurs de vitesse de Grenoble qui sont obligés de s'entraîner à 6 heures du matin.

F. Les structures juridiques et les réglementations dans le recrutement de joueurs étrangers:

Différentes structures juridiques existent pour les associations sportives et en fonction de la structure adoptée par le club cela n'aura pas la même influence en matière de financement du club.

Les associations sportifs sont des associations loi 1901 qui respectent donc une certaine structure avec une déclaration en préfecture ou en sous-préfecture, une obligation de publicité au journal officiel, elles peuvent se constituer un patrimoine, elles ont la possibilité d'avoir une activité commerciale, elles sont soumises à TVA et doivent payer l'impôt sur les sociétés.

Ces associations sont constituées d'un président, d'un trésorier et d'une secrétaire.

Il faut savoir que la loi du 16 Juillet 1984 impose que les associations qui ont des recettes annuelles supérieurs à 1,20 millions d'euros ou une masse salariale supérieure à 0,8 millions d'euros deviennent des sociétés sportives. Ces sociétés se distinguent donc en quatre groupes comme on peut le voir dans les bulles ci-dessous.

La SEMSL est la plus ancienne forme et est dorénavant mise au sommeil, il n'est plus possible de créer ce genre de société depuis 1999. Sa caractéristique est qu'au moins la moitié des capitaux sont de provenance publique.

L'EURSL est une forme où l'associé unique est l'association support. Elle ne peut pas voir de partenaires extérieurs financer la section professionnelle. Elle est peu utilisée car le mode de financement est limité.

Dans la SAOS l'association doit détenir au minimum trente pour cent du capital social, il n'y a pas de distribution de dividendes et les dirigeants ne sont pas rémunérés.

Enfin la SASP où l'on se rapproche le plus de la société commerciale classique, il s'agit d'une société professionnelle qui a pour objet une activité sportive professionnelle. Des dividendes peuvent être distribués et les dirigeants peuvent être rémunérés. Enfin l'accès au capital est libre et il n'y a pas besoin de faire appel à une association.

Aujourd'hui le sport en général tend vers une professionnalisation et les associations sportives deviennent souvent des sociétés sportives. Le club des Brûleurs de Loups est une SASP et peut donc faire appel à des capitaux externes, avoir des sponsors et recevoir des subventions.

Au niveau du recrutement de joueurs étrangers il existe des règles et celles-ci ont évolué énormément notamment suite à des événements dans le milieu du football.

Depuis le traité de Rome toute discrimination est interdite envers chaque nation et il existe maintenant en Europe la liberté de circulation des personnes, des services et des capitaux. Cependant, pendant longtemps les fédérations internationales ont porté atteinte à cette liberté de circulation des sportifs.

Le 15 Décembre 1995 fut ratifier l'arrêt Bosman du nom du footballeur qui a porté plainte contre lUEFA pour avoir limité le transfert de joueurs internationaux et prévoyait des indemnités de transfert en fin de contrat. Depuis cet arrêt tout individu de la communauté européenne est libre de circuler et de jouer dans les clubs de l'union européenne sans qu'il n'y ai de complication.

Par la suite il y a eu des accords entre les pays européens et des pays tiers.

L'arrêt Malaja du 30 Décembre 2002 qui instaurait des accords entre les pays européens et les pays d'Europe de l'est et du Maghreb.

L'arrêt Cotonou prévoyait quant à lui des accords entre les pays de l'UE et les pays d'Afrique des Caraïbes et du Pacifique.

En ce qui concerne le hockey il y a eu une grosse implication sur la composition des équipes lors de la ratification de l'arrêt Bosman. La fédération des sports de glace imposait un maximum de six étrangers dans chaque équipe dont trois étrangers extérieurs à la communauté européenne et trois joueurs provenant de pays de la communauté européenne.

Mais à partir de l'arrêt Bosman une armada étrangère à débarqué notamment à Brest et la fédération était contre ce phénomène. Trop d'étrangers n'est pas favorable c'est certain mais cela contribue à une amélioration du niveau du championnat Français et permet ainsi aux Français de se frotter à des étrangers de bon calibre.

Donc l'espace européen et les règles existantes permettent aux clubs Français de recruter des joueurs provenant des meilleures nations du hockey au monde.

G. Conclusion

En somme, au travers de cette partie j'ai donc exposé ce qui se passe à l'extérieur de nos frontières et ce qui pourrait être envisageable pour que les clubs développent ce sport dans leur zone géographique.

Il n'y a pas une solution miracle mais peut être qu'il s'agit à l'heure actuelle de moins chercher à recruter des talents étrangers et plus investir dans une stratégie de communication et d'implication du public sans que ce public ne viole l'éthique du hockey qui prône une forme de respect de l'adversaire.

Donc dans un premier temps on penser qu'il faut intensifier la communication notamment au travers d'un site internet performant puis dans un second temps développer la formation puis le recrutement de joueurs talentueux. L'idée est que l'équipe doit autant que faire ce peut se construire autour de jeunes issus du club puis « enrobée » de recrues performantes.

L'aspect marketing est primordial d'autant que ce sport n'est pas nécessairement connu de tout le monde. Il y a un marché à conquérir pour le hockey dans le domaine du divertissement et les clubs n'ont pour l'instant pas saisi l'intérêt d'une stratégie de communication. Tout le monde pense au football mais il faut aussi voir qu'il est moins onéreux de voir un match de hockey à 10 euros que de se rendre dans un stade de club de ligue 1 où les places sont au minimum de 30 euros.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery