WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'utilité du rapport de l'auditeur externe

( Télécharger le fichier original )
par Youssef YAHYAOUI
Université de Sousse - Maîtrise en sciences comptables 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION :

Dans ce chapitre, on a cherché à projeter un coût d'oeil sur la théorie d'agence en tant qu'un point de recherche important pour plusieurs auteurs et théoriciens et le rôle de l'audit dans la résolution des problèmes qui naissent de la relation des différents acteurs dans la vie de l'entreprise.

C'est ainsi qu'on a pu remarquer le rôle important du rapport de l'auditeur externe pour les dirigeants, les actionnaires et les créanciers par la garantie de crédibilité et de sincérité des données comptables divulgués dans les états financiers d'une telle entreprise.

C'est en effet que dans notre deuxième chapitre on va présenter d'une façon plus approfondie l'utilité du rapport de l'auditeur externe pour les banquiers lors de la décision d'octroi d'un crédit bancaire à l'entreprise sollicité de cette demande de financement.

DEUXIEME CHAPITRE

L'UTILITÉ DU RAPPORT D'AUDIT POUR LA DÉCISION D'OCTROI DES
CRÉDITS BANCAIRES

Bien entendu que les banques jouent un rôle important dans la vie de l'entreprise principalement par l'octroi des crédits afin de financer leur cycle d'exploitation ou d'investissement. C'est dans ce contexte que la fiabilité et la crédibilité de l'information circulante entre les différents acteurs économiques et plus précisément entre la banque et l'entreprise va influencer la diversité des transactions économiques voir même le dynamisme de l'économie nationale.

Ainsi, dans le processus d'octroi de crédit, le banquier utilise plusieurs sources pour acquérir le maximum d'informations sur l'entreprise sollicitée de demande de crédit.

Autre que l'image de l'entreprise et la notoriété de l'investisseur, les donnés comptables apparaîent comme l'une des principaux moyens aidant le banquier à prendre la décision exacte. A cet effet, le responsable d'octroi de crédit exige que l'entreprise demanderesse doive présenter des états financiers audités par un professionnel indépendant et compétent.

En effet, l'auditeur peut exprimer une opinion sans réserve, avec réserve ou refuser d'auditer ces états financiers. Ces réserves peuvent affecter l'estimation des cash-flows et l'évaluation de la capacité de l'entreprise à rembourser sa dette, raison pour laquelle le banquier peut considérer que les états financiers accompagnés d'une opinion avec réserve étant plus risqués que celles accompagnés sans réserve.

A cet égard, dans ce chapitre, on exposera les courants de recherche consacrés à l'étude du comportement des banquiers vis-à-vis de rapport de l'auditeur externe parmi les divers sources d'information utilisées lors de l'étude des dossiers qui leurs sont soumis.

Dans la première section, on va présenter les différentes études se rapportant à l'examen de l'impact de l'opinion de l'auditeur sur le comportement des banquiers, alors que dans la deuxième section, on va examiner cette problématique dans le contexte tunisien à l'aide d'une étude effectuée.

SECTION I - DIFFERENTES ÉTUDES EVALUANT L'OPINION DE L'AUDITEUR DANS LA PRISE DE DÉCISION D'OCTROI DES CRÉDITS BANCAIRES :

Les différentes études cherchant à appréhender la place qu'occupe le rapport d'audit parmi les différentes sources d'informations sur lesquelles se basent les banquiers pour prendre leurs décisions d'octroi de crédit sont instaurées principalement dans les pays anglo-saxons (Etats- Unis, Canada, Grande Bretagne) et la France, ces études ont montré que les rapports d'audit ont un impact peu significatif sur la prise de décision soit d'octroi de crédit ou même lors de l'octroi de ce crédit, ce rapport est-il important pour instaurer les conditions de ce crédit et principalement le taux de risque dégagé par le banquier aidant à fixer le taux d'intérêt.83

Parmi les études qui sont intéressées de ce problème, on va citer à titre d'exemples :

1/ L'étude de Libby (1979) :

Dans son étude effectuée à Chicago aux Etats-Unis, Libby cherche à déterminer si le message entendu par l'auditeur externe lorsqu'il choisi un type particulier d'opinion correspond à celui perçu par le responsable de crédit, qui constitue un important membre parmi les utilisateurs de cette opinion.

C'est en effet, il a choisi un échantillon des auditeurs et des banquiers et a effectué un questionnaire pour dégager les résultats.

Dans son choix des opinions émises par l'auditeur, Libby présente trois types à savoir l'opinion sans réserve, l'opinion avec réserve et le refus d émettre une opinion. Pour l'opinion avec réserve, il a indiqué deux types de réserves celles liées à l'incertitude et celles liées à des limitations à l'étendue de la mission d'audit.

En effet, les réserves d'incertitudes sont causées par deux circonstances : la réalisation des actifs et les litiges à l'encontre de l'entreprise, Libby a indiqué qu'il a remarqué que les différents types d'utilisateurs ne trouvent pas une grande différence entre ces deux circonstances résultant l'émission des réserves d'incertitudes par l'auditeur.84

Quant aux réserves émises par l'auditeur à cause de limitation à l'étendu de la mission d'audit, Libby a indiqué deux causes à savoir celles causées par le client objet duquel ces états financiers sont audités et d'autres circonstances provoquant la limitation de l'étendu de la mission.

83 Manitha Riadh, mémoire DEA comptabilité, ISCAE Manouba, 1998, p 104.

Le résultat dégagé par l'étude de Libby présente que les limitations imposées par le client ont un effet plus négatif, simulaire aux refus de certification, que lorsque ses limites sont causées par des circonstances extérieures.

En présentant deux hypothèses pour la réalisation de son étude à savoir :

-premier hypothèse : les réserves d'incertitudes augmentent le risque de crédit. -deuxième hypothèse : les réserves d'incertitudes augmentent les besoins d'information supplémentaires des responsables de crédit ;

Libby a conclut que lorsque la banque a eu confiance des informations comptables malgré l'existence d'une opinion avec réserve, la publication de celle-ci par l'auditeur n'a pas d'effet significatif sur l'évaluation du risque faite par le banquier. 85

Cette résultat dégagée a été critiquée par Saloua Jouini dans son mémoire où elle a présenté des limites à savoir que la taille de l'échantillon et les composantes ce celle-ci, ainsi que l'utilisation d'une seule catégorie d'opinion de l'auditeur (réserves liées à l'incertitude ou à la limitation de l'étendu) peuvent baiser les résultats de cette étude.

2/ L'étude de Firth (1979) :

L'étude de Firth (1979) effectué en Grande Bretagne est intéressée à examiner l'impact de l'opinion avec réserve sur les décisions de crédit prises par le banquier, à cet égard, il a utilisé des états financiers audités d'une société fictive et il a demandé à des banquiers constituants l'échantillon de son étude de présenter le montant maximum qu'ils peuvent accorder pour la dite société lors de la décision de l'octroi de crédit.

Principalement, Firth a présenté quatre types d'opinions sur les états financiers constituant son étude à savoir :

- Une opinion sans réserve.

- Une opinion avec réserve liée à la continuité d'exploitation.

- Une opinion avec réserve liée à l'évaluation d'actif.

- Une opinion avec réserve pour non respect des principes comptables généralement admis.

Lors de l'examen des résultats de son étude, Firth a indiqué que les données statistiques ont
présenté qu'il y a une grande différence entre le montant accordé par le banquier lorsque les
états financiers sont audités et l'opinion de commissaire aux comptes ne comporte pas des

réserves que celui lorsque l'opinion de l'auditeur comporte des réserves liée à la continuité d'exploitation ou liée à l'évaluation de l'actif.

Cependant, il n'existe pas une grande différence entre le montant octroyé par le banquier lorsqu'il y a une opinion avec réserve liée au non respect des principes comptables généralement admis que celui lorsque l'auditeur présente une opinion sans réserve.86

La conclusion qu'on peut tirer donc de ses résultats que le banquier crainte beaucoup plus lorsque l'opinion divulguée par l'auditeur externe comportant des réserves liée à la continuité d'exploitation ou à l'évaluation des actifs que lorsque l'opinion est sans réserve ou comportant des réserves liées au non respect des principes comptables généralement admis.

3/ L'étude de Soltani (1992) :

Soltani dans son étude effectuée en France a cherché à présenter l'apport informationnel du rapport d'audit comme source d'information par rapport aux autres sources utilisés par le banquier qui exige en effet que les états financiers de l'entreprise sollicitée de la demande de crédit soient audités par un professionnel indépendant et compétent, ainsi qu'il a cherché à examiner l'impact des réserves émises par l'auditeur sur la décision du banquier (accorder ou non un crédit, taux d'intérêt...).

En effet, Soltani dans son étude, consistant à faire un questionnaire d'un nombre des banquiers sur le montant accordé et le taux d'intérêt en se basant sur des états financiers d'une société fictive comportant une opinion avec réserve émise par l'auditeur, a conclût que le rapport de commissaire aux comptes n'a pas un grand importance comme source fiable d'information parmi les autres sources, les banquiers utilisent prioritairement d'autres sources telles que les états financiers, les informations économiques et sectorielles ainsi que les jugements personnels.87

Cependant, Soltani a remarqué que les banquiers donnent une grande importance aux types des réserves émises par l'auditeur lors de décider d'octroyer un crédit (principalement en ce qui concerne le taux d'intérêt).

Les banquiers ont tendance à diminuer le montant de crédit et à augmenter le taux d'intérêt,
c'est ainsi qu'une opinion de commissaire aux comptes contenant des réserves a un impact

86 Jouini Saloua, op, cit, p 69.

87 Manita Riadh, op, cit, p 111.

négatif sur les décisions de crédit des banquiers et cet impact peut être augmenter proportionnellement à la gravité des réserves émises.88

En conclusion et après avoir présenter un échantillon des études effectuées dans les pays anglo-saxons principalement en Etats-Unis (l'étude de Libby) et la Grande Bretagne (l'étude de Firth) qu'en France (l'étude de Soltani), on a pût remarquer qu'il y a différentes opinions contradictoires principalement en ce qui concerne l'impact du rapport d'audit en cas d'existence des réserves, cette contradiction peut être expliquer par les différences culturelles, sociales et économiques entre le système bancaire de chaque pays, c'est pour ce raison qu'on ne peut pas généraliser les résultats obtenues.

SECTION II- L'APPORT INFORMATIONNEL DU RAPPORT D'AUDIT DANS LA DÉCISION D'OCTROI DES CRÉDITS : CAS DES BANQUES TUNISIENNES :

On va prendre comme base des résultats présentés dans cette section l'étude effectuée par Mr Riadh Manita en 1998, en effet, il a consacré son étude sur un échantillon de 200 banquiers tunisiens dont 74 seulement ont contribué à cette étude (32% du total de l'échantillon).

Cette étude a pour objectif principalement :

- D'analyser l'attitude des banquiers vis-à-vis du rapport d'audit.

- D'appréhender le comportement des banquiers quant aux différents types des réserves mentionnées dans le rapport du commissaire aux comptes.

1/ Le place du rapport d'audit parmi les autres sources d'information pour le banquier lors d'octroyer un crédit :

L'analyse effectuée auprès des banquiers montre l'importance qu'attachent ceux-ci au rapport de l'auditeur externe parmi les autres sources d'informations. En effet, 48.6% des banquiers considèrent que le rapport de commissaire aux comptes est très important comme source d'information aidant à la prise de décision, 43.2% considèrent l'opinion de commissaire aux comptes importante à la prise de décision.89

Cependant, il semble qu'il existe d'autres sources d'informations plus importantes que ce
rapport, en effet, 82.8% des banquiers participants à cette étude considèrent que le central des
risques de BCT est une source très importante pour la prise de décision et leurs accordent le

88 Jouini Saloua, op, cit, p 75.

89 Manita Riadh, op, cit, p 123.

premier rang parmi les autres sources (l'opinion de l'auditeur occupe le 4ème rang après les états financiers (2ème rang) et les garantis offertes (3ème rang)).

La raison par laquelle on peut expliquer le recours des banquiers au centrale des risques est celui de circulaire de BCT n° 87-23 du 23/12/87 qui oblige les banques de communiquer la BCT à l'occasion de l'octroi de tout crédit à court ou à moyen terme dépassant certain montant fixé par secteur d'activité. Ajoutant à cet égard que 64.9% des banquiers considèrent le rapport de l'auditeur comme une seconde opinion aux états financiers et n'est pas une partie intégrante de ces derniers, c'est pour cette raison que le rapport de l'auditeur externe occupe le 4ème rang.

2/ Impact des réserves émises par l'auditeur externe sur le comportement de banquier :

L'analyse effectuée montre que les banquiers attachent une importance aux réserves émises dans le rapport de commissaire aux comptes et cherchent principalement à connaître leurs Formes et les postes de comptes sur lesquels elles sont exprimées (97.3% des participants considèrent que la nature des réserves affecte leurs décisions d'octroi de crédit).90

S'agissant des trois formes de réserves présentées dans cette étude, les résultats montrent que la majorité des banquiers considèrent que les réserves d'incertitude sont les plus graves par rapport aux réserves concernant un changement de méthode comptable et les réserves concernant des limitations. Cependant, 85% des banquiers indiquent que les réserves émises dans le rapport de l'auditeur n'affectent pas ses décisions concernant les conditions bancaires (prime de risque, montant, taux d'intérêt), cela peut être expliqué par l'existence d'autres sources d'information plus importantes.

Certes, en ce qui concerne les réserves émises sur la continuité d'exploitation, les résultats montrent que ce type de réserve affecte la décision d'octroi de crédit chez le banquier, en effet, 89.1 %des participants accordent rarement ou n'accordent pas de crédit si cette réserve est émise par l'auditeur.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote