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Caractérisation de la nappe phréatique de Mboro par rapport aux normes conventionnelles pour l'eau potable : Physico-chimie et chimie

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par Jean Pierre Yvon FALL
Université cheikh Anta Diop de Dakar - DEA 2000
  

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B/ Les implantations humaines

Il s'agit de voir, d'analyser la structure spatiale de l'agglomération dans ses diverses composantes, notamment l'immobilier, les voies de communication, les systèmes d'évacuation des déchets, l'approvisionnement en eau etc.

1. Circulation et habitat

Le village centre de Mboro s'est développé sur les massifs dunaires qui surplombent d'importantes niayes. Le noyau urbanisé s'étire sur environ 2,5 km le long de la route principale qui cristallise les services administratifs ( maison communautaire, gendarmerie, direction des eaux et forêts, bureau de poste, poste de santé), le commerce (pharmacies, marchés, stations d'essence, boulangeries...). Ainsi Mboro est lié à l'extérieur par un réseau téléphonique automatisé qui compte 223 abonnés (SONATEL, 2000), l'électrification est assurée à 80% ; en fait il jouit des mêmes privilèges que les centres urbains mais cela grâce à l'implantation industrielle surtout.

Il mérite de ce point de vue l'appellation de « Mboro-ville » en raison de l'importance de sa population ( plus du 1/3 de celle de la CR), du volume et de la diversité de ses activités ainsi qu'à son niveau d'infrastructures et d'équipements.

1.1 La circulation

Il s'agit de la circulation des biens et des personnes.

De l'extérieur, Mboro est très accessible par la Départementale 702 [ Tivaouane - Mboro ] qui fait 22 km et la Régionale 70 [ Dakar - Mboro ] longue de 86 km. Ces axes routiers jouent un rôle très important dans les courants d'échange et de commerce qui font de Mboro un centre commercial assez développé exerçant une attraction considérable sur l'extérieur.

Actuellement , le croît démographique entraîne une densification et une extension continue de l'agglomération vers Mboro/mer et vers Tivaouane. Donc le rayon s'accroît et avec lui les problèmes de circulation ; cela rend difficile les interactions entre les habitants. En fait, à part la voie privée qui mène aux cités des cadres des ICS et le prolongement de la Départementale 702 vers Mboro/mer, il n'existe aucune route perpendiculaire à l'artère principale permettant de desservir les quartiers de l'intérieur. Les véhicules et les charrettes y accèdent difficilement, se pose alors la question de l'enclavement.

1.2 L'habitat

A Mboro, les contraintes liées au cadre juridique de la CR, à l'ancienneté et au site font qu'on distingue du point de vue de l'habitat un plan irrégulier et un autre régulier, des constructions de plus en plus modernes à côté d'une architecture vernaculaire caractéristique des sociétés rurales. A travers le bâti, nous pouvons lire l'histoire de la prise de possession du sol.

L'aspect irrégulier de la trame foncière est observé au centre de la ville qui correspond au fond rural ancien. Ici l'occupation du sol est spontanée, les rues sont mal définies, elles sont souvent des impasses donnant sur de grandes concessions. Les quartiers y apparaissent alors comme un conglomérat de constructions réparties apparemment au hasard. Il s'agit des quartiers dénommés « Marché, Khar Yalla, Ngaye-Ngaye, Keur Habour ».

Avec l'installation de la CSPT en 1960, les plans deviennent réguliers.

En effet pour loger le personnel généralement venu d'ailleurs, la compagnie a été obligée d'entreprendre des opérations de terrassement, de lotissement et de construction de cités ouvrières. Donc il fallait organiser l'espace, réglementer les constructions en vue de l'installation des réseaux techniques de base (voirie, adduction d'eau potable, électrification, communication et assainissement).

Ces nouveaux quartiers tranchent nettement des anciens par des rues larges et rectilignes, des aires de jeux et des limites bien définies. Ils concernent les quartiers « Lassere, Mission, Diamagène, Escale, Médina Gounass, Keur Pathé Kane, Mbaye Mbaye, HLM ».

2. L'approvisionnement en eau de boisson ( Tableau 2) Tableau 2 : Approvisionnement en eau potable des ménages.

Eaux de puits

75%

Eaux de robinet

25%

 

Source : Enquêtes JPY Fall, Août 2000.

L'eau est nécessaire à la vie et l'approvisionnement des consommateurs doit être assuré avec une eau de boisson de la meilleure qualité possible. Mboro ne manque pas d'équipements hydrauliques. On y compte trois (3) forages et d'innombrables puits. Mais par manque d'entretien, les forages tombent souvent en panne et finissent par ne plus fonctionner (cas de celui foré par la coopération japonnaise à « Escale » et ceux construits par les ICS à « Habour et Ngaye Ngaye ») ; les populations se rabattent alors sur les puits généralement à ciel ouvert.

2.1 L'eau de robinet

Elle provient essentiellement du réseau de distribution des ICS qui profite à une faible partie de la population, environ 25% des ménages, ( les cités HLM, Mbaye Mbaye et quelques habitations proches des bornes fontaines ). Elle est gratuitement mise à la disposition des populations, mais les contraintes liées à l'enclavement de certains quartiers font que des ménages qui en ont les moyens l'achètent aux charretiers à 600 francs le fût de cent (100) litres. Cette eau, pompée à plus de 400 m dans les grès du maestrichtien, est sensée être salubre (Figure 5).

2.2 L'eau de puits

Elle est la plus accessible, mais aussi la plus douteuse. Cette eau probablement polluée est directement consommée sans être au préalable javellisée ou filtrée.

Ménages

40%

60%

20%

80%

70%

50%

30%

10%

0%

Eau de puits Eau de robinet

Sources

Figure 5: Sources d'approvisionnement en eau de boisson

Les puits on en trouve partout, dans les maisons, les rues, les niayes, les écoles ... Ils sont accessibles à tous, même aux petits enfants. Ainsi les difficultés d'accès à l'eau potable des robinets obligent 75% des ménages à consommer de l'eau probablement insalubre .

3. Le système d'évacuation des déchets

Les déchets sont quelque chose que le propriétaire ne souhaite plus voir en un temps et en un lieu déterminés et qui n'a pas de valeur vénale actuelle ou apparente. (OMS, 1984).

Actuellement avec la mise en application de la politique de régionalisation, les élus locaux sont étroitement impliqués dans la gestion de l'environnement et la prévention des risques naturels. En effet, la forte croissance démographique et les activités économiques génèrent nécessairement des déchets pouvant détériorer l'environnement et menacer la santé.

A Mboro, il se pose un réel problème de gestion des déchets ; il n'existe pas de moyens appropriés qui permettent leur évacuation en conditions de sécurité. Qu'ils soient industriels ou domestiques, ils sont tout simplement déversés dans la nature.

3.1 Les déchets industriels

Ils proviennent de la fusion du phosphate pour la production de phosphore et du traitement de celui-ci à l'acide sulfurique en vue d'obtenir de l'acide phosphorique. Ce processus produit un fort tonnage de déchets dangereux.

D'après le bureau régional de l'O.M.S. pour l'Europe, le Phosphore est fabriqué par la fusion du minerai de phosphate, de silicate et de coke mélangés dans un four électrique. Chaque fois que l'on produit une tonne de phosphore, on obtient jusqu'à 13 tonnes de sous produits : 7,1 à 8,9 tonnes de scories de silicate de calcium, 0,09 à 0,38 tonne de ferrophosphore, 0,01 tonne à 0,25 tonne de boues de phosphore, 0,06 tonne de poussières des précipitations et 2,8 à 3,4 tonnes de gaz de condensation. Le plus grave problème pour l'environnement est posé par l'eau phosphorée produite par la condensation des gaz produits par le four. Cette solution contient en dissolution et en suspension du phosphore élémentaire, des hydroxy-acides de phosphore, de l'acide hexafluosilicique, de l'amoniac et de la silice.

Le principal dérivé du phosphore est l'acide phosphorique obtenu par traitement à l'acide sulfurique.

Dans la production d'acide phosphorique, toujours d'après ce bureau de l'O.M.S., environ 5,5 tonnes de sulfate de calcium brut (phosphogypse) sont produites pour chaque tonne de pentoxyde de phosphore et jusqu'à 1,5% de fluorure d'hydrogène.

C'est justement ce phosphogypse, pouvant contenir des niveaux de radioactivité, qui est déversé sur la plage de Mboro où il se dépose et se solidifie. Ces rejets contiennent suffisamment de propriétés toxiques qui peuvent durablement affecter l'environnement.

3.2 Les déchets domestiques

Ils concernent les ordures ménagères, les eaux usées, les matières fécales. L'absence de système d'assainissement fait que les populations s'en débarrassent mal en les enfouissant dans le sol ou en les déposant dessus. A Mboro les populations vivent avec les ordures ; 87% des ménages disent avoir recours aux dépotoirs, 10% enfouissent leurs déchets et seulement 3% procèdent à leur incinération (Tableau 3 et Figure 6).

Tableau 3 : Formes d'évacuations des déchets domestiques par les ménages.

Ordures

Pourcentage des ménages

Dépotoirs

87%

Enfouissement

10%

Incinération

3%

Déchets de WC

 

Fosses étanches

10%

Latrines

70%

Sur le sol

20%

 

Source : Enquêtes JPY Fall Août 2000.

Et pourtant la CR, depuis la loi n° 96-07 du 22 mars 1996 est compétente pour la gestion des déchets et la mise en oeuvre de politique d'actions environnementales. Dans ce milieu, les contraintes liées au site (topographie de dunes et de dépressions), au manque d'accès à l'intérieur, à la non maîtrise des cycles naturels du milieu par les populations, à l'absence d'initiatives des élus locaux expliquent la situation environnementale.

M énages

90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

 
 

Dépotoirs Enfouissement Incinération

Elimination des ordures

Figure 6: Systèmes d'élimination des ordures

L'accroissement de la population entraîne celui de la consommation et de la production de déchets. Certains responsables de quartiers, à « Lassere » et à « Ngaye Ngaye » notamment, ont réussi à mettre sur pied un système de collecte des ordures moyennant la modique somme de 50 francs par maison trois fois par semaine. Outre la création d'emplois, ce système contribue largement à la propreté des quartiers concernés, mais les charretiers n'ayant pas une décharge aménagée à cet effet, déversent leur chargement à la limite des habitations c'est à dire au bord des niayes.

Si dans ces quartiers la question de l'enclavement ,quant à l'évacuation des ordures, ne se pose pas, ailleurs, elle demeure une réelle problématique et font office de dépotoirs des espaces vides, des maisons inhabitées, et même des puits de quartiers abandonnés. Pour certains l'alternative consiste à les enfouir, cela peut être dangereux surtout si les eaux de la nappe sont à une faible profondeur.

Les eaux usées (cuisine et linge) qui renferment d'importants constituants organiques sont déversées sur le sol, par contre les matières fécales sont évacuées par 70% des ménages dans des latrines où elles se liquéfient et s'infiltrent dans le sol. Ces fosses sont dans la plupart

des maisons accouplées à des trous perdus pour empêcher les eaux de bain, beaucoup plus importantes de se mélanger aux fécès.

Dans la réalisation de ces ouvrages à fond libre, on ne tient pas compte du niveau de la nappe, donc aucune norme de sécurisation des eaux souterraines n'est appliquée. D'ailleurs les populations trouvent ce système très économique puisque les services des camions d'assainissement coûtent chers et en plus ils viennent rarement à Mboro parce que peu

sollicités et confrontés surtout à des problèmes d'accès au quartiers. C'est seulement 10% des ménages qui font usage de fosses étanches; ces types d'ouvrages on en trouve seulement dans les

HLM et cités Mbaye Mbaye qui ont été construites suivant un plan d'aménagement urbain. Tandis que 20% rejettent les matières fécales sur le sol (Figure 7).

M énages

40%

70%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

Latrines Fosses étanches Sur le sol

Elimination des matières fécales

Figure 7: Système d'évacuation des matières fécales.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci