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Structuration spatiale et impacts des institutions de micro finance sur le développement local dans la commune d'Ifangni (Sud est du Bénin)

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par Gabriel ASSOGBA
Université d'Abomey Calavi - Maitrise en géographie 2008
  

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Conclusion partielle

Au total, l'étude du cadre théorique et méthodologique a permis de cerner le sujet, d'avoir une vue globale de l'opinion scientifique à travers la revue de littérature de quelques auteurs et de faire ressortir l'intérêt de ce sujet de recherche pour la communauté scientifique. Elle a permis d'expliquer la méthode de travail utilisée pour la collecte et l'analyse des données.

 

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA COMMUNE D'IFANGNI ET DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN PLACE

 
 

Chapitre 3 : COMMUNE D'IFANGNI : UN ESPACE FAVORABLE A
L'IMPLANTATION DES STRUCTURES FINANCIERES

La commune d'Ifangni est située au sud est du Bénin dans le département du Plateau (figure 1). Elle est subdivisée en six arrondissements et quarante et un

villages et quartiers de ville. Elle couvre une superficie de 242 km2.

Avec une population de 71. 606 habitants en 2002 (INSAE/RGPH3), la commune d'Ifangni jouit d'une position géographique favorable au développement des activités économiques. Plusieurs activités économiques sont pratiquées et souvent de façon combinée : les activités du secteur primaire (agriculture et élevage surtout), l'artisanat à l'échelle de l'individu ou de l'entreprise de taille variable, le commerce et les services.

3.1. FACTEURS GEOGRAPHIQUES ET SOCIOCULTURELS

3.1.1. Milieu naturel

La commune d'Ifangni est située sur le rebord sud-est du plateau de PobèSakété. Elle est marquée par une faible altitude dont la moyenne est de 100 m. Elle a un relief peu accidenté entaillé par de petites et moyennes dépressions aux pentes très peu marquées. Les points les plus élevés de ce plateau d'allure monotone, faiblement incliné au sud, apparaissent autour des localités de Gbaojo et de Gbokutu.

Le plateau est dominé à l'est par le cours d'eau igidi (communément appelé Aguidi) qui forme la branche principale recevant de part et d'autre des affluents. Cette vallée est occupée par des forêts marécageuses de palmiers raphia, de joncs, et d'autres essences utiles. Elles sont utilisées pour la production des cultures de contre saison, le maraîchage et l'installation des pépinières d'espèces diversifiées. Tout cet ensemble subit un climat subéquatorial avec deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches.

Figure 1 : Situation administrative de la commune d'Ifangni

On retrouve dans la commune d'Ifangni trois types de sols. On note en outre les sols de bas-fonds ou sols hydromorphes, argileux riches en matières organiques. Ils sont situés dans les zones humides. On note la présence des sols de coloration brun clair à texture sableuse et faciles à travailler; ils se retrouvent dans les dépressions fermées et en bordure des bas-fonds et marécages. Les sols des plateaux ou sols ferralitiques de couleur rouge et à texture sablo-argileux couvrent la presque totalité de la commune. Cette diversité de sols constitue un véritable atout pour les activités agricoles.

Les formations végétales sont constituées de reliques de forêts sacrées, de fourrés arbustifs où dominent l'Elaïs guineensis et graminées. Le système de culture est caractérisé par la pratique de deux saisons culturales annuelles liées au régime de pluies.

En dehors de son importance pour les pratiques agricoles, le milieu naturel constitue un facteur très déterminant dans le développement de la contrebande dans la commune. Elle est limitée à l'est par le prolongement nord de la dépression d'Aguidi. Cette dépression est occupée par d'innombrables chenaux et marigots dont quelques-uns sont navigables.

3. 1. 2. Peuplement et données démographiques

3.1.2.1 Peuplement de la commune d'Ifangni

D'après Tohozin A. Y. (1986), deux courants migratoires sont à la base de la mise en place des groupes socio-culturels rencontrés dans le secteur d'étude objet de ce mémoire. La commune d'Ifangni dans son ensemble est peuplé d'un mélange

complexe d'origine Ajà-Tado et Yoruba.

Le groupe Yoruba composé des Anagonu et Ifonyin, constitue le plus ancien dans la commune d'Ifangni. Les Anagonu se sont installés dans cette région suite aux migrations engendrées par la dislocation des groupes d'Ifå et d'oyo. Quant au Ifonyin, ils ont quitté Idere dans le sud de l'ancien empire d'oyo pour fonder le

royaume d'Ifangni après avoir transité par Kétou entre le XVIIIème et le XIXème siècle. Mais plus tard, la capitale du royaume d'Ifangni, Ifinyin -Ile sera transférée à Ifinyin -ådo en territoire nigérian en raison des manoeuvres et des abus des colons français. Cette situation a été à l'origine de l'éparpillement des Ifinyin entre la localité d'Ifangni au Bénin et celle de Ifinyin -Tådo au Nigeria. En dehors

des activités agricoles, ces deux sous groupes s'adonnent surtout aux activités commerciales. On les retrouve dans les villages et quartiers frontaliers: Ifangni (Odofin), Igolo, Ita-Soumba, Banigbé,

Le groupe Ajà-Tado numériquement plus important, est composé de Gunnu et de Tilinu en majorité. Les Gunnu qui se sont éparpillés dans la commune y sont

arrivés soit pour mettre en valeur les terres soit pour pratiquer le commerce clandestin des produits pétroliers. L'installation des Goun dans cette région est assez récente. En fait, leur base se trouve à Xigbonu (Porto-Novo).

Les Tilinu qui sont venus du plateau d'Allada se sont installés dans la

palmeraie de Porto-Novo depuis le XIXème siècle sous le règne de Toffa 1er (1874- 1908). Ils ont émigré d'Avrankou et d'Adjarra pour s'installer dans la commune d'Ifangni pour des raisons diverses: recherche de travail, problèmes familiaux, relations familiales difficiles, relations amicales et conjugales. Ils sont en majorité agriculteurs, contrairement aux Yoruba qui sont dans le commerce.

Ce fait explique bien la perméabilité de la frontière artificielle béninonigériane. Même pour maintenir les liens ancestraux, il existe encore aujourd'hui un roi qui représente celui de la partie nigériane au palais d'Ifangni en république du Bénin.

3.1.2.2 Evolution et répartition spatiale de la population

Les données démographiques utilisées sont celles issues des recensements de la population de 1979, de 1992 et de 2002. Ainsi, entre le premier recensement de 1979 et celui de 1992, la population de la commune d'Ifangni est passée de 44 216 habitants à 67 021 habitants, soit un taux d'accroissement intercensitaire de 3,25. Au

troisième recensement de 2002, elle a été évaluée à 71 606 habitants.

De l'analyse de la figure 2 il se révèle que la commune d'Ifangni a connu une évolution démographique différenciée entre 1979 et 1992. De 1992 à 2002, la population de la commune a connu une faible évolution. Le taux d'accroissement intercensitaire entre ces deux recensements est de 0,64 contre 3,25 entre 1979 et 1992 (INSAE). Ainsi la population de la commune est en constante augmentation. Cette croissance de la population s'est accompagnée de l'augmentation du nombre de ménages, soit 12 058 en 1992 et 12 832 en 2002. La densité de la population est de 271 habitants par km2 avec un taux d'exploitation des terres de 80 %. Ce qui témoigne l'importance des activités agricoles et de la réduction croissante des terres cultivables.

Figure 2 : Evolution de la population totale de 1979 à 2002 Source : INSAE : RGPH de1979, 1992 et de 2002.

Par rapport à la répartition spatiale de la population dans la commune d'Ifangni, les arrondissements d'Ifangni et de Banigbé sont les plus peuplés avec une population respective de 20 524 habitants et 16 080 habitants, soit 28,66 % et 22,46 % de la population totale de la commune. Cette situation s'explique surtout par les fonctions économiques et administratives de l'arrondissement d'Ifangni.

L'arrondissement de Daagbé totalise une population de 9.498 habitants soit 13,26 % de la population totale. Les arrondissements de Ko-Koumolou, Lagbè et de Tchaada sont les moins peuplés. Ainsi la population est inégalement répartie dans la commune.

Le tableau II présente l'évolution, la répartition et le taux d'accroissement de la population de la commune entre 1979 et 2002. En dehors des disparités spatiales en ce qui concerne la répartition de la population, le présent tableau montre que la commune d'Ifangni a régulièrement évoluée. De l'analyse de ce tableau, il ressort que la population de l'arrondissement d'Ifangni a connu un accroissement important entre 1979 et 1992 (85 %).

Tableau II : Evolution et répartition spatiale de la population

Arrondissements

Populations

Taux d'accroissement en %

1979

1992

2002

1979-1992

1992-2002

Banigbé

10 143

16 082

16 421

58,55

2,1

Daagbé

6 311

9 498

9 697

50,49

2,1

Ifangni

11 092

20 524

20 959

85,03

2,1

Ko-Koumolou

5 472

9 030

9 222

65,02

2,1

Lagbè

6 656

8 138

9 330

22,26

14,6

Tchaada

4 542

7 286

7 422

60,41

2,8

Source : INSAE : RGPH de1979, de 1992 et de 2002.

3.1.2.3 Structure socio-économique de la population

Selon les données issues du troisième recensement général de la population et l'habitat de 2002, la population d'Ifangni est de 71 606 habitants dont 38 174 femmes et 33 432 hommes avec plus de 70 % de ruraux. La population est dans son ensemble jeune. En effet la tranche d'âge des 0 à 14 ans et celle des 15 ans à 59 ans représentent respectivement 45,74 % et 47,56 % de la population totale.

Par contre celle de 60 ans et plus ne fait que 6,69 %. Cette jeunesse de la population influence largement le dynamisme des activités économiques qui se déroulent dans cette localité.

Les principaux groupes socioculturels qui peuplent la commune d'Ifangni sont les Gunnu (sous groupe des Ajà-Tado) et apparentés qui représentent 64,7% de la population et les Anagonu (sous groupe des Yoruba) et les apparentés qui ne font

que 32,3 %. Cette disparité entre ces groupes socio-culturels reste l'un des particularités de la commune d'Ifangni par rapport aux autres communes du département du Plateau auquel elle appartient administrativement.

3.2 ECONOMIE LOCALE DANS LA COMMUNE D'IFANGNI

L'émergence des espaces frontaliers ou transfrontaliers suscite de nombreuses analyses qui ont cherché à mettre en exergue les mécanismes qui les régissent, leurs modes de fonctionnement, ainsi que leurs fonctionnalités. Leur érection en un lieu entraîne une série de changements dans la perception et les relations à l'espace des sociétés ou groupes humains directement concernés.

Le tracé d'une frontière influence de façon positive ou négative, légère ou accentuée l'organisation de l'espace ou des espaces qui lui sont contiguës. Ainsi, autours des lignes ou zones frontalières naissent et se développent des espaces caractéristiques de la dynamique des frontières. La frontière revêt un aspect multidimensionnel qui lui permet de jouer plusieurs rôles. Cette démultiplication des fonctions et des rôles de la frontière vient du fait qu'elle est un puissant catalyseur d'énergies.

En effet, la frontière a la capacité de faire émerger des pôles d'attraction qui exercent un effet magnétique sur les hommes et sur leurs activités. L'existence d'une frontière ne semble point être un obstacle encore moins un frein qui les empêche de se tourner les unes vers les autres. Cette ouverture a favorisé l'existence de relations plus ou moins intenses dans divers domaines. On les observe également dans les domaines socioculturels et commerciaux. Les échanges commerciaux sont, sans conteste, les plus prépondérants. Ils concernent essentiellement les produits et marchandises, les denrées de première nécessité, des matériels divers: appareils électroniques et électroménagers (Diallo, 2006).

3.2.1. Les activités commerciales

La plupart des travaux scientifiques effectués sur l'espace frontalier béninonigérian dans sa partie méridionale ont montré que la présence des espaces de démarcation entre ces deux États constitue de véritables sources de dynamiques économiques et surtout commerciales (Igué et Soulé, Tohozin).

Les échanges transfrontaliers conditionnent une part importante des activités économiques qui se déroulent dans les localités qu'elles concernent directement et même au-delà. Pour les Etats et les collectivités locales, ils sont une source de recettes même si la plus part du temps « ils reposent sur la fraude » et les activités de contrebande. C'est d'ailleurs ce qui témoigne de la présence de quatre postes de douanes dans la commune d'Ifangni (Gbaojo, Igolo, Gblogblo et Jégu-Nago).

En effet, dans la commune d'Ifangni, le commerce est de loin le secteur qui emploie le plus d'actifs dans la commune d'Ifangni avec 36,41 % de la population active selon les données de l'INSAE. Les activités commerciales concernent la vente des produits agricoles d'une part et des produits manufacturés d'autre part. Mais plus remarquable est le caractère informel de ces activités. Le commerce informel est bien développé dans la commune d'Ifangni.

Si la majorité des hommes, en plus de production végétale et animale s'adonnent aux activités artisanales, les femmes quant à elles s'occupent surtout des activités domestiques et de la commercialisation de la distribution des produits agricoles et manufacturiers. Elles constituent les acteurs de ravitaillement des marchés locaux. L'un des produits le plus porteur dans cet espace est l'huile de palme qui est surtout écoulée sur les marchés nigérians.

3.2.2 Les activités agricoles

Selon les données de l'INSAE, population active exerçant dans ce secteur est de 24,59 %. Mais ce chiffre ne traduit pas la réalité du milieu. Sur les 12 832 ménages que compte la commune d'Ifangni en 2OO2, 5 050 sont des ménages agricoles soit près de 40 % pour une population agricole de 33 350 habitants (INSAE, 2003).

L'agriculture est la principale source de revenu pour les populations rurales.

Elle est essentiellement pratiquée par les hommes. Elle participe à la gestion de l'espace et est au coeur des relations entre les hommes, produits, territoire. Il s'agit d'une agriculture familiale de type extensif caractérisée par des rendements culturaux faibles tributaires des aléas climatiques, de la faible utilisation des techniques modernes de production, mais également de l'exode rurale. A cela s'ajoute l'épineux problème de l'accès au foncier. Les principales cultures sont le maïs, le manioc, l'arachide, la banane, le niébé, le taro, la patate douce et le palmier à huile.

En matière de production végétale, le maïs occupe une place très importante au niveau des céréales. La moyenne de la production en cinq ans représente 15 551 tonnes pour une valeur en F CFA de 1 192 223 006. Cette production est inférieure à celle du manioc qui s'élève à 67 363 tonnes pour une valeur en F CFA de 2 121 918 750. Si la majeure partie des céréales est destinée à l'autoconsommation, il faut noter que le manioc après récolte est transformé en gari et commercialisé sur les marchés locaux et ceux des autres communes limitrophes et du Nigeria.

En dehors de la production végétale, les populations pratiquent l'élevage et la transformation des produits agricole. Les espèces élevées sont les bovins, ovins, caprins, volailles, porcins, lapins et aulacodes. La pratique du petit élevage est très répandue.

La disponibilité de terres cultivables ainsi que des produits forestiers non ligneuses constituent des atouts pour la population. Mais, ils font de nos jours objets d'une de mauvaise gestion.

Il existe une forte population de transformation de produits agricoles. Les principaux produits transformés sont le manioc, le maïs et les noix de palme. Le faible niveau d'équipement des groupements féminins et aussi des transformatrices explique la faiblesse de la qualité de certains produits issus des transformations notamment les dérivés du manioc et du palmier à huile. Cet état de chose limite l'exploitation du potentiel des marchés d'écoulement des produits locaux. Dans les marécages se développent de plus en plus le maraîchage. Ces secteurs constituent des potentialités pouvant servir de base pour l'intervention des structures de micro finance.

Le tableau III montre que le maïs et le manioc restent les cultures les plus dominantes. Au-delà de l'agriculture, l'élevage occupe une place non négligeable dans le revenu des populations.

Tableau III : Moyenne de la production végétale et animale sur cinq ans

 

Production en tonnes et nombre de têtes

Valeur en FCFA

Production
végétale

Maïs

15 551

1 192 223 006

Manioc

67 363

2 121 918 750

Patate douce

590

23 874 750

Niébé

308

60 567 400

Arachide

2 587

540 827 058

Coton

4

676 000

Tomates

214

35 682 333

Production
animale

Bovins

4 300

473 000 000

Ovins

2 000

27 000 000

Caprins

1 1100

147 630 000

Porcins

1 2000

180 000 000

Source : IGUE (dir.), 2001 in Problématique de l'intercommunalité dans le fonctionnement des communes béninoise, p 201.

3.2.3 L'artisanat et les services

Le secteur industriel est quasi absent dans notre secteur d'étude. On y retrouve quelques boulangeries, scieries, et une unité moderne de production de l'huile de palme appartenant à un grand exploitant agricole. Toutefois, il est à noter la présence d'un nombre important de petites unités de transformation des produits agricoles tels que le manioc, les noix de palme. Le faible niveau d'équipement explique la faible qualité de certains produits issus des transformations notamment les dérivés du manioc. La grande partie de ces produits est écoulée sur les marchés locaux et nigérians.

En dehors de la production, de la transformation et de la commercialisation des

produits agricoles, une bonne partie de la population s'adonne aux petits métiers. Les transports et les autres services occupent respectivement 8,71 % et 12,99 %de la population active de la commune d'Ifangni. En effet, le transport constitue un élément très important dans la circulation des biens et des personnes et dans la

structuration de l'espace. Les deux roues communément appelés «zemijan »

constituent le moyen de transport le plus utilisé et une importante source de revenus pour les jeunes enquête d'emploi. La grande partie des acteurs de ce secteur intervient dans la ville de Porto-Novo. On les retrouve également au niveau des parcs automobiles.

3.2.4. Les infrastructures économiques

Le développement des activités économiques, qu'elles soient du secteur informel ou formel, s'appuient toujours sur de bons supports. Les infrastructures de communication et les marchés jouent un rôle primordial dans le développement des échanges dans la commune d'Ifangni.

Les contacts entre les populations seraient impossibles sans l'existence des voies de passage. La route se présente comme l'un des premiers moyens traditionnel de communication entre les hommes. La longueur des principales routes et pistes de desserte dans la commune d'Ifangni est d'environ 200 km, mais la plupart sont en mauvais état.

La figure 3 met en exergue la répartition spatiale des infrastructures économiques dans la commune d'Ifangni. Il s'agit des marchés, des gares routières, des parcs de gros porteurs et de regroupement des véhicules d'occasions. A ces équipements s'ajoutent les pistes dont l'importance dans le développement des activités économiques et surtout du développement local n'est plus à démontrer.

Figure 3 : Structuration spatiale des infrastructures économique dans la
commune d'Ifangni

En analysant la cette figure 3, on observe que cet espace est structuré par des axes de communication et une multitude de pistes secondaires. Le principal axe relie la ville de Porto-Novo à la frontière nigériane à Igolo. C'est l'axe sur laquelle se fait la part la plus importante de la circulation des hommes et des marchandises. Dans un second niveau de hiérarchie, se trouvent des pistes secondaires plus ou moins entretenues. Leur accessibilité est assez facile pour les automobiles en période sèche. En dehors du réseau routier, coexistent dans le marécage, un grand nombre de canaux. Ces canaux jouent un rôle exceptionnel dans le trafic des produits frauduleux.

On dénombre dans cet espace frontalier cinq (5) gares routières situées dans les localités suivantes : Kétoukpè, Banigbé, Ayétèdjou, Ifangni et Igolo. Elles permettent d'organiser le trafic des biens et des personnes par les véhicules et les

«zemijan ». Le développement des activités de transit ont favorisé l'installation des

parcs de gros porteur et des véhicules d'occasion communément appelés «Venus de France».

Le marché est le lieu où s'effectue l'essentiel des échanges commerciaux. C'est là que les produits sont échangés contre l'argent liquide et converti en biens et services de production et de commercialisation. Les échanges commerciaux constituent des éléments fondamentaux de l'organisation de l'espace. En effet, l'installation des activités marchandes suit un principe de rentabilisation qui pousse les acteurs de ces initiatives à implanter dans des espaces susceptibles de garantir une fréquentation importante. Les marchés sont les lieux par excellence des échanges frontaliers.

Les enquêtes ont permis de recenser sept (7) marchés répartis dans cinq (5) arrondissements. Ils jouent un rôle primordial dans la collecte et la distribution des produits agricoles d'une part, des produits manufacturiers d'autre part. En dehors du marché d'Ifangni qui est le plus grand et qui s'anime le plus, les marchés de Kitigbo et de Kétoukpè (photo n° 1) suivent par l'ampleur de leur fréquentation. Du point de vue localisation spatiale, ces marchés sont implantés au niveau des axes de communication. La présence de ces infrastructures favorise le développement des

activités économiques.

Photo 1 : Le marché de Kétoukpè en pleine animation. Cliché : ASSOGBA G., mai 2008.

3.3. LES SERVICES SOCIO-COMMUNAUTAIRES DE BASE

La commune d'Ifangni dispose de quelques équipements administratifs et socio-communautaires qui témoignent le souci de l'Etat d'améliorer la situation socio-économique des populations et de favoriser le minimum de conditions nécessaires au trafic frontalier. Il s'agit des locaux abritant les bureaux de la mairie, du CCPA, d'une brigade territoriale, d'une recette perception, d'un bureau local des postes et des télécommunications, d'une division de la SBEE et de la Soneb, des postes de la douane et de la police frontalière, des écoles, collèges et centres de santé.

Selon le Rapport de mise en cohérence des indicateurs du plan de développement communal avec ceux des OMD et du DSCRP, la situation scolaire de la commune d'Ifangni se caractérise par une faible couverture en infrastructures scolaires. L'effectif moyen d'élèves par classe est de 50 élèves, 38 % des salles de classes sont en matériaux précaires ou délabrés. Le déficit en enseignants qualifiés demeure un problème crucial, 60 % des enseignants sont des communautaires ou des contractuels.

Le réseau d'adduction d'eau de la Soneb qui compte 240 abonnés en 2007,

deux adductions d'eau villageoise et 121 points d'eau approvisionnent les populations de la commune d'Ifangni en eau potable. Toutefois la couverture en eau potable de la commune reste moins de 50 %. La couverture électrique est encore très faible et moins de la moitié des villages (15 sur 41 soit 36 %) sont desservis par le réseau de la SBEE.

La couverture des infrastructures sanitaires est acceptable. Tous les arrondissements disposent de centre de santé. A tout cela s'ajoute le centre communal de santé, les centres de santé de Doké, d'Ita-Soumba, d'Iguillanhoun et de Djégou-Djèdje. Mais malgré toutes ces performances, le taux de fréquentation des centres de santé reste faible (33,69 % en 2005 et 32,57 % en 2006). Ceci s'explique par le fait que certains villages sont très éloignés des centres de santé et que la médecine traditionnelle et l'automédication sont très développées.

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