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Structuration spatiale et impacts des institutions de micro finance sur le développement local dans la commune d'Ifangni (Sud est du Bénin)

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par Gabriel ASSOGBA
Université d'Abomey Calavi - Maitrise en géographie 2008
  

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Conclusion partielle

De tout ce qui précède, il ressort que la commune d'Ifangni est un cadre géographique favorable au développement des structures financières. Après la détermination des facteurs qui impulsent le développement local dans la commune d'Ifangni, il convient de s'intéresser à la typologie, au fonctionnement et à l'organisation spatiale des structures et acteurs financiers en place.

Chapitre 4 : INSTITUTIONS DE MICRO FINANCE EN PLACE :
TYPOLOGIE ET ORGANISATION SPATIALE

En tenant compte du statut, on peut noter que le secteur financier local est constitué de structures et d'acteurs financiers formels et informels. Les structures financières sont regroupées en trois grandes catégories : les institutions de micro finance, les systèmes de tontines, les marchés de change (cambistes). La première fait partie des structures formelles car elles sont régies par des lois.

Le principal intérêt de ce sous chapitre a été de faire l'état de lieu des structures financières en place.

4.1 DIVERSITE DES INSTITUTIONS DE MICRO FINANCE

4.1.1. Cadre juridique d'intervention

Longtemps, les institutions de micro finance ou systèmes de financement décentralisés avaient évolué dans un vide juridique, organisationnel et institutionnel caractérisé, entre autres, par l'absence d'une réglementation appropriée, d'une structure de suivi et de contrôle, d'un cadre politique référentiel pour l'organisation du secteur.

En matière financière et bancaire, les huit (08) pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) appliquent une réglementation communautaire dont l'objectif est d'assurer la solvabilité, la liquidité et l'équilibre de la structure financière des acteurs du système financier. Ainsi, à l'instar des autres pays de l'UEMOA, le Bénin s'est doté d'un cadre juridique de la micro finance à travers la loi 97-027 du 08 août 1997 portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit (loi PAMERC). Cette loi s'inspire fortement de la loi bancaire n° 90-018 du 27 juillet 1990 qui régit les banques et établissements financiers dans l'espace UEMOA. Après ratification par

le Bénin, elle a été complétée par le décret d'application n° 98-60 du 09 février 1998. Cette loi couvre essentiellement les institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit. Elle détermine les conditions d'exercice des activités, les modalités de reconnaissance de ces structures ou organisations, les règles de leur fonctionnement et les modalités de leur contrôle. Mais elle place les associations non mutualistes ou non coopératives sous le régime de conventions spécifiques transitoires à signer avec le Ministère des Finances.

Les systèmes de financement décentralisés sont tenus de solliciter auprès de la Cellule de micro finance leur agrément (ou autorisation d'exercice) et leur inscription avant d'exercer leurs activités.

La nomenclature choisie dans le cadre du présent travail vise simplement à donner une cohérence à la classification des institutions de micro finance. Elle est par conséquent très simplifiée et ne distingue que les structures mutualistes des structures non mutualistes. Il s'agit de spécifier le plus précisément possible le statut et le mode de financement de chacune de ces structures permettant d'appréhender leurs principes de fonctionnement.

4.1.2 Les institutions de micro finance formelles

Selon la Cellule de Micro finance du Ministère des Finance et de l'Economie d'alors, les IMF peuvent être classées en cinq catégories : les Mutuelles et Coopératives d'Epargne et de Crédit, les Associations et ONG à volet Micro finance, les Sociétés, les Projets à volet Micro finance et les Groupements d'Epargne et de Crédit. Le tableau IV présente la répartition des IMF dans le département du Plateau et dans la commune d'Ifangni par catégorie en 2005.

L'analyse du tableau IV révèle d'une part que les Groupements d'Epargne et de Crédit (GEC) représentent 50 % des IMF intervenant dans la commune d'Ifangni contre 46,15 % pour tout le département du Plateau. D'autre part, les Mutuelles et coopératives d'épargne et de Crédit moins dominantes que les groupements, représentent 40 % et 32,21 % respectivement pour la commune d'Ifangni et pour le département du Plateau.

De cette analyse, il ressort que les groupements d'épargne et de crédit restent les structures les plus représentatives tant dans le département du Plateau que dans la commune d'Ifangni. Mais lors de nos travaux de terrain, nous n'avons pas retrouvé d'ONG à volet micro finance en activité.

Tableau IV : Répartitions des IMF par catégorie

Catégorie d'institution

IFANGNI

PLATEAU

Nombre structures

%

Nombre structures

%

Mutuelles et coopératives

d'épargne et de Crédit

04

40

21

32,31

Associations et ONG

01

10

11

16,92

Sociétés

00

00

00

00

Projets gouvernementaux à volet à micro finance

00

00

03

04,62

Groupement d'Epargne et de

Crédit

05

50

30

46,15

Total

10

100

65

100

Source : Cellule de Micro finance, Ministère des Finances et de l'Economie, 2005.

Le tableau ci-dessous est un tableau comparatif du taux de couverture des institutions de micro finance dans les communes du Plateau et celle de Porto-Novo. Ce taux est le rapport entre le nombre d'institutions de micro finance présentes et l'effectif total de la population de la commune en 2002.

D'une façon générale, il faut noter que le taux de couverture des IMF formelles reste largement faible. Le tableau V montre que dans le département du Plateau, la commune de Kétou a un taux de couverture d'IMF le plus élevé soit 0,023 8 % contre 0,0070 % pour la commune de Sakété, 0,0 139 % pour la commune d'Ifangni.

Tableau V : Comparaison des taux de couverture des IMF par habitant dans les Communes du Plateau et la ville de Porto-

Novo

Catégorie d'institutions

Adja-Ouèrè

Ifangni

Kétou

Pobè

Sakété

Porto-Novo

Nbre

T.C.

%

Nbre

T.C.

%

Nbre

T.C.

%

Nbre

T.C.

%

Nbre

T.C.

%

Nbre

T.C.

%

Mutuelles et COOPEC

02

0,0024

04

0,0055

11

0,0109

02

0,0024

02

0,0028

06

0,0040

Associations et ONG

00

00

01

0,0013

03

0,0029

07

0,0084

00

00

14

0,0093

Sociétés

00

00

00

00

00

00

00

00

00

00

02

0,0013

Projets à volet à micro finance

02

0,0024

00

00

00

00

01

0,0012

00

00

02

0,0013

GEC

09

0,0110

05

0,0070

10

0,0100

03

0,0036

3

0,0042

05

0,0033

Total

13

0,0159

10

0,0139

24

0,0238

13

0,0156

05

0,0070

29

0,019

Source : Cellule de Micro finance, Ministère des Finances et de l'Economie, 2005
Nbre =Nombre ; T.C.= Taux de couverture

4.1.2.1 Structures mutualistes

Les modalités de fonctionnement des structures de micro finance mutualistes s'inspirent très largement des systèmes de tontines : les tontines traditionnelles et les banquiers ambulants (Martinez, 2003).

Le fonctionnement peut reposer sur une base mutualiste consistant à collecter l'épargne des individus avant de la redistribuer sous forme de crédits. Ces choix de fonctionnement visent en premier lieu à attirer un maximum de populations vers le circuit formel. Les organes de fonctionnement sont le Conseil d'Administration, le Comité de Crédit, le Conseil de Surveillance. Ils émanent de l'Assemblée Générale et s'y rapportent. Ils assurent l'orientation la direction et le contrôle de la structure.

De plus les organismes de micro finance mutualistes espèrent viabiliser leur situation, en s'assurant notamment de bons taux de remboursements, car ils proposent des services plus ou moins familiers aux personnes déjà intégrées à une ou plusieurs structures financières informelles. "Ces techniques reposent sur une bonne connaissance des mécanismes sociaux. Une idée est que la pression sociale peut remplacer la garantie matérielle, pour garantir un bon remboursement des prêts ; par exemple, dans des groupes de cautions solidaires, chaque emprunteur se porte garant pour les autres emprunteurs de son groupe, et si l'un ne rembourse pas, il le fera à sa place". Martinez (2003 : p 30)

Dans la commune d'Ifangni, il existe deux structures de micro finance formelles mutualistes : la CLCAM et les CREP.

> La CLCAM

La CLCAM d'Ifangni est une association coopérative de droit privé à personnes et capital variables. Située dans l'arrondissement d'Ifangni Centre (quartier Odofin) non loin du marché d'Ifangni. Elle est actuellement régie par la loi n°97-027 du 08 août 1997 portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit au Bénin. Elle a été créée le 06 août 1996 suite à une assemblée générale constitutive. Son mode de fonctionnement est interne. En effet l'épargne collectée constitue la principale source qui alimente la distribution

des crédits. Sa gestion est assurée par un conseil d'administration composé de sept (07) membres sociétaires, un comité de crédit de trois (03) membres et un conseil de surveillance de trois (03) membres également. Ces organes de gestion et de contrôle sont appuyés par une équipe technique composée de cinq (05) salariés exerçant sous la responsabilité d'un Gérant. A la date du 31 décembre 2007, ses dépôts s'élèvent à 197 982 596 FCFA et un capital social à 16 640 000 FCFA pour 2 881 sociétaires. Son portefeuille de prêts, y compris les crédits en souffrance et les créances rattachées, est évalué à 120 133 170 FCFA pour 437 sociétaires emprunteurs.

> Les CREP

Il existe dans la commune d'Ifangni deux caisses rurales de crédits et d'épargnes en activité. Il s'agit de la CREP Féminine de Banigbé et de la CREP d'Igolo. Ces caisses rurales d'épargne et de crédit ont été mises en place en 1998. D'après le CCPA de la commune d'Ifangni, on dénombre respectivement au niveau de la CREP d'Igolo 556 sociétaires dont 427 hommes et 129 femmes répartis dans toute la commune. Quant à la CREP de Banigbé (photo n°2), le nombre de sociétaires était évalué à 200 uniquement des femmes. A la différence de la CREP d'Igolo, la majorité des sociétaires de la CREP de Banigbé se trouve dans les villages alentours.

Photo n°2 : Enseigne de la CREP de Banigbé. Cliché : ASSOGBA G., octobre 2008.

La particularité de ces caisses est qu'elles sont créées avec la collaboration des organisations paysannes. Ainsi, la population cible de ces différentes caisses d'épargne et de prêts est composée d'agriculteurs individuels, de groupements villageois de producteurs agricoles ou d'éleveurs, les groupements de femmes.

4.1.2.2 Les structures non mutualistes

Parmi les structures de micro finance dont le fonctionnement ne se repose pas sur une base mutualiste, on distingue le PADME et le PAPME. Leur mode de fonctionnement repose sur une base non mutualiste nécessitant un financement des crédits sur fonds propres ou par le biais de fonds externes à l'organisme. Ces structures offrent des services de crédit sans une épargne au préalable. Cette situation est à la base de la dynamique financière que connaissent ces IMF.

> Le PADME

L'agence mère du PADME qui couvre les départements de l'Ouémé et du Plateau est située dans la ville de Porto-Novo. Le bureau d'Ifangni est un guichet qui dépend de l'agence de Porto-Novo. D'après les informations obtenues auprès des clients des cette structure, le guichet d'Ifangni est créé en 2003. L'objectif visé est de se rapprocher beaucoup plus des ces usagers se trouvant dans cette localité. Le PADME propose différents services financiers exclusivement liés aux microcrédits (individuels ou de groupe). Les montants octroyés varient de 20.000 FCFA à 10.000.000 FCFA pour les crédits individuels et de 20.000 FCFA à 5.000.000 FCFA pour les crédits de groupe.

La différence entre ces deux formes de crédit se situe au niveau de la garantie. En effet, le micro crédit individuel est accordé aux personnes physiques ou morales ayant une activité génératrice de revenus et qui apportent des garanties réelles. Le micro crédit de groupe ou solidaire est accordé au groupement de cinq (5) personnes au minimum avec pour garantie la caution solidaire des membres. C'est une association dont le mode de financement est externe et dont les principaux bailleurs sont l'Etat, la BOAD (Banque Ouest Africaine de Développement) et l'AFD

(Association Française de Développement).

> Le PAPME

Le seul bureau de cette structure dans le département du Plateau se trouve dans la ville de Pobè. Le guichet d'Ifangni se trouve dans l'arrondissement de Tchaada. Selon le chargé des crédits, cette implantation s'explique par le fait que la majorité des dossiers provient des arrondissements de Tchaada, Banigbé, Daagbé, KoKoumolou et surtout d'Igolo.

Le PAPME propose des services de crédit individuel ou de groupe au même titre que le PADME. Il reçoit en moyenne quinze (15) dossiers par mois. En septembre 2007, le volume de crédit est de 62 507 937 FCFA pour 147 bénéficiaires. Son mode de financement est externe par le biais de prêts bancaires et de bailleurs tels que la Banque.

4.2. LE SECTEUR FINANCIER INFORMEL

Le secteur financier informel englobe l'ensemble des transactions financières qui s'effectuent en dehors des réglementations imposées à l'activité du secteur financier formel en matière de taux d'intérêt et d'allocation, du crédit, de réserves obligatoires et d'autres mesures analogues (Mayoukou, 1993).

On peut caractériser le secteur informel par la souplesse des opérations et des conditions de prêt, ce qui lui confère un certain nombre d'avantages comparatifs économiques sur le secteur financier formel. Comme composantes de ce secteur nous avons identifié deux pratiques financières : les systèmes de tontines et les activités de change monnaie. Loin d'être une présentation exhaustive de ces acteurs financiers, ce sous chapitre met en exergue les différents acteurs qui y interviennent et leurs modes de fonctionnement

4.2.1 Les systèmes de tontine

Longtemps ignorées, ces pratiques tontinières existent pourtant depuis des décennies, et elles constituent un réservoir d'épargne important pour les pays en

développement. Ces tontines se caractérisent par des relations personnelles très étroites entre les membres, et leurs mécanismes sont d'une réelle originalité et d'une grande souplesse. Elles se sont développées, ont évolué pour s'adapter à leur environnement et leur rôle est d'autant plus important aujourd'hui qu'elles semblent avoir réussi là où les banques ont échoué, à savoir mobiliser l'épargne domestique.

Les systèmes de tontine sont très répandus dans notre secteur d'étude. Selon Mayoukou (1993) cité par Guèdègbé (2005 : p 24) "les tontines sont des associations regroupant les membres d'un clan, d'une famille, des voisins ou des particuliers qui décident de mettre en commun des biens ou services au bénéfice de tout un chacun et cela à tout de rôle". On parle souvent d'A.R.E.C., c'est-à-dire "associations rotatives d'épargne et de crédit".

De cette définition il ressort que les tontines sont largement une inspiration découlant des habitudes communautaires, parties intégrantes de la société traditionnelle, et sont des structures d'entraide qui interviennent dans les aspects de la vie sociale et économique. D'après les informations recueillies lors de nos enquêtes de terrain, on peut classer les tontines en deux catégories : les tontines mutuelles et les tontines commerciales.

4.2.1.1 Les groupes de tontine mutuelle

La tontine mutuelle peut se définir comme une « association de personnes qui, unies par des liens familiaux, d'amitiés, de profession, de clan ou de région, se retrouvent à des périodes d'intervalles plus ou moins variables afin de mettre en commun leur épargne, cette dernière profitant à tour de rôle à chacun des membres du groupe ». Lelart (1990), Mayoukou (1993) et Igue (1999)

En effet, même si l'appellation de tontinier est très fréquente au Bénin en ce qui concerne les banquiers ambulants, elle ne doit pas masquer le caractère individuel et rémunérateur de cette activité économique. Les personnes qui participent à une tontine mutuelle tirent un bénéfice de leur appartenance au groupe à tour de rôle, mais celui-ci ne comporte pas de coût financier puisque chacun est censé percevoir

autant qu'il a versé. Il en résulte au sein de ces groupements une dimension sociale particulière. C'est cette dimension qui est selon Martinez (2003 :), "un vecteur de sociabilité dans des espaces progressivement marqués par l'individualisme".

La confiance que s'accordent entre eux les membres d'une tontine demeure le facteur prédominant pour son bon fonctionnement. Ce dernier repose sur une base contractuelle et nécessite un respect mutuel des modalités de versement par chacun des membres afin qu'aucun d'eux ne puissent être lésé. La connaissance mutuelle des membres d'une tontine est le second facteur important car elle influe sur le paramètre confiance. Selon les espaces géographiques et les environnements sociaux qui y existent, les liens et relations qu'entretiennent les individus appartenant à une tontine sont variables.

Les tontines mutuelles se constituent en groupe de commerçants, d'artisans ou entre amis avec une prédominance de tontine au sein des confessions religieuses. Le principe général de fonctionnement est identique d'une tontine mutuelle à l'autre. Seules les modalités de participation diffèrent : la fréquence à laquelle se retrouvent les membres d'un groupe, la détermination de l'ordre de perception des levées et la fixation du montant que chacun doit verser.

La fréquence de regroupement est le plus souvent hebdomadaire parfois bihebdomadaire et moins couramment mensuelle. L'ordre des levées est soit établi en fonction des besoins de chaque membre soit par un tirage au sort. La première solution semble privilégiée. Le tableau ci-dessus présente les différentes tontines rencontrées sur le terrain selon les fréquences et le montant le plus élevés des cotisations. Sur les vingt huit (28) tontines renseignées, 42,9 % se regroupent tous les sept (7) jours et surtout dans les week-ends contre 28,56 % tous les cinq (5) jours qui n'est rien d'autre que la périodicité d'animation des marchés locaux. Les montants élevés de mise qui varient entre 100F et 500F représentent 32,13 %.

Tableau VI : Répartition des tontines selon le montant élevé et la fréquence des cotisations

Fréquence des cotisations

Montants élevés de cotisations

Tous les 5 jours

Tous les 7j ours

Tous les 15

jours

Tous les1 mois

Total

Nbre

%

Nbre

%

Nbre

%

Nbre

%

Nbre

%

[100 f-500 f [

03

11

06

21,4

01

03,57

00

00

10

32,13

[500 f-1000 f [

03

11

03

10,71

01

03,57

00

00

07

24,99

[1000 f -1500 f [

02

07,1

01

03,57

01

03,57

00

00

04

14,28

[1500 f -2000 f [

00

00

01

03,57

01

03,57

00

00

02

07,14

[2000 f -2500 f [

00

00

01

03,57

01

03,57

01

03,57

03

10,72

2500 f et plus

00

00

00

00

00

00

02

07,14

02

07,14

Total

8

28,56

12

42,9

05

17,86

03

10,71

28

100

Sources : Enquête de terrain, janvier 2008

Nbre = Nombre

La fixation du montant à verser est quant à elle fortement variable. Elle dépend de l'origine sociale et des objectifs que se fixent les membres de la tontine. Ce système rend l'intégration plus accessible et mieux adaptée aux besoins et capacité de chacun. On peut noter que la durée de vie d'une tontine est également un paramètre préétabli par le groupe. Elle ne s'échelonne généralement pas sur plus d'une année mais peut être reconduite si son fonctionnement est jugé satisfaisant par l'ensemble des adhérents. La fin de cycle d'une tontine donne lieu, dans la plupart des cas, à une cérémonie de clôture qui se traduit par une fête à laquelle tous les adhérents sont conviés. Ces fêtes illustrent bien la sociabilité qui existe au sein de ces groupements.

4.2.1.2 La tontine commerciale

A la différence des groupes de tontine mutuelle, la tontines commerciale émane d'une initiative individuelle. L'adhésion à une tontine commerciale s'accompagne d'un intérêt. Mais cet intérêt est un intérêt négatif puisque c'est le client qui le paye pour que son argent soit en sécurité. La créance est matérialisée par la carte, émise au nom du tontinier qui l'a remise à chaque client et dont il coche une case à chaque

versement. Elle est un titre de créance dont la validité a déjà été reconnue en justice.

La dette du tontinier et la créance de ses clients progressent parallèlement jusqu'au remboursement. L'accumulation est temporaire, mais elle est régulière car les versements s'échelonnent selon un échéancier prévu d'avance. Ainsi, la détermination de la valeur de ces créances et de ces dettes est plus facile car très souvent, les clients qui viennent d'être remboursés reprennent aussitôt leurs versements. Lors des enquêtes de terrains, on a pu identifier dans l'arrondissement de Daagbé trois (03) tontiniers ambulants dont deux sont en activité et 02 (deux) dans l'arrondissement Banigbé.

4.2.2 Autres acteurs financiers en place : les cambistes

La commune d'Ifangni à l'instar des localités telles que Porto-Novo, Cotonou et Klaké dans la partie méridionale du Bénin, est un pôle important en ce qui concerne les activités de change. Elles sont assurées par des hommes et des femmes communément appelés les cambistes ou monnayeurs. Selon Igué et Soulé (1992), ce marché, c'est-à-dire le change de monnaie est particulièrement dynamique entre le Bénin et le Nigeria et son fonctionnement favorise une bonne circulation du naira sur le marché béninois. Le tableau VII présente la répartition des cambistes dans nos secteurs d'enquêtes selon le sexe. De son analyse, il ressort que les femmes occupent une place importante dans les activités de change de monnaies dans la commune d'Ifangni.

Ils favorisent la convertibilité du naïra et jouent un rôle important dans les transactions financières. En absence de toutes statistiques, il est difficile d'évaluer le flux de financiers de ces acteurs. Les acteurs économiques qui interviennent dans les activités de change dans la commune d'Ifangni sont nombreux et d'origine diverse. Ils proviennent de différents groupes socioculturels. Dans ces deux quartiers de l'arrondissement d'Ifangni, on dénombre respectivement 17 et 13 bureaux. Cela est surtout dû à la proximité de la frontière qui constitue un facteur de dynamisme des flux de marchandises et des personnes dans ces localités limitrophes au Nigeria.

Tableau VII: Répartition des cambistes rencontrés dans la commune d'Ifangni

Marchés de
change

Nombre de
postes

Nombre d'acteurs

Hommes

Femmes

Total

Kétoukpè

2

1

3

4

Tchaada

5

0

9

9

Banigbé

4

1

6

7

Ayétèdjou

13

5

16

21

Igolo

17

3

22

25

Total

41

10

56

66

Source : Enquête de terrain, janvier 2008

4.3 ORGANISATION SPATIALE DES STRUCTURES ET ACTEURS
FINANCIERS

La localisation des acteurs financiers dans la commune d'Ifangni est moins signifiante dans l'espace. Il apparaît que l'installation de ces acteurs financiers se justifie par la possibilité d'avoir une fréquentation. Ainsi, ces différents acteurs financiers se sont-ils implantés dans des espaces susceptibles de garantir une fréquentation importante.

La figure illustre la répartition spatiale des structures financières dans la commune d'Ifangni. Elle est établie grâce aux observations de terrain. Cette figure montre que la majorité des institutions de micro finance sont implantées au niveau de l'arrondissement d'Ifangni. Les institutions de micro finance tels PADME et la CLCAM, la CREP mixte se trouvent dans cette localité.

Au niveau de la commune d'Ifangni, la taille de la population varie d'un arrondissement à un autre. Il en est de même pour la répartition des institutions de micro finance. A cet effet, la figure 4 est une représentation expressive du phénomène.

Figure 4 : Taille de la population par arrondissement et répartition spatiale des structures et acteurs financiers dans la commune d'Ifangni.

En effet, la mise en place de la frontière entre le Bénin et le Nigeria constitue un élément très important dans l'évolution des pratiques financières relatives au change des monnaies. Il s'agit d'une catégorie de commerçants présents dans les espaces frontaliers et transfrontaliers mais aussi au niveau des grandes villes (Cotonou, Porto-Novo et Parakou).

Dans la commune d'Ifangni, nous avons pu y noter la présence de cinq principales places où les cambistes se sont installés. Les gares routières sont les points stratégiques de regroupement pour les cambistes. Elles sont des lieux de départs et d'arrivées pour un certain nombre de commerçants. Les cambistes sont fortement concentrés dans les quartiers d'Igolo et d'Ayétèdjou. La photo n° 3 montre les hangars qu'occupent les cambistes à Ayétèdjou.

Photo n°3 : Les hangars du marché de change d'Ayétèdjou. Cliché : ASSOGBA G.,

mai 2008.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille