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Démarche participative dans la conduite des actions de développement au Bénin : cas de trois communes, Nikki, Boukombé et Cobly

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par Basilia Chantal CODJO TOVIGNAN
Institut Africain de Professionnalisation en Management, Ouagadougou, Burkina Faso - DESS (Master professionnel II) 2009
  

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CARTE ADMINISTRATIVE DU BÉNIN METTANT EN RELIEF LES ZONES D'ÉTUDE

Nikki

(Source: Dynamiques Locales - Revue trimestrielle d'information des collectivités locales, n° 00, avril-mai-juin 1999)

ALIBORI

Karimama, Malanville
Banikouara, Kandi, Segbana, Gogounou

ATACORA

Cobly, Matéri, Kouandé, Natitingou, Kérou, Boukoumbé, Péhunco, Tanguieta, Toucountouna

ATLANTIQUE

Abomey-Calavi, Allada
Ouidah, Sô-Ava, Toffo, , Kpomassè, Tori-Bossito

BORGOU

Parakou, Tchaourou, Kalalé
Nikki, Bembèrèkè, N'dali
Sinendé, Pèrèrè

COLLINES

Savalou
Ouèssè
Dassa-Zoumè
Glazoué, Bantè
Savè

 

COUFFO

Aplahoué
Djakotomè
Klouékanmè
Lalo
Dogbo
Toviklin

DONGA

Djougou
Bassila
Copargo
Ouaké

LITTORAL

Cotonou

MONO

Lokossa, Houéyogbé
Bopa, Comé, Grand-Popo, Athiémé

OUÉMÉ

Porto-Novo, Sèmè-Kpodji, Avrankou, Akpro-Misséreté, Dangbo, Adjarra
Adjohoun, Bonou, Aguégués

PLATEAU

Kétou, Pobè, Adja-Ouèrè, Ifangni
Sakété

ZOU

Bohicon, Za-Kpota, Djidja
Abomey, Zogbodomey, Agbangnizoun, Ouinhi, Zagnanado, Covè

INTRODUCTION

Le Bénin, pays de l'Afrique de l'Ouest, compte 7 513 946 habitants en 2006, et couvre une superficie de 112 622 km2 en s'étendant sur une distance de 670 km, du fleuve Niger (au nord) à la côte atlantique (au sud). Il est limité par le Togo à l'Ouest, le Nigeria à l'Est et le Niger et le Burkina Faso au Nord. Depuis la fin du régime marxiste-léniniste en 1989, le Bénin possède une image très forte de pays démocratique dans toute l'Afrique subsaharienne.

En matière de développement, le Bénin fait partie des pays identifiés par les Nations Unies comme Pays les Moins Avancés (PMA) et occupe en 2006, avec ses 0.428, le 163ème rang dans le classement selon l'indice de développement humain (IDH). Malgré la croissance économique de ces 10 dernières années, le taux de pauvreté n'a pas cessé d'augmenter et près de 30% de la population du Bénin vit en dessous du seuil de pauvreté. Le pays est économiquement vulnérable et dépend du commerce, surtout avec le Nigeria, et de l'agriculture dont le c oton, principale culture de rente, connaît de grosses difficultés ces dernières années. Néanmoins, ce produit fournit 40% des recettes d'exportation.

La situation nationale ainsi décrite s'insère dans un contexte global peu favorable au développement. En effet, il n'existe pas de véritables politiques de développement régional permettant de corriger les disparités. Et les politiques menées jusque-là en faveur du monde rural se sont révélées très peu efficaces en raison principalement des problèmes de gouvernance et de synergie, de faible participation des populations à la conception, à la mise en oeuvre et au suivi évaluation des projets dont elles sont pourtant bénéficiaires. La faible implication des populations constitue un frein à l'accroissement de la productivité et à la durabilité des projets. Tout ceci est davantage aggravé par le faible niveau d'instruction de ces populations.

En effet, les indicateurs en matière éducative présentent respectivement pour le pays un taux d'alphabétisation1(*) de 34,7% (personnes âgées de 15 ans et plus), un taux d'inscription (à l'école primaire) de 54% et un taux brut de scolarisation (TBS)2(*) combiné dans le primaire, le secondaire et le supérieur de 49%. Ces données globales dissimulent de larges disparités d'une région à une autre sur le territoire national et montrent que sur plus de 7 millions d'habitants, plus de la moitié sont sans instruction. Cette situation est préoccupante à un degré très élevé lorsqu'on sait que l'éducation est le principal levier de développement et qu'a contrario le faible niveau d'instruction rejaillit sur les autres domaines de développement et retarde l'avancée du pays. Et pourtant, le caractère obligatoire de l'enseignement primaire a été énoncé dans la Constitution3(*) béninoise du 11 décembre 1990.

En dépit de ce diagnostic peu reluisant en matière éducative, le développement du pays pourrait bien être amorcé si une prise de conscience est établie sur un certain nombre de postulats. Premièrement, le développement d'un pays s'amorce toujours de l'intérieur et repose sur une vision prospective clairement établie à partir d'un diagnostic finement fait et qui tient grand compte du contexte intérieur et de l'environnement extérieur. Les options politiques et les orientations stratégiques trouvent ici tout leur sens.

De ce point de vue, l'option prise par le Bénin de rapprocher l'administration de l'administré à travers la décentralisation est assez salutaire et peut permettre véritablement d'amorcer le développement à partir de l'élan pris à la base. Mais encore faudrait-il que la décentralisation ne soit pas vue comme une parure. Il y a lieu de se conformer à ses règles en y allant par étape (car le développement n'admet point de raccourci) et en y consacrant tous les moyens requis. La problématique de transfert de ressources et de définition de mécanismes clairs de fonctionnement est en ce sens pleinement posée.

D'autre part, il serait davantage salutaire pour le pays que les maires et leurs conseils communaux qui ont en charge la destinée des communes et de leurs habitants soient de véritables Hommes de développement, des Hommes de vision et des Hommes d'action. Bref, ils devront être des stratèges et des managers qui savent prévoir et anticiper. Ceci pose, outre la question des plans de développement des communes, celle de l'élaboration par les instances communales de documents de stratégie affinés en matière de partenariat, de mobilisation de ressources (humaines et financières), de grands travaux, etc.

Deuxièmement, le développement du pays, et plus particulièrement celui des communes ne saurait se réaliser dans l'exclusion. En effet, bien des couches de la société sont aujourd'hui exclues du champ de développement, non seulement par l'éducation (question évoquée plus haut), mais également et surtout par l'approche du développement adoptée par les différents intervenants dans le domaine. Car, les constats révèlent que seule une petite minorité de gens ont accès aux sphères de prise de décisions.

La question de démarche participative au niveau local se pose à un double point de vue. D'abord à l'intérieur des communes, il est évident que seule une démarche participative intégrant le genre pourra permettre de rassembler toutes les forces autour des enjeux de développement. Ainsi, les esprits devront être éveillés pour que la centralisation évitée au sommet de l'administration nationale ne soit pas érigée en règle à la tête des communes. Les maires et leurs conseils devront alors apprendre à impulser une dynamique aux groupes qu'ils dirigent, à organiser la société au niveau local pour la rendre apte à répondre aux questions de développement puis à exercer un contrôle/évaluation dans l'optique d'ajuster ou de réorienter les actions.

Outre les dirigeants locaux, les intervenants externes devront, eux aussi, adapter leur démarche d'intervention au nouveau contexte en intégrant désormais le fait que les communes ont la maîtrise d'ouvrage et que les populations sont devenues les acteurs de leur propre développement. De ce point de vue, toute démarche de développement devra aujourd'hui être fondée sur l'entière responsabilisation des acteurs locaux.

Ainsi, à partir du thème intitulé « Démarche participative dans la conduite des actions de développement au Bénin : Cas de trois communes - Nikki, Boukombé et Cobly- dans le Nord du Bénin », nous avons la modeste ambition d'aborder la question de la participation des acteurs locaux, des trois communes ciblées, à la formulation et à la réalisation des projets et actions de développement. Pour ce faire, nous avons structuré le document en quatre (4) chapitres. Le premier situe l'étude dans son cadre global ; le deuxième et le troisième chapitres présentent les résultats de l'étude. Le quatrième chapitre fait une analyse critique des limites relevées à la démarche participative et formule, pour finir, quelques suggestions pour l'amélioration des pratiques actuelles.

* 1 UNICEF (2006) ; Situation des enfants dans le monde

* 2 PNUD (2006) ; Rapport mondial sur le développement humain

* 3 Article 13 de la Constitution du 11 décembre 1990 : « L'état pourvoit à l'éducation de la jeunesse par des écoles publiques. L'enseignement primaire est obligatoire. L'Etat assure progressivement la gratuité de l'enseignement public ».

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe