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Démarche participative dans la conduite des actions de développement au Bénin : cas de trois communes, Nikki, Boukombé et Cobly

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par Basilia Chantal CODJO TOVIGNAN
Institut Africain de Professionnalisation en Management, Ouagadougou, Burkina Faso - DESS (Master professionnel II) 2009
  

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QUATRIEME CHAPITRE :

QUELQUES CRITIQUES ET ESSAIS DE SOLUTION

Ce dernier chapitre vise à approfondir les réflexions sur les limites identifiées au cours de notre recherche afin de proposer quelques approches de solutions. Pour ce faire, nous mettrons particulièrement l'accent, dans un premier temps, sur les conditions à réunir pour la réussite de la démarche participative, ou mieux, pour favoriser une meilleure implication des acteurs locaux dans la conduite des actions de développement les concernant. Nous terminerons ce chapitre par quelques pistes de solutions destinées à chaque catégorie d'acteurs concernés par notre étude.

4.1 CONDITIONS POUR UNE MEILLEURE PARTICIPATION DES ACTEURS AUX PROJETS DE DÉVELOPPEMENT DANS LES ZONES D'ÉTUDE

Parmi les limites ou éléments d'analyse identifiés plus haut, nous voudrions approfondir la réflexion sur les facteurs ci-après qui constituent, à notre avis, la garantie pour une participation active, volontaire et durable des acteurs aux projets ou actions de développement de leur localité. Il s'agit de la capacitation des acteurs locaux ; du renforcement des capacités des institutions locales ; de la responsabilisation effective des acteurs locaux ; de la création d'espaces d'échanges et de mise en cohérence des stratégies et des actions ; de l'amélioration des revenus des populations à travers la micro finance.

4.1.1 La capacitation des acteurs locaux

Nous mettrons en relief, à ce niveau, la structuration et le renforcement des capacités des populations qui constituent, à notre avis, des conditions indispensables pour une participation active des populations aux actions de développement de leur localité. En effet, il est évident que pour qu'il y ait participation, il faut d'abord que la population soit en mesure de comprendre les enjeux de développement, comprendre aussi le rôle que chaque membre de la société doit jouer pour y contribuer et prendre conscience des dangers de l'attentisme ou de la participation passive. Et pour comprendre tout cela, il faut nécessairement que la population ait un certain niveau de maturité et/ou d'instruction. Ceci pose d'une part la problématique de l'éducation pour tous, et d'autre part celle du renforcement des capacités des populations sur le tas.

4.1.1.1 La problématique de l'éducation au Bénin et dans les communes touchées

L'éducation est le principal levier de développement de toute nation. Or, nous constatons aujourd'hui que dans certains pays africains, l'éducation est malade des orientations mal avisées et du déficit de volonté politique des dirigeants. Au Bénin, le coup de gueule des parents d'élèves, des syndicats et de la société civile sur les nouveaux programmes d'étude (NPE) n'est pas dénué de fondement. Plusieurs exemples vécus personnellement et des témoignages des acteurs de l'éducation nous permettent aujourd'hui d'affirmer que l'éducation au Bénin nécessite une réorientation de fond afin de mieux orienter le développement du pays.

Par ailleurs, le transfert des compétences en matière éducative aux collectivités locales sans un transfert correspondant de ressources tel que le stipule l'article 97 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin, constitue une autre source de problèmes pour le pays. A cela s'ajoutent les dispositions de l'article 98 de la même loi à savoir : "La commune initie toutes les mesures de nature à favoriser et promouvoir l'éducation de la jeunesse". De telles initiatives sont plutôt rares et émanent jusque-là pour l'essentiel des acteurs privés. Après quatre années d'exercice du pouvoir au niveau local, beaucoup de collectivités locales ne savent pas réellement comment susciter un réel entrain éducatif au niveau des communautés de base.

De plus, l'article 99 de la même loi énonce que la commune doit veiller à la promotion des langues nationales. Cependant, la promotion des langues nationales ne suffit pas à elle seule pour favoriser le contact des populations locales avec l'extérieur. Nous estimons, pour notre part, que les collectivités locales devront également promouvoir, selon leur contexte, une langue qui favorise l'ouverture de leurs communautés sur le monde. Il est impérieux, vu le contexte macro dans lequel nous vivons aujourd'hui, que les populations locales puissent amener leurs produits sur des marchés nationaux, régionaux ou internationaux et soient capables d'en négocier les prix sans intermédiaires.

Eu égard à ce qui précède, nous proposons les pistes de solutions suivantes :

1. Redéfinir le mode opératoire de la gestion décentralisée de l'éducation : le gouvernement central, les collectivités locales, les services déconcentrés et les PTF devront s'asseoir dans un cadre de réflexion profonde pour redéfinir des mécanismes et dispositifs viables de gestion décentralisée de l'éducation au Bénin. Les rôles devront être clairement définis, les responsabilités partagées avec les interrelations et les moyens affectés suivant une feuille de route qui sera suivie et évaluée rigoureusement.

2. Construire par commune un complexe de formation technique et professionnelle axé sur les expertises locales et orienté vers la satisfaction des demandes actuelles et futures en main d'oeuvre. En effet, il existe, dans chacune des communes touchées par notre étude, des initiatives éparses appuyées par les PTF/ONG en matière d'éducation non formelle, de formation professionnelle, d'alphabétisation, etc. Ces initiatives isolées et limitées dans l'espace, gagneraient à être rassemblées à l'intérieur d'un grand complexe qui pourrait accueillir et former : (i) les jeunes déscolarisés/non scolarisés à divers métiers bénéfiques pour le milieu avec une base minimum en français (vu comme une langue d'ouverture sur l'extérieur), (ii) les femmes et les hommes adultes pour des renforcements de capacités adaptés à leurs métiers et auxquels pourraient s'ajouter l'alphabétisation et le français fonctionnel. Des professionnels en agriculture, santé, environnement, aménagement, etc., pourraient aussi se faire recycler périodiquement dans ce centre suivant des programmes élaborés sur mesure. Le gouvernement central pourrait mettre à disposition le centre et les équipements ou le cas échéant, la commune avec l'appui de ses partenaires pourrait en prendre l'initiative. Le fonctionnement du centre pourrait être assuré par les collectivités locales, les PTF/ONG (par réorientation des appuis actuels) et une contribution des communautés (dont la forme sera analysée en fonction du contexte).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo