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Le transport international de fruits sous temperature dirigée: Cas du transport par voie maritime de la banane de Côte d'Ivoire vers l'Europe

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par Stéphane DIE KOUADIO
ESC Lille - Mastère Spécialisé 2005
  

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CHAPITRE I :

LES DIFFERENTS CONTRATS ET DOCUMENTS
DE TRANSPORT MARITIME

On dira pour commencer que les contrats qui régissent le transport maritime sont de deux types :

Le contrat d'affrètement et le connaissement.

Ces deux contrats principaux sont les plus utilisés dans le transport maritime. Mais ceux-ci sont adaptés au transport de la banane et plus spécifiquement au cas ivoirien.

Section 1 : La charte-partie ou contrat d'affrètement

On déterminera de quel type d'affrètement il est question, ensuite on verra les clauses relatives au transport de la banane.

§1 : Les types d'affrètement

Les navires partant de la Côte d'Ivoire en direction de l'Europe, sont sujet à une cascade d'affrètement au voyage.

Dans le contrat d'affrètement, l'armateur (fréteur dans ce cas) met à la disposition d'un opérateur économique (marchand) ou d'un autre armateur (affréteur) un navire pour accomplir un voyage dans les conditions fixées par la charte-partie, ou pour un temps déterminé (affrètement à temps). Le contrat d'affrètement est appelé charte-partie. C'est donc un contrat de louage des choses entre le fréteur (le propriétaire) et l'affréteur (le locataire). L'affréteur paie un fret (rémunération) au fréteur.

On distingue l'affrètement au voyage ( le fréteur met à disposition de l'affréteur tout ou partie du navire en vue d'accomplir un ou plusieurs voyages déterminés), l'affrètement à temps ( le fréteur met à la disposition de l'affréteur un navire armé pour un temps déterminé) et l'affrètement coque-nue ( le fréteur met à la disposition de l'affréteur un navire sans armement ni équipage pour un temps déterminé).

En l'espèce, les armateurs de navires donnent ceux-ci en affrètement au voyage à Great White Great pour le compte de Chiquita et à Dole Express Line pour le compte de Dole. Ceux-ci vont donner ces navires en affrètement aux planteurs. En fait, ce schéma s'explique car les planteurs n'ont pas en général, de connaissances professionnelles dans le secteur maritime, de la nécessité du groupage des marchandises notamment des bananes issues des différentes plantations.

Il en résulte plusieurs charte-parties pour le même voyage. Cependant, il faut préciser que depuis trois ans environ, l'affrètement à temps est aussi utilisé dans la première relation entre l'armateur et l'affréteur principal, mais on n'en parlera pas car cette situation est assez récente pour avoir les illustrations juridiques appropriées. Cela ne change rien aux choses, les recours étant effectués par les chargeurs contre l'armateur sur la base du connaissement ou contre l'affréteur principal sur la base de la charte partie au voyage qui les lie.

L'armateur et l'affréteur principal vont devoir collaborer pour tenter de résoudre le litige. Les charte-parties utilisées sont des contrats types. Elles sont élaborées par un organisme appelé BIMCO (Baltic International Maritime Conference), pour les affrètements au voyage. Ce document à été annexé pour son adoption au transport des bananes.

Propriétaire du navire ou amateur

Connaissements

Doc 29 - Schéma de la chaîne de contrats

DOLE

SOUTHEAST

(V/C) ou (COA)

DEL MONTE

SCB

Le premier affrètement au voyage est conclu entre le propriétaire disposant du cargo et les deux affréteurs Great White Fleet et Dole Express Line travaillant respectivement pour le compte de Chiquita et de Dole. Les sous-affréteurs sont la SCB et la CDBCI.

Le second affrètement peut se faire sous le couvert d'une charte-partie au voyage, mais également sur la base d'un simple contrat d'affrètement (COA) qui est un document plus simple. Il est utilisé lors de relations commerciales fréquentes.

§2 Clauses spécifiques au transport des bananes ivoiriennes

De part sa fragilité et sa spécificité, la banane doit faire l'objet d'une attention particulière, au cours de son transport. En plus de la conjoncture économique, il a fallu organiser la rotation des navires pour remplir les quotas annuels autorisés sans toutefois les dépasser.

On retrouvera dans ces chartes-parties des clauses spécifiques pour le transport technique des bananes et des clauses relatives à la programmation des navires. Il faut également évoquer les clauses qui règlent les modalités concernant le fret.

On prendra pour exemple la première charte-partie conclue entre l'armateur et l'affréteur principal. On mettra l'accent sur les voyages effectués vers la Méditerranée, la quantité transportée étant plus importante que vers le Nord.

1- Clauses relatives à la technique de transport des bananes

Ces différentes clauses spécifient le type de navire et désignent la température à respecter au cours du transport.

a- Exigences relatives au navire

Le navire peut être de trois tailles différentes : Taille A, B, ou C.

Cela peut aller du navire de 300.000 CFT (cubic feet) à un navire d'environ 400.000 CFT. Le choix est fait en fonction de la qualité de marchandises à charger.

Le navire désigné ne doit pas avoir plus de dix ans et doit être un navire bananier de première classe. Cependant, le navire peut être plus vieux si l'affréteur donne son agrément. L'affréteur ne doit pas refuser le navire sans motif valable, même si le navire à plus de dix ans mais satisfait aux critères de qualités requis.

Il doit y avoir au minimum 80 changements d'air (à ne pas confondre avec le renouvellement total d'air qui doit avoir lieu deux à quatre fois par heure quand les cales sont vides). Le navire doit être équipé d'un système de contrôle de température automatique dans chaque compartiment. Il doit être certifié et classé par la Lloyds ou une société équivalente. La classe du navire doit être la meilleure et les installations frigorifiques au plus haut niveau (RMC).

Tous les ponts doivent être équipés de caillebotis et le navire doit pouvoir transporter un chargement complet de palettes ou de cartons. Les ponts doivent avoir au minimum 2.2m de hauteur et le navire doit pouvoir atteindre la vitesse de 18 noeuds pour effectuer le voyage en 10 jours.

Toutes ces particularités techniques auront véritablement leur importance en cas de litige et évidemment en cas de problème pendant le transport (défaillance du système de réfrigération et autres).

b- Exigences relatives aux fruits

En première page de la charte-partie, une case est réservée à la description de la marchandise à transporter. Il est expressément spécifié qu'il s'agit de bananes palettisées ou en cartons.

Les cales du navire doivent être nettoyées et sans odeurs. Elles doivent être réfrigérées à +7.8° C, 48 heures avant le début du chargement. Les documents récapitulatifs de la température des cales et de la pulpe doivent être envoyés régulièrement à l'affréteur pendant la traversée ainsi que la vitesse du navire et de son ETA* au prochain port.

Il est prévu que les marchandises soient transportées en palettisées, en cartons, ou en conteneurs chargés en ponté. Les clauses prévoient que le chargeur ou l'affréteur donne par

écrit les instructions relatives à la température avant tout chargement, mais également toutes précautions ou tous conseils concernant la nature de la marchandise et des équipements adaptés au transport en question.

2- Clauses relatives à la programmation des navires

Comme on l'a précédemment expliqué, les marchandises sont regroupées dans le port et les chargeurs s'accordent pour expédier les bananes avec le même navire, afin de baisser les coût du transport ; par conséquent il a fallu programmer la rotation des navires afin d'avoir constamment un navire par semaine au moins au port de chargement.

En Côte d'Ivoire des efforts d'investissements ont été entrepris par l'Etat, par les producteurs et par l'UE de 1993 à nos jours, ce qui a permis une augmentation de la production des bananes, la création du nouveau terminal fruitier et autres. Alors le trafic maritime s'est intensifié dans le domaine : on est passé d'un à deux départ par semaine vers l'Europe, soit 120 rotations de navires bananiers par an.

Tous les lundis, l'armateur du navire adresse la position de celui-ci. Les huit navires prévus sont programmés de façon à effectuer une rotation continue.

S'agissant d'un affrètement au voyage, le contrat doit prévoir le nombre de voyage. La charte-partie est conclue pour un an. Il faut que 52 voyages soient effectués au minimum.

Le contrat prend effet la première semaine de l'année. En l'espèce, il est prévu deux voyages par semaine. Chaque voyage commence le mardi matin au premier "shift", c'est à dire dès la reprise du travail par la première équipe du matin.

L'affréteur doit informer 28 jours à l'avance du choix de la taille de son navire. Ce choix est fait en fonction de la quantité de marchandises prévue par les différents chargeurs. L'ETA est donné 48 heures avant le début du chargement et la coupe des bananes est organisée en fonction de celui-ci. Le chargement commence le mardi à 7H00 environ, si la NOR (Notice of Readiness), ce qui signifie le moment où le navire est prêt à charger est donnée aux chargeurs un jour avant, pendant les heures de bureau. Le chargement dure

généralement jusqu'à la nuit du jeudi et le navire quitte le port d'Abidjan le lendemain au matin. Le rituel est le même pour le second navire.

Il est prévu dans le contrat d'affrètement que le navire peut transporter lors de son retour d'Europe, du matériel nécessaire à la culture ou au transport de la banane.

3- Clauses relatives au fret

Le fret, son paiement et son calcul sont réglés par la charte-partie mais aussi par le connaissement qui concerne le voyage. Le montant du fret y est expressément prévu.

Il varie selon la taille du navire, la quantité de la marchandise et le port de déchargement.

On ne pourra en dire plus, ces informations devant rester confidentielles en raison de la concurrence.

Pour ce qui est du moment, des modalités de paiement, la charte-partie une fois encore le précise. Le transporteur désigne une banque auprès de laquelle l'affréteur effectue le paiement. Cette désignation doit être faite avant la répartition de la marchandise au premier port de déchargement (before breaking bulk at lst discharge port).

La créance du fret nait de la signature des connaissements. Elle est immuable et non remboursable et elle est due même si la marchandise est perdue lors du voyage (freight to be deamed earned on signing B/L discountless and non-returnable ship and /or cargo lost or not lost).

La charte-partie fait aussi référence au paiement des coûts de chargements et déchargements. Dans ces contrats, on retrouve un terme fréquemment utilisé par les transporteurs maritimes; il s'agit de la clause FIOS (Free In and Out Stowed)' ce qui signifie que la prise en charge des marchandises par le transporteur maritime débute au moment où les marchandises sont à bord et se termine lors du déchargement.

Il faut retenir que cette fameuse clause est interprétée différemment selon que l'on se place sur le plan du Droit français ou du Droit anglais. En effet, pour le juriste anglais, cette clause détermine la cessation des risques et de la responsabilité du transporteur; pour les

anglo-saxons, la responsabilité s'arrête dès l'ouverture des panneaux de cales, c'est à dire bien avant le déchargement. Alors l'arrimage ne sera plus sous la responsabilité du transporteur. Cependant dans la législation française, la jurisprudence dissocie la cessation des risques, de la prise en charge financière du chargement et du déchargement.

Dans la charte-partie habituellement utilisée en Côte d'Ivoire, la clause FIOS est suivie des termes "dunnaged' lashed and secured" , ce qui veut dire que le transporteur ne supporte la prise en charge financière des marchandises qu'après qu'elles soient arrimées correctement et définitivement pour le voyage. Son rôle au chargement et au déchargement est donc réduit à son minimum. Mais celui-ci, est responsable jusqu'à la livraison des marchandises.

Les connaissements émis vont aussi porter sur les caractéristiques propres au transport de la banane entre la Côte d'Ivoire et l'Europe.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite