WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le transport international de fruits sous temperature dirigée: Cas du transport par voie maritime de la banane de Côte d'Ivoire vers l'Europe

( Télécharger le fichier original )
par Stéphane DIE KOUADIO
ESC Lille - Mastère Spécialisé 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 1 : Généralités

La banane, deuxième fruit exotique exporté à travers le monde après le café, est un fruit très convoité. Au quatrième rang des produits alimentaires les plus consommés pour les besoins locaux ou pour l'exportation, le marché de la banane constitue un enjeu énorme pour toutes les parties impliquées. C'est aussi un marché très complexe.

En 1994, la banane était placée au premier rang mondial de la production fruitière. En ce qui concerne la variété qui nous intéresse, la banane dessert, elle occupe aujourd'hui le deuxième rang mondial dans les exportations mondiales fruitières, derrière les agrumes.16

A ce titre, elle joue un rôle essentiel : dans les échanges Nord-Sud, dans la part de revenu des pays en voie de développement et surtout dans la sécurité alimentaire de ces pays.

Le marché de la banane est l'objet d'un large commerce international. Ce fruit se cultive dans environ 120 pays. La production mondiale est estimée à 90 millions de tonnes, dont 44 % de Cavendish (CIRAD). Sur ce volume, 98 % des bananes et la totalité des plantains proviennent des pays en développement. Les nations les plus pauvres fournissent 42 % de la production totale de bananes.

On note que ces 20 dernières années ont vu un changement significatif des volumes produits par chaque continent. En 1992, la part de l'Amérique latine était seulement de 43%, tandis qu'en Asie elle s'élevait à 40 %. La production africaine est restée stable avec 10 %. Les six principaux pays producteurs pays producteurs (Inde, Brésil, Equateur, Philippines, Chines, Indonésie) réalisent 55 % de la production mondiale.

16 « Le Marché Mondial de la banane, entre globalisation et fragmentation. », Rastoin, Loeillet, Revue Economie rurale, n° 234 - 235, Juillet à Octobre 1996.

Les deux principaux producteurs (Brésil et Inde) comptent très peu dans son commerce internationale. Avec une production mondiale de 95 millions de tonnes en 2001; 40millions sont des bananes légumes à cuire, surtout consommées dans les pays producteurs et 55 millions sont des bananes desserts, celles qui sont exportées en Europe. Sur ces 55 millions seulement 13 millions de tonnes (13 % au total) sont soumises aux échanges internationaux qui sont contrôlés à 70 % par les grandes firmes américaines (Chiquita, Dole, Del Monte) et une européenne, notamment anglaise (Fyffes).

Les exportations mondiales totalisent 13 millions de tonnes, dont 95 % sont des Cavendish. Les différences en termes de systèmes et coûts de production, donc de compétitivité sur les marché mondiaux sont très importantes d'un exportateur à un autre. Un grand contraste existe entre la production sur une plantation d'Amérique latine et la production de petits fermiers en Côte d'Ivoire par exemple. Les petites fermes comptent généralement pas plus de deux hectares et la production demande une importante maind'oeuvre ; à l'opposé les grandes plantations sud américaines s'étendent sur 5000 ha et demandent des investissements massifs en capital.

Sur les grandes plantations les coûts de production sont bas ; cependant l'on remarque des atteintes aux droits des travailleurs (conditions de travail déplorables), des atteintes à l'environnement (emploi massif de pesticides...), il s'en résulte par conséquent un important malaise social.

Les exportations de bananes sud américaines sont dominées par les trois grandes multinationales précédemment citées qui sont Chiquita, Dole et Del Monte. Elles dominent environ 70 % de la totalité du commerce mondial de ce fruit, ce qui leur permet évidemment de contrôler le marché et jusqu'à un certain point, d'en dicter les règle de jeu. Beaucoup de pays producteurs ont une économie qui ne pèse pas lourd devant les chiffres d'affaires des "trois géants" et la force financière qu'ils impliquent.

L'ensemble des revenus à l'exportation des pays ACP atteint à peine 10% des ventes totales de Chiquita, et seulement 4 % des ventes de toutes les multinationales.

Les Etats-Unis, l'Europe et le Japon sont les principaux importateurs de bananes.(90% des bananes sont destinées aux marchés des pays industrialisés du Nord. On en distingue trois comme le graphique (Fig. 13) à la page suivante le montre: l'UE 28 %' les Etats-Unis 29%' le Japon 9 %. Ensembles ils achètent environ 80 % de la totalité des bananes exportées les 80% des exportations proviennent d'Amérique latine' 6 % des territoires européens'11% de l'Asie du Sud-Est et 3 % de l'Afrique).

En 1995, le commerce mondial de la banane était évalué à 8 milliards de dollars US. L'UE à elle seule consomme 35 % des bananes commercialisées (c'est une des raisons pour lesquelles la politique de l'UE concernant le commerce de la banane a eu un impact important sur le commerce international). Les 350 millions de citoyens vivant en Europe consomment en moyenne 10 kg de bananes par an et par tête.

Les Etats-Unis importent les bananes d'Amérique du Sud et des Philippines; le Japon lui importe des Philippines, de la Chine et d'Afrique. L'Europe produit 20 % de ses besoins et importe le reste de différentes régions; les anciennes colonies (on les appelle les bananes ACP) et l'Amérique latine (bananes dollars).

Historiquement des liens spéciaux se sont crées entre certains pays producteurs et consommateurs, souvent en fonction du contexte de leur histoire coloniale commune.

La diversité de règles commerciales n'a posé aucun problème jusqu'en 1993, lorsque le Marché Unique européen a été effectif. Il s'agit dès lors d'harmoniser cette variété de relations, d'intérêts, et de règles. Une harmonisation rendue encore plus complexe par deux contraintes supplémentaires: remplir les exigences du GATT et garantir un accès privilégié des bananes ACP sur le marché européen.

Comme on peut le remarquer, les marchés dominants n'ont pas tous la même conception du commerce bananier. Les Etats-Unis prônent la libéralisation totale du marché et la mondialisation, tandis que l'UE reste très protectionniste en privilégiant certaines origines, notamment celles de ses anciennes colonies (Côte d'Ivoire et France).

Le Japon fait aussi partie des pays protectionnistes.

Doc 17 -- Principaux pays importateurs de bananes dans le monde 2001 (source FAO)

Le marché américain n'intéresse pas les producteurs de bananes d'Afrique de l'Ouest, car celui-ci est déjà dominé par les bananes sud américaines. Les bananes ivoiriennes sont donc exportées vers l'UE. C'est donc ce marché qui retiendra notre attention.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo