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Les implications culturelles dans la commercialisation du gibier au Gabon

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par Georgin MBENG NDEMEZOGO
Université Omar Bongo - Diplôme d'Etude Approfondie 2007
  

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HYPOTHESES

L'avis sur le rapport de l'homme à l'animal semble partagé et acquis. Rappelons qu'il est question pour nous de comprendre les logiques inhérentes autour de cette activité. En d'autres termes, nous sommes amenés à étudier les différentes rationalités qui s'expriment autour de la faune sauvage. Ainsi, trois hypothèses nous aideront à comprendre ces rationalités.

La première hypothèse présente la dimension économique de la faune sauvage, une dimension exprimée dans l'activité commerciale de cette faune. Il est question pour nous d'exprimer le circuit de production partagé par les chasseurs et les « bayames » ou revendeuses. La viande de brousse contribue significativement aux moyens de subsistance des populations sans emploi ou sans occupation. Elle constitue une source de revenus pour les hommes et les femmes démunis des zones rurales et urbaines. Plusieurs travaux ont été faites à ce sujet, c'est celui d'Elisabeth A. Steel (1994) qui nous permettra de mieux illustrer cette hypothèse. En effet, pour profiter d'une activité économique alors apparue rentable et demandant peu de moyens, des réseaux plus ou moins organisés se sont constitués afin d'établir des lieux de chasse et de vente du gibier un peu partout sur le territoire national notamment en milieux rural et urbain. Certains chasseurs sont approvisionnés en armes et en munitions par des personnes financièrement reconnues. Le commerce du gibier est une activité lucrative qui met en scène les chasseurs, les « bayames » ou revendeuses et les consommateurs formant ainsi un marché important dans l'économie gabonaise.

La deuxième hypothèse se propose d'examiner la dimension alimentaire de la faune sauvage d'une part, aspect de la consommation qui se trouve exprimer beaucoup plus par les populations urbaines. Il s'agit pour nous de comprendre et de justifier les choix des consommateurs urbains pour la viande de brousse au détriment d'autres viandes que l'on retrouve sur les marchés. Cela nous a alors amené à apprécier le travail d'Aurelie Binot et Daniel Cornelis ( www.wcsgabon.org: « Les déterminants de la consommation de gibier » in Synthèse bibliographique du secteur « viandes de brousse » au Gabon ), qui nous permettent de comprendre la déportation du phénomène de la consommation de la viande de brousse du village pour la ville. Ils nous ont permit de comprendre que l'accroissement de la vente du gibier se justifie en l'existence d'une importante demande solvable de gibier dans les centres urbains. Ces derniers sont peuplés pour l'essentiel des ruraux en voie de citadinité. Leurs habitudes alimentaires provenant de leur milieu d'origine portent à préférer la consommation de la viande de brousse à celle de la viande de boucherie. Même si la consommation moyenne par habitant est plus élevée en zone rurales qu'en ville, la croissance démographique urbaine serait un des principaux facteurs expliquant la pression de prélèvement qu'exercent les villes gabonaises sur les ressources forestières du pays.

Dans un deuxième temps, elle ferra état de la portée rituelle et médicinale de certains animaux. La forêt n'est pas que l'espace alimentaire de l'homme, il est aussi le lieu où il tire les éléments de sa santé et de ses rituels. La médecine traditionnelle de ces populations est constituée dans sa grande majorité de plante, mais il tout de même quelques espèces animales qui interviennent dans le traitement de certaines maladies. Les peaux de certains animaux sont souvent utilisées par les thérapeutes traditionnels dans certains rites.

La troisième et dernière hypothèse se permet d'aborder la question de la protection et de la préservation de la faune sauvage. Il s'agit pour nous de comprendre pourquoi la lutte contre le braconnage est nécessaire pour protéger et préserver la biodiversité à partir des parcs nationaux. Cette hypothèse nous permettra de comprendre la logique des prometteurs des parcs nationaux notamment des environnementalistes. Les parcs nationaux s'inscrivent dans une logique conservationniste de la nature afin d'assurer l'équilibre naturel. Cet équilibre semble menacé par les activités humaines. Marie-Claude Smouts (2001) nous permet de cerner les débats qui alimentent justement la conservation des forêts tropicales notamment la forêt gabonaise. La chasse, de par sa pratique actuelle que l'on qualifie de braconnage, est l'une des menaces de ces forêts aux yeux de certains. Hormis son intérêt alimentaire, émotionnel, culturel et scientifique, la faune sauvage occupe une place importante dans l'économie du Gabon. Hier, pratiquée avec des armes de fabrication locales pour subvenir aux besoins en protéines animales de la famille, de nos jours, la chasse est devenue une activité lucrative avec la prolifération d'armes à feu. Cette nouvelle pratique constitue un réel danger pour la survie de plusieurs espèces animales qui parfois sont menacées de disparition dans certains de leurs habitats. Afin de sauvegarder cette ressource à même de jouer son rôle, les parcs nationaux deviendront la solution imposée pour se substituer à la consommation actuelle de la faune sauvage.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams