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Les implications culturelles dans la commercialisation du gibier au Gabon

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par Georgin MBENG NDEMEZOGO
Université Omar Bongo - Diplôme d'Etude Approfondie 2007
  

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3 - Les consommateurs

Photos 5 et 6 : Le gibier au menu des fêtes (cliché Georgin Mbeng Ndmezogo) janvier 2006

Ces deux images nous présentent une femme placée devant une grande marmite contenant la viande de brousse. Cette marmite est accompagnée d'autres marmites contenant chacune un aliment constituant ainsi le menu de la cérémonie commémorant le premier jour de l'an 2006. Les deux photos se complètent. Elles sont la preuve que le gibier est toujours compris dans le menu lors de certaines cérémonies. Nous constatons qu'il est vue ici comme un aliment de luxe car placé à côté d'autres viandes généralement considérées comme « embaumées ». L'animal que cette jeune femme va consommer n'est rien d'autre que le potamochère communément appelé « sanglier ».

Les populations gabonaises dépendent de la viande de brousse pour la satisfaction de leurs besoins en protéines et en vitamines, mais aussi comme source non négligeable de revenus. Les études de S. Lahm, cité par Auguste Ndouna Ango et Eléonore Ada Ntoutoume11(*), ont montré que, dans les villages gabonais, seulement un quart des produits de la chasse était réservé à la consommation des familles, le reste étant destiné à être vendu sur les marchés ou à des intermédiaires. L'auteur a aussi étudié les préférences alimentaires de ces mêmes populations pour la viande de brousse. Il semble que les animaux les plus consommés soient l'athérure, le céphalophe bleu et le potamochère qui est recherché pour sa graisse. Cependant, elles consomment d'autres mammifères comme l'éléphant, le singe ou le rat palmiste, des oiseaux, des reptiles comme le varan et le crocodile. Nous avons constaté que ces animaux abondent dans les marchés et les restaurants. Les enquêtes nous révèlent la consommation de ces mêmes animaux, à cette liste nous ajoutons le céphalophe à dos jaune. Les préférences sont diverses et les raisons de ces préférences également. Les raisons évoquées sont généralement le goût, l'habitude, la richesse en vitamine, la variété alimentaire, le goût et l'habitude. Il y a une certaine hiérarchisation des espèces vendues, consommées et des raisons de cette préférence. Et nous constatons que cette consommation n'est pas quotidienne. Elle est périodique, occasionnelle. D'aucuns consomment la viande de brousse une à deux fois par mois ou une fois chaque deux mois

Le gibier vendu est celui qui est chassé. Et le gibier consommé est celui qui est vendu. La comparaison des réponses fournies par nos informateurs notamment les chasseurs, les « bayames » et les consommateurs, il ressort d'une part que les consommateurs ont une préférence pour l'athérure, le céphalophe bleu, le potamochère et le céphalophe à ventre blanc. D'autre part, parmi les quatre espèces préférées, deux abondent dans les marchés notamment l'athérure et le céphalophe bleu. Et parmi les espèces les plus prisées figurent justement ces deux espèces. Pourquoi abondent-elles dans la forêt ?

Ces espèces étant alors les plus prisées, ne tendent-elles pas vers leur « extinction » ? Elles devront de ce fait bénéficier d'un statut tout aussi particulier que les autres espèces en voie de disparition bénéficient. Cela nous amène alors à penser que les espèces sont d'inégale importance. Mais cette situation est fonction de la société dans laquelle on se situe. Dans les sociétés traditionnelles, la faune est aussi pensée dans cette logique. Les espèces sont classées selon l'ordre d'importance. Il faut noter que les populations gabonaises utilisent les propriétés médicinales de certaines substances animales pour recourir à la santé ou retrouver l'équilibre biologique. Plusieurs d'entre elles sont connues comme de véritables médicaments. Par exemple, les Pové utilisent régulièrement le porc- épic (atherurus africana), la gazelle (céphalophe bleu), l'écureuil à pattes rouges pour traiter les cas de sorcellerie. Ces espèces servent aussi au traitement des maladies féminines notamment les douleurs aux trompes.

* 11 Auguste Ndouna Ango, Eléonore Ada Ntoutoume (2002) -  « Utilisation des produits forestiers non- ligneux (PFNL) dans le cadre de la gestion forestière durable » in Le flamboyant, Paris, Réseau International Arbres Tropicaux, n°55, p38.

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