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Les implications culturelles dans la commercialisation du gibier au Gabon

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par Georgin MBENG NDEMEZOGO
Université Omar Bongo - Diplôme d'Etude Approfondie 2007
  

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5 - Organisations non gouvernementales

Carte 2 : Les parcs nationaux du Gabon (cliché WCS), 2005

Depuis une décennie, la politique du gouvernement s'atèle à classer plus de dix aires avec les statuts bien définis. Ceci est dû à la pression économique exercée sur le massif forestier. Les enjeux sur les aires protégées ne cessent d'augmenter lorsqu'on sait que les forêts protégées ont une valeur économique. Ces espaces deviennent de plus en plus précieux pour les naturalistes, les écologistes et les biologistes car ils comptent parmi les sanctuaires où la diversité biologique est la plus élevée. Plus de 3 millions d'hectares constituent le réseau national d'aires protégées aménagées en parcs nationaux soit plus ou moins 13 pour le moment. Beaucoup d'autres milieux écologiques sont en voie d'aménagement, une mise en oeuvre de ceux-ci sera faite en fonction des sites, de construction des infrastructures appropriées notamment les voies d'accès, les miradors, les points. Le Gabon a maintenant toutes les potentialités pour asseoir des activités économiques en écotourisme. Ces sites de conservation et de pérennité de nos ressources naturelles peuvent être utilisés pour générer des devises nécessaires pour notre économie dans les activités écotouristiques.

Consacré au thème de la socialisation, ce travail, nous le constaterons tout au long de celui-ci, est un exercice de navette entre deux conceptions du monde, deux conceptions de la nature de sur quoi celle de l'animal qu'on a coutume de présenter comme mutuellement exclusives. Ce débat est encore soulevé ici par les parcs nationaux du Gabon. Ceux-ci soulèvent justement la question de « sauvage » qui a longuement été débattu par certains auteurs (Philippe Descola, 2005, 58). Parler de parc national sous-entend qu'il n'y a pas eu de présence humaine à l'endroit précis de l'érigation de la zone en parc. L'impact de la pression humaine est faiblement ou presque pas ressenti. Le « sauvage » fait appel à quelque chose de naturel et s'oppose de ce fait au « domestique ».

L'érigation de 11% du territoire gabonais en parcs nationaux est fait selon cette logique ou cette conception du « naturel ». L'histoire du Gabon nous rappellera que les peuples de ce pays sont au préalable des peuples de forêt, et avant leur sédentarisation, ils étaient d'abord nomades. C'est à partir de leurs activités quotidiennes qu'ils tenteront de connaître leur écosystème et le maîtriser afin de l'intégrer dans leur univers. Socialisé en tout lieu parce que parcouru sans relâche, la forêt de ces peuples itinérants présente partout les traces des événements qui s'y sont déroulés et qui revivifient jusqu'à présent d'anciennes continuités. Dès l'instant qu'il n'y a pas d'animaux naturels que d'animaux culturels, c'est dire que la forêt l'est aussi et elle a une histoire. Au moment où ces peuples nomment les espèces de la forêt, cela signifie qu'ils ont parcouru celle-ci.

Photo 10 : Tortue luth (dermochelys coriacea, Photo11 : Tortue verte (chelonia mydas, cliché J.P. Vande Weghe), 2005 cliché J.P. Vande Weghe), 2005

Ces deux photos nous présentent deux tortues marines. Elles sont prises à des moments différents (le jour pour la photo 11 et la nuit pour la photo 12). La tortue marine est l'une des espèces sollicitées par la science et les touristes qui aiment la vision de la nature notamment des espèces fauniques. Ces photos ont été prises dans le parc de Pongara. Les plages de sable blanc et les dunes basses sont les lieux de ponte de ces tortues marines. La tortue luth est la plus connue et la plus commune de toutes les tortues, mais chaque année on trouve aussi quelques pontes de la tortue verte. Les pontes s'étalent d'octobre à avril, mais la saison la plus active s'étend de la mi-décembre à la fin février. Alors, 6à8 femelles peuvent pondre en une nuit dans la zone située entre Pongara et Ouingombé. Au total, plus de 1 000 pontes de la tortue luth ont ainsi été recensées dans la saison 2001-2002 par les techniciens d'Aventures Sans Frontières, une ONG gabonaise dont les activités de conservation s'étendent spécialement au parc national de Pongara. Dans la même période, il n'y a eu que 13 pontes de la tortue verte.

Faisant pendant à la flore qui lui est associée, la faune gabonaise est unique et exceptionnellement riche et diversifiée. Chaque constituant de cette faune possède d'énormes vertus dont l'importance est reconnue dans toutes les sociétés. Les tortues marines font parties de cette diversité et possèdent également des vertus. Derrière ces verts, plusieurs rapports se dégagent et cela avec plusieurs types de populations. La première des vertus que nous pouvons exprimer est économique. Les tortues marines sont l'une des espèces appréciée dans le tourisme de vision. Elles contribuent à cet effet au développement de l'écotourisme avec l'entrée des devises. Les tortues marines sont de nos jours sollicitées par les hommes de sciences grâce leur molécule de longévité. Des recherches faite sur la tortue ont montré que cette espèce avait un espérance de vie très long. Des études similaires ont été menées sur les primates afin de compléter leurs cartes, du gorille du gorille au macaque en passant par l'Orang-outang. Ces cartes serviront à remonter le cours de l'évolution humaine12(*). La recherche scientifique sur quoi repose la conservation nous amené à rechercher les espèces qui étaient au coeur de celle-ci. Les travaux produits sont faits sur les grands singes, les tortues marines, l'éléphant et le rhinocéros. Et nous pensons que ce sont ces espèces qui sont réellement à l'origine de la conservation de 10% du territoire gabonais.

Le monde animal a un intérêt pour l'homme bantu. Il est une source de nourriture, une source technologique, une source de référence aux formes et contenus argumentaires des palabres, un trésor médical, un miroir des rapports sociaux et comportements en société. La première valeur que ces peuples accordent à la faune de sur quoi à la tortue est d'ordre alimentaire. Celle-ci est plus constatée auprès des populations côtières qui considèrent la tortue marine comme un produit servant à l'alimentation. Par exemple les Benga du Cap Estérias, qui vivent sur la côte, ont une connaissance de la tortue et par la même occasion entretiennent les rapports avec elle. La tortue est utilisée pour la consommation et l'échange lors des mariages. Dans le mariage benga, la tortue est utilisée comme un élément de la dot et dans la reconnaissance des enfants. Les hommes utilisent certains éléments de la tortue pour augmenter la puissance sexuelle. Cela fait montre de la vertu aphrodisiaque dont ce reptile possède. Certaines parties de la tortue marine sont également usitées pour le traitement de certaines maladies mystiques. La tortue marine est une espèce qui n'est pas intégrée dans le classement effectué par l'administration des Eaux et Forêts, mais son usage actuel fait l'objet de prohibition sur le terrain. Les zones où vivent ces tortues sont toutes privatisées actuellement.

Secteur

Nous entendons par secteur ici une portion de plan comprise entre un arc de cercle et les deux rayons qui le délimitent. Le secteur est un graphique qui nous permettra de révéler les tendances exprimées par les populations. Notre travail se doit également d'utiliser la statistique comme outil d'analyse. A travers ces représentations graphiques, nous comprendrons pourquoi la commercialisation est accentuée au Gabon. Il faut dire que le commerce de la viande de brousse est un phénomène urbain. En effet, s'il prend cette ampleur c'est à cause de la consommation urbaine de la viande de brousse. Aussi, n'oublions pas que c'est la ville qui crée la situation de sans emploi, elle crée les sans emplois. Les secteurs que nous allons construire illustrent les tendances urbaines du phénomène de la commercialisation du gibier. Chaque représentation graphique exprime les réponses aux questions qui sont implicitement posées à travers les titres de ces graphiques. Ces données sont produites à partir de nos cinq catégories d'informateurs.

Source : Georgin Mbeng Ndemezogo

Ce graphique illustre, comme son nom l'indique, la fréquence de la consommation de la viande de brousse en milieu urbain. L'effectif de cette étude de la consommation est de 32 car, il comprend la catégorie des consommateurs et celle des agent des ONG. Selon le secteur, 97% de la population urbaine affirme consommer du gibier et 3% ce sont abstenu sur la question. Cet effectif est constitué d'hommes (21) et de femmes (11) qui, d'une part, sont pris par leur profession, d'autre part, ne savent pas chasser c'est-à-dire tirer au fusil ni piéger. Cette situation va les pousser à acheter la viande de brousse dans les marchés de la place.

Source : Georgin Mbeng Ndemezogo

La situation professionnelle et l'ignorance de la pratique de la chasse va donc pousser 97%de la population urbaine à se procurer la viande de brousse dans les marchés de la capital. Il est question ici de savoir comment les consommateurs font pour se procurer le gibier. Les marchés et les restaurants sont les lieux le plus souvent cités par nos informateurs. L'effectif de cette étude sur l'achat du gibier est de 32 car, il comprend la catégorie des consommateurs et celle des agents des ONG. Nous savons qu'ils achètent la viande au marché et au restaurant. Il nous incombait aussi d'estimer le nombre de fois que cela est fait.

Source : Georgin Mbeng Ndemezogo

La fréquence du nombre de consommation du gibier nous permet de savoir combien de fois a le gibier au menu. Sur le graphique, nous avons le nombre de fois qui est représenté partant de 1 à 3. Selon ce graphique, 34% de la population consomme une fois la viande de brousse. Les 57% représentent ceux qui ne se reconnaissent dans la catégorisation allant de 1 à 3, mais peuvent plus ou moins se retrouver dans la fréquence du temps qui s'illustre plus bas. L'effectif de cette étude sur la fréquence du nombre de consommation du gibier est de 32 car, il comprend la catégorie des consommateurs et celle des agents des ONG.

Source : Georgin Mbeng Ndemezogo

Ce graphique est la suite de celui étudié plus haut car il nous permet de savoir le nombre de fois dans le temps les consommateurs ont le gibier comme menu. L'effectif de cette étude sur la fréquence du gibier est de 32 et il comprend la catégorie des consommateurs et celle des agents des ONG. La question nous propose trois options qui partent de la consommation par semaine au périodiquement, au passage il y a la consommation par mois. 46% de la population consomment la viande de brousse périodiquement. Le nombre de fois et le temps sont des questions liées. Mais il y a des informateurs qui donnaient des réponses sur le nombre et non le temps, ou sur le temps et pas le nombre ou sur le nombre et le temps. C'est cela qui va justifier l'option « sans réponse » qui a un grand pourcentage.

Source : Georgin Mbeng Ndemezogo

Nous étudions dans cette figure la fréquence des espèces les plus consommées en milieu urbain. L'effectif de cette étude est de 77. Elle concerne uniquement la catégorie des consommateurs car c'est à eux seuls qu'il a été posé la question sur les espèces les plus consommées. Celle-ci nous permet de répertorier les espèces consommées par les populations. La liste figurant sur la légende est celle produite par le terrain. La même question nous permet aussi de répertorier les espèces les plus consommées par ces mêmes populations. C'est de cette liste qu'est tiré l'effectif de l'étude. Les consommateurs font des choix de 1, 2, 3, 4, à 5 espèces tels que :

a) céphalophe bleu (gazelle), athérure (porc épic), potamochère (sanglier) ; b) potamochère ; c) athérure, potamochère ; d) potamochère, singe, céphalophe à dos jaune (antilope), avifaune ; e) céphalophe bleu, céphalophe à dos jaune, crocodile, singe, potamochère. Mais la tendance va plus vers le choix à trois espèces.

De ce fait, l'athérure (porc épic) sera l'espèce la plus consommée avec 24%, suivit du céphalophe bleu (gazelle) avec 23%, du potamochère (sanglier) avec 15%. Ces secteurs expliquent les préférences des consommateurs à l'égard de la faune. Il est alors important d'expliquer les raisons de ces préférences.

Source : Georgin Mbeng Ndemezogo

L'explication des préférences nous conduit immédiatement à celle des raisons de ces choix. Cette étude a été faite à partir d'un effectif de 26, uniquement les consommateurs. Les différentes raisons sont énoncées dans la légende. Plusieurs rapports ont montré que la viande de brousse abondait dans les marchés et les restaurants. 27% des consommateurs sont victimes de cette situation car leur consommation est fonction de cette abondance, 15% consomment pour le « goût » et 12% pour la « chair ». 30% des consommateurs n'ont pas pu répondre à la question pour des raisons d'omission ou d'oubli.

Nous avons aussi jugé nécessaire de mesurer l'information relative à l'interdiction de la vente du gibier au Gabon. Nous aimerions savoir si les populations étaient au contact de cette information.

Source : Georgin Mbeng Ndemezogo

L'effectif utilisé est 20 et concernait les chasseurs et les « bayames » pour qui la question était posée. Ces deux catégories sont considérées comme des producteurs de gibier chacune à des niveaux différentes. Ainsi, 70% des producteurs de gibier savent que la vente de la faune sauvage est interdite, mais continue tout de même à vendre malgré cette interdiction. Ce chiffre évoque un réel problème qui se justifie par le manque d'occupation pour certains et le besoin d'arrondir les fins du mois pour d'autres. Il y a là aussi une impasse juridique du moment où ce sont les populations qui sont au dessus de la loi et plus le contraire. 15% ne le savent pas, nous tirons la cause dans le manque d'information.

Nous avons une fois encore jugé nécessaire de mesurer l'information relative à l'interdiction de la vente du gibier au Gabon mais en insistant sur les raisons de l'interdiction.

Source : Georgin Mbeng Ndemezogo

L'effectif utilisé est de 46 et comprend cette fois-ci les chasseurs, les « bayames » et les consommateurs. Les raisons sont énoncées dans la légende. 44% de la population ignorent les raisons pour lesquelles on interdit de vendre la viande de brousse. Il y a là absence de dialogue entre conservationnistes et les populations. Celles-ci ne sont au contact de l'information environnementale. 26% pensent la disparition des espèces fauniques est la cause de l'interdiction. La chasse se pratiquant de façon abusive, ceux-ci pensent qu'il est du devoir de l'Etat de conserver pour les générations futures. Effectivement tous toutes ces raisons peuvent se regrouper autour de la raison de la conservation, ce qui ramènera le chiffre à 56%. Mais le problème de l'ignorance sera toujours posé.

* 12 www.le figaro.fr : Que nous réserve la science en 2007

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand