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Les implications culturelles dans la commercialisation du gibier au Gabon

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par Georgin MBENG NDEMEZOGO
Université Omar Bongo - Diplôme d'Etude Approfondie 2007
  

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3 - Les consommateurs

3 - 1 Corpus théorique

Bronislaw Malinowski (1968) - « Besoins élémentaires et réponses culturelles » in Un théorie scientifique de la culture, Paris, Maspéro, pp. 78 -101

Bronislaw Malinowski va étudier la physique et les mathématiques, puis s'inscrit à l'école de Frazer, à Londres. Il rédige sa thèse sur la famille chez les aborigènes d'Australie. Passe deux années chez les Trobriands. Les Argonautes du Pacifique occidental (1922) lui donne une renommée mondiale, illustrant déjà sa manière de concevoir l'étude anthropologique. Il a écrit Moeurs et coutumes des Mélanésiens (Paris, 1933), La sexualité et sa répression (Paris, 1932), La vie sexuelle des sauvages du nord-ouest de la Mélanésie (Paris, 1930), Les jardins de corail (Paris, 1971).

Dans ce texte, l'auteur traite essentiellement des besoins élémentaires et des réponses culturelles. Il recherche dans cette étude « à déterminer le rapport entre un acte culturel et un besoin de l'homme, besoin primaire ou besoin dérivé » (brenard Valade, 1996, 497). L'auteur propose un certain nombre de besoins dont l'individu se doit de satisfaire pour son bien et celui de la société. Si un acte culturel est posé, c'est parce que l'organisme ressent un besoin et celui-ci mérite d'être satisfait. Les besoins énumérer par Malinowski sont d'ordre biologique, nature. Et pour lui, un besoin subit l'influence de la culture, il est la manifestation de la culture d'un peuple. Nous ressent tous le besoin de manger, mais nous ne l'exprimons pas de la même façon.

Ce chapitre tente d'expliquer clairement notre travail. Il nous amène à comprendre que la consommation du gibier au Gabon est un fait de la culture. Les populations rurales et urbaines expriment un besoin que la culture leur impose. Consommer de la viande de brousse est un acte culturel. Cette consommation s'exprime de manière alimentaire, médicinale et rituelle. Ce sont là trois besoins que ces populations ressentent le plus souvent. Pour reprendre les propos de Malinowski, qui pense que la culture est « cette totalité où entrent les ustensiles et les biens de consommation, les chartes organiques réglant les divers groupements sociaux, les idées et les arts, les croyances et les coutumes » (Malinowski, 1968, 35). Cela nous amène à dire que les trois besoins exprimés par les populations gabonaises font partie de leur patrimoine culturel, les leur interdire serait allé contre leur nature ou leur culture.

Igor de Garine, Stephen Hugh-Jones, Armin Prinz (1996) - « Facteurs culturels et choix alimentaires : généralités » in L'alimentation en forêt tropicale : interactions bioculturelles et perspectives de développement, Paris, UNESCO, volume II, pp. 805-815

Les auteurs de cet article sont des anthropologues. Leur contribution rentre dans le cadre de la valorisation des cultures dont l'Unesco s'est donnée l'objectif principal. Leurs terrains se trouvent respectivement en Afrique, pour Igor de Garine, en Amérique du sud, pour Stephen Hugh-Jones. Par ailleurs, c'est le terrain de Armin Prinz qui ne nous a pas été fourni.

La problématique défendue dans cet article repose sur le rapport entre l'alimentation et la culture. L'examen de l'alimentation dans une société donnée revient à comprendre les habitudes alimentaires, les préférences, les choix et les stratégies diététiques globales de ce peuple. (Igor de Garine, 1996 ; Janowski M.R.H., 1996). L'alimentation permet à ce peuple de s'identifier, de s'attribuer une identité. Cela accorde à l'alimentation une dimension culturelle. Soulignons également l'aspect important de l'environnement dans cette alimentation. Il faut rappeler qu'un peuple ne consommera que ce que son milieu lui offre. C'est à niveau que des paramètres comportementaux s'affichent afin que l'individu puisse s'adapter à son milieu. En étudiant l'alimentation, on comprend que « la culture peut souvent jouer un rôle déterminant en opérant de « haut en bas » pour déterminer des ensembles de choix et de préférences dont les raisons sont fondées » (Igor de Garine, Stephen Hugh-Jones, Stephen Hugh-Jones, 1996, 806).

La question développée dans ce texte est d'un grand apport. Il nous revient de savoir les raisons des choix que les individus opèrent dans leur alimentation. Nous tenterons de comprendre les raisons pour la préférence de la viande de brousse au détriment de celle produite en boucherie, pourquoi certaines parties du gibier sont-elles réservées à une classe de personnes, pourquoi tel animal est-il consommé ici et pas ailleurs ? « Il y a des populations qui mangent le chien et le chat, d'autres qui réprouvent ce type de comportement alimentaire » (Raymond Mayer, 2004, 44). Ce sont des situations pareilles que nous tenterons de comprendre et d'expliquer lors de nos enquêtes. Nous en convenons avec les auteurs de cet article sur la dimension culturelle de l'alimentation. Les comportements exprimés plus haut illustrent le fait qui est observé sur le terrain gabonais.

Jean - Pierre Poulain (2002) - « Les phénomènes alimentaires » in Manger aujourd'hui, attitudes, normes et pratiques, Paris, Privat

Jean - Pierre Poulain est doté d'une double formation : une formation technique dans le domaine de l'ingénierie hôtelière et de la restauration (professeur agrégé) et une formation sociologique et anthropologique (doctorat en 1985) avec une thèse intitulée Anthropologie de la cuisine et les manières de table, sous la direction d'Edgar Morin.

Le titre en soi révèle une connaissance approfondie de la recherche sur la consommation puisque cette différence entre attitudes, normes et pratique est le point commun de la recherche sur les consommateurs. Ce chapitre concerne les phénomènes alimentaires, et englobe les définitions de base, les différents types d'attitudes, les outils utilisables et utilisés. Ce texte introduit les études alimentaires, particulièrement adaptée à la France et à son évolution historico-économique. L'auteur se fonde sur les notions traditionnelles de temps et d'espace afin de délimiter le modèle alimentaire, mais les références culturelles, sociales, linguistiques ne sont en rien omises. La mise en valeur du « modèle traditionnel français » nous semble ici important, eu égard à l'influence de ce modèle en Europe et dans le reste du monde occidental. La présentation des outils disponibles met immédiatement l'accent sur la distance entre représentations et comportements. Au-delà de cette dualité fondamentale, l'auteur propose une présentation méthodique avec des tableaux récapitulatifs.

La contribution de Poulain est intéressante sur les plans théorique et méthodologique. Il nous propose un modèle d'analyse avec des outils qui nous permettent de mieux explorer la question de la consommation de la viande de brousse au Gabon. Sa méthodologie pourrait nous mener vers une modélisation des usages du gibier. Les outils de cette méthodologie, pour y arriver, vont intégrer nécessairement les attitudes, les normes et pratiques des Gabonais en rapport avec le gibier. Le comportement affiché à l'égard du gibier participe de cette modélisation. La recherche pourra peut-être aboutir à un modèle traditionnel gabonais dans l'usage du gibier. La question sera étudier, dans les prochaines années, en détail. Plusieurs paramètres sont à intégrer dans ce projet notamment la cuisson du gibier.

Philippe Descola (2005) - « les usages du monde : l'institution des collectifs » in Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, pp. 341-385

Dans ce texte, Descola évoque la problématique du rapport Nature et société, problématique qui est au centre de ses travaux. Dans ce cadre, il met en évidence la construction de la nature, qui devient par la suite une nature sociale. La nature comporte des « existants » qui sont la manifestation de l'esprit humain. Chaque peuple construit sa nature. Il sera alors évident que Descola traite dans ce chapitre de la catégorisation, de la classification des éléments de la nature. Philippe Descola pense que « le social résulte au contraire du travail de rassemblement et de répartition ontologique des sujets et des objest que chaque mode d'identification conduit à opérer » (Philippe Descola, 342). Ces identifications conduisent à des regroupements qu'il appelle « collectif » afin de répondre à des besoins spécifiques. Le rangement est propre à un groupe social et c'est cela qui le différencie d'un autre groupe.

Le contenu de ce texte participe de la compréhension et de l'explication de notre objet. Il nous permet d'identifier les différents usages des consommateurs. Ces usages sont la manifestation des opérations de l'esprit. En effet, une certaine classification se dégage de cette consommation. Les usages se dégagent en fonction des circonstances, c'est-à-dire quand l'individu ressent le besoin de s'alimenter, de se faire soigner ou de procéder à un rite. Nous observons même qu'à partir de ces usages, c'est l'espèce animale qui se trouve regroupée en collectif. On aura par exemple l'animal alimentaire, l'animal médicinal, l'animal rituel et même l'animal totémique. Il faut dire que l'individu utilise l'animal toujours par rapport à un usage spécifique. Nous évoquons ici le rôle de l'imagination esthétique dans l'élaboration des systèmes classificatoires, rôle déjà reconnu par les grands théoriciens de la taxinomie (Lévi-Strauss, 1962, Berlin, 1974).

www.argonautes.fr: Dominique Desjeux : La méthode des itinéraires

Dominique Desjeux est professeur d'anthropologie sociale et culturelle à Paris V. Il est directeur du Magistère de sciences sociales appliquées aux relations interculturelles dans les organisations, la consommation et l'environnement. Ses travaux sont produits sur des expériences américaines, européennes et africaines.

Desjeux, dans cet article propose la méthode des itinéraires, qui est une méthode ethnomarketing qualitative de recueil de l'information. Elle reconstruit les prises de décision du consommateur, non pas comme un arbitrage individuel à un moment donné, mais comme un processus collectif dans le temps. Elle se centre sur les usages et les pratiques, des comportements d'achat en fonction de sept étapes principales. La méthode est applicable au comportement du consommateur en France et pour comprendre les différences culturelles de consommation, ce qu'illustre le cas du Danemark, associé à quelques références tirées d'une série d'enquêtes comparatives menées entre les USA, la Chine et la France.

Le rapport de ce texte avec notre objet est cette fois-ci méthodologique. La méthode des itinéraires va nous servir dans la compréhension du comportement du consommateur au Gabon. Elle nous aidera parce qu'elle fonctionne comme un système de scannage systématique des étapes qui structurent le processus de décision de la consommation marchande. Nous réduisons l'étude sur les comportements alimentaires. Les décisions d'acquisition marchandes des consommateurs ne sont pas considérées comme des arbitrages à un moment donné, mais plutôt comme des processus dans le temps. Une décision d'achat n'est considérée ni comme un moment, ni comme un action individuelle. Elle se construit tout au long d'un itinéraire temporel et spatial, fait d'interaction sociales, soumis à une série de contraintes matérielles, sociales et en fonction d'un ou plusieurs univers symboliques. Le principe de base est l'accumulation des observations qualitatives, sur une base comparative, les étapes de l'itinéraire. Nous allons suivre les différentes étapes du consommateur du gibier à partir d'une méthode qui nécessite du temps.

3 - 2 Corpus documentaire

Marius Indjieley (1998) - « La consommation de la viande de brousse par les librevillois : une forme de relation entre les populations rurales et les populations urbaines » in National du Programme d'Action Forestier Tropical du Gabon : gestion durable des écosystèmes forestiers du Gabon, Libreville, Cellule Nationale de Coordination du PAFT-Gabon, pp. 58-59

Marius Indjieley est enseignant au département de géographie à l'Université Omar Bongo. C'est lors de l'Atelier National du Programme d'Action Forestier Tropical du Gabon que l'auteur a produit cet article.

L'auteur propose les deux hypothèses ayant conduit à son étude. Cette dernière consistait à vérifier d'abord si la conjoncture économique était à l'origine de la vente du gibier ou le fait est essentiellement culturel. L'enquête de terrain a été nécessaire dans la confirmation de ces hypothèses. Dans la suite de sa logique, l'auteur va démontrer que la tendance actuelle du commerce du gibier provient de la consommation de celui-ci par les anciens ruraux devenus citadins. Cette consommation a son origine directe dans la croissance démographique. L'hypothèse de la considération économique sera soutenue par la crise économique que le Gabon connaît depuis lors. Celle-ci a fait de la viande de brousse ou de la faune un secteur exploitable. L'auteur va alors distinguer deux catégories de chasseurs : chasseurs indépendants et chasseurs dépendants. Les premiers sont ceux-là qui sont à leur propre compte et le matériel qu'ils utilisent leur appartient. Les seconds sont équipés par des cadres ou autres personnes hautement placées. L'article de Indjieley fait ressortir la relation que les anciens ruraux établissent avec la forêt même étant déjà des citadins. Ils continuent de s'alimenter des produits du terroir.

Le propos de Marius Indjieley élargi le champ de compréhension et d'explication de notre objet. De la manière qu'il l'exprime, on saisi le rapport qu'il veut établir entre les populations urbaines et les populations rurales. Le gibier fait partie des produits forestiers non ligneux, qui permettent aux populations urbaines de toujours garder le contact avec la forêt. Lors d'une étude menée au Gabon, l'APFT (Avenir des Peuples des Forêts Tropicales) a démontré l'interface ville/forêt, où les villes sont les principaux exploitants des forêts tropicales (www. ulb. ec. be). On constate effectivement que les populations ont un regain d'intérêt pour les produits de la forêt certainement à cause de leur état naturel. Dans ce cadre, il s'agit des préférences des individus et nous comptons fournir des données statistiques afin de mesurer ces choix.

Théodore Trefon (1999) - « Libreville et son appétence opiniâtre de forêt » in Afrique contemporaine, n°190, Paris, La documentation, pp.39-54

Théodore Trefon est consultant indépendant et chercheur au Brussels centre for African Studies (VUB/ULB). Ses recherches en RDC portent sur les relations société-Etat, l'anthropologie urbaine et la gouvernance environnementale.

Théodore Trefon, dans « Libreville et son appétence opiniâtre de forêt », met en évidence la relation de dépendance des populations urbaines à la forêt. Plusieurs facteurs doivent être pris en considération pour comprendre la dynamique de cette relation avec les forêts de l'arrière-pays et l'impact qui en résulte. Dans cet article, l'auteur se propose d'examiner d'abord le processus général de migration rurale au Gabon avant de décrire celui, toujours en cours, de l'urbanisation de Libreville. Les causes de l'expansion agricole dans la province de l'Estuaire seront abordées ensuite, puis la question de la dépendance envers la viande de brousse, le bois de chauffe et les produits forestiers non ligneux. Enfin, les raisons pour lesquelles le clivage ville-campagne s'effrite rapidement au Gabon seront analysées. La conclusion, quant à elle, s'attardera sur les perceptions divergentes, au Gabon et en Occident, de la conservation et de ses implications dans les techniques et les politiques environnementalistes.

Trefon pense que « l'évolution de la consommation rurale traditionnelle en usage urbain régulier hautement commercialisé peut s'expliquer par la crise économique, le processus d'urbanisation, la pression démographique, l'attachement culturel et symbolique, l'exploitation forestière et les contraintes institutionnelles, tout comme par stratégie politique » (Théodore Trefon, 1999, 47). La ville regorge plus de consommateurs de viande de brousse que de chasseurs. Ces consommateurs sont en général des anciens ruraux ayant migré vers les zones urbaines en amenant avec eux leurs habitudes rurales notamment alimentaires. S'ils dépendent des produits du terroir notamment de la viande de brousse, c'est parce qu'ils sont plus proche de la forêt. Et inévitablement, ils ont une représentation de cette dernière. Les populations urbaines expriment un certain attachement pour le gibier au détriment de la viande importée. Il faut aussi souligner qu'en parlant de commercialisation du gibier, il y a là une dynamique sociale et culturelle qui ressort, une nouvelle société caractérisée par la consommation ou par le marché. Le principe régulateur de l'économie de marché, c'est le principe de l'offre et de la demande, celui des producteurs et des consommateurs.

Le texte nous présente la situation globale de la consommation du gibier dans plusieurs villes du Gabon. Il nous donne une idée des causes de cette consommation. Les villes gabonaises constituées pour la grande majorité des anciens ruraux. Si la faune prend un coup, c'est parce qu'il y a trop de consommateurs de gibier en milieu urbain. Il faut rappeler que c'est de l'usage alimentaire dont il est question. Actuellement, on tue plus pour les besoins alimentaires des citadins. Dans ce cadre précis, on comprend que la citadinité est plus un détachement spatial que mental. L'urbain est un espace où plusieurs mentalités s'expriment, s'émouvent. La cause démographique semble être la cause de la dégradation de l'environnement faunique du Gabon. Nous tenterons également de produire des données statistiques sur le nombre de fois qu'in individu ou qu'un ménage peut avoir le gibier dans son menu. Les résultats de cette étude pourront confirmer ou infirmer l'hypothèse de la cause démographique.

Patrick Mouguiama Daouda (2004) - « Taxinomie ethnobiomlogique et écosystème : la position linguiste » in Revue gabonaise des sciences de l'homme : les formes traditionnelles de gestion des écosystèmes au Gabon, Libreville, PUG, pp. 51-62

Patrick Mouguiama Daouda est maître de conférence-HDR en science du langage à l'Université de Libreville et chercheur associé au laboratoire de la dynamique du langage de Lyon (CNRS). Il suit de près le progrès des autres sciences historiques, car sa démarche replace l'évolution de la langue dans une perspective globale prenant également en compte la dynamique culturelle et biologique.

L'auteur pose le problème des taxinomies traditionnelles. Il va signaler que « l'étude des taxinomies traditionnelles n'est pas encore un champ d'investigation privilégié de l'anthropologie » (Patrick Mouguiama Daouda (2004, 51). Mouguiama fait préalablement un rappel théorique et historique sur la catégorisation, avant d'aborder le sujet proprement dit. Deux observations sont faites dans son étude des taxinomies traditionnelle : la catégorisation d'abord et la dénomination ensuite sont fonction de l'écosystème dans le quel on se situe. Les animaux, par exemple, seront nommés selon qu'ils existent ou pas. Ce qui va créer une non correspondance entre la taxinomie scientifique et la taxinomie traditionnelle.

La contribution de Mouguiama est importante pour notre travail. Nous rappelons qu'il est inscrit dans les usages de la faune par les populations gabonaises. A partir des taxinomies ethnobiologiques, nous tenterons d'étudier les espèces qui sont plus ou moins intégrées dans les différents usages de la faune. Nous rechercherons les animaux qui sont plus utilisés, les critères qui poussent vers ce choix. Pourquoi est-il utilisé dans les soins corporels et thérapeutiques chez les Fang, il appartient à quelle espèce d'oiseaux ? L'écureuil à pattes rouges (Funisciurus pyrrhopus) traite les cas de vampirisme chez les Pové. C'est là des questions qui peuvent nous aider à expliquer les usages de la faune. Nous verrons si ces usages obéissent seulement aux critères biologiques.

Paulin Kialo (2005) - « la forêt selon les Pové : la forêt visible » in Pové et forestiers face à la forêt gabonaise. Esquisse d'une anthropologie comparée de la forêt, thèse de doctorat, Paris V, Paris, Université Réné Descartes, pp. 47-79

Le texte qui ferra l'objet de commentaire est la section du chapitre de cette thèse. Notre intérêt portera sur « les techniques de transformation appliquées aux ressources animales ». La problématique dans laquelle cet extrait est tiré met en exergue le rapport du Pové à la forêt. Kialo, dans ce texte, nous fait part des différents usages, en dehors de l'usage alimentaire, que l'on observe chez les Pové. Il s'agit de l'usage des animaux pour des soins corporels et thérapeutiques, de l'usage des animaux pour le « fétichisme » et les rites, l'usage des animaux dans l'artisanat. Il faut dire que ces différents usages, il n'y a que des sous-produits d'animaux qui sont utilisés dans ces activités.

Cet extrait semble être la preuve de ce que nous avons dit plus haut concernant la catégorisation des usages avec Descola. Kialo a donné trois usages qui font appel à des espèces différentes chez les Pové. Dans d'autres sociétés, on pourra observer des différences au niveau des espèces utilisées voire dans le nombre d'usages. Chez les Fang, en plus des trois usages pové, dans la construction des tam-tams, on peut constater la présence de la peau du céphalophe à bande dorsale noire (Cephalophus dorsalis). Sdans plusieurs sociétés, les peuples regroupent des espèces animales dans des collectifs selon les usages sociaux. Nous voyons à partir de ces usages comment les peuples se représentent leur milieu.

www.traffic.org: Chercher le remède : la conservation des ressources médicinales d'origine sauvage en Afrique de l'est et en Afrique australe

Traffic est une ONG environnementale occidentale. Ce rapport pose le problème de la dépendance des populations sus-mentionnées pour les ressources d'origine animale. L'usage mis en exergue est médicinal. Le rapport souligne que les substances utilisées en médecine traditionnelle proviennent des plantes et des animaux et, dans une moindre mesure, de minéraux. L'étude menée a touché 17 pays des deux sous-régions précitées. De celle-ci, il ressort que 100 espèces de plantes devraient faire l'objet de mesures de conservation ou de gestion au niveau national. Environ 100 espèces animales ont été étudiées du point de vue de leur utilisation en médecine traditionnelle. Il se pose alors un problème de pression croissante et la rareté des espèces sauvages utilisées en médecine traditionnelle, situation occasionnée par le commerce de ces ressources. Traffic va proposer des pistes de solution afin d'y remédier.

Le choix de ce texte se trouve dans la justification de l'utilisation de la faune médicinale par les populations notamment gabonaises. « 80% de la population mondiale a recours à la médecine traditionnelle pour les soins de santé primaire, selon l'OMS » ( www.traffic.org: Chercher le remède : la conservation des ressources médicinales d'origine sauvage en Afrique de l'est et en Afrique australe).donc, la situation est commune à tous les peuples. Par ailleurs, une étude sur les différentes espèces animales intervenant en médecine traditionnelle et en fonction des ethnocultures gabonaises pourrait énormément contribuer dans la tentative de compréhension du rapport de l'homme à l'animal. Il ne s'agira pas d'une recherche détaillée en ethnomédecine des populations gabonaises, nous aurons à répertorier tout simplement les espèces fauniques médicinales dans ces différentes ethnocultures. Nous ferrons des rapprochements qui nous permettront certainement d'établir des correspondances.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius