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Le panafricanisme d'intégration comme réponse aux problèmes sécuritaires africains.

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par Cheikh GUEYE
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master Relations Internationales Sécurité Internationale et Défense. 2009
  

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B. UN BILAN MITIGE.

En presque 20 ans d'existence l'ECOMOG a pris part à 4 opérations de maintien dans la sous-région tout d'abord au Libéria, puis en Sierra Leone, ensuite en Guinée- Bissau et enfin en Cote d'Ivoire. L'ECOMOG a ses succès (rien que sa création dans un contexte difficile en est un) mais elle traine aussi derrière elle quelques échecs.

Au Libéria le bilan est plus que mitigé car son intervention est émaillée par un comportement et des agissements en contradiction totale avec l'esprit de la mission.

30 Dans le sillage de la Côte d'Ivoire on retrouve aussi entre autres le Burkina-Faso de Blaise Compaoré. L'objectif de Houphouët-Boigny, soutenue par la France est d'éviter qu'un pays anglophone devienne

l'hégémon de la région majoritairement francophone et considéré comme le pré-carré de la France.

31 On notera l'absence des pays francophones comme la Côte d'Ivoire, du Sénégal, du Burkina-Faso qui sont des pays phares de la région mais conformément à la stratégie « française » minimisent leur implication dans une résolution qui serait menée par le Nigéria.

L'ECOMOG s'est allié à des factions rebelles opposées à Taylor comme l'ULIMO et l'AFL leur facilitant l'accès aux armes : ce fut une grave erreur car même si la force manquait d'hommes et que ces factions se battaient contre le même ennemi, une force d'intervention qui se veut neutre ne peut soutenir des mouvements qui bafouent le jus in bello en violant, pillant et spoliant sans distinction. Pis encore des éléments de la force auraient pris une part active dans ses exactions qui ont contribué à ternir quelque peu l'image de la force et des hommes de bonne foi qui la constituaient. La deuxième erreur est une erreur stratégique et concerne les bombardements aériens menés par l'armée nigériane. Ces bombardements censés affaiblir l'ennemi en détruisant ses positions ont connu d'importantes ratés : entrepôts de nourriture, convois d'assistance, hôpitaux civils ne furent pas épargnés, le pire demeurant le bombardement en plein jour de la rue principale de la ville de Kakata en décembre 1992.

L'opération en Sierra Leone fut aussi marquée par le lourd tribut civil dont ont été responsables les rebelles mais surtout l'enrôlement des enfants qui rajouta à la dimension tragique du conflit. Cependant les erreurs de la mission en Sierra Leone ne repose pas sur les épaules des combattants car même leurs dirigeants n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur la stratégie commune à adopter. La situation fut telle que l'ECOMOG ne put jamais totalement protégé les civils qui furent livrés à eux-mêmes et surtout à la merci des rebelles.

L'expérience bissau-guinéenne fut quant à elle l'une des plus frustrantes et l'une des plus stupéfiantes car malgré la relative rapidité de réaction des Etats de la sous-région via l'envoi de troupes sénégalaises et guinéennes32 et la signature d'un accord de cessez-le- feu et l'établissement d'un plan de sortie de crise (gouvernement d'union national + déploiement de l'ECOMOG) 6 mois après le début de la crise, l'ECOMOG trop peu fourni

32 L'envoi des troupes sénégalaises a une double crainte : la détérioration de la situation et la contagion au Sénégal en cas d'accession au pouvoir du chef des rebelles Ansumane MANE par ailleurs allié du MFDC casamançais.

en hommes33 ne peut qu'assister impuissante au renversement du président VIEIRA par les rebelles moins de 3 mois après son arrivée.

La mission ivoirienne fut des plus modestes même si près de 1500 hommes y participèrent vu l'importance de la Côte d'Ivoire mais l'ECOMOG fut plus une force secondaire devant les 4000 soldats français de l'opération Licorne.

L'ECOMOG a donc connu son lot d'échecs mais il ne faut pas négliger ses « victoires » car au Libéria l'ECOMOG a réussi à repousser les rebelles hors de Monrovia et à sanctuariser la ville qui ne connut plus d'attaques hormis celle d'octobre 1992, la sanctuarisation de la ville permit l'établissement d'un gouvernement provisoire ; la force par son intervention a permis de mettre fin au nettoyage ethnique dont étaient victimes les Mandingues et les Kran, offert un cadre de travail plus sûr aux organisations humanitaires et posé les bases des élections présidentielles de 1997 même si Charles Taylor fut élu.

En Sierra Leone elle réussit à restaurer le pouvoir en place contribuant à ramener le calme dans un pays qui a retrouvé sa stabilité.

Pour toutes les raisons précédemment cités il était important de se pencher sur l'ECOMOG car même si le bilan reste mitigé et que d'importants efforts restent à fournir, l'émergence de cette force a ouvert la voie à la possibilité à une autogestion des conflits qui conduirait à une Afrique de l'ouest plus sûr mais surtout elle laisse envisager qu'une communauté de sécurité à l'échelle africaine serait possible en se basant sur les expériences sous-régionales comme celle de la CEDEAO.

3) Une initiative encourageante pour une région et pour tout un continent.

L'expérience ouest-africaine à travers la CEDEAO a montré toute l'étendue du chemin qu'il restait à parcourir pour que les Etats de la sous-région mais aussi de tout le continent soient capables de prévenir des conflits et dans le cas échéant de les gérer et d'y mettre fin.

33 600 hommes inexpérimentés constituaient la force d'intervention.

Les années 90 ont donc marqué une prise de conscience accrue concernant les conflits qui sont devenus un fléau pour tout le continent. En outre la fin de la guerre froide et le désintérêt des grandes puissances pour l'Afrique des conflits a poussé les Etats à rechercher des solutions et à ne plus compter sur les interventions extérieures.

Cependant ne plus compter sur les interventions extérieures ne signifient pas renoncer à une aide extérieure mais adapter cette aide aux besoins réels et aux objectifs à attendre pour la sécurité et la stabilité du continent.

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