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Le panafricanisme d'intégration comme réponse aux problèmes sécuritaires africains.

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par Cheikh GUEYE
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master Relations Internationales Sécurité Internationale et Défense. 2009
  

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B. VERS LES FORCES AFRICAINES EN ATTENTE.

L'idée des Forces Africaines en Attente (F.A.A) ou encore Force Africaine Pré-positionnée a été introduite dans le protocole relatif à la création du conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine instauré le 9 novembre 2002. Les F.A.A représentent un pas de plus vers une communauté de sécurité africaine parce plus en phase avec les réalités du terrain. C'est une initiative qui a le mérite de s'appuyer sur les sous-régions à savoir la CEDEAO, la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), l'Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD et, la Communauté Sud-Africaine de Développement (SADC)36.

Cette force panafricaine devra permettre de faire face à 6 types de scénario allant de l'aide militaire pour une mission politique (scénario 1) à l'intervention d'urgence si la communauté internationale ne réagit pas suffisamment rapidement (scénario 6) en passant par les missions d'observation déployées conjointement avec une mission des Nations Unies (scénario 2), les missions d'observation sans l'ONU (scénario 3), les déploiements de forces de maintien de la paix pour des missions de déploiement préventif (scénario 4) ou des missions complexes et multidimensionnelles avec la présence de groupes hostiles (scénario 5)

La mise en oeuvre de la force devait se faire en 2 phases : une première phase s'étendant jusqu'en juin 2005 devant permettre l'établissement d'une cellule de planification pour chaque région et pour le continent (PLANELM), la mise en place des Etat-major régionaux et l'érection des forces régionales capables d'intervenir pour des scénarios de type 1 et 2. La deuxième se terminant en 2010 devant permettre la mise en place définitive de la force et son effectivité pour tous les scénarios.

36 L'Union de Maghreb arabe restant volontairement en retrait.

En se reposant sur les structures sous-régionales l'UA, à la différence de son aînée l'OUA, s'appuie sur une volonté et des ressorts institutionnalisés qui comblent les vides juridiques qui vouaient à l'échec les tentatives de sécurité collective à l'échelle continentale. Car le processus entrepris par l'OUA au début des années 90 et qui a conduit à la naissance du Mécanisme, a eu lieu dans toute Afrique dans le cadre des communautés économiques régionales. Si le Mécanisme n'a vu le jour qu'en 1999 pour l'Afrique de l'Ouest, en Afrique australe la SADC a créé l'Organe chargé de la politique, de la défense et de la sécurité en 199637 ; en Afrique centrale (CEEAC) un Conseil de Paix et de Sécurité de l'Afrique Centrale (COPAX) est aussi né en 1999. Seuls l'IGAD et l'U MA ne possèdent pas structures institutionnels comparables aux autres communautés régionales.

A partir de ces communautés régionales, devront être opérationnelles 5 brigades : l'EASBRIG en Afrique de l'Est, les Forces Africaines de le Communauté (FAC) en Afrique de l'Ouest, la SADCBRIG en Afrique du Sud, la Force Multinationale de l'Afrique Centrale (FOMAC) et une force dépendante de l'UMA mais qui n'est pas encore lancé. L'objectif au-delà de l'opérabilité de chacune des forces sera d'obtenir leur interopérabilité d'où le Comité d'Etat-major et l'aspiration à un système stratégique, tactique et opératif commun à travers la formation38. Sans négliger l'aide de la communauté internationale à travers des programmes tels que la RECAMP39 françaises, l'ACRI40 américaine et sans oublier le soutien financier qui a été un grand frein à la construction d'une communauté de sécurité viable.

Malgré tout cela, le principal reste et restera toujours la volonté des Etats qui sont les seuls à pouvoir impulser l'effort intense, soutenu et continu condition sine qua non à la réalisation du projet cher à Kwame Nkrumah.

37 Cet organe est venu compléter la Commission inter-Etats de Défense et de Sécurité.

38 L'école du maintien de la paix Alioune Blondin BEYE a été lancée en 2005 au Mali dans ce but.

39 RECAMP pour Renforcement des Capacités Africaines en matière de Maintien de la Paix.

40 ACRI pour African Crisis Response Initiative.

ETATS

CPS

UA

EASBRIG

IGAD CEDEAO CEEAC SADC UMA

ECOMOG

FAC

FOMAC

F.A.A

SADCBRIG

?

ETATS

L'architecture de défense de l'Union Africaine.

IV. UNE VOLONTE DES ELITES ET DES MASSES

Au cours de la première partie nous avons essayé de comprendre l'histoire du panafricanisme, nous avions notamment distingué 2 panafricanismes à travers Marcus GARVEY et W.E.B DuBois : un panafricanisme des élites et par les élites représenté par DuBois et un panafricanisme des masses défendu par GARVEY. Le panafricanisme post- colonisation a marqué la victoire d'un panafricanisme des élites qui en a oublié qu'un tel processus réclamait effectivement un engagement des gouvernants mais reposait surtout et par-dessus tout sur les masses, seules capables de faire de l'idéal africain une réalité. En témoigne la nature identitaire des conflits africains.

Le panafricanisme en arrivant en Afrique s'est délesté d'un poids dont elle subit les conséquences aujourd'hui. Nous verrons au cours de cette dernière partie comment la panafricanisation des masses est un processus sur lequel il faut miser autant que sur l'aspect sécuritaire. Ensuite nous verrons que par cette panafricanisation des masses l'Afrique des peuples est possible, ce qui est une condition sine qua non à une Afrique des Etats. Enfin nous nous interrogerons sur la viabilité du projet bientôt centenaire des Etats- Unis d'Afrique.

1) Le « panafricanisation » des masses.

« Il est essentiel que nous soyons nourris de notre culture et de notre histoire si nous voulons créer cette personnalité africaine qui doit être la base intellectuelle de notre avenir panafricain. »

Kwame Nkrumah.

Ces paroles de Nkrumah semblent avoir été perdues de vue par les dirigeants africains plus préoccupés à consolider leurs tout nouveaux Etats-nations et qui dès la conférence de l'OUA à Addis-Abeba ont voulu « marqué leur territoire » en sanctuarisant leurs frontières sans laisser la moindre place à une possible union du

continent. La naissance de l'OUA a signifié l'échec du panafricanisme qui vise l'intégration au profit d'une version allégée maintenant la carte de l'Afrique dessinée par la colonisation sans tenir compte de la réalité historique du continent. Cela explique notamment la nature identitaire des conflits en Afrique car les espaces étatiques ne correspondent pas aux différents espaces identitaires.

Le but des Etats africains et des organisations panafricaines dont ils sont à l'origine doit se recentrer sur les acteurs principaux de la réussite d'une communauté africaine : les peuples. Sans l'adhésion complète des peuples et leur participation consciente et active au projet panafricain, il n'y aura pas d'issue viable. Cette adhésion passe par le dépassement des différences identitaires et la stimulation d'une Afrique des peuples au vu de l'histoire qui nous unit.

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