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Le panafricanisme d'intégration comme réponse aux problèmes sécuritaires africains.

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par Cheikh GUEYE
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master Relations Internationales Sécurité Internationale et Défense. 2009
  

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A. UN ETAT INADAPTE.

Depuis les indépendances, le continent africain est stigmatisé par ses régimes despotiques et sanguinaires, ses sempiternels coups d'Etat sanglants et ses conflits identitaires. De tels problèmes amènent forcément à s'interroger sur l'Etat en Afrique qui semble être un échec au vu des éléments cités plus haut. Pourquoi ce continent a tant de mal à se doter d'Etats modernes et efficaces ? On ne peut remettre en cause l'Etat africain sans étudier son historicité. Durant ces 40 dernières années, l'école de la dépendance s'est penchée sur le sujet pour montrer que l'historicité du continent s'est confondue avec l'historicité du monde occidental dont il dépend, ce qui lui a fait subir les transformations du système via la colonisation notamment. La logique centre-périphérie du système né de cette période s'est poursuivie avec la décolonisation et dans les pays périphériques africains, les nouveaux hommes forts n'étaient que d'anciens privilégiés du régime colonial. L'échec de l'Etat africain s'expliquerait donc par l'échec d'un greffe d'un Etat qui n'a pas respecté l'historicité propre du continent.

En outre l'échec de l'Etat en Afrique a amené à réfléchir sur sa compatibilité avec les structures sociales dans tout ce qu'elles englobent (tradition, ethnie). Sophia MAPPA par l'exemple du Congo dans son livre Pouvoirs TLECiTIRQQeI7 eTIPSRuIRIL COTETWQ AfLiIXI,ll'ift171RQ uQivIL7aliste s'est efforcée de développer le sujet à travers la notion de pouvoir d'Etat. En effet qu'entend-on par chef d'Etat ? Par appareil d'Etat ? L'auteur met en lumière une conception africaine de l'Etat empreinte d'une volonté de modernité mais aussi d'un attachement aux

traditions16. L'Etat laissé par les Occidentaux a subi les perversions de sa rencontre avec les valeurs traditionnelles : le chef d'Etat est avant tout un chef ethnique qui est au service exclusif de son ethnie. Le clivage avec l'idéal africain s'opère et toutes les constructions politiques s'expriment à travers ce clivage ethnicotraditionnel que la démocratie et le pluralisme ne font que renforcer. Les pratiques traditionnelles se sont donc retrouvées au sommet de l'Etat et de la classe politique où le chef d'Etat a un pouvoir mystique et le chef de parti aussi.

Les clivages ethnico-traditionnels sont omniprésents car au clivage ethnique se joint le clivage de l'âge où les générations luttent pour le pouvoir sans pour autant remettre en cause la tradition qui reste idéalisée.

On comprend donc que l'Etat africain se nourrit de ces micro-nationalismes qui le pervertissent et l'empêchent de jouer son rôle dans la société car selon Mathieu MOUNIKOU comment l'Etat africain assumerait-il une telle mission alors qu'il n'est pas imprégné de l'idéal d'un projet de société ?17.

L'Etat africain est donc en dérive n'agissant plus en fonction d'un projet de société et au profit de toute la nation, il fonctionne en oligarchie au profit d'une petite portion de la population et dans le seul but de maintenir son pouvoir et ce quelqu'en soient les moyens. Le pouvoir économique en est une illustration car l'Etat africain semble avoir pour leitmotiv « se servir plutôt que servir » et comme le soulignent MM. FOTTORINO, GUILLEMIN et ORSENNA « Tout Etat parce qu'il ne produit pas pour vivre, mais a besoin de prélever pour exister, est rentier. Mais l'Etat africain transgresse, en cette matière, les limites de l'admissible. Il a dépassé la rente pour se livrer à la prédation . Ses origines coloniales lui ont appris les secrets et la saveur du prélèvement. »18.

16 MAPPA S., Pouvoirs traditionnels et pouvoir d'État en Afrique, l'illusion universaliste, Karthala, 1998, 208 pages.

17 MOUNIKOU M., L'Afrique est-elle incapable de s'unir ? : lever l'intangibilité des frontières et opter pour un passeport commun, L'Harmattan, 2002, p.11 5.

18 FOTTORINO E., GUILLEMIN C., ORSENNA E., Besoin d'Afrique, Le Livre de Poche, 1994, p.33

Le problème de l'Etat africain ne repose pas simplement sur l'incompatibilité, il repose plutôt sur la juxtaposition des 2 modèles. Il faudrait que l'un des 2 soit incorporé dans l'autre pour obtenir un modèle applicable, respectueux et respecté de tous. Et tant que cette démarche ne sera pas entreprise l'Etat africain sera toujours en proie à des crises d'institutions et de modèles.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo