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Mutations financieres et financement de l'économie au Cameroun

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par Dieudonne Desire ELANGA
Universite de Douala Cameroun - DEA 2004
  

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I.2. Adapter le système financier à la mondialisation

L'une des conséquences de la mondialisation constitue en n'en point douter la formation des banques de grande taille via des fusions, absorption, acquisition, alliance stratégique ; afin de bénéficier des économies d'échelles et de dimension. En même temps se développe dans les banques le comportement de firme bancaire, où la banque est préoccupée non seulement par sa fonction d'intermédiation, mais encore par la tenue de ses marges et son taux de profitabilité. Il s'agira donc de favoriser le regroupement des institutions bancaires, afin de leur donner une taille critique pour le financement des grands projets de développement. Dans cette optique, des syndications bancaires ou des fusions seraient souhaitables.

Il faudrait par ailleurs inciter les banques à innover, à diversifier leurs produits à la lumière de ceux qui circulent dans les marchés de capitaux internationaux, et à prendre des risques sur les projets de développement sous réserve de la création par l'autorité publique, des organismes de garantie du risque. L'adaptation à la mondialisation suppose aussi que les politiques monétaires régionales soient mieux coordonnées par exemple au sein de la BEAC.

Une autre alternative peut être la mise sur pied effectif d'un marché boursier qui pourra palier au déficit de financement. Il importe de savoir quelles seront les parts respectives du financement bancaire et du financement de marché au sein de l'économie camerounaise. Il s'agit de parvenir à ce que nous avons appelé une architecture optimale du système financier. La création d'une bourse des valeurs pourrait néanmoins élargir le canal du crédit au Cameroun, en diversifiant les sources de financement des agents.

Ce faisant, il faudrait se rendre compte de ce que les PME et PMI, qui constituent l'essentiel du tissu économique du pays, éprouvent très souvent des difficultés à accéder à une bourse de valeurs pour leur financement externe. Ce qui n'est pas le cas des grandes entreprises dont la surface financière est assez large. L'épargne nationale risque encore d'être drainée vers les firmes multinationales dont les actions seraient cotées dans la bourse en création dans la sous-région.

Il serait alors judicieux d'intégrer le secteur informel au circuit formel de financement des entreprises, son rôle dans la mobilisation de l'épargne étant non négligeable au Cameroun comme dans la plupart des économies en développement. Aussi, la promotion de la micro-finance doit être à envisager comme moyen de lutte contre la pauvreté.

La nouvelle politique de crédit à mettre en oeuvre devrait se faire dans deux directions :

D'une part, dans la restructuration des crédits : un renversement de la tendance devrait se faire en faveur des crédits de moyen et long terme ;

D'autre part, dans l'orientation même de ces crédits : les crédits de campagne et d'import-export qui se taillent la part du lion devraient voir cette part diminuée au bénéfice des secteurs moteurs du développement que sont l'agriculture(à moderniser) et les PME (à redynamiser).

C'est à ce prix que le système financier pourrait financer véritablement l'économie au Cameroun comme dans les autres pays de la CEMAC. Il doit également être envisagé la poursuite de l'assainissement de l'environnement financier.

II- L'ASSAINISSEMENT DE L'ENVIRONNEMENT MACRO-ECONOMIQUE

L'assainissement de l'environnement macroéconomique revient en dernière analyse à purifier non seulement l'environnement institutionnel, en réglant le problème des lenteurs judiciaires, du chèque sans provision, du secret bancaire, de la corruption ; mais aussi l'environnement socio-politique. C'est ainsi que l'Etat doit orienter son action vers l'amélioration du cadre juridique en rendant plus efficace les recours en justice. D'autre part, la reconnaissance légale des structures informelles non encore institutionnalisées pourrait permettre leur développement harmonieux, avec la mise en place des moyens de réalisations qui s'imposent avec l'accroissement des asymétries d'information causées par un accroissement du nombre de membres. Ces mesures devraient permettre le glissement des réseaux informels en établissements formels à l'image de la CCEI Bank, structure tontinale transformée en banque de dépôts.

En outre, les missions de la COBAC, à savoir assurer la supervision et le contrôle des banques et des établissements de crédits doivent être renforcées. Aussi, la COBAC devrait jouire d'un pouvoir coercitif de manière à ne plus se référer en dernier ressort aux autorités nationales pour exercer son pouvoir disciplinaire.

Le présent chapitre avait pour objet d'appréhender les implications analytiques de l'évolution des circuits de financement. Pour ce faire, il a fallu d'abord donner les caractéristiques actuelles de l'intermédiation bancaire au Cameroun, ensuite l'évolution de la micro finance et enfin donner les implications en terme de recommandations de politique économique. Au terme de l'analyse, deux aspects sont à relever.

D'une part, les mutations financières ont entraîné une évolution paradoxale de l'intermédiation financière au point où, malgré les restructurations, le système financier est resté très peu compétitif, et incompatible aux besoins des agents économiques. Car il n'a pas été très innovant, manque de profondeur financière et est resté très concentré. Cette concentration s'est observée aussi bien au niveau de la répartition des guichets de banques sur le territoire national, qu'au niveau des crédits et des dépôts. Il a été établi que les crédits et les dépôts sont contrôlés par une minorité des banques (moins de la moitié )de l'ensemble du système bancaire.

D'autre part, l'évolution observée dans la sphère financière Camerounaise révèle une émergence de nouvelles institutions financières faisant concurrence aux banques, les obligeant à diversifier les services financiers à la disposition de la clientèle. Il s'est agit de la microfinance dont, la contribution au financement des projets de petite taille est indéniable.

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