WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Agbonou: dynamique d'un quartier périphérique d'Atakpamé

( Télécharger le fichier original )
par John Kodjo Gnimavor FAGBEDJI
Université de Kara - Mémoire de maà®trise 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.3. CARACTERES HUMAINS ET EVOLUTION DE LA

POPULATION D'AGBONOU

La dynamique démographique et la dynamique spatiale ont des rapports

étroits. L'une est la conséquence de l'autre. Les deux mouvements se poursuivent encore et ne sont pas moins visibles dans les villes secondaires (Nyassogbo, op. cit.). De limite encore floue, l'extension d'Atakpamé, la 5e ville du pays est modeste. Lent au départ, l'étalement de la ville aux sept collines a pris une allure rapide depuis 1970. Cette rapidité s'explique non seulement par

l'accroissement sensible de la population, mais aussi par la migration résidentielle vers cette zone. La naissance de nouveaux quartiers périphériques dont Agbonou, actuellement la plus grande banlieue, l'absorption des fermes, hameaux et villages traduit cette dynamique spatiale d'Atakpamé. Dans ce souschapitre, il sera question d'analyser la structure démographique d'Agbonou, l'évolution de la population et ses conséquences.

2.3.1. LES CARACTERISTIQUES HUMAINES DE LA POPULATION

La population d'Agbonou à l'image de celle d'Atakpamé est caractérisée par sa diversité qui se remarquait depuis la fondation du quartier et surtout depuis qu'il est devenu le terminus de la voie ferrée du centre.

2.3.1.1. Une très forte proportion de jeunes et une population équilibrée sur le plan du sexe

La pyramide des âges d'Agbonou serait à l'image d'Atakpamé puisque ce quartier abrite aujourd'hui un quart de la population de la ville. Ainsi par analogie, la pyramide des âges de la ville d'Atakpamé en 2000 (figure N°1), comme à Agbonou donc, a une base large et présente des versants presque concaves, montant vers un sommet effilé.

Figure N°1

La forme de cette figure illustre une grande proportion de jeunes et d'enfants, à côté d'un nombre réduit de vieux. En 2000, 42% de la population avait moins de 15 ans, 52 % avaient entre 15 et 55ans et 6% plus de 55 ans. La population de la commune ainsi que du quartier reste donc essentiellement jeune. Ce contraste est dû évidemment aussi bien à l'accroissement naturel, qu'à la masse importante de jeunes gens qui immigrent, soit pour la scolarisation, soit pour des activités informelles. Nous insisterons plus loin sur les rapports entre le phénomène migratoire et l'exercice du commerce ambulant. Quant à la structure par sexe de la population d'Agbonou, on note que la population se répartit presqu'équitablement entre les deux sexes : 101 hommes pour 100 femmes (DRSCN-PL). Cette situation s'explique par une plus grande mobilité géographique et sociale de la femme. Non seulement elle accompagne son mari dans une autre ville en l'occurrence Lomé, mais a la possibilité de s'y rendre seule pour ses diverses activités. Le succès apparent du commerce à Lomé constitue le véritable catalyseur de l'émigration de la gent féminine d'Agbonou vers Lomé. Les hommes par contre sont attirés des fermes vers Agbonou à cause du métier de Taxi-moto (Sonokpon, 2003). A part la diversité des groupes d'âge et de sexe, la population d'Atakpamé est constituée aussi de plusieurs ethnies.

2.3.1.2. Une population multiethnique dominée par les Ifê

Agbonou est un quartier multiethnique. On y trouve presque toutes les ethnies du Togo. La répartition ethnique des résidants d'Agbonou donne les résultats suivants :

Figure N°3: Répartition des résidants suivant leurs ethnies

Source: nos enquêtes

Agbonou est une création des Ifê. De ce fait, malgré une importante migration des autres ethnies du pays, le groupe îfê reste l'ethnie majoritaire avec 38,1% des effectifs. On retrouve par ordre d'importance, le groupe Kabyè-Tem (22 ,1%), le groupe Adja-Ewé (18,6%), le groupe Akposso-Akébou (7,1%) et le groupe Fon-Mahi (7,1%). Ces quatre entités ethniques sont suivies d'ethnies numériquement moins importantes (Bassar, Tchamba, Adangbé, Moba, etc.). Ils font 5,3% des effectifs. Ils ont tous migré dans l'aire îfê à cause de ses riches terres et par la suite vers Atakpamé en l'occurrence à Agbonou à cause de la bonne marche des affaires dans ce quartier. Enfin, vient le groupe des résidents d'origines africaines installés dans le quartier depuis longtemps exerçant les petites activités informelles. L'ensemble représente 1,8% de la population d'Agbonou. Il se compose en majorité de Nigériens (Djerma...) et de Nigérians (Haoussa, Yorouba, Ibo, etc.).

Dans l'ensemble, malgré la diversité ethnique, ils entretiennent de bonnes relations de voisinage. C'est aussi une population multi professionnelle dominée par les artisans.

2.3.1.3. La structure socio-professionnelle de la population

Quatre catégories socio-professionnelles se partagent l'essentiel des effectifs de la population active du quartier comme le montre le tableau N°3.

Tableau N°4: Répartition de la population résidante suivant la profession

PROFESSIONS

EFFECTIFS

POURCENTAGE (%)

CUMUL

Salariés

27

23,9

23,9

Ouvriers/Artisans

35

31,0

54,9

Commerçants

17

15,0

69,9

Transporteurs

26

23,0

92,9

Soldats

4

3,5

96,5

Autres professions

4

3,5

100,0

TOTAL

113

100,0

100

Source: nos enquêtes

Ainsi, 1 actif sur 3 à Agbonou est un ouvrier-artisan ; les salariés, les transporteurs, et les commerçants représentent respectivement 23,9%, 23% et 15% de la population active soit un peu moins de 2 actifs sur 3. Ces activités économiques sont bien représentées à cause de la bonne marche des activités qui les a obligés à élire domicile dans le quartier. Les fonctionnaires de leur côté sont nombreux parce qu'ils veulent être proches de leurs services. A la suite de ces 4 groupes et dans des proportions bien moindres, on distingue des soldats (3,5%) et les autres professions telles que les professions libérales et les élèves (3,5%).

Il est à noter que les groupes socio-professionnels sont hétérogènes. Ainsi, chez les ouvriers-artisans qui représentent la majorité des résidants actifs enquêtés, on retrouve des mécaniciens, des menuisiers, des artistes-peintres, des

peintres-bâtiments, des coiffeurs, des tailleurs, des couturières et autres. De la même façon dans le groupe des commerçants (15%) qui sont surtout des femmes qui proposent à manger, on retrouve aussi des grossistes, des détaillants et des spécialistes d'articles manufacturés, etc.

Dans la catégorie des salariés, on retrouve un nombre important d'enseignants à cause du grand nombre d'écoles primaires et secondaires implantées dans le quartier. On note aussi la présence de cadres : des agents de l'Etat, de la Sotoco, des agents du secteur médical et des ONG.

Malgré ce profil socio-professionnel observé, l'essentiel de la population du quartier a reçu une instruction limitée au 1er cycle.

2.3.1.4. Une population en majorité alphabétisée

La répartition des résidants selon le niveau d'instruction donne les résultats suivants :

Tableau N°5: Répartition de la population suivant le niveau d'instruction

NIVEAU
D'INSTRUCTION

EFFECTIFS

POUCENTAGE(%)

CUMUL

Analphabète

23

20,4

20,4

Primaire

45

39,8

60,2

Secondaire

34

30,1

90,3

Supérieur

11

9,7

100,0

TOTAL

113

100,0

100

Source: nos enquêtes

On constate que 79,6 de ménages enquêtés sont instruits. Plus spécifiquement, on note que 39,8% n'ont pas dépassé le niveau de l'enseignement primaire, 30,1% ont fréquenté les collèges et lycées tandis que 9,7% ont fait le niveau supérieur. La plupart de ces gens sont des salariés. Il faut cependant remarquer

que 20,4% de résidants environ n'ont jamais mis pied à l'école. Cette tranche d'analphabète regroupe souvent les commerçants et les transporteurs. Ce sont souvent des migrants des villages environnants qui n'ont pas eu la chance d'être scolarisé avant de rejoindre leurs soeurs, tantes, oncles ou patrons en ville. Ce sont aussi des femmes qui après avoir été domestiques finissent par monter leurs propres commerces. Elles sont souvent exposées aux risques de maladies sexuellement transmissibles et des grossesses non désirées. Les jeunes hommes aussi ne font pas exception à la règle. D'habitude étant non instruits, ils deviennent des conducteurs de taxis-moto ou de minibus après avoir servi sous un patron.

Néanmoins, la majorité de ces résidants font partie de ménages aux tailles moyennes.

2.3.1.5. Des ménages aux tailles moyennes

L'une des caractéristiques de la population dans le Tiers Monde en général et en Afrique en particulier est la taille excessivement grande des ménages. Mais depuis une vingtaine d'années, cette façon de penser des Africains et en particulier des Togolais d'avoir une progéniture nombreuse se dissipe dans les esprits. Avec la crise économique qui secoue le pays, le taux d'indice synthétique de fécondité (ISF) qui était de 6 enfants par femme dans les années 90 a baissé considérablement surtout dans la famille des cadres pour être à 2 enfants par femme.

A Agbonou, le tableau N°5 suivant nous confirme ce nouveau désir des ménages togolais à avoir moins d'enfants.

Tableau N°6: Répartition des enquêtés suivant le nombre d'enfants

NOMBRE D'ENFANTS

EFFECTIFS

POURCENTAGE

CUMUL

moins de 2

23

20,4

20,4

3 - 4

42

37,2

57,6

5 - 6

34

30

87,6

plus de 7

14

12,4

100

TOTAL

113

100

100

Source: nos enquêtes

Suivant ce tableau, seulement 12,4% des ménages ont plus de sept enfants. Ordinairement, ce sont des couples plus âgés ou de l'ancienne génération. Les foyers de trois ou quatre enfants sont majoritaires (37,2%). Généralement, ils sont des couples jeunes qui ont une nouvelle mentalité vis-à-vis de la reproduction. Le nombre élevé des couples de moins de deux enfants (20,4%), nous atteste cette nouvelle option des Africains qui ont fini par comprendre qu'une progéniture nombreuse n'est pas forcément synonyme de la richesse mais plutôt de dépenses.

Les inégalités et la grande variété, observées dans la structure de la population, ne sont que les conséquences de la migration et de l'accroissement naturel, bases de la dynamique démographique.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault