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Agbonou: dynamique d'un quartier périphérique d'Atakpamé

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par John Kodjo Gnimavor FAGBEDJI
Université de Kara - Mémoire de maà®trise 2009
  

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2.2.2. Progression graduelle du peuplement et extension d'Agbonou

L'occupation du site d'Agbonou par les Ifê s'est faite graduellement. Elle s'est faite en deux étapes : une première phase progressive et hésitante pour cause d'insécurité et une seconde phase marquée par une descente massive.

2.2.2.1. La première phase

C'est la phase au cours de laquelle les gens n'aimaient pas sortir du cadre urbain et s'aventurer vers la plaine à cause des incursions dahoméennes. En effet, d'après la tradition, tout le monde était censé quitter les champs situés à Agbonou et ses périphéries avant le coucher du soleil car l'entrée de la ville était gardée strictement par des jeunes guerriers très habiles dans le maniement des machettes. « Malheur à quiconque violerait cette règle, il courrait le risque de se faire décapiter » (Adotévi S., 1996). L'entrée de la ville se trouvait alors juste avant le ruisseau Eké, non loin de l'actuel Lycée d'Atakpamé. La porte d'entrée de la ville était probablement constituée de deux pieux plantés dans le sol audessus desquels était posée une barre transversale, à laquelle étaient suspendues les amulettes de protection.

C'est dans ce contexte d'insécurité manifeste que les familles Sossavi, Doku et Ahanou ont rejoint Atsa et sa famille au milieu du XIXe siècle pour des raisons mythiques et agricoles.

2.2.2.2. La deuxième phase

Les années passent, et on s'aperçoit que les attaques des armées dahoméennes n'étaient pas si fréquentes comme on le croyait au départ. On pouvait donc traverser de longue période dans une quiétude relative et la population croissait

au fil des ans. Elle devenait de plus en plus nombreuse, ce qui réduit par voie de conséquence les surfaces cultivables et les rendements agricoles.

Pour éviter la famine, il fallait donc descendre dans la plaine pour être proche de son champ et surtout pour conquérir de nouvelles terres. C'est alors qu'on enregistre la deuxième vague de montagnards (les Djama, les Tchetti et les Hudu) qui va essaimer la pénéplaine d'Agbonou vers 1884 marquant un nouveau dynamisme dans le village avec l'arrivée des colons allemands au Togo.

2.2.3. Le village d'Agbonou au temps colonial

Quand bien même Agbonou fut une importante porte d'entrée à la grande agglomération d'Atakpamé avant l'ère coloniale allemande, il ne joua pas un rôle important dans l'organisation de la conquête de l'hinterland. Les Allemands ont privilégié l'axe de la Volta (Gayibor, 1997). Mais à partir de 1908, il devient une gare importante quand la décision fut prise d'y faire aboutir le premier tronçon du chemin de fer du centre. Dès lors cette infrastructure structurante qui mobilisa pour sa contribution au moins 10000 ouvriers (Gayibor, op. cit.) va renouveler l'intérêt d'Agbonou pour la population du Togoland entier.

Ce chemin de fer a permis d'abord le désenclavement d'Agbonou. En effet après la construction de la ligne du centre qui était destinée à désenclaver le Nord du pays et à drainer les produits agricoles ainsi que les matières premières dont avait besoin le colon, Agbonou était devenu un carrefour important. Tout le monde reconnaissait alors la présence de ce village situé à 3 km d'Atakpamé car c'était l'emplacement de la gare ferroviaire. Aussi, les Allemands y ont-ils construit leur résidence et leur station radiophonique à environ 3 km à l'est du village. Ensuite, cette gare a entraîné une dynamique commerciale du village. Agbonou est devenu un grand centre commercial. Le marché d'Agbonou s'est élargi à d'autres peuples désireux de proposer leurs services aux voyageurs. Il

était devenu aussi un lieu de commerce ambulant comme on pouvait le constater dans toutes les gares (Agou-gare, Avétonou, Assahoun, etc). Dès l'arriver d'un train, les commerçants s'approchent des wagons pour vendre leurs produits aux passagers. Ces produits sont constitués des fruits, des repas, des boissons et autres. C'est d'ailleurs de là qu'a commencé le commerce ambulant du carrefour que nous aborderons dans le chapitre suivant. Même après le départ des Allemands en 1918 qui fît place aux colons français, le rôle économique du village s'est plutôt renforcé, surtout avec le prolongement de la voie ferrée jusqu'à Blitta. Plus que jamais la population d'Atakpamé et de ses environs migrait vers ce faubourg pour vendre ou pour établir un domicile. D'où sa croissance démographique et spatiale. Il est devenu un carrefour d'échange entre les peuples des plateaux Ouest, du Sud, du Nord et de la plaine du Mono à l'est. La population d'Agbonou est passée de 405 hbts (1898) à 1291 hbts (1940) puis à 4154 hbts en 1959 donnant ainsi une croissance de 10,8% (Dupont, 1986). Enfin sur le plan social, Agbonou a entrainé le brassage des peuples en tant que gare, donc lieu d'échange culturel. Au total, le chemin de fer a permis durant la période coloniale le développement d'Agbonou. Depuis lors, ce village n'a cessé d'être attractif et abrite de ce fait une population très hétérogène à l'image de celle d'Atakpamé.

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