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Le green business comme moteur du développement en afrique

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par Mathieu Studer
Solvay Brussels School of Economics and Management - Master en gestion 2010
  

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2.4 Les PAS (Plans d'Ajustement Structurel)

Le premier choc pétrolier plonge les Etats-Unis dans la crise. Pour remédier à ce problème, Le président Carter, dans un premier temps et le président Reagan par la suite, cherche à attirer des nouveaux capitaux internationaux pour relancer l'économie. Pour attirer les capitaux, il faut être attractif en leur proposant un taux d'intérêt élevé.

Les taux d'intérêts des prêts accordés aux pays africains vont donc augmenter considérablement du jour au lendemain, il passe de -1.3% en 1975 à 1.4% en 1979 puis 8.6% en 1981 [16]. Les nouveaux prêts contractés le sont avec le nouveau taux et coutent donc très chers. De plus, les investisseurs privés quittent l'Afrique au profit des EtatsUnis qui ont un besoin important de capitaux qu'ils rémunèrent très généreusement et avec un risque moindre.

Au début des années 1980, les premiers pays en défaut de paiement commencent à voir le
jour. Si l'ensemble des pays endettés avaient arrêtés de payer leurs dettes, l'ensemble du

système économique mondial, ce serait effondré. Les banques avaient prêtés des sommes considérables aux pays en voie de développement, sans ces remboursements, les banques n'auraient plus pu assurer leur rôle au sein de l'économie occidentale.

Pour que les pays africains puissent continuer à rembourser, le FMI et la banque mondiale leur accordent des prêts à condition d'appliquer les PAS (Plan d'Ajustement Structurel).

Certes certains dirigeants se sont opposés à ces mesures, dont Thomas Sankara, président du Burkina Faso, qui a tenu un discours très éloquent à ce sujet [voir Annexe 1]. D'autres dirigeants ont prônés des projets d'inspiration socialiste dans leur campagne mais, une fois élu, ils se sont totalement intégrés à la logique néolibérale des PAS. Par exemple, au Mozambique, arrivé au pouvoir en 1986, Joacquim Chissano, leadeur du front de libération du Mozambique, opte dès 1987 pour le libéralisme. Deux ans après, le parti abandonne toutes les références au marxisme-léninisme.

La stratégie radicale des PAS consiste à prendre des mesures immédiates qui permettent d'attirer des capitaux étrangers, de trouver des ressources pour le remboursement de la dette et enfin de limiter les dépenses. L'application des PAS devait, d'après la Banque mondiale et le FMI permettre de rembourser la dette et de réduire la pauvreté dans les pays en voie de développement. Cependant entre 1981 et 2003, la population pauvre, vivant en dessous du seuil de pauvreté de 1$ par jour à doubler dans les pays où les PAS ont été appliqués, passant de 164 millions à 314 millions [15].

Les principales mesures de ce plan sont les suivantes :

1) L'austérité budgétaire :

Les bailleurs de fonds ont imposé aux états de limiter de manière drastique leurs dépenses. Ces restrictions budgétaires ont été opérées dans les secteurs suivants :

- Suppressions des subventions aux produits de base :

En supprimant l'aide au carburant et aux produits de premières nécessités, les prix ont augmenté pour couvrir les coûts que les subsides n'assuraient plus. Les salaires de la population n'augmentaient pas et il devenait donc de plus en plus difficile d'acheter des produits de base. La suppression des subsides a également permis aux pays occidentaux d'être plus compétitifs sur le prix de ces produits car eux ont maintenu leurs aides. Les exportations des denrées alimentaires ont diminué et les importations ont quant à elles augmentées.

- Réduction des budgets sociaux et d'éducation :

Les soins de santé deviennent de plus en plus chers et inaccessibles pour la majorité des personnes. Les états licencient du personnel médical qu'ils n'arrivent plus à payer ou limitent, réduisent les salaires.

L'éducation est limitée à l'enseignement primaire quand les enfants peuvent se rendre à l'école or elle possède un rôle prépondérant dans le développement.

- Investissement limité dans les infrastructures :

De bonnes infrastructures permettent d'exporter les richesses, les produits à
un prix compétitif. En limitant les investissements dans ce domaine,

l'Afrique n'a fait qu'accroître son retard dans le développement. La situation est assez catastrophique. En moyenne, l'Afrique possède 4km de route pour 100 km2 de superficie. Cela va de 0.02 km pour l'Ethiopie à 80 km pour l'île Maurice (le seul pays d'Afrique à posséder plus de 10 km de route pour 100 km2) [15]. A titre d'exemple, la densité des routes aux Etats-Unis est de 15 km/100km2 et en France elle est de 177 km/100km2.

2) Le tout à l'exportation

Les prêts contractés par les pays africains étaient en devises étrangères. Pour les rembourser, il fallait donc amasser des devises et la meilleure solution était l'exportation. Les pays africains, sous l'impulsion des bailleurs de fond, se sont donc concentrés sur l'exportation de matières premières ou agricoles. En peu de temps, les volumes d'exportation de matières premières et agricoles ont augmenté. Comme la demande ne suivait pas, le cours des prix des produits a fortement chuté. Les pays devaient exporter beaucoup plus pour les mêmes revenus que précédemment. De plus, la spécialisation des exportations (1 produit représente 60% des exportations de 20 pays africains, 3 produits représentent 80% des exportations pour 31 pays africains, ce chiffre monte à 95% pour 19 pays africains), montre la forte dépendance et leur sensibilité aux variations des cours de ce produits établi dans des places financières dans les ays riches.

L'ensemble des mesures imposées par la Banque mondiale et le FMI pour l'obtention des prêts se retrouvent dans les 10 commandements du « Consensus de Washington »1 qui est un résumé des PAS fait par John Williamson, ex-économiste en chef de la banque mondiale.

1. Austérité budgétaire : réduction des dépenses publiques

2. Réforme fiscale : élargissement de l'assiette fiscale, diminution des taux élevés et généralisation de la TVA

3. Politique monétaire orthodoxe : politique de taux d'intérêt réels positifs

4. Taux de change compétitifs : dévaluations monétaires

5. Libéralisation : réduction des barrières commerciales et libéralisation des comptes de capital

6. Compétitivité : attraction des investissements directs étrangers (IDE) en leur garantissant une égalité des droits avec les investissements domestiques

7. Privatisation : vente des actifs de l'Etat au secteur privé

8. Réduction des subventions : élimination progressive des subventions agricoles et à la consommation et libéralisation des prix

9. Déréglementation : élimination des règles freinant l'initiative économique et la libre concurrence

10. Droits de propriété : renforcement des droits de propriété et de la garantie juridique des investissements privés

1 Le nom « Consenus de Washingthon » s'explique par la présence des deux bailleurs de fonds, la Banque Mondiale et le FMI dans la ville de Washington

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo