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Effet des variations des prix du pétrole sur l'inflation : approche macro-sectorielle pour le cas de la Tunisie

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par Omar JRIDI
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion deTunis El Manar - Mastère 2010
  

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Conclusion Générale

L'inflation est un phénomène superlativement notable qui touche les plans économiques, sociaux et politiques. Définie comme la hausse durable et auto entretenue du niveau général des prix, elle ne consiste pas en l'augmentation d'un seul prix ou d'une seule catégorie de prix, c'est la hausse de la moyenne de tous les prix qui se répète sur une période prolongée. L'esquisse de l'histoire de ce phénomène révèle une vulnérabilité aux changements politiques et aux chocs économiques tels que les manipulations et les émissions abusives de la monnaie, la récession économique et les chocs pétroliers. Cette esquisse révèle, en fait, la diversité des déterminants de l'inflation qu'on concorde en trois grands groupes, à savoir, les déterminants d'ordre monétaire, les déterminants d'ordre structurels et l'inflation par la demande et l'inflation par les coûts.

L'idée sous-jacente est d'advenir les hausses des prix du pétrole comme un déterminant contemporain, pénible et tenant de l'inflation. Les canaux de transmission des hausses des prix du pétrole aux composantes de l'inflation se résument, en général, dans l'effet mécanique dit « effet de premier tour » et l'effet de boucle prix salaire dit « effet de second tour ». Selon le premier canal, la hausse des prix du pétrole entraine automatiquement la hausse des prix des produits énergétiques, surtout ceux qui sont très amont en pétrole, et l'élévation indirecte des prix d'autres produits via le renchérissement des coûts des consommations intermédiaires en énergie. Cet effet touche les composantes les plus volatiles de l'inflation, à savoir les prix des produits énergétiques et alimentaires.

L'effet de second tour est celui du déclanchement de la boucle prix-salaire, résultant essentiellement des comportements conflictuels et rationnels des salariés et des employeurs, dans le devoir du maintient du pouvoir d'achat et des marges de profits inertes de toute dévalorisation invoquée par l'inflation.

Sous cet effet, l'inflation s'inscrit dans un phénomène auto-entretenu, dans le quel l'indexation des salaires sur les prix joue un rôle crucial. Cet effet s'interprète comme le plus pervers parce qu'il touche l'essence de l'inflation, à savoir l'inflation sous-jacente.

La comparaison des effets des deux premiers chocs pétroliers avec celles des retombées des hausses historiques des cours en 2008, montre que ces canaux de transmission jouent moins que par le passée. L'amortissement de ces effets trouve son explication dans les mutations qu'à connues la conjoncture économique du point de vue

de la diminution de l'intensité pétrolière de la croissance, l'explosion des phénomènes de la libéralisation financière et de la globalisation commerciale ainsi que le recyclage des revenues des pays de l'OPEP. Néanmoins, l'enseignement tiré des réactions des politiques monétaire de maintient des taux d'inflation bas et stable, mis en oeuvre par l'Allemagne et la Suisse face aux deux premiers chocs pétroliers, nous amène à conclure que la réaction de l'inflation aux variations des prix pétroliers est considérablement influencée par les politiques monétaires mis en oeuvre.

Les commodités que garanties la politique de stabilité des prix dans la préservation du pouvoir d'achat des ménages et dans le maintient de la croissance économique et de l'emploi, met cet objectif au devant de la scène parmi les préoccupations des principales banques centrales.

Cependant, l'échec enregistré par les tentatives de stabilisation des prix usées au cours des deux premiers chocs pétroliers a basculé la plupart des pays, sous les recommandations d'un nombre important d'économistes, vers le ciblage crédible d'inflation. La performance de cette stratégie réside dans les résultats affichés des variations des taux d'inflation face aux évolutions récentes des cours pétroliers. Ce succès s'explique par le fait que le maintient des taux d'inflation bas et stables permet l'ancrage des anticipations des salariés et des entrepreneurs vers une cible crédible, à la quelle l'inflation fait retour après la hausse des prix pétroliers. En effet, la crédibilité des autorités monétaires incite les agents économiques à abandonner les processus d'anticipations adaptatives, et à prendre comme référence non plus l'inflation passée mais l'objectif annuel affiché dans le budget de l'Etat, ce qui limite les probabilités du déclanchement de la spirale prix-salaire et donc amortir l'effet sur l'inflation sousjacente.

Néanmoins, l'efficacité de la politique de ciblage d'inflation face aux chocs pétroliers n'entrave pas le succès d'autres politiques monétaires dans d'autres pays. Ce fut notamment le cas de la Tunisie qui oeuvre la politique de stabilité des prix via le contrôle des agrégats monétaires, et qui a réussi à amortir totalement les effets de second tour des variations des prix pétroliers sur l'inflation, au cours de la période 1990-2008.

Pour apprécier les effets de premier tour et du second tour des variations des cours pétroliers sur l'inflation, pour le cas de la Tunisie, nous nous somme basé sur une approche macro-sectorielle selon la quelle l'effet passe par trois principaux canaux ; l'effet sur l'inflation énergétique, l'effet sur l'inflation alimentaire et l'effet sur l'inflation sous-jacente, qui représente la composante durable et structurelle de l'inflation corrigée des influences tendancielles et permanentes sur le cycle

économique, et qui peut être définie comme étant l'indice des prix à la consommation hors énergie et alimentation, perçus comme extrêmement volatils selon le rapport du Fond Monétaire International sur l'économie tunisienne en Octobre 2007.

Afin de mener une telle analyse, nous nous sommes basé sur un modèle intitulé « Prévoir l'inflation en zone euro : une approche macro-sectorielle » et proposée par Benjamin Richard, William Roos dans les Documents de travail de la Direction Générale du Trésor et de la Politique Economique (DGTPE), Juin 2008.

Les résultats qu'affiche notre estimation au cours de la période 1990-2008 sont en ligne avec la réalité. L'effet d'une hausse de 10% des prix du pétrole se résume dans les incidences des effets de premier tour qui induisent, au bout de deux trimestres, une hausse de 3.02% de l'inflation énergétique. L'inflation alimentaire réagit, à l'horizon du cinquième trimestre qui suive la hausse, par une augmentation de 3.71%.

Cet effet n'est que transitoire dans la mesure de l'absence des effets de second tour, qui peut être justifiée par la hauteur du taux de chômage, qui touche la barre des 14,2%, ainsi que par la politique de stabilité des prix mise en oeuvre par l'Etat. Néanmoins, la désindexation des salaires sur les prix joue le rôle d'une arme à double tranchant. D'une part, cette stratégie peut aggraver l'état de la demande globale vu qu'elle altère le pouvoir d'achat des ménages suite aux augmentations des prix, induises par les effets de premier tour. Cependant, elle joue un rôle crucial dans l'amortissement (l'annulation totale pour le cas de la Tunisie) des effets pervers du second tour par le blocage des augmentations compensatoires des salaires et le freinage des répercussions des hausses des coûts par les entreprises. Ce paradoxe peut être la résultante d'une stratégie qui attaque les effets au lieu de se prémunir des causes.

Quelles sont, ainsi, les perspectives de la mise en oeuvre des politiques d'économie d'énergie, parallèlement au concept de l'efficacité économique ?

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