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Les fondements ontologiques de la liberté dans l'etre et le néant de Jean-Paul Sartre

( Télécharger le fichier original )
par Jean-Merci ENDJIKESSE
Grand Séminaire Spiritain International Père Daniel BROTTIER de Libreville - Licence 2009
  

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CONCLUSION

Nous sommes parvenu ici au terme de ce travail qui, rappelons-le, a pour thème l'analyse des fondements ontologiques de la liberté chez Jean-Paul Sartre, dans son ouvrage majeur l'Etre et le Néant. Dans cette analyse, nous avons procédé successivement, d'abord, à l'analyse du rapport entre les deux concepts phares de cet ouvrage à savoir "l'etre et le néant' ; ensuite, jà l'analyse du rapport de l'rtre en tant que conscience avec les autres consciences c'est-à-dire dans sa rencontre avec autrui ; et, enfin, jà l'analyse de la question de la morale contenue dans la notion de la liberté chez Sartre.

Nous sommes mis à l'évidence que, parler de la liberté n'est pas une entreprise facile, ceci à cause de la non-univocité de la définition même du concept. Car, selon que l'on se situe dans un contexte déterministe et contractuel, on dira qu'rtre libre c'est obéir à un certain nombre de normes et lois établies par le destin, la providence, la nature ou la société. C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre la définition de la liberté donnée par Jean-Jacques Rousseau dans sa célèbre formule : « l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est dite liberté »103. Ici, la liberté semble ambigüe, car l'homme est considéré non seulement comme auteur de la loi, mais aussi comme celui qui doit s'y soumettre. Du coup, la liberté lui est imposée par les contraintes extérieures, par la collectivité contractuelle au prix de l'observance stricte de la loi. Plus il y obéit, plus il est "libre".

Par contre, selon que l'on se situe dans un contexte existentialiste, on dira qu'rtre libre c'est assumer la solitude et la souveraineté de ses choix. Il y a un déracinement des valeurs, aucune norme ne s'impose d'elle-même. Les valeurs ne s'enracinent que dans des choix individuels, à chaque instant, révisables. L'existentialisme nie tout déterminisme. C'est en ce sens qui faut comprendre l'approche sartrienne de la liberté humaine qui est à l'envers des conceptions de la liberté fondées sur les déterminismes. Pour Sartre, c'est la liberté mrme qui détermine et conditionne l'agir de l'homme. C'est ce qu'il mentionne lorsqu'il dit que « la liberté est la condition première de l'action »104. La liberté est la conséquence de la facticité de la réalité humaine. D'après Sartre, il n'y a pas de place pour la morale déterministe, il n'y a pas de valeur suprême ou un Dieu qui puisse indiquer à l'homme ce qu'il a à faire. L'homme se trouve livré à lui-même, sans aide ni secours ; il est alors appelé à prendre son destin en main. Ainsi, selon notre auteur, ttre libre c'est ~tre responsable de ses actes, c'est en assumer les conséquences sans attendre qu'un ~tre extérieur nous l'impose. La liberté sartrienne, elle, est

103 J.J. ROUSSEAU, Du Contrat Social, Livre I, chap. VII.

104

J.P. SARTRE, L'etre et le néant, essai d'ontologie phénoménologique, Paris, Gallimard, 1943, p. 487.

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donc immanente et n'émane pas de l'extérieur. Il ne s'agit nullement ici d'une incitation à la désobéissance aux lois et aux normes sociales car, rappelons-le, nous ne sommes pas dans un contexte contractuel de la liberté.

La morale que nous pouvons tirer de cette conception sartrienne de la liberté est l'interpellation à l'action, donc à l'engagement de chaque homme en tant que liberté individuelle face au destin. On ne doit rien attendre de l'extérieur ; on doit sortir de l'oisiveté et de la dépendance. Ceci est valable sur tous les plans et dans tous les domaines : social, politique, économique, etc Et si les politiques africains, au lendemain des indépendances avaient compris cette morale, qu'ils n'avaient pas à attendre l'aide ou l'ordre de l'extérieur, qu'ils devaient prendre en main eux-mêmes le destin de leur continent, le continent africain, riche en matières premières ne devait pas rester au niveau oil il est aujourd'hui qui contraste avec l'expérience et la réalité actuelles des pays asiatiques. Certains pays asiatiques par exemple, qui dans les années 1960-1970 étaient au même niveau de développement que les Etats africains se trouvent aujourd'hui classés parmi les grandes puissances mondiales. Mais certains pays africains, jusqu'aujourd'hui croient encore, pour ne pas dire toujours, en l'aide internationale, et ne font pas d'effort pour sortir de leur situation actuelle.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld