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Contribution au revenu familial des jeunes domestiques de ménages de Bukavu : cas spécifique des ressortissants du territoire de Kabare

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par Aude PIMBI Watunakanza
ISDR/Bukavu - Diplôme de graduat en développement rural 2007
  

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I.4. ASPECTS FONCIERS TRADITIONNELS A KABARE

L'organisation traditionnelle est de type féodal. Les pouvoirs s'établissent de façon hiérarchisée.

Dans la plupart des cas, le pouvoir politique se confond du pouvoir foncier. Ce pouvoir s'aménuise depuis qu'il existe le livre en vente des terres par le système « Bugule », ce qui a conféré des droits politiques à certains Bashis urbains que cette acquisition des terres a libéré du joug de la féodalité des Bashis.

Autrefois, le système politique reposait sur la détention des droits fonciers permanents ; sur le fief, sur l'échange de bétail et sur la courtisanerie.

Les deux derniers éléments n'interviennent plus ; le rapport entre Sujets et suzerains reposant désormais sur le foncier et autres rapports sociaux de production capitaliste. Cependant, le schémas de la hiérarchie féodale subsiste et se présente comme suit :

MWAMI

MULAGIZI

MURHAMBO

MURWALI

MUSHAMUKA 1

MUSHAMUKA 2

MUGANDA

MUSHIZI

Source : Commissariat rural du territoire de Kabare.

COMMENTAIRES

1) Le Mwami : il est le détenteur, au nom de la collectivité, des droits fonciers et politiques. Il provient de la famille royale.

2) Le Murhambo ou notable : il y en a de deux catégories :

· Le Murwali : est un vassal consanguin du mwami détenant des droits fonciers et politiques sur un fief territorial donné.

· Le Mulagizi : est un vassal plus politique que foncier. Il peut agir dans son propre fief où il tire son autorité politique du mwami. On l'appelle « NNAHANO » dans son propre fief foncier et administratif pour lequel il a versé le « Kalinzi » au mwami. Le domaine plus large où il exerce son pouvoir est appelé Mulagiro. Tous sont grands notables.

3) Le Mushamuka I : est un chef politique foncier agissant au petit fief pour lequel il a versé le Kalinzi au Murhambo. Il peut être doublé sur son fief ou sur une partie de son fief par un consseiller politique tenant son pouvoir directement du mwami qui est appelé « Mugula » ou encore être doublé par un « Mushanganga » ; petit notable détenant un fief foncier obtenu directement du mwami ou du Murhambo.

4) Le Mushamuka II : au sens littéral (sans connotation politique foncière), est un homme adulte, marié et père de famille de situation aisée, propriétaire de bétail et jouissant de notabilité dans la classe de bas peuple. Il détient une parcelle de « Kalinzi » qu'il exploite virtuellement à son compte. (12)

5) Le Muganda ou Mushizi ou encore Mushi tout court : est un homme ne disposant d'aucune parcelle de Kalinzi. Il dépend entièrement d'un Mushamuka (I et II) ou d'un Mulagizi. Il pourra évoluer éventuellement vers le niveau supérieur lorsqu'il versera un « Kalinzi ».

Notons que la femme se situe au bas de cette hiérarchie. Ceci montre à quel niveau le mushi a depuis longtemps négligé la notion du Gender dans son organisation, même la plus ancienne.

Avec l'Administration publique, le pouvoir du mwami s' aménuise progressivement. Certains paysans bashis de Kabare affranchis savent déjà que l'Etat congolais est le seul propriétaire tel que la loi BAKAJIKA le préconise. C'est ce qui explique le fait que le mode prépondérant d'accès à la propriété foncière est actuellement le « Bugule ».

En conséquence, le collectivisme outré des paysans de Kabare tend vers un individualisme de fait dans le système foncier et l'organisation sociale et politique continue à entretenir des rapports étroits.

I.5. SITUATION SOCIALE

La famille est l'unité sociale la plus reconnue à Kabare. Le lignage tend de plus en plus vers la famille-ménage, devenue l'unité sociale de base.

La famille-ménage est attachée à une maison que l'homme (chef de famille) s'est construite ou a héritée. La maison est souvent construite dans un espace soit alloué à son lignage patrilinéaire soit acquis par un autre mode. Mais actuellement, cet espace généralement d'un seul tenant, résulte du partage d'un espace plus grand en mini-parcelles à une progéniture nombreuse et de plusieurs générations.

La grande hutte « Munene » où les hommes se réunissent pour des motifs divers a disparu. Il en est de même pour les petites huttes où l'on offrait des sacrifices aux ancêtres. La construction des cases de fois en pissés en tôles a supplanté celle des huttes.

(12) T. NYABYENDA, Dynamique structurelle et condition paysanne au Bushi (Zaïre,

Sud-Kivu), Licence en Sociologie, FSSAP/Campus de Lubumbashi, octobre 1979, P.32

La vie familiale s'articule autour d'un foyer où le père, les enfants se rencontrent pour les repas et pour les réunions.

Une hiérarchie entre les âges reste communément observée entre paysans de Kabare. On trouve dans des associations paysannes, des compagnons d'âge. Les hommes restent toujours investis de rôle précis dont la société contrôle la bonne exécution.

Le rassemblement des hommes obéit à un classement vertical qui donne aux plus âgés la place d'honneur et le droit à la parole. Mais le droit d'aînesse ne suit pas l'âge. Même s'il n'est pas très âgé, quelqu'un peut être grand-père « Aîné » d'une famille nombreuse. Il garde aussi sa place de répondant direct au Mwami, garant de bon fonctionnement des institutions coutumière.

Parlant de l'unité villageoise à Kabare, disons que les villageois étaient autrefois des communautés de clans.

Toutefois, les inimitiés personnelles ont joué et contribué à scinder les clans, voire les lignages. Certains villages ne rassemblent plus que quelques éléments lignages. Les liens de parenté sont devenus très lâches et les consensus communs parfois sont difficiles. Certains conflits de ce genre sont souvent hérités. Toutefois, à certains moments on a l'impression que le paysan de Kabare a le souci de préserver l'unité villageoise. Certaines circonstances rapprochent les villageois (Mariage, Naissances, deuil et à des moments d'insécurité, les attaques chez les voisins, le développement qu'ils appellent « Majambere »).

Notons que sans briser l'unité de la communauté de Kabare, le regroupement administratif en Kabare Nord et Sud crèe deux ensembles sociologiques en partie autonomes.

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