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La pression de l'habitat sur le site maraicher de Lukunga dans la commmune de Ngaliema a Kinshasa: problématique de planification urbaine et pistes d'aménagement

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par Maspy YETA SUKISA
Université de Kinshasa -  2008
  

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3.2 Les ceintures vertes après l'indépendance

Plusieurs tentatives ont été opérées dont la plus concrète est la ceinture verte et vallée présidentielle.

3.2.1. La ceinture verte et la vallée présidentielle (CVVP)

En effet, dès l'indépendance du pays et le départ de quelques européens, les mouvements politiques précédent la période d'indépendance amena une désorganisation dans l'approvisionnement de la ville. Certains centres crées pour cette fin se sont trouvés à l'arrêt. De plus, comme ces centres étaient premièrement crées pour fournir la population européenne de la ville et vue que la demande avait fortement baissé, les exploitants agricoles se sont reconvertis dans la production de légumes feuilles.

Avec le retour de la paix en 1965, le gouvernement fera de l'agriculture une priorité dans son programme de société en faisant appel à la coopération française pour rendre efficace sa politique en la matière et commencèrent par relancer le maraîchage dans la ville. C'est pour améliorer l'environnement urbain par des actions d'aménagement horticole et par la création d'une zone de production agricole afin de ravitailler Kinshasa devenue millionnaire que le gouvernement crée officiellement en 1972 les Ceintures Vertes et Vallées Présidentielles (CVVP). Cette ceinture marqua une étape importante dans l'évolution du maraîchage à Kinshasa. De l'autre côté, le gouvernement créa, par arrêté Ministériel, le CECOMAF ( Muzingu, op.cit). Nonobstant sa dénomination plutôt restrictive, cet organisme intervient également, de façon partielle sinon de façon essentielle, dans l'aménagement des sols, la gestion des installations collectives, l'approvisionnement des exploitants et la diffusion des techniques culturales modernes. Les conditions du marché local ne lui permettent en effet pas d'intervenir directement dans la commercialisation, et son rôle dans ce domaine se réduit finalement à un service de transport. (Muzingu, Op.cit). Ce même arrêté est aussi à l'origine de la forêt artificielle des eucalyptus dans la commune de Ndjili au quartier 1 à l'Est de la ville.

En 1972, l'aire maraîchère à Kinshasa comprenait 101 ha, d'après le CECOMAF. Selon le Département de l'agriculture, il y avait 4300 producteurs ayant comme activité principale la production de légumes. La surface moyenne par cultivateur variait généralement entre 0,09 et 0,11ha. Le projet CECOMAF avait permis le regroupement de 8000 maraîchers en 12 centres coopératifs : N'djili, Kimbanseke, Funa (Mont-Ngafula), Masina, Tadi (Kimbanseke), Kisenso, Mokali `Kimbanseke), Ndingi-Ndingi, Tianga (Kimbanseke), Lemba-Imbu, Tshiengwe (Masina), Manzanza (Kimbanseke). Ces dernières exploitent les périmètres aménagés dans les vallées autour de la ville. La PASMAKIN (Projet d'assistance aux maraîchers de Kinshasa) a succédé au CECOMAF (Goossens, 1997).

3.2.2. La ceinture verte avec le schéma directeur d'aménagement urbain de 1975

Le schéma Directeur d'Aménagement urbain (SDAU) de 1975 accordait une place prépondérante aux espaces verts et à la ceinture verte. Un nouveau périmètre maraîcher va être proposé, mais celui-ci ne verra pas le jour. Le schéma Directeur d'Aménagement urbain confirme la vocation agricole non seulement des vallées maraîchères des rivières Ndjili et Nsele, mais aussi du pool Malebo pour le développement de la riziculture.

Toutes ces ceintures avaient pour vocation d'approvisionner la ville en produits maraîcher. La ceinture n'était nullement continue. Il y avait des cultures ça et là, en fonction non seulement des dynamiques locaux, mais aussi de la facilité d'accéder à l'eau. Le maraîchage n'a jamais été uniquement le fait des ménages pauvres ou des immigrés qui le pratique comme métier principal. A cela, il faut ajouter certains travailleurs du secteur formel, comme les fonctionnaires, de la ville qui l'exercent comme second métier.

Figure n°5 : Le schéma directeur d'aménagement urbain de 1975

La figure n°5 représente le schéma né du SDAU avec la proposition de la ceinture verte qui devait entourer la ville en partant d'Est en Ouest. Mais hélas, cette ceinture verte n'a pas été respectée et a subi des fortes pressions de l'habitat.

Néanmoins, plusieurs sites maraîchers sont nés dans l'entre temps soit en périphérie de la ville, soit dans les espaces interstitiels de la ville, comme le démontre le tableau ci-dessous.

Le tableau n°11: La répartition des sites maraîchers par commune à Kinshasa

COMMUNES

SITES
MARAICHERS

NBRE
EXPLOITANT
HOMMES

NBRE
EXPLOITANT
FEMMES

TOTAL
EXPLOITANTS

SUP.
MOYENNE
PAR
EXPLOITANTS
ha

SUPERFICIE
TOTALE DES
CULTURE/ha

1. MASINA

ABATTOIR

50

58

108

0,03 15

3,402

 

BITABE

72

102

174

0,0315

5,481

 

PETRO - CON.

60

134

194

0,0315

6,111

 

RVA

256

351

607

0,0315

19,120

 

TSHUENGE

205

413

718

0,0315

22,617

 

TSHANGU

160

140

300

0,03 15

9,450

 

MAPELA

26

39

65

0,03 15

2,047

S / total

 

929

1.237

2.166

0,0315 Ha

68,228 Ha

2. KIMBANSEKE

KIMBANSEKE

234

331

565

0,0203

11,469

MOKALI

197

403

600

0,0203

12,180

MANGO

300

306

606

0,0203

12,301

NSANGA

282

418

700

0,0203

14,210

MANZANZA

198

202

400

0,0203

8,120

TADI

145

165

310

0,0203

6,293

ITAV/Salongo

140

90

230

0,0203

4,669

S / total

 

1.496

1.915

3.411

0,0203 Ha

69,242 Ha

 
 
 
 
 
 
 

3. NDJILI

CENTRE AGRICOLE CECOMAF

178

200

378

0,420 Ha

159,00 Ha

S / total

 

178

200

378

0,420 Ha

159,00 Ha

4. MONT - NGAFULA

FUNA Campus

749

901

1.650

0,022

36,300

Vallée manionzi

458

792

1.250

0,022

27,500

Vallée Tchad

224

476

700

0,022

15,400

LEMBA Imbu

128

282

410

0,022

9,020

KIMUENZA

279

171

450

0,022

9,900

MFUTI

263

237

500

0,022

11,000

MITENDI

220

260

480

0,022

10,560

LUTENDELE

106

260

310

0,022

6,820

NGASELE

132

168

300

0,022

6,600

Merci Kabila

155

220

375

0,022

8,250

NGOMBE - Lutendele

113

117

230

0,022

5,060

S / total

 

2.827

3.828

6.655

0,022 Ha

146,50 Ha

5. BARUMBU

Camp Pilote Lt MBAKI

22

28

50

0,024

1,20

S / total

 

22

28

50

0,024

1,20

6. MATETE

Camp Vitamine

75

100

175

0,0087

1,522

BANUNU

20

17

37

0,0087

0,322

S / total

 

95

117

212

0,0087

1,85 Ha

7. LEMBA

Camp Mobutu

98

102

200

0,0 164

3,28 Ha

 

S / total

98

102

200

0,0164

3,28 Ha

 

8. LIMETE

Q/20 Mai, Funa & facul.catholiq

265

315

580

0,0023

1,369

ITA / Mombele

135

115

250

0,0023

0,591

S / total

 

400

430

830

0,0023

1,96 Ha

 
 
 
 
 
 
 

9. LINGWALA

Camp Lufungula

25

30

55

0,0545

3,00 Ha

S / total

 

25

30

55

0,0545

3,00 Ha

10. KITAMBO

CIMETIERE

35

65

100

0,03 12

3,120

CAMP P.M.

17

33

50

0,0312

1,560

S / total

 

52

98

150

0,312

4,68 Ha

11. N'SELE

D.A.I.P.N.

50

85

135

0,0227

3,064

DINGI DINGI

30

35

65

0,0227

1,475

KIKIMI 1& 2

60

40

100

0,0227

2,270

NDILI brasserie

30

45

75

0,0227

1,702

S / total

 

170

205

375

0,0227

8,50 Ha

12. MALUKU

PLATEAU I- Kimpeti -

262

120

382

0,0176

6,723

PLATEAU I- Ndako pembe

327

330

657

0,0176

11,563

PLATEAU II - Mbakana

70

80

150

0,0176

2,640

PLATEAU II -Mampu

40

66

106

0,0176

1,865

S / total

 

699

596

1.295

0,0176

22,80 Ha

13. MAKALA

Makala Ngunza

10

15

25

0,160

4,00

S / total

 

10

15

25

0,160

4,00 Ha

14. SELEMBAO

HABITAT

40

60

100

0,0746

7,46

MAHIMBI

20

30

50

0,0746

3,73

S / total

 

60

90

150

0,0746

11,19 Ha

15. NGIRI 2

Ngiri - Ngiri

38

20

58

0,162

9,40

S / total

 

38

20

58

0,162

9,40 Ha

16. GOMBE

PEPINIERE

35

15

50

0,0224

1,120

S / total

 

35

15

50

0,0224

1,120 Ha

17. KALAMU

Q/20 MAI

16

20

36

0,2914

10,490

FUNA

7

13

20

0,2914

5,828

S / total

 

23

33

56

0,2914

16,32 Ha

18. KASA - VUBU

Maman POTO

37

30

67

0,7053

47,25

S / total

 

37

30

67

0,7053

47,25 Ha

19. BANDAL

PEPINIERE

301

402

703

0,0474

33,332

Camp KOKOLO

170

223

393

0,0474

18,628

MAKELE

170

117

287

0,0474

13,603

TSHIBANGU

50

75

125

0,0474

5,925

 

KIMBONDO

85

73

158

0,0474

7,489

MOULEART

60

72

132

0,0474

6,256

S / total

 

836

962

1.798

0,0474

85,23 Ha

20. NGALIEMA

LUKUNGA

95

105

200

0,0189

21,00

 

Camp Shashi

30

10

40

0,0189

0,0756

 

MANGUNGU

57

80

137

0,0189

2,589

S / total

 

182

195

377

0,0189

24,664 Ha

21. KISENSO

RIFFLAERT

150

175

325

0,0597

19,402

 

LEMBA GARE

78

70

148

0,0597

8,835

S / total

 

228

245

473

0,0597

28,23 Ha

TOTAL GENERAL

60 SITES MARAICHERS

8.440

10.391

18.831

0,0372

700,50 Ha

Source: SENAHUP : Rapport annuel d'activités 2002, cité par Madia, S (2008)

 

Le tableau n°11 répartit par commune les sites maraîchers dans la ville de Kinshasa. Selon le Senahup, elle comptait en 2002, environ 60 sites maraîchers, 18.831 maraîchers et 0,0372 superficie moyenne pour un exploitant/hectare. La commune de Mont-Ngafula en compte 11 au total à elle seule avec une superficie de 146,50 ha sur le 700,50ha au total, soit 20,9%.

Face au chômage qui a converti un grand nombre des kinois aux activités agricoles, il se fait que la plupart des Kinois se sont donnés à l'agriculture parce qu'il constitue une véritable source des revenus et d'emplois.

Ces dernières années, l'importance des espaces maraichers de Kinshasa s'est considérablement accrue et ceci surtout en dehors des périmètres aménagés, principalement en raison de la dégradation de la situation socio-économique. C'est surtout depuis 1992 qu'il y a un boom dans ce secteur. De nombreuses familles dépendent de cette production pour leur survie ou pour compléter le régime alimentaire plutôt monotone. Il y a des zones de squatting et des parcelles le long de routes et de rivières en pleine ville. Sur les terres de mauvaise qualité, il s'agit surtout d'une production de feuilles de manioc.

Il existe également un certain nombre d'initiatives des ONG dans les secteurs maraîchers et fruitiers. Le projet "Jardins et Elevages de parcelle" (JEEP) est l'un des plus importants. Le JEEP (Jardin et Elevages de parcelle) a son siège au département de Biologie de la Faculté des sciences à l'Université de Kinshasa et reçoit un financement de plusieurs donateurs. Le projet vulgarise des activités de jardinage et la culture du Kikalakasa (Psophocarpusscandens).
A la fin du mois de février 1995, les prix des légumes à Kinshasa étaient, pour une plate-bande de 20m2, de 13$ pour la ciboule ; 12$ pour le bilolo ; 10$ pour les épinards ; 8$ pour le biteku-teku  (amaranthe); 8$ pour le ngai-ngai (oseille de Guinnée); 5$ pour le matembele (feuille de patate douce) et 4$ pour la pointe noire.

L'horticulture urbaine et périurbaine s'adapte facilement à la stratégie de sécurité alimentaire des consommateurs. Beaucoup de Kinois s'intéressent uniquement aux cultures dont la période végétative ne dépasse pas un mois, comme par exemple le matembele, le biteku-teku, le ngai-ngai et les épinards. De cette façon, la culture des légumes-feuilles procure un revenu stable et très régulier. Une personne cultivant quinze plates-bandes de 20 m2 peut en vendre une tous les deux jours. Ceci lui rapporte un revenu brut de 4 à 5$ par jour ou environ 100$ par mois. Le revenu net varie dans ce cas entre 60 et 75$. Les risques techniques de production sont minimes. En raison du cycle court, il y a moins de problèmes de maladies. De plus, les légumes-feuilles peuvent être cultivés toute l'année, même durant la saison des pluies.

Les espaces verts font à présent l'objet d'une forte pression. Depuis 1970, le pourcentage de la population vivant en zone urbaines augmente rapidement et le manque d'espace pousse les populations à construire sur les espaces agricoles. Cela est surtout perceptible dans les périphéries de la ville de Kinshasa où la pression se fait le plus sentir. C'est aussi pareil dans les zones où le taux de croissance démographique est le plus élevé et/où les administrations municipales contrôlent le moins l'aménagement des sols.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle