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La protection sociale au Cameroun

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par Alex OKOLOUMA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA en sciences économiques 2008
  

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1.2.2.1. Les facteurs politiques et culturels

Certains contestent le système de protection sociale tel qu'il fonctionne aujourd'hui. Ses effets sur la réduction des inégalités de revenus sont assez faibles. La redistribution horizontale l'emporte sur la redistribution verticale. Par ailleurs, de larges poches de pauvreté subsistent et les exclus sont de plus en plus nombreux à passer à travers les mailles du filet de la protection sociale.

Plus fondamentalement, P.Rosanvallon (1981) considère que la crise de la protection sociale a une dimension culturelle et politique. Pour lui, l'État moderne est fondamentalement un État protecteur. La protection sociale permet de substituer à l'incertitude de la providence religieuse la certitude de la providence étatique. L'État-providence est donc un produit de la culture démocratique et égalitaire moderne.

Historiquement, l'État-providence progresse par bonds, notamment à l'occasion des crises ou des guerres, car « ces périodes constituent des temps d'épreuve à la faveur desquels il y a reformulation plus ou moins explicite du contrat social ». Or, dans la période actuelle, aucun mouvement social significatif ne s'est produit pour légitimer une avancée de l'État-providence (à la différence de l'après-guerre). Le doute sur l'État-providence est ainsi lié à une « panne de l'imagination sociale ».

De plus, la dynamique égalitaire des sociétés modernes semble bloquée. Selon Rosanvallon, la demande d'égalité est en perte de vitesse au profit d'une demande de sécurité, on assiste à une montée de l'individualisme, à une tendance à la corporatisation, à un développement de réactions catégorielles étroites en matière d'impôts et de cotisations sociales, etc.

Selon P.Rosanvallon, ces évolutions doivent être analysées en termes sociologiques. Le système de redistribution, et donc d'organisation de la solidarité, se substitue au face à face des individus et des groupes. De fait, il se présente pour ces derniers comme une donnée, un système autonome et indépendant d'eux, alors qu'il résulte de l'interaction des prestations et des prélèvements affectant chaque individu. L'organisation de la solidarité est ainsi coupée des rapports sociaux réels et devient plus abstraite. Dans ces conditions, les revendications d'individus et de groupes pour réduire ou limiter les contributions financières peuvent être totalement disjointes du sens social de leurs effets.

Le constat d'une crise de l'État-providence doit être nuancé. En effet, si les limites rencontrées depuis une vingtaine d'années par les différents systèmes d'État-providence démontrent la nécessité d'engager des réformes profondes, l'État et ses systèmes de régulation collective demeurent aujourd'hui les meilleurs garants de la cohésion sociale. L'État-providence doit certes adapter son intervention aux évolutions de son environnement économique (concurrence sociale dans une économie mondialisée, vieillissement démographique, nouveaux comportements économiques et sociaux) et répondre de manière adéquate à l'émergence de nouveaux besoins sociaux (exclusion, dépendance), mais il demeure le socle d'un véritable « modèle social européen ».

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore