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La protection sociale au Cameroun

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par Alex OKOLOUMA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA en sciences économiques 2008
  

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2.2. Les éléments d'un fonctionnement défectueux

Depuis le milieu des années 1980, les contraintes socioéconomiques et les contraintes institutionnelles ont des conséquences à la fois sur le financement, sur l'efficacité et sur la légitimité du système de protection sociale camerounais. En cela, elles sont les principales sources de dysfonctionnements dudit système.

2.2.1. Les contraintes socioéconomiques

Les répercussions des contraintes socioéconomiques sur le système de protection sociale camerounais peuvent être analysées à travers l'observation des tendances économiques et sociales de certaines variables.

2.2.1.1. Les tendances économiques

Plusieurs variables économiques ont des répercussions sur les systèmes de protection sociale notamment les salaires, les prix (Latullippe et Plamondon, 2004) et la croissance du PIB (Holzmann, 2000). L'évolution de ces variables explique la crise financière du système de protection sociale camerounais.

· La croissance du PIB et le taux d'inflation

Le PIB est un indicateur économique qui représente le total de la valeur ajoutée des biens et des services réalisés dans un territoire aussi bien par les nationaux que par les étrangers pendant une période donnée. Il est positivement proportionnel aux recettes sociales.

Depuis le milieu des années 1980, le taux de croissance du PIB au Cameroun a connu des phases ayant entraînées la variation des recettes et des dépenses du système de protection sociale. Ces différentes phases sont respectivement présentées dans la figure 2.2 de la section 2.1 et dans la figure 2.3 ci-dessous.

Figure 2.3. Evolution du taux de croissance annuelle moyen du PIB

Source : réaliser par l'auteur à partir des données extraites du CD WDI, (2005)

A l'observation de ces figures, les constats suivants ont été effectués :

- durant la période 1987-1993, l'économie camerounaise connait une phase de récession marquée par une chute brutale du taux de croissance de son PIB. Ce taux est descendu à - 4,31% en moyenne annuelle alors qu'il était de 8,95% avant cette période (1980-1986). Cette crise trouve ses origines aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, et se concrétise par un ralentissement important des activités publiques et par voies de conséquences privées (Touna Mama et Tsafack Nanfosso, 2001). La figure 2.3 retrace cette baisse.

Parallèlement, la figure 2.2 montre que les taux de croissance annuel moyen des recettes et des dépenses sociales ont chuté de l'ordre de - 5,19% et - 2,92% respectivement. La branche allocations familiales et la branche risques professionnels ont également connu des chutes similaires des taux de croissance annuelle moyens de leurs recettes et de leurs dépenses (voir figure en annexe 1). Seule la branche assurance vieillesse a vu son taux de croissance annuelle moyen des recettes sociales s'amoindrir de l'ordre de - 4,36% pendant que celui des dépenses sociales de la dite branche est resté élevé de l'ordre de 12,01%.

- la période 1995-2001 est celle de la reprise qui se manifeste par une relance des activités économiques et donc par une atténuation des effets néfastes de la crise économique sur les activités. On assiste à une hausse du taux de croissance annuelle moyen des recettes sociales de l'ordre de 6,75%, mais également de celui des dépenses sociales de l'ordre de 5,88%. Dans les différentes branches de la sécurité sociale, la figure en annexe 1 montre une amélioration du taux de croissance annuelle moyen des recettes qui est passé à 7,1% pour l'assurance vieillesse, à 6,95% pour l'allocation familiale et à 8,04% pour les risques professionnels pendant que celui des dépenses s'est établi à 7,12% pour l'assurance vieillesse, à 3,51% pour l'allocation familiale et à - 0,9% pour les risques professionnels.

Quant à l'inflation, il est défini comme une situation ou un phénomène caractérisé par une hausse généralisée, durable et plus ou moins importante des prix. La relation qui lie aux prestations sociales se décèle au niveau de l'influence qu'exerce l'inflation sur les prestations sociales des différentes branches.

Concernant ses mouvements au Cameroun, on peut dire qu'au cours de la période de récession économique (1987-1993), l'inflation s'établit à - 0,34% alors qu'elle était de 11% avant cette période. Après la dévaluation du franc CFA qui a lieu en 1994, l'inflation s'est stabilisée autour de 4,06% sous l'impulsion des importants efforts de lutte contre la crise, de l'apaisement salutaire des relations entre le Cameroun et ses principaux bailleurs de fonds (FMI et BM), ainsi que des politiques budgétaires et monétaires prudentes dans le cadre de l'union monétaire (CEMAC). Ces chiffres sont représentés dans le tableau 2.1 ci-dessous.

Tableau 2.1. Evolution du taux de croissance annuelle moyen de l'inflation

 

1980-1986

1987-1993

1994-2001

Inflation

11%

- 0,34%

4,06%

Source : calculés par l'auteur à partir des données extraites du CD WDI (2005)

A lecture de ce tableau, la branche assurance vieillesse enregistre un taux de croissance annuelle moyen de ses dépenses élevé à 12,01% pendant la période de récession (1987-1993). Ceci s'explique par les diverses revalorisations ayant eu lieu avant cette période pour faire face au coût de la vie (voir tableau en annexe 1). Les autres branches par contre (allocations familiales et risques professionnels) n'ont pas connu de revalorisations. Par exemple, la dernière revalorisation de la branche allocations familiales remonte au 1 juillet 1985. Ce qui explique la chute de leurs dépenses durant cette période inflationniste.

Durant la période de relance (1994-2001), on note le taux de croissance annuelle moyen des dépenses respectives des branches assurance vieillesse et allocations familiales positifs alors celui de la branche risques professionnels reste négatif, ceci du fait de la baisse du taux de croissance annuelle moyen de l'inflation autour de 4,06% par rapport à la période (1980-1986).

· L'évolution des salaires réels

Le salaire est une rémunération du travail effectué par un employé pour le compte d'un employeur, en vertu d'un contrat de travail. Sa variation à la hausse influence positivement le système de protection sociale.

En ce qui concerne ses mouvements au Cameroun, ils sont analysés à travers le tableau 2.2 ci-dessous.

Tableau 2.2. Evolution du taux de croissance annuelle moyen des salaires réels

 

1980-1986

1987-1993

1994-2001

salaires

14,31%

71,96%

7,13%

Source : calculs de l'auteur à partir des données extraites du CD WDI, (2005)

Durant la période 1987-1993, la croissance salariale a atteint un niveau élevé (71,96%). Cette croissance est la résultante de l'emploi créé auparavant et de l'intervention des bailleurs de fonds dans l'octroi d'emprunt au pays. L'État a trouvé nécessaire d'augmenter les salaires pour encourager les travailleurs tout en négligeant le volet protection sociale qui oblige les employeurs à accomplir l'un de leurs devoirs qui est celui de verser les cotisations sociale à la CNPS. Ces manquements sont principalement expliqués par l'arrivée de la récession économique qui touche l'ensemble du pays. C'est ainsi que les différentes branches de la CNPS se sont retrouvées dans une situation de déséquilibre du fait de la chute de leur taux de croissance annuelle moyen des recettes de cotisations sociales (voir figure en annexe 1).

Quant à la période 1995-2001, le tableau de l'évolution du taux de croissance annuelle moyen des salaires ressort une baisse drastique desdits salaires suite aux mesures des ajustements structurels. Ce taux de croissance tombe à 7,13% pendant que les recettes de cotisations des différentes branches s'élèvent légèrement du fait de la relance économique et les moyens mis en oeuvre pour améliorer le recouvrement desdites cotisations (voir figure en annexe1).

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