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La protection sociale au Cameroun

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par Alex OKOLOUMA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA en sciences économiques 2008
  

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2.2.2. Les contraintes institutionnelles

Il s'agit à ce niveau d'analyser la crise du système de protection sociale camerounais à travers les contraintes liées à l'État et celles liées à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale.

2.2.2.1. Les contraintes liées à l'État

L'État a eu une part de responsabilité dans les dysfonctionnements du système de protection sociale à travers son ingérence et ses décisions d'investissement dans ledit système.

· L'ingérence de l'État

Selon Marius (2005), l'une des priorités essentielles à laquelle il faut remédier dans le cadre des efforts visant à pallier le manque de crédibilité des caisses de prévoyance sociale a trait au modèle hérité et aux problèmes de gouvernance qui en découlent. Pour les régimes de sécurité sociale, une bonne gouvernance est essentielle à la viabilité et à la pérennité dudit régime. Elle est également essentielle pour capter la confiance des institutions qui ont souvent été l'objet de suspicion et de mépris.

Au Cameroun, de nombreux facteurs témoignent clairement de l'intervention ou de l'ingérence excessive de l'État. Les pouvoirs publics ont souvent un droit de regard sur la composition et la nomination des comités directeurs, ainsi que des administrations de la sécurité sociale, sur la gestion des caisses de prévoyance sociale et les décisions d'investissement. Le ministre compétant est presque toujours autorisé par la loi à donner au comité directeur des instructions à caractère général ou spécifique. Cette situation accroît la possibilité d'ingérence politique et peut compromettre l'indépendance du comité. En outre, la composition des comités est souvent de nature tripartite (Musenge, 2003).

Dans le même ordre d'idées, une expérience dans le domaine de l'assurance sociale, vu sous l'aspect financier ou administratif peut être exigée de leurs membres, le choix d'un représentant des actionnaires pouvant être limité à une entité particulière faisant partie des actionnaires et pouvant donner lieu à une situation dans laquelle les personnes pour lesquelles le régime en cause a été créé sont faiblement représentées (Barbone & Sanchez, 2000). C'est ce qui se passe au conseil d'administration de la CNPS.

Outre cela, cet organisme est sous la tutelle du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale et dont les ressources sont collectées en partenariat avec la direction des impôts qui est une structure du Ministère des finances.

· Les décisions d'investissement

Comme l'ont relevé Barbone & Sanchez (2000), dans presque tous les pays, l'État a emprunté ou s'est approprié des ressources provenant des caisses de sécurité sociale. Souvent, les pouvoirs publics ont utilisé ces ressources pour investir dans des projets ou des sociétés spécifiques. De même, dans de nombreux cas, il n'est pas possible de faire des investissements offshores (Diop, 2003). Cette interdiction s'avère problématique, étant donné que les possibilités d'investissement dans ces pays sont limitées. Les gestionnaires des caisses ont souvent tendance à investir dans des actifs qui ne fournissent peut-être pas le meilleur rendement, tel que l'immobilier (Barbone & Sanchez, 2000). En fait, à la lumière de diverses études réalisées par la Banque Mondiale et d'autres institutions multilatérales, le rendement des investissements réalisés par les institutions de sécurité sociale en Afrique au cours des trois dernières décennies a été négatif. Ces pertes ont été répercutées aux affiliés, qui ont reçu des prestations médiocres (Musenge, 2003).

A cet égard, le Cameroun offre un exemple de l'intervention excessif de l'État. Au cours des années 1980, la CNPS a éprouvé des difficultés à trouver une valeur refuge pour investir ses moyens financiers grandissants (Banque Mondiale, 2001). Compte tenu de la disponibilité limitée de titres émis par des sociétés privées, la CNPS a été contrainte d'acheter des obligations à moyen et à long terme faiblement rémunérées. La majeure partie de son portefeuille comportait des obligations d'État. Naturellement, on pensait que les moyens financiers de la CNPS investis dans des obligations d'État ne couraient aucun risque. Pourtant, ce ne fut pas le cas, car l'État a emprunté des montants considérables et il a été ordonné d'octroyer des prêts supplémentaires à des entreprises publiques. Ces prêts ont été accordés suivant les instructions des dirigeants politiques. Certaines entreprises publiques ont été incapables de rembourser les prêts, tandis que d'autres ont simplement choisi de ne pas les rembourser.

Ce sont ces différents comportements de l'État qui ont expliqué à un moment donné la crise de légitimité du système camerounais de protection sociale géré par la CNPS.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore