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La protection sociale au Cameroun

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par Alex OKOLOUMA
Université de Yaoundé II-Soa - DEA en sciences économiques 2008
  

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3.2.2. Les arguments en faveur du modèle de transferts sociaux par l'impôt

L'argumentation en faveur du précédent modèle assurantiel repose d'abord sur une conception de l'assurance discutable à maints égards. La spécificité et l'efficacité d'un mode financement par cotisations est, en outre, contestable. C'est, enfin, en considération de la dynamique conjoncturelle et structurelle des assurances sociales que le mode assurantiel classique est mis en cause. A travers ces critiques se dessine une orientation souhaitable des systèmes de protection sociale en direction du modèle de transferts sociaux par l'impôt.

3.2.2.1. La logique assurantielle du modèle

Le renforcement de la logique assurantielle passe, dans l'optique du modèle précédent, par recours plus strict au « principe d'équivalence ». Ce principe, quoique modifié dans le cadre des assurances sociales, se réfère à l'équivalence actuarielle mise en oeuvre par les compagnies d'assurances privées. C'est justement la pertinence de l'idée d'équivalence actuarielle et de la conception de l'assurance qui s'en déduit, qui peut être mise en cause.

L'égalité entre prime nette et l'espérance mathématique du dommage est contingent à un certain nombre de conventions en ce qui concerne la gamme des risques pris en compte, l'horizon temporel de l'évaluation, ou le choix du taux d'actualisation (Blanchet, 1996). Elle se heurte également à des coûts de transaction et de l'information liés à la tarification des contrats. En outre, la structure du marché assurantiel contrevient à l'hypothèse selon laquelle le principe d'équivalence serait mis en oeuvre sur le marché. En raison des rendements d'échelle croissants qui y sont à l'oeuvre, les marchés d'assurance ont une structure plutôt oligopolistique, et cette situation de concurrence imparfaite offre aux compagnies la possibilité d'utiliser ces marges de manoeuvre en matière de fixation des prix (Cresta, 1984).

Plus fondamentalement encore, se sont les asymétries d'information qui rendent largement caduque la séparation entre les problèmes d'allocation et de redistribution. En présence de phénomènes de sélection adverse, si les compagnies d'assurances poursuivent une stratégie concurrentielle (à la Nash-Cournot), l'équilibre de marché peut ne pas exister et, s'il existe, il n'est pas optimal. Les effets externes négatifs, des hauts risques sur les bas risques, qui en résultent, peuvent conduire ces derniers à souhaiter subventionner les premiers afin de pouvoir acheter une couverture plus étendue. Plus précisément, dans un contexte d'asymétrie d'information, une tarification des polices entraînant une subvention des bas risques vers les hauts risques peut permettre d'améliorer le bien-être du pool de risque par rapport à une situation où prévaudrait une tarification s'appuyant sur l'équivalence actuarielle.

Le principe d'équivalence n'a ainsi de portée que dans le cadre d'un hypothétique univers à information parfait. Dans le monde réel, les arguments d'efficacité conduisent, au contraire, à préconiser des redistributions entre catégories d'assurés, ce qui est la caractéristique propre des systèmes publics. En dehors des considérations d'ordre financier, la justification d'une liaison entre les cotisations et les prestations et d'un financement par cotisation s'en trouve considérablement amoindrie.

Des considérations semblables peuvent être mises en avant s'agissant des transferts intergénérationnels en général, les systèmes par répartition en particulier. La mise en oeuvre d'un strict principe d'équivalence équivaudrait à réclamer de chaque cohorte qu'elle atteigne un taux d'autofinancement des prestations de 100%. Sans même évoquer les nombreuses difficultés techniques ou les problèmes d'équité d'une telle stratégie soulèverait, l'idée d'assurance n'a de sens, sur le plan intergénérationnel, que s'il y a bien des transferts non nuls (des bilans actualisés rapportant les prestations aux cotisations différents de un) entre les différentes cohortes successives. C'est d'ailleurs bien cette mutualisation des risques qui rend les systèmes par répartition efficients en présence de chocs démographiques (Smith, 1982) ou de chocs de productivités.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe